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Chapitre 1

Une semaine plus tard

Une migraine et la voix de Neyla persistent à hanter ma boîte crânienne. La première causée par la seconde à n'en pas douter et accentuée par mes efforts pour me remémorer la suite des événements. Pourtant, impossible de palier au faux-raccord me laissant croire que je me suis téléporté dans mon lit immédiatement après.

Je me masse les tempes et accélère le pas pour quitter au plus vite le parc où j'espérais trouver des réponses. En vain. Ma visite nocturne ne m'aura apporté qu'une suée froide et un dilemme : résister ou céder.

Suis-je prêt à modifier ma manière de vivre ? De survivre, devrais-je dire... Certes, à vingt-ans, je ne suis pas l'homme que j'ai rêvé d'être enfant, mais qui l'est ? Au moins, je ne souffre pas comme avant. L'absence d'émotion est plus facile à gérer qu'un surplus. Alors, mieux vaut un cœur en mode Off qu'un cœur broyé.

Pour échapper à mes démons, je me suis enfermé dans une léthargie émotionnelle et ai cultivé une amnésie consentante. Toute question pour laquelle oui et non ne sont pas des réponses ont été banni. Toute personne faisant battre mon cœur au martyre a été oubliée.

Ainsi, je résiste.

Déterminé à ne plus revenir sur ma décision, je m'enfonce dans les sous terrains parisiens et son habituelle cohue. Aujourd'hui, la foule et l'agitation ne m'atteignent plus. Grâce au mode Off, fini les crises d'angoisse. Alors, je marche tête haute, bouscule un groupe d'adolescents ivres, monte dans la rame déserte et ignore les sièges à la propreté douteuse.

Le silence est complet. Un frisson me parcourt et je soupire, impatient de mettre fin à cette journée, et par la même occasion aux questions qui me tourmentent.

Par la faute de Neyla. Elle, seule, me fait hésiter. Je ne l'avais pas vu depuis deux ans... Désormais, l'envie de la revoir me tiraille. Mais, je dois me raisonner. Elle appartient au passé et elle ne veut sûrement pas de moi dans sa vie. Et, même si c'était le cas, je ne la mériterai pas. J'ai causé bien trop de mal pour quémander son aide.

Le métro freine et s'arrête. Les portes s'ouvrent et je les fixe quelques secondes avant de les franchir. Claquement des semelles jusqu'aux portiques. Raclement du pass Navigo. Bip et grincement métallique. La nuit noire, une bourrasque de vent et un sans abri m'accueillent. Il tend la main vers moi et marmonne quelques mots d'une voix implorante. Je le repousse négligemment et continue mon chemin.

Je dépasse la boulangerie, tourne au coin de la rue et la réalité me frappe. Je fais volte-face et accélère ma foulée à mesure que mon angoisse augmente jusqu'à courir tel un désespéré sur le trottoir humide.

Arrivé à mon point de départ, je tourne la tête de gauche à droite, cherchant avec l'énergie d'une mère ayant perdu son petit. Mes yeux s'accoutumant à la pénombre finissent par le repérer dans un renfoncement obscur. Je calme ma respiration, essuie d'un revers de la main la sueur perlant sur mon front et m'approche d'un pas mesuré.

─ Excusez-moi monsieur...

Il ne m'entend pas. Alors, je réitère mon appel avec plus de force et il se tourne vers moi, l'air surpris.

─ C'est moi que vous appelez M'sieur ?

─ Euh oui, confirmé-je d'un ton peu assuré avant de sortir de ma poche un billet de dix euros. Tenez, s'il vous plait. Je suis désolé de vous avoir bousculé. Et je... Je vous souhaite d'être heureux.

Les joues en feu, je fais demi-tour sans attendre de réponse. Il n'y a qu'arriver au bout de la rue que j'ose me retourner pour voir l'homme me saluer d'un geste énergique du bras. Il doit me prendre pour un bon saint-Maritain sans se douter que je ne suis, en réalité, qu'un égoïste sans cœur. Non, non, pas en mode Off. J'ai bien dit sans cœur ! Et je mesure mes mots.

Le Christopher d'avant n'aurait jamais été aussi condescendant envers le mendiant. Il aurait été touché, aurait compati et aurait donné une pièce et un sourire. Mais, aujourd'hui, je ne ressens plus de compassion.

À travers le mode Off, j'ai trouvé une manière de ne plus souffrir. Mais, ce sont nos chagrins qui nous rendent humains. Ceux que je crains tant et qui m'ont rongé jusqu'à la moelle. Ceux de mes cauchemars et ceux que Neyla connait si bien. Ceux qu'elle ignore et ceux que je ne m'avoue pas à moi-même.

Dois-je renié mon humanité pour eux ?

Mais dois-je souffrir pour être humain ?

Et si, pendant une journée, rien qu'une seule, je rallumais mon cœur ? Et si, je m'accordais une entorse de vingt-quatre heures pour peser le pour et le contre. Et pour retrouver Neyla.

Perdu, je ferme les yeux. Le discours du parc tourne en boucle dans mon esprit. Mes maux de tête s'accentuent. Alors, je cède.

Je regarde l'heure. Dans quelques instants, il sera minuit. La tour Eiffel éclairera alors Paris et ses alentours. Dans quelques instants nous serons demain, le 15 mars 2020.

Demain, sera le jour où je rallumerai mon cœur.

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