Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

DLC (multiship) - 1ère Partie

• 6:30, chambre de bonne du 4ème arrondissement de Paris.

Le réveil sonne. Jeongin écrase sa main sur sa table de chevet dans l'optique d'éteindre le son strident qui s'échappe de son téléphone et laisse échapper un glapissement de douleur en loupant lamentablement l'appareil. Avec un soupir, il se décide à repousser ses draps et à se lever. Il commence à faire chaud dans son ridiculement petit appartement parisien qui se situe sous les toits de son immeuble Haussmannien. Il ne va pas se plaindre, il ne paye pas grand chose et ça fait bien l'affaire, même si la douche donne sur la gazinière et qu'il ne peut pas y accéder si le clic clac est déplié. Au moins ça le force à faire son lit tous les matins.

C'est donc avec très peu d'entrain qu'il replie le lit en canapé et qu'il se dirige à tâtons, les yeux encore plissés de fatigue, vers sa cafetière qu'il met en marche avant de migrer vers la "salle de bain" qui s'apparente plus à un cagibi qu'à autre chose.

Il jette un rapide coup d'œil vers le miroir et grimace en voyant ses cernes, passe aux toilettes, se met un peu d'eau sur le visage, et retourne dans le séjour pour récupérer sa tasse de café qu'il prend avec lui sur le minuscule balcon. Oui parce que si son appartement fait à peine onze mètres carrés, tout son charme réside dans le balcon qui est ridiculement grand par rapport au reste (mais qui n'en reste pas moins minuscule ). Il s'assoit sur la chaise qu'il a trouvé dans la rue un soir et ferme les yeux un instant – pas trop longtemps non plus car sinon il va s'endormir. Quand il les ouvre de nouveau il prend une gorgée de son café (noir comme son âme, dirait son grand frère) et regarde le soleil apparaitre derrière les rangées d'immeubles. C'est beau. Le plus grand regret de Jeongin c'est de ne pas pouvoir prendre de photo avec ses yeux. Sur téléphone ça ne rend jamais pareil.

Il pose sa tasse à côté du pot de fleur qui a connue des jours meilleurs et retourne à l'intérieur pour s'habiller. On est en juin et il fait déjà bien trop chaud dans la capitale, il enfile donc rapidement un pantalon en toile et une chemise légère et attrape sa casquette blanche qu'il pose sur ses cheveux noirs qui lui tombent devant les yeux.

Ses converses ne font presque pas de bruit alors qu'il dévale les escaliers pour sortir dans la ville qui s'éveille peu à peu. Il trottine jusqu'à la bouche de métro qui le conduit jusqu'au café/bar dans lequel il travaille.

— Salut Jeongin, le salut le patron en souriant lorsqu'il entre par la porte de derrière.

— Bonjour m'sieur Pierre , annonce le brun, la voix rauque.

— Je te sers un café ?

— Je veux bien, merci.

Jeongin a conscience de sa chance. Tous les patrons de café ne sont pas aussi gentils que Monsieur Pierre. La plupart sont même des beaux enfoirés qui profitent de la détresse des jeunes en recherche d'emplois pour les engloutir sous le travail. Que ce soit en Corée où il a passé la majeure partie de sa vie, ou en France où il se trouve pour ses études.

Il soupire en nouant son tablier autour de ses hanches et commence à préparer la salle, le bruit de la machine à café se mettant en marche derrière lui comme bande originale du film de sa vie.

• 8:00, quelque part dans le huitième arrondissement

Il fait sombre dans la chambre. Les rideaux opaques sont tirés et seul un léger rais de lumière traverse la pièce pour atterrir sur un lit deux places dans lequel on distingue une vague forme sous les draps bleus.

— Minho ! Debout, il est huit heures !

Un grognement s'échappe de sous les draps. Et une tête brune aux cheveux en bordel apparaît, les yeux à moitié fermés

— À quoi ça sert d'être en vacances si je me lève encore à huit heures, marmonne Minho en s'asseyant sur son lit.

Avec grand renfort de soufflement, il se lève et s'habille avant de traîner les pieds jusqu'en bas où il retrouve son père qui le regarde descendre par-dessus ses lunettes, une tartine beurré dans la main gauche et le journal dans la droite.

— B'jour, marmonne Minho en prenant une tasse et en mettant en marche la machine à café.

— Tu devrais arrêter avec ça, se contente de dire son père. La caféine c'est mauvais pour les sportifs.

Minho aimerait lui dire que c'est faux, qu'il y a un paquet d'études qui montrent que c'est uniquement le café en trop grande quantité qui est néfaste, mais il sait que ça ne sert à rien, alors il se tait et s'assoit.

— Tu ne manges pas ?

— J'ai pas faim, dit-il en fixant son café.

— Il faut que tu manges, Minho. Sinon tu ne tiendras pas la journée. Un esprit sain dans un corps sain, combien de fois faudra-t-il que je te le répète ?

— Je sais. Je mangerai quelque chose sur le chemin.

Son père fronce ses sourcils mais ne dit rien et finit sa tartine et son jus d'orange puis replie son journal et le pose sur la table.

— Je vais y aller, tu veux que je te dépose à la salle ?

— Non merci, je me débrouille.

— D'accord. Ne traîne pas trop, tu n'as pas le droit à l'erreur avec les défaites que tu as enchaînées ces derniers temps.

L'homme resserre le nœud de sa cravate et attrape son sac avant de disparaître rapidement, faisant claquer la porte derrière lui. Minho soupire en laissant tomber son front sur la table.

Cette journée s'annonce morne et grise. Comme toutes celles qui l'ont précédées depuis la mort de sa mère deux ans plus tôt.

• 11:13, salle de boxe parisienne

Seungmin sourit en poussant la porte grinçante qui mène à un endroit qu'il connaît désormais par cœur. Avec le temps il a fini par s'habituer à cette vague odeur de transpiration et de crais qui embaume l'endroit mais au début il se souvient qu'il avait du mal à rejoindre Minho ici. Il y a passé tellement de temps ces deux dernières années qu'il pourrait s'y déplacer les yeux fermés.

Il traverse les couloirs sombres, son sourire toujours sur les lèvres, et se dirige vers la deuxième salle dans laquelle il peut entendre une respiration sifflante et des bruits de coups. Comme prévu, il y trouve un Minho sautillant et donnant des coups en l'air à un opposant imaginaire. Le brun a ses écouteurs dans les oreilles et ne porte rien d'autre qu'un short et un maillot de corps de toute évidence trempé de transpiration. Seungmin est habitué à sentir son souffle se couper à chaque fois qu'il pose les yeux sur son ami, mais comme à chaque fois il préfère ignorer cette information que lui fait parvenir son corps. Parfois il est bon de ne pas trop s'écouter.

Minho choisit ce moment pour se retourner et ses yeux se plissent un peu en le voyant avant de s'ouvrir plus grand.

— Kim Seungmin, le salue-t-il comme s'ils ne se connaissaient pas depuis dix ans.

— Lee Minho, répond Seungmin en s'approchant et en passant une main dans ses cheveux platines pour tenter de leur redonner un minimum de prestance.

— Que me vaut l'honneur de ta présence ?

— Je ne peux même plus venir voir mon plus cher ami ? N'ai-je donc aucune valeur à tes yeux ?

Minho lève les yeux au ciel avant de tendre son poing dans sa direction pour que Seungmin le cogne avec le sien.

— Ça va ? demande Minho après un sourire dans sa direction et en se redirigeant vers le ring dans lequel il s'entraînait auparavant.

— Ça va, la chaleur menace de me tuer mais à part ça je survis.

— Et ta sœur ?

Une pointe de jalousie traverse le cœur de Seungmin. Il connaît Minho depuis le collège. Lui avait sauté une classe et le brun en avait redoublé une alors ils s'étaient retrouvés ensemble. Rapidement Minho s'était mis à passer son temps chez lui pour fuir le foyer familial dans lequel il ne recevait rien d'autres que des mots blessants ou de l'indifférence. Ayant le même âge que sa grande sœur, Minho s'était tout de suite très bien entendu avec elle et les deux sont restés très amis.

— Elle va bien. Ma mère m'a demandé quand est-ce que tu comptais venir manger à la maison. Elle a testé une nouvelle recette de crumble et voudrais ton avis.

Minho sourit en ajustant les bandes qui entourent ses poignets.

— C'est compliqué avec les tournois qui arrivent, dit-il cependant. J'aimerai vraiment avoir le temps de venir.

— En parlant de ça...

Le brun relève la tête, un sourcil levé, encourageant Seungmin à continuer de parler. Mais Seungmin a peur. Il sait très bien comment Minho va réagir à ce qu'il va lui dire. Mais c'est son devoir en tant qu'ami alors il prend une grande inspiration et se lance.

— Après-demain il y a l'école que tu voulais qui fait des auditions, dit-il en priant pour que sa voix ne tremble pas trop.

Devant lui, Minho s'est figé. Il est à moitié tourné vers lui et fixe ses mains.

— Et ?

— Tu ne veux pas y aller ?

— Pourquoi faire ? La danse c'est derrière moi.

— Arrête tu sais bien que c'est faux, Minho.

Le brun relève la tête et Seungmin tressaille en voyant son regard ombrageux.

— C'est vraiment pas la bonne journée pour me parler de ça, Seungmin.

— Je suis désolé mais–

— Je ne veux pas savoir.

— Minho...

— Tais-toi, Seungmin. Tu ne sais pas ce qui est bon pour moi. Faire de la danse c'était mon rêve, mais les rêves c'est la nuit. Là on est dans la vraie vie.

Minho tourne de nouveau le dos à Seungmin et ce dernier déglutit en voyant les muscles de ses épaules si tendus.

— Je peux pas te laisser dire ça, déclare-t-il alors. Je tiens trop à toi pour ça.

Silence.

— Tu veux pas m'écouter pour une fois ? Qu'on discute au moins. J'en ai marre que tu fuis cette discussion, s'exaspère le blond.

Alors Minho passe par-dessus les cordes qui entourent le ring et saute devant Seungmin, les sourcils froncés.

— Je fais ce que je veux, d'accord ? J'ai pas besoin que tu viennes m'expliquer comment gérer ma vie. On n'a pas tous la chance de pouvoir faire un choix.

• Au même moment, au Café de Monsieur Pierre

Assis sur une chaise, à l'ombre de l'immeuble, Jeongin regarde les parisiens pressés se hâter vers leurs destinations. Jeongin est arrivé en France il y a quelques mois et, ne connaissant personne, il s'est mis à essayer d'imaginer la vie des gens qu'il croisait dans la rue. Ce vieil homme qui avance péniblement en s'appuyant sur sa canne, son chapeau en feutre sur la tête et le regard fatigué rend probablement visite à ses petits enfants qui vivent quelques rues plus loin. Il leur racontera des souvenirs d'un monde d'antan dans lequel on était heureux d'avoir une orange à Noël et où l'on s'amusait avec un bout de bois tout en se désolant de l'existence des réseaux sociaux. Cette femme en tailleur dont les talons claquent sur les pavés est probablement en retard pour ses rendez-vous de la journée car elle a du aller déposer ses enfants à l'école vu que son bon à rien de mari ne daigne pas lever le petit doigt à la maison. Et ces deux jeunes hommes qui doivent avoir son âge et qui arborent nombres de piercings, qui se tiennent par le bras, et qui portent chacun un bob à l'effigie d'une grenouille sur la tête, sont amoureux et se dirigent vers Paris Plage pour passer la journée avec leurs amis. Ils écouteront probablement de la musique trop forte sur leur enceinte, dérangeant tout le monde autour d'eux, provoquant l'exaspération de toutes les mères de famille un peu trop conservatistes, choquées de voir deux hommes s'aimer en plein jour.

— Jeongin, appelle une voix depuis l'intérieur, lui indiquant que sa pause est finie.

— J'arrive !

Avec un soupir il se décolle du mur et retourne dans le café. Son esprit est encore ailleurs. Il pense à son client préféré et à ses cheveux décolorés qui encadre son visage d'ange parsemé de tâches de rousseurs. Il ne connaît pas son nom, mais il est là tous les jours à seize heures pour prendre un café au lait. Il est toujours très poli et laisse toujours un pourboire à Jeongin en lui faisant un clin d'œil. Il ne reste jamais longtemps, juste le temps de boire son café, accoudé au bar, puis il repart. Parfois il discute un peu avec Jeongin. C'est de la discussion facile sur la pluie et le beau temps ou sur les résultats du match de la veille, mais Jeongin les attend toujours avec impatience. Il ne regarde même pas le foot mais lorsque le blond lui en parle, il hoche toujours la tête vivement en crachant avec lui sur les arbitres incapables et sur cet enfoiré d'entraîneur qui n'a pas fait entrer tel ou tel joueur.

Ce client, Jeongin l'attend tellement qu'il lui a inventé une vie. Il l'imagine avec un prénom simple comme Hugo ou Clément, il doit être à la fac pour des études de géopolitique ou de droit qu'il a pris un peu par défaut mais qu'il a appris à aimer et dont il est désormais passionné. Il lui donne un ou deux ans de plus que lui maximum mais c'est peut-être parce que les traits doux de son visage le font paraître plus jeune.

— Jeongin, l'appelle Monsieur Pierre. Tu rêves encore.

— Pardon, m'sieur.

Il attrape les verres dans le lave-vaisselle pour les essuyer et jette un regard à l'horloge. Plus que cinq heures et il pourra voir son inconnu aux tâches de rousseur.

• 11:25, à quelques rues de la salle de boxe

Jisung aime l'été. Il aime la sensation des rayons de soleil qui caressent sa peau, il aime manger des glaces à toute heure de la journée, il aime prendre un verre en terrasse pour l'apéro, il aime les soirées à fumer sur le toit de son immeuble avec ses amis, il aime les crop tops, il aime même les averses d'été, lui qui déteste la pluie habituellement.

Et par-dessus tout, Jisung aime voir Hyunjin revivre, comme s'il avait hiberné tout l'hiver durant.

Les yeux brillants et la main dans la sienne malgré leurs paumes moites, il l'écoute lui raconter les dernières péripéties du héros de son livre.

— Tu m'écoutes, Sungie ?

— Oui, oui.

Hyunjin fronce ses sourcils sous ses cheveux couleur pêche, il n'est pas dupe, mais après un regard derrière eux, il hausse les épaules.

— De toute manière on est arrivé, dit-il.

Jisung tourne la tête et effectivement ils se trouvent devant la salle de boxe dans laquelle vient souvent s'entraîner Minho.

— Tu vois, c'était tellement intéressant ce que tu racontais que j'avais même pas remarqué qu'on était déjà là ! s'exclame-t-il.

— Mouais, dit surtout que tu me matais, pouffe Hyunjin en enlevant le bob de Jisung d'une main et en ébouriffant ses cheveux grisés de l'autre.

— C'est pas ma faute si t'es tellement sexy transpirant.

— Ew.

Leurs regards se croisent et ils éclatent de rire. En juillet cela fera quatre ans qu'ils seront ensemble et ils n'ont jamais été aussi écœurants et énervants pour leur entourage.

— Bon aller. Allons chercher les deux idiots. Qui sait, peut-être qu'on les trouvera enfin avec la langue de l'autre au fond de la gorge, ricane Jisung en évitant adroitement la main de Hyunjin qui fuse en direction de son crâne.

— T'es dégueulasse, Sung. Laisse les tranquilles un peu, ils ne sont pas prêts.

Ils entrent donc dans la salle de boxe et traversent le même couloir en béton qu'avait traversé Seungmin quelques minutes avant sans qu'ils ne le sachent. Ils se dirigent vers la deuxième salle et se figent dans l'entrée en voyant Seungmin et Minho se fixer avec des éclairs dans les yeux.

— Euh, commença Jisung, attirant leurs attentions.

Ils se tournent vers eux d'un même mouvement et le regard de Seungmin s'éclaircit en les voyant, le soulagement transpirant par chacun des ports de sa peau, au contraire de Minho dont les yeux se sont, si possible, encore plus assombris en les voyant. Il tourne les talons sèchement et file par la porte au fond qui mène aux toilettes.

Seungmin le regarde faire, les épaules affaissées. Jisung jette un regard à Hyunjin qui se mord la lèvre en secouant la tête. Seungmin passe une main dans ses cheveux avant de se laisser tomber par terre, le dos contre le ring.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? souffle Jisung en s'asseyant à ses côtés.

— Je lui ai dit que l'école qu'il voulait faire organisait des auditions dans deux jours et il s'est braqué.

Jisung et Hyunjin s'échangent un regard. Ils connaissent Seungmin et Minho depuis longtemps, et depuis toujours Minho ne rêve que d'une chose : faire de la danse son métier. Lorsque sa mère est morte, il s'est concentré uniquement sur la boxe pour faire plaisir à son père, envoyant chier tous ceux qui se sont élevés contre cette décision.

— C'est pas de ta faute, Minnie, déclara Hyunjin en s'accroupissant devant eux. T'as bien fait de lui en parler, même s'il ne veut pas écouter maintenant il t'en sera reconnaissant plus tard.

— Comment tu peux en être aussi sûr, murmure Seungmin en jouant avec ses doigts, le regard perdu devant lui. J'ai dépassé les bornes. Je sais que c'est un sujet sensible et pourtant j'ai foncé sans prendre en compte ce qu'il ressentait.

— Tu n'es pas parfait, Seungmin, ajouta Jisung en passant son bras autour de ses épaules. Et lui non plus.

— Je sais, souffla le blond d'une petite voix qui brise le cœur de Jisung.

Lui qui a l'habitude de voir un Seungmin plein d'énergie, toujours occupé à chercher la petite bête et à emmerder son entourage, enchaînant les réflexions idiotes et provoquant toujours le rire de ses amis. C'est avec honte que Jisung s'avoue qu'il avait préféré se concentrer sur cette facette de son ami sans faire attention aux autres.

— Je vais aller le voir, déclara Hyunjin au bout de quelques minutes. Il faut qu'il en parle avec quelqu'un, il ne peut plus garder tout ce qu'il ressent pour lui.

Le regard hagard, Seungmin regarde Hyunjin lui sourire avant de suivre les pas de Minho et de refermer la porte menant aux toilettes derrière lui.

— Tu penses qu'il m'en veut vraiment, chuchote-t-il en direction de Jisung qui le serre contre lui un peu plus fort.

— Je pense que Minho t'aimes beaucoup et que c'est pour ça que sa réaction était si disproportionnée, chuchote-t-il après un instant de réflexion. Tu dois être la personne qui compte le plus pour lui, et savoir que tu n'es pas d'accord avec ses choix lui provoque probablement beaucoup de tristesse.

— Tu crois ?

— J'en suis même sûr, assura Jisung en se reculant légèrement. S'il y a bien une chose dont tu ne dois pas douter c'est l'amour que te portes Minho. Il a beau ne pas être très expressif on voit tous la façon dont il a de te regarder ou de s'énerver quand quelque chose ne se passe pas comme tu le voudrais.

— Tu penses que...

Les joues de Seungmin prennent alors une légère teinte rosée et Jisung sourit, attendrie de voir son ami ni vulnérable face à ses sentiments dont il commence à peine à prendre conscience.

— Que quoi ?

— Non, rien. Je divague, éluda Seungmin en plaquant ses mains sur ses joues pour tenter de leur redonner leur couleur d'origine.

— C'est pas grave, Minnie. Pour ce genre de question, il faut aller à son rythme.

Seungmin détourne le regard, gêné, et Jisung pouffe avant de l'attirer vers lui pour qu'il pose sa tête sur son épaule.

— Tout va s'arranger, Minnie. Tu vas voir, l'amour triomphe toujours, je l'ai vu dans les Disney.

Le rire de Seungmin retentit dans la pièce trop grande, grise et froide, lui donnant un semblant de chaleur qui réchauffe le cœur de Jisung, blessé de voir ses amis malheureux.

Tout va s'arranger.

• 11:35, dans les toilettes de la salle de boxe.

La porte se referme derrière Minho qui pose son dos contre celle-ci. La respiration tremblante, il plaque ses mains sur ses yeux, appuyant de toutes ses forces pour réfréner les quelques larmes qui menacent d'échapper à sa surveillance.

— Tout va s'arranger, murmure-t-il. Tout va s'arranger. C'est qu'une mauvaise passe. Ça va passer. Ça va s'arranger.

Le cerveau embrumé par les bribes de sa dispute avec Seungmin, il s'oblige à respirer le plus calmement possible, se concentrant sur ses poumons qui inspirent et expirent l'air. Il lui faut quelques minutes pour désamorcer la crise d'angoisse qui était en train de monter en lui. Ces crises sont devenues de plus en plus fréquentes depuis que sa mère est décédée mais rapidement il a appris à les désamorcer, se forçant à respirer et en se concentrant sur autre chose.

D'un geste mécanique, il enfonce ses écouteurs dans ses oreilles et lance une chanson au hasard. Il a besoin de musique, de la sentir se diffuser dans son esprit et prendre le contrôle de son corps. C'est presque sans s'en rendre compte qu'il se met à danser. Ses membres s'étirent, ses yeux se ferment avant de s'ouvrir de nouveau. Il croise son reflet dans le miroir et sourit en voyant son regard plus vif, aiguisé, attentif. La musique emplit tout ses sens et il se met à tournoyer dans la pièce, ses pieds frappant le sol, le propulsant dans les airs, ses mains se tendant tantôt vers le ciel, tantôt vers le sol, son buste suivant le mouvement souplement. La lumière blanche du plafonnier l'aveugle par moment mais il s'en fout, il n'a pas besoin de ses yeux pour sentir ce qui l'entoure.

C'est là que la porte s'ouvre. Il croise le regard de Hyunjin dans le miroir dont le visage ne reflète qu'une extrême lassitude, et soudain Minho s'en veut atrocement d'avoir fait l'enfant à partir bouder.

— Pourquoi est-ce que tu te sens obligé de te cacher lorsque ça ne va pas, demande Hyunjin doucement en le fixant dans le miroir et en refermant la porte derrière lui.

— Je...

Le regard de son ami le dissuade de continuer sa phrase, alors il se tait. La respiration sifflante d'avoir trop bougé d'un coup et les joues rouges, Minho pivote sur ses pieds pour lui faire face.

— Minho, ça ne peut plus durer. Seungmin ne-

— Seungmin ne méritait pas que je lui parle comme ça, le coupe Minho, honteux.

— C'est vrai, mais ce n'est pas ce que j'allais dire. J'allais dire que Seungmin ne continuera pas de supporter cette situation très longtemps.

— Quelle situation ? marmonna Minho en reculant pour s'adosser au mur.

— Toi qui ignore tous ses conseils et qui n'écoute rien de ce qu'on peut te dire.

— Je-

— Non, Minho. Tu sais que j'ai raison. Ça fait deux ans que tu fuis sans cesse. Ça ne peut plus durer.

— Alors tu me conseille quoi ? Arrêtez la boxe et perdre la dernière personne de ma famille ?

— On peut devenir ta famille si tu nous laisse faire.

Leurs regards se croisent. Minho a le cœur au bord des lèvres. Hyunjin a raison. Aujourd'hui était la dispute de trop.

— J'y arriverai pas seul, souffle-t-il finalement en se mordant la lèvre.

Que c'est dur de l'accepter. Que c'est dur, après avoir passé deux ans à refouler tout ce qu'il ressentait, de se mettre face à ses sentiments pour tenter d'enfin les comprendre.

— Je sais. On le sait. On est là pour toi. Et Seungmin le premier. Il te donnerait la lune s'il le pouvait.

Minho rougit. Il le sait. Il le sait parce qu'il irait jusqu'à décrocher le soleil pour lui s'il le lui demandait.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro