Jour 10: Vue
On m'a dit un jour que le monde était beau. Il est rempli de couleur dit-on. Il est rempli de forme diverse et varié. On voit du bonheur.
La vérité n'est malheureusement pas là. J'ai vu un monde gris. Les yeux ouverts, j'ai vu les gens marcher tous en ligne, une vague massive s'écroulant sur les murs de immeubles. J'étais dans ce flou. Ces personnes noirs et grises, très peu étaient blanches, avançaient dans une même direction sans se demander où ils allaient. J'avançais dans cette même direction sans savoir où j'allais. Direction inconnue tout comme ceux à côté de qui j'étais. J'avais la tête baissée, les yeux rivés dans le vague, dans des pensées noires, parfois grises. Je ne savais pas, je ne pensais pas, je n'en avais pas besoin. J'avançais !
Mais un jour, j'ai fermé les yeux. Il y a eu des bruits, de la douleur, un peu de sang, plus du liquide foncé qui coule sur le visage et qui obscurcie le paysage. Je n'ai pas rouvert mes yeux. C'était finie, on m'a dit que je ne pouvais plus. Alors je me suis arrêté. Pendant un moment, je suis resté immobile. Dans la masse, on m'a bousculé on m'a poussé, je bloquais, je n'avançais pas. Eux, ils continuaient, sans se poser de question, ils ne m'ont pas regardé, ils avançaient et moi, j'avais les pieds cloué. Que vouliez-vous que je fasse sans mes yeux ?
Mais lorsqu'on a des yeux et qu'on ne regarde pas, on peut avancer. J'avais des yeux mais je ne regardais plus. Devais-je rester immobile ? Je ne sais pas ce qui s'est produit. Parfois on ne sait pas ce qui se passe. Il y a beaucoup de chose que je ne sais pas. J'ai avancé. Mes pieds se sont remis en marche. J'ai suivi la foule, guider par un je ne sais quoi, des inconnues, une masse. Ce n'était bien sûr pas la même chose, je ne voyais plus.
Pourtant c'est avec les yeux clos que j'ai enfin vu le monde. La masse n'était plus une vague prête à déferler sur le monde. C'était un champ dont les blés ondulait sous le vent. Les membres, les corps pressé et serré les uns contre les autres me sont apparu comme des mains tendues, des sourires. J'avançais.
J'ai un jour vue un monde gris et noir et maintenant je sens un monde de couleur et de rêve. Des malheureux accidents immobilisent mais j'ai trouvé la force de suivre quelques choses, une nouvelle direction. Heureusement, je connaissais la destination !
¤ ¤ ¤ ¤ ¤
Et vous ? Voyez-vous les couleurs ?
Grimaud
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