Chapitre 15 - Xenon
« Qu'attendons-nous ? » crissa 2,6-Dimethylpiperidine.
Le jeune Chitine, un protégé accueilli la veille par Xenon, frottait ses mandibules l'une contre l'autre. Un son strident en résultait, un son aux harmoniques que le délégué comprenait et pouvait reproduire parfaitement. Il lui suffisait d'agiter de minuscules appendices internes recroquevillés près de ses cordes vocales évoluées pour émettre des ondes compréhensibles par les Crisseurs de son espèce.
« On attend le signal pour sortir ! » affirma sereinement Xenon.
Il éprouvait une maigre appréhension depuis qu'un coup de feu avait retenti à l'étage et que trois claques-silex s'étaient invités à l'intérieur du Présage en brisant les hublots. Pas de quoi le faire paniquer. Xenon savait se contrôler. Alors, comme tout bon Chitine, il n'en montrait rien. Pour maîtriser la situation, il se contentait de calmer les ardeurs de son protégé. Agenouillés derrière le bar du salon, ils attendaient tous les deux que le grabuge se tasse.
De l'autre côté, les troupiers Busc et Carnequin, débordés par les évènements, s'acharnaient à combattre à coup de baïonnette les trois oiseaux furieux qui se jouaient de leur maladresse. Par intermittence, les intrus secouaient violemment leurs larges ailes membraneuses en bondissant vers l'avant. Leurs cris rauques entraînaient dans une danse ridicule les soldats empotés qui se prenaient les pieds dans les tapis et les genoux dans les tables.
« Aïe ! hurla Busc en se tenant le mollet.
— Il s'est carapaté là-d'ssous ! Chope le don' ! rétorqua son collègue, dépité.
— Comment tu veux que j'fasse ? Il sautille ! Il sautille partout ! »
Pour empêcher l'intrusion d'autres claques-silex, on avait rapidement obstrué les hublots – trop rapidement peut-être, puisque les soldats n'y voyaient plus grand-chose. Quelques rayons filtraient à travers les lames des volets métalliques. Parfois, dans le tumulte, l'un d'eux rencontrait le visage rougi d'un troupier, d'autres fois, il se reflétait sur le plumage cendré des oiseaux ou sur le tube en verre des lampes à huile éteintes qui se balançaient, pendues au plafond. Dans la précipitation, les Cols Rouges n'avaient pas pris le temps d'allumer ces dernières et avaient préféré repousser les assaillants dans un coin du salon plutôt que de les embrocher en pleine lumière.
Xenon jeta discrètement un œil depuis le bar.
Busc grogna un bon coup, sa baïonnette levée au-dessus d'une table qui abritait l'un des volatiles. Sans une once de retenue, le troupier abattit son arme. Au moment même où elle perçait le bois du meuble, l'oiseau se faufila entre ses jambes pour rejoindre ses semblables. Bousculé par le fuyard, Busc trébucha et s'étala sur un fauteuil. Des piaillements éraillés s'échappèrent des gosiers derrière lui, suivis d'une rafale de claps d'avertissement. À la manière d'un stroboscope, la pièce s'enflamma de flashes provoqués par le claquement de becs rocailleux, allongés et crantés : le claquement des claques-silex. À chaque fois que l'un d'eux refermait sa mâchoire violemment, des gerbes d'étincelles s'échappaient et embrasaient l'espace dans une image qui se figeait sur la rétine. La salle se parait alors d'une teinte flamboyante où les ombres s'étiraient dans toutes les directions, où les mouvements des protagonistes se découpaient, erratiques.
Dehors, d'autres oiseaux grondaient. On les entendait se jeter comme des forcenés sur la carlingue. À chaque nouvel impact, les troupiers tressaillaient. Xenon ressentait leur peur se diffuser dans la pièce. Palpable et âcre, elle atteignait le délégué de Lycie et les nouveaux arrivants, présents eux aussi. On leur avait ordonné de rester au salon pour leur sécurité. Chacun s'était alors réfugié derrière le premier barrage qu'il avait pu dénicher : une chaise, un fauteuil, ses mains sur le visage, en guise de frontière face à ces dangereux claques-silex.
« Dangereux ? Depuis quand sont-ils dangereux ? » s'étonnait Xenon.
Une nichée vivait non loin de Pentagua et le Chitine ne leur connaissait aucune envie carnivore. Les volatiles préféraient amplement dévorer les fruits et les graines, roussis par les incendies qu'ils provoquaient par inadvertance. On les disait joueurs, coquins, mais jamais agressifs. Ils aimaient se rouler dans les cendres, au sol, et non pas s'en prendre, en groupes étrangement ordonnés, aux ballons qui survolaient tranquillement leurs territoires.
C'était sans précédent. Personne n'aurait pu s'y préparer.
« Personne. »
2,6-Dimethylpiperidine s'agitait.
« J'ai ce qu'il faut pour aider ! » crissa-t-il, tout bas.
Xenon pencha la tête sur le côté.
« C'est le rôle des Cols Rouges, 2,6 ! » répliqua-t-il sans animosité.
Malgré la gaucherie des troupiers en proie avec les intrus, le délégué leur accordait toute sa confiance. Son protégé, apparemment, beaucoup moins.
« Mon rôle a toujours été de servir comme soldat ! grinça 2,6.
— Aujourd'hui, fie-toi à moi. Fie-toi à ta nouvelle Gyne, ma reine. »
2,6 maugréa un léger grincement.
« Notre reine ! » se reprit Xenon.
Les phéromones royales qui contrôlaient son protégé perdaient en efficacité pour qu'il en vienne à se poser de telles questions identitaires ; Xenon plongea la main dans la poche intérieure de son veston. Entre ses doigts, il joua avec trois fioles minuscules et élancées qu'il conservait précieusement contre son torse, puis il se ravisa. Avant d'en user, il voulait encore tenter de raisonner 2,6. Juste un peu. C'était son petit plaisir. Après tout, Xenon incarnait le rôle de Parleur auprès des peaux molles, le rôle d'ambassadeur chitine. La langue globale l'imprégnait comme une seconde nature qui empiétait sur la première, celle du dialogue crissé et phéromonal. Manipuler ces dimensions du langage s'avérait alors un exercice de haute volée, une habile contorsion des cordes vocales et surtout un travail formidable sur les correspondances entre les communications olfactive et sonore. Il lui arrivait même parfois de ne plus se souvenir d'un crissement, mais de retrouver l'expression parlée, comme s'il avait digéré ses nouvelles attributions au point d'en oublier ses racines.
Xenon releva ses lunettes d'apparat.
« Sois patient ! crissa Xenon. Je sais à quel point il est difficile d'être loin de sa première Gyne. Oui ! Tu as tout d'un soldat, cher 2,6. Mais lorsque tu découvriras l'Intronisation qu'on réserve aux jeunes Chitines de Pentagua, tu comprendras que te fier à moi n'aura pas été vain. Si tu places ta confiance entre mes tarses, sache que tu recevras l'amour de notre reine, un simple et doux baiser qui te transcendera. Tu t'agenouilleras devant sa bonté, devant la preuve de cet attachement maternel, cette salive divine qui coulera dans tes bronches et imprégnera ton être. »
2,6 émit une phéromone instable, celle du doute. Xenon continua avec simplicité :
« Tu ne seras alors plus un soldat, perdu à la recherche du sens de ton existence. Tu seras son soldat, perdu dans l'extase de l'étreinte royale. Puis, toute ta vie, tu la remercieras de t'avoir accueilli et chéri.
— Je crois comprendre ! » crissa 2,6.
Puis il émit la phéromone du contentement partagé.
Malgré tout, le délégué s'inquiétait toujours. Avait-il réellement un impact sur le comportement de son protégé ? Les individus les plus primitifs, incapables de paroles, ne comprenaient pas toujours les envolées lyriques. Mais comment ne pas se laisser submerger par l'émotion lorsqu'il abordait le sujet de sa dévotion pour sa Gyne ? Changer de reine impliquait bon nombre de perturbations au sein d'un individu. Ainsi, tant que son rôle dans la colonie ne serait pas déterminé, 2,6 devait suivre les ordres du Chitine le plus influent agissant au nom de l'ordre royal, Xenon lui-même.
« Il n'a pas d'autre choix », songea ce dernier.
Soudain, l'éclat stroboscopique d'une nouvelle série d'étincelles illumina le visage de son protégé à travers les vitrines du bar où reposait la verrerie. Le jeune Chitine ne ressemblait en rien à Xenon. Ses formes insectoïdes bien plus prononcées le dépeignaient comme un guerrier féroce. Ses mandibules, grosses comme une main de peau molle, calibrées pour le combat, s'enracinaient sous deux yeux noirs à facettes. 2,6 avait hérité d'une peau rugueuse orangée recouverte de larges taches plus sombres. Sur ses épaules et jusque dans son dos, des picots d'un bon centimètre bosselaient le tissu des vêtements qu'on lui avait confiés. À l'avant du crâne, il portait fièrement deux minuscules antennes qui s'agitaient comme deux doigts fouisseurs et tentaient de capter instinctivement les phéromones émises par son interlocuteur.
2,6 n'avait pas de mains – il n'avait pas de doigts non plus. On lui avait raccourci les manches pour libérer ses bras qui se résumaient à deux pattes repliées à la manière des mantes, deux pinces mortelles et acérées. Grâce à toutes ces particularités physionomiques, le délégué avait facilement identifié son protégé dès leur première rencontre dans les cabines du Présage. Le jeune Chitine appartenait aux Mantides, une espèce primitive éloignée aussi bien géographiquement que chronologiquement de celle de Xenon, et dont les représentants des castes guerrières usaient de stratagèmes immondes pour affronter leurs assaillants. On les disait capables de les broyer, de les maintenir entre leurs pinces, puis de percer la carapace à l'aide de leurs mandibules pour y injecter un acide dévastateur, un acide qui liquéfiait littéralement les organes internes.
Xenon connaissait sur le bout des tarses toute l'histoire des grandes guerres chitines de son monde d'origine, au-delà de l'Enclave. Les fileuses de sa nouvelle Gyne et les phéroscribes les avaient décrites grâce aux témoignages des nouveaux arrivants. Le Chitine les avait flairées à loisir sur les toiles et reflairées dans les ouvrages consacrés, mais, pour la première fois, en rencontrant son protégé, il avait pu associer des images aux phéromones ressenties lors de ses olfactions.
Depuis son arrivée dans l'Enclave, depuis qu'on l'avait accueilli à Pentagua, les seuls Chitines que Xenon avait croisés étaient tous passés entre les mains de son unique reine. Tout comme lui, chacun d'entre eux avait dû renier leur ancienne colonie, puis, sous l'influence des phéromones royales, avait subi un retournement, une transformation physique, une évolution forcée. Le délégué, lui, n'avait pas tellement changé. Son ancienne signature olfactive avait muté de 2,5-Diméthyl-Pyrazine à Xenon-9834 : 98 pour son rôle d'ambassadeur Parleur, 34 pour son numéro d'arrivée.
2,6-Dimethylpiperidine, lui, avait encore sa forme antérieure, la forme offerte par son ancienne reine. Il serait renommé Radon ; c'était l'année des Radon. Quel chiffre y associerait-on ? Seule la reine, leur bien-aimée dirigeante, le savait. Tout ce dont Xenon pouvait être sûr, c'était que son protégé appartiendrait à la large caste des Crisseurs. Du moins, on l'y reléguerait une fois arrivé à Pentagua, puisque ses organes vocaux peu développés ne lui permettaient pas de communiquer convenablement avec les autres races ; le phénomène de la langue globale n'atteignait pas cette sphère sonore. Bien sûr, le corps du jeune Chitine muterait lui aussi, mais l'influence royale ne pouvait tout contrôler. Plus l'espèce s'éloignait de celle de la Gyne, plus il lui était difficile de réinitialiser les caractéristiques d'un individu. Ainsi, 2,6 serait réduit à communiquer par modulation en y associant les habituels appels phéromonaux.
Pendnat ce temps, derrière le bar, les claques-silex continuaient leur valse effrénée avec les troupiers. Quand Busc reculait pour éviter que l'un d'eux ne lui attrape le mollet, Carnequin pointait sa baïonnette pour l'empaler, mais l'oiseau esquivait toujours au dernier moment. La ronde semblait sans fin, pourtant elle ne dura que quelques minutes. Un saut sur une table, puis sur un fauteuil, un tissu percé par un coup mal placé, un hurlement craintif de la part des civils qui voyaient s'approcher d'un peu trop près les volatiles, puis c'était reparti pour un tour jusqu'à ce qu'enfin, un cri de victoire retentisse entre fureur et jouissance, celui de Busc.
« 'tain de bestiaux ! » envoya-t-il, satisfait.
Au même moment, Carnequin le rejoignait dans la réussite.
« Et de deux ! »
Les piaillements des créatures estropiées résonnaient, mêlés aux clappements du dernier survivant qui n'avait rien d'un oisillon. C'était le plus gros des trois, mais aussi le plus virulent. Sa mâchoire claquait avec rage et les flashes s'intensifiaient à mesure que les troupiers s'approchaient. Ceux-ci le repoussaient dans ses derniers retranchements. D'un bond, il passa du tapis au dossier d'un fauteuil installé à l'angle du salon opposé au bar, releva ses ailes et gonfla le torse. Aux aguets, il s'apprêta à riposter. Comme tous les claques-silex, il possédait trois yeux. De quoi garantir une vision périphérique des plus confortables. Lorsque la pièce s'illumina, Xenon les vit distinctement, dorés et exorbités, entourés d'une collerette de plumes sanguines plaquées sur sa robe argentée.
« Ce doit être une femelle ! » constata Xenon, avec détachement.
On les savait beaucoup plus agressives et imposantes que leurs homologues masculins. Leur plumage s'égayait de taches rouges à l'extrémité intérieure des ailes, mais aussi sur leur queue, qui à l'instar de celles des pies se rétractait et se dépliait comme un éventail. Le délégué reconnaissait en elle la même obstination instinctive et indomptable, la même énergie déployée par les reines chitines pour protéger leurs progénitures.
Dehors, les autres oiseaux s'acharnaient encore et toujours sur la carlingue. Une lointaine salve les calma un instant, puis le vacarme reprit de plus belle en s'enchaînant sur une nouvelle volée de détonations issues des étages. Sans aucun doute, les soldats du Présage avaient sorti l'artillerie lourde et combattaient les assaillants. Busc et Carnequin n'y prêtaient pas attention. Ils avaient une mission plus importante. S'occuper d'éradiquer le dernier claque-silex qui attentait à la vie des délégations. Lentement, les deux Cols Rouges s'approchèrent, les muscles bandés, la baïonnette pointée vers l'ennemi. Un clap du volatile envoya valser une myriade de grosses étincelles et engendra un foyer furibond au sein même de son gosier insensible aux brûlures. Xenon vit le déluge s'éparpiller sur le fauteuil puis mourir dans une désagréable émanation de coton cramoisi. Des langues de feu s'échappèrent des narines de l'animal – deux orifices sur son bec de pierre –, puis elles disparurent comme elles étaient venues, dans un aboiement de gaz inflammable.
Interloqué, le Chitine se redressa et comme pour se préparer au pire, 2,6 l'accompagna, les antennes à l'écoute. Les troupiers, surpris eux aussi, reculèrent d'un pas. À leur droite, le délégué de Lycie sortit la tête de derrière son barrage protecteur, la faluche enfichée de travers. Trois nouveaux arrivants se serraient, les uns contre les autres, à ses côtés. Xenon sentit leur terreur vaporeuse s'élever et se mélanger aux miasmes ozonés qui remplissaient l'atmosphère ; les flashes des claques-silex avaient consommé progressivement les particules aériennes et occasionnaient ainsi cette odeur si particulière qui habite les pièces ravagées par les flammes, cette odeur qui subsiste même après leur restauration, cette odeur de roche fraîchement polie aux notes calcinées. Et là, alors que tout le monde retenait son souffle, le regard rivé sur l'animal, Xenon s'étonna du paisible comportement d'un des spectateurs.
L'homme se tenait bien droit, debout près du rideau qui menait à la nacelle des délégations. Comme tous les autres, il fixait la scène. Dans la pénombre, Xenon ne distingua que ses yeux profondément obscurs et la finesse de sa courte chevelure d'ébène qui, sur ses tempes, contrastait avec sa peau claire. Lorsqu'un second claquement incendiaire illumina la pièce dans un rougeoiement digne d'une chaudière, l'homme ne cilla pas. C'était l'un des deux protégés d'Apostasis la Morte. Il revêtait la tenue des Capites, celle sans capuche, qu'on réservait aux nouveaux arrivants. Où se cachait le second ? Sûrement derrière un meuble quelconque. Xenon l'avait vu un quart d'heure plus tôt, une femme d'un certain âge au regard vide. Le matin même, Lhortie les avait confiés au Manticore de Lycie et à lui-même, Chitine de Pentagua, en attendant de démêler l'affaire mystérieuse qui avait mené le Renonciateur en cellule.
« Qu'importe », songea Xenon en se détournant de lui.
De l'autre côté du salon, Busc s'avança. Carnequin se calqua sur lui. Ensemble, ils fondirent sur leur proie. L'oiseau n'attendit pas une seconde. Il poussa sur ses pattes et les survola. Mais, au moment où les baïonnettes s'empalaient dans le dossier, au moment où les troupiers juraient dans la langue globale, au moment où les espoirs d'accalmie s'évanouissaient un à un, le claque-silex s'écrasa dans un bruit sourd contre une poutre métallique qui soutenait le plafond, entraînant dans sa chute l'une des lampes à huile qui y étaient suspendues. Lamentablement, il se releva en piaillant, le bec grand ouvert en direction des soldats.
Tous les regards se tournèrent vers lui.
La lampe renversée vomissait son liquide. L'huile imbibait le tapis. L'oiseau, inconscient du danger, claqua sa mâchoire. À l'instant où les premières étincelles se répandaient en pluie, Xenon s'abaissa pour se protéger d'une possible explosion et tira sur les vêtements de 2,6. Le jeune Chitine se recroquevilla avec lui, ébahi. Derrière les vitrines, le feu et les cris suraigus d'agonie s'élevèrent simultanément. L'oiseau, dévoré par les flammes et agité d'atroces soubresauts, tituba sur un mètre avant de s'écrouler au centre du salon. Une épaisse fumée noire s'échappait du corps calciné, crachée par le brasier qui cheminait lentement à la recherche de combustible. Le feu, prêt à mordre un fauteuil qui traînait là, scindait en deux l'espace, séparait les voyageurs qui assistaient, impuissants, à l'immolation. D'un côté, les troupiers, le délégué de Lycie et le restant des protégés terrifiés. De l'autre, Xenon, 2,6 et...
L'homme impassible avait disparu. Le rideau bougeait encore.
« La valve ! » hurla Carnequin, pris d'une soudaine vision miraculeuse.
Au plafond, en cas d'incendie, des buses permettaient de déverser une partie de l'eau contenue dans la citerne qui alimentait le Présage. Quel éclair de génie !
« Surtout pas, imbécile ! envoya Busc. Jamais avec de l'huile ! »
L'eau sur l'huile enflammée s'avérait un danger bien pire, une boule de feu assurée qui éclabousserait l'assemblée de nouvelles gouttes incendiaires.
« Prenez les tapis ! » lança une petite voix en toussant.
C'était le délégué de Lycie.
« Quoi les tapis ? » s'étonnèrent les troupiers.
L'éclat du foyer s'intensifia brusquement et, avec lui, l'odeur de cramoisi.
« Étouffez le feu avec les tapis ! »
Alors que de l'autre côté, on s'agitait enfin, Xenon se pencha vers 2,6.
« Reste ici sagement ! » crissa-t-il.
Puis, il s'engouffra derrière le rideau à la poursuite du fuyard.
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