Eh bah dis donc, la poussière s'accumulait depuis trop longtemps dans ce grenier abandonné. Personne ne pouvait plus l'utiliser tellement il était encombré et sale. C'est à peine si on arrivait à avancer tellement il y avait de carton, de meuble et de bibelot.

Il fallait se tenir courbé pour ne pas taper sa tête contre une poutre. Il fallait regarder à la fois ses pieds pour ne pas marcher sur quelque chose qu'on regretterait une fois enfoncer dans notre peau et à la fois en avant pour ne pas se prendre quelque chose dépassant mystérieusement des tas. Un véritable capharnaüm pouvant bien regorger des meilleures antiquités comme des plus déplorables gadgets à moitié cassés. Il était bien temps d'y faire le tri malgré les risques d'intoxication créés par ce dépotoir. Alors, avec grand renfort de masque à gaz, combinaison intégrale et gants, je m'attelais à ce travail de titan. Je descendais les cartons un à un dans le jardin regardant avec attention ce qui méritait d'être conservé, ce qui pouvait immédiatement être jeté et ce qui avec un peu de chance pouvait se revendre.

Je n'avais même pas entamé mon troisième carton (de la première pile) que la poubelle était déjà pleine. Il faudrait faire plusieurs allers-retours à la déchetterie pour venir à bout de ça ! Mais c'était déjà un petit pas pour ce travail colossal qui était le grenier. Si on jetait beaucoup, j'avais quand même retrouvé des choses intéressantes : de la vaisselle en bon état datant d'une époque indéterminée, des pièces de monnaie (sale, trop sale pour savoir combien ça valait), une statuette de bronze (qu'est-ce que ça c'est là ça), une maquette de bateau... Et encore d'autres trucs.

Après plusieurs jours de labeur j'avais réussi à faire... qu'un minuscule quart de l'immense et interminable débarras. Mais il fallait continuer alors hop là ! Un carton de plus à fouiner. Il était particulièrement lourd. Peut-être promettait-il une vraie découverte. Une découverte cachant des feuilles... C'était quoi ça : du papier ? Non, c'étaient des cartes, des photos. Je retournais lentement l'entièreté de la boîte sur le sol. Il y avait là des centaines de photos ! Ma grand-mère et mon grand-père à leur mariage. La naissance de ma mère. L'ancienne grange qui avait été démolie. Les premiers pas de ma maman. Des photos de mes parents. Moi, tout bébé, enveloppé dans une couverture.

C'étaient des souvenirs par dizaines de centaines. Toute une vie avait été tendrement stockée dans ce carton avant d'être oublié. C'était ... de l'amour en boîte. Je sentis mon cœur se gonfler de joie. Celle qui t'emplit lorsque tu découvres un véritable trésor !

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Grimaud