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Chapitre 17 - Zacharie (Partie 3)

Zacharie repoussa péniblement le lit qui avait glissé contre lui lorsque des secousses avaient remué sa chambre. Ses poumons ventilaient, son cœur battait la mesure. Il enjamba le pauvre Mobius qui gisait sur le plancher, inanimé. Les vêtements débraillés du délégué témoignaient de la hargne déployée par son protégé pour le sortir de sa mystérieuse léthargie. Rien n'avait fonctionné. L'homme s'était même essayé à lui insuffler de l'air comme on l'insuffle aux noyés, sa bouche contre la sienne. Le corps n'avait pas réagi. Il était resté là, désincarné, les yeux grands ouverts et vides de cette lueur qu'on attribuait à la vie. Zacharie aurait même pu le croire mort si une profonde et lente respiration ne l'habitait pas encore. Il n'avait jamais rien vu de tel. Une longue absence. Sereine. Un mutisme total.

Alors, à corps perdu, il se jeta sur la porte et y tambourina avec rage.

. . .

Yalthia se retenait aux murs, bras tendus. Son propre poids le tirait vers l'arrière. La pente du couloir l'obligeait à prendre de nouveaux appuis. Mais où était-il ? Un bâtiment construit au sommet d'une montagne ? Une forteresse en bordure de falaise ? Rien de ce qu'il imaginait n'expliquait les tremblements, les détonations et l'effroyable torsion du métal. Rien de ce qu'il vivait ne lui semblait réel. Il avançait, désorienté, comme il aurait traversé un rêve, un pied devant l'autre, poussé par la seule envie de fuir ces lieux instables.

Pourtant, malgré son obstination, une voix assourdie interrompit sa progression.

Derrière une porte, quelqu'un se démenait comme un diable. Le géant soupira, tiraillé entre sa curiosité et l'empressement. Et si... et si on avait enfermé ici une personne telle que lui, une personne différente – unique – une anomalie. Et s'il la libérait, qu'en ferait-il ? Qu'aurait fait son père ? Le vieil homme avait beau user des pires roublardises quand il s'agissait de protéger son fils, il n'en demeurait pas moins soucieux des plus faibles. Un flash. Yalthia le voit. Son visage grisonnant s'extirpe du blizzard. Il survit à l'interminable hiver. Son sourire réchauffe, rassure et infuse une confiance infinie. Mais déjà, il relève sa fourrure. Elle le protège, assombrit ses traits. Ses contours s'évanouissent, inaccessibles aux frontières de la conscience. Yalthia se crispe ; une secousse le ramène à la raison.

« À l'aide ! criait-on.

Le délivrer, songea le colosse. Voilà ce qu'il ferait ! »

Puis, il posa ses lourdes mains sur le volant. Le mécanisme résista. Les vociférations cessèrent. Impatient, il arma son poing pour envoyer l'obstacle voler en éclats, mais aussitôt se ravisa. Juste sous son nez, un minuscule loquet le narguait, fiché sur l'encadrement. D'un coup sec, il l'ôta et dégagea sans effort l'entrée de cette geôle, exacte réplique de la sienne. Face à lui, un homme à la rousseur explosive le dévisageait, habillé de ces mêmes fripes que portait le géant : une large et grise chemise à lacets latéraux, au col plongeant sur le devant, un pantalon ceinturé d'un épais ruban grenat et, enroulés sur ses mollets, des bandeaux feutrés piqués d'une fibule. Le bijou en croissant ressemblait vaguement à un serpent à grosses écailles. Ce symbole, Yalthia l'avait déjà rencontré, gravé sur les épaulières des soldats, cousu sur le costume de cette femme téméraire, mais surtout – et il le découvrait seulement à l'instant – épinglé à ses propres vêtements.

« Merci pour... commença le prisonnier, soulagé.

— On file d'ici ! » l'interrompit Yalthia.

Le rouquin se figea sur place.

« Magne-toi ! » insista le colosse en lui attrapant le bras.

L'autre se libéra vivement.

« Et lui, on en fait quoi ? »

Il pointait du doigt un blondinet inconscient.

« Je me traîne pas ce poids mort !

— Il est juste évanoui.

— Tu sais très bien ce que je veux dire...

— Regarde-toi, t'es costaud comme pas deux ! Tu pourrais...

— Me prends pas pour une mule ! » se renfrogna le colosse.

Le rouquin resta pantois.

« J'ai pas de temps à perdre ! » ajouta Yalthia en se détournant de l'entrée.
À peine s'avança-t-il que le plancher bascula légèrement. Toute la structure gémissait sa souffrance. Au croisement, venant du couloir qui débouchait sur la gauche, le profil d'un geôlier apparut. Yalthia se prépara à en découdre, mais l'homme ne se préoccupait pas de lui. Il reculait vers le couloir de droite, canon dressé en direction d'un étrange oiseau qui lui sauta au visage. Alors qu'il se débattait, le geôlier laissa échapper son fusil. L'arme glissa sur le tapis, entraînée par la pente, jusqu'au colosse qui l'arrêta du pied. Puis le pauvre homme disparut en hurlant de l'autre côté. La scène semblait surnaturelle. Yalthia ramassa le canon, l'observa une seconde, abasourdi, avant de le briser en deux comme un vulgaire cure-dent et de l'envoyer valser. Pour sortir d'ici, il lui faudrait sûrement décaniller quelques têtes.

« Attends-moi ! » héla le rouquin.

Le géant fit volte-face. L'autre portait sur ses épaules le corps inerte de son compagnon. Il titubait sous son poids, à tel point que la tête blonde heurta un pilier dans un bruit sourd. Un pas, deux pas, et il se retrouva face à Yalthia.

« Tu veux toujours... pas m'aider ? grimaça le prisonnier.

— On ne t'arrête jamais ?

— Tu as l'air aussi perdu que moi. Fais un effort ! »

Derrière eux, deux geôliers arrivaient en courant depuis le rideau.

« File-le-moi ! »

Yalthia se l'envoya sur l'épaule à la manière d'une vieille paire de chausses.

« Revenez au salon ! leur cria-t-on.

— Saletés de pisse-froid !

— Hé Carnequin, c'est... c'est le Sappir ! »

Le géant serra le poing.

« J'm'appelle Yalthia, souffla-t-il au rouquin. Et toi ?

— Zacharie !

— Eh bien, Zacharie, j'espère que tu as quelques notions de castagne ! »

L'autre ramassa le bout du canon brisé. On y avait monté une lame.

« Quelques-unes ! » affirma-t-il en soupesant son arme.

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