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La vieille sirène

Cyril gardait les yeux fixés sur l'énorme coquillage. Son cœur martelait sa poitrine mais il n'y prêtait pas attention. Seul comptait cet étrange porte qui allait sceller son destin. Du moins, c'était ce qu'il pensait. Il n'entendait pas les trois sirins discuter derrière lui.

Gayelle expliquait plus en détail à ses parents sa rencontre avec Cyril. Ses certitudes et ses doutes aussi. Bien sûr, elle savait que nul autre que les sirins ne pouvaient franchir la porte-coquillage. Mais après l'avoir franchi, et avant même qu'elle ne mette cet « humain » devant les faits, elle l'avait de nouveau vu émerveillé devant ce qu'il découvrait. Alors ses certitudes d'être face au sirin de la légende avait repris le dessus et puis ses doutes avaient de nouveau envahi son esprit. Elle avait pensé que Cyril cesserait son jeu en se trouvant face à ses parents. Mais il avait persisté.

Elès et Océaline écoutaient attentivement le récit de leur fille, sans l'interrompre, sans quitter du regard ce sirin qui se prétendait humain. Ils savaient ce qui il allait se passer. Étant l'un des leurs, la porte-coquillage allait forcément s'ouvrir. Mais ils voulaient voir comment Cyril allait réagir face à ce fait.

Mais selon Océaline, ce qui se déroula sous leurs yeux n'était pas forcément le signe que Cyril mentait. Son émerveillement du palais pouvait très bien s'expliquer, selon elle, et simplement. Peut-être que Cyril avait toujours vécu loin de tout. Ce qui faisait qu'il ignorait beaucoup de chose, même sur ceux de son propre peuple. D'ailleurs, sa queue, différente des leurs, était bien la preuve qu'il n'appartenait pas à cette profondeur. Et puis, à aucun moment il n'avait prétendu être le sirin de la légende. Et si c'était bien lui, il était normal que la porte-coquillage s'ouvre.

- Tu l'as cherché longtemps, Elès, conclut-elle alors que Cyril s'immobilisait devant la porte-coquillage qui s'ouvrait. Et aujourd'hui qu'il est peut-être sous tes yeux, tu doutes.

- Je suis plus méfiant avec l'âge, lui répondit-il. Rien ne nous dit qu'il n'essaie pas de nous berner.

- Alors laissons le-faire et voyons jusqu'où il va.

Les deux époux se lancèrent un regard brillant de complicité. Gayelle soupira. Ce qu'elle pouvait détester lorsque ses parents faisaient ça ! Puis, elle se lança à leur poursuite alors qu'ils se dirigeaient vers le palais à toute vitesse. Quoiqu'ils aient en tête, elle devait les suivre sans savoir ce qu'elle devait faire. Ils passèrent près de Cyril toujours immobile et surpris par l'ouverture de la porte-coquillage. La jeune sirène aperçut juste un petit signe de la part de sa mère. Cyril n'avait pas eu le temps de se remettre de la surprise causée par l'ouverture de la porte. Quelques instants plus tard, il regarda Océaline et Elès passer en trombe près de lui, chacun d'un côté, avant de s'engouffrer dans le palais.

- Viens ! lui ordonna Gayelle en passant à son tour près de Cyril.

Il mit un moment à réaliser, encore tout surpris que la porte-coquillage se soit ouverte. Ça voulait dire quoi ! Qu'il était un sirin ? Impossible ! Il était humain ! Non mais vraiment, quel drôle de rêve !

Il se décida enfin à suivre la sirène à l'intérieur du palais. Que pouvait-il lui arriver, de toute façon ?

Cette fois, Cyril n'eut pas un regard pour les fresques et les coraux des jardins intérieurs. Il se contentait de suivre Gayelle jusqu'à la salle du trône. Il ne voyait plus les parents de la sirène et ça lui convenait parfaitement. Le Seigneur des mers était suffisamment impressionnant.

Il suivit Gayelle du regard. Elle avait dirigé sa nage vers le plafond de la salle, pile entre les deux colonnes torsadées, sur cet étrange disque bleu et sa spirale. Mais elle allait s'écraser contre le plafond !

En fait, non. La sirène disparut. Elle sembla se fondre dans les bleus du motif. Cyril s'arrêta. Maintenant, il en était sûr et certain : il rêvait. Personne ne pouvait faire ça dans la réalité. Mais puisqu'il était dans un rêve, il pouvait faire ce qu'il voulait. Y compris entrer dans ce dessin comme l'avait fait Gayelle. Et peut-être même qu'il se réveillerait de ce rêve stupide. Après tout, un rêve pouvait s'arrêter à n'importe quel moment. Alors, il reprit sa nage et fonça aussi vite qu'il put dans le dessin.

C'était gagné ! Tout s'obscurcit.

- Et bien, tu en as mis du temps !

Ça, c'était la voix de Gayelle. Donc, à moins qu'elle l'ait suivi dans le monde réel, il était toujours dans son rêve. Quelle poisse ! Et en plus, elle n'avait pas l'air contente, avec ses bras croisés sur sa poitrine et son visage sévère !

- Bon alors, tu viens ?

Et elle reprit sa nage. Cyril, lui, était resté immobile, trop stupéfait. Il avait changé d'endroit. Il n'était plus dans la salle du trône mais dehors. Devant lui s'étendait une plaine de sable sombre et quelques rochers. Son regard suivit Gayelle. Elle longeait une haute falaise. La même que celle du palais ? Impossible à dire.

Cyril se décida de nouveau à suivre la sirène. Elle disparut bientôt dans une lézarde qui fendait la paroi rocheuse et dont la partie la plus large se trouvait au niveau du fond sableux. Il regardait le sable en s'enfonçant à son tour dans cette étrange grotte. Il ne lui fallut parcourir que quelques mètres pour atteindre une cavité plus large, comme une pièce après un couloir. Là, Cyril il retrouva non seulement la jeune sirène mais également ses parents, Elès et Océaline. Tout trois lui tournaient le dos. Devant eux, le nouveau sirin aperçu vaguement une silhouette qui semblait chercher quelque chose dans un fatras d'objets divers et pour la plupart inconnus de Cyril.

Le Seigneur des mers se racla la gorge une nouvelle fois, sûrement pour attirer l'attention de...

Une tête se releva doucement pour regarder ses visiteurs. La vieille sirène sembla mettre un moment à les reconnaître.

- Oh, Elès ! commença-t-elle d'une voix cassée mais visiblement surprise. Et Océaline, et Gayelle ! Ne manquerait-il pas quelqu'un ? Derrière sans doute... (Elle se pencha vers Cyril). Ah non, ce n'est pas Jaliès. Où est ton fils ? Ne me dis pas qu'il est encore parti...

- Ça ne saurait tarder, lui répondit Océaline. Il aime un peu trop s'aventurer sur les bords de terre à la recherche d'objets humains qui pourrait l'inspirer.

- Voilà qui n'est pas prudent, continua la vieille sirène alors que son regard sembla se perdre un instant. Il lui arrivera des soucis, un jour.

- Enacle, coupa Elès avec un profond respect dans la voix. Nous ne venons pas pour Jaliès mais pour ce... sirin.

En parlant de Cyril, le ton de la voix d'Elès changea, montrant sans ambiguïté qu'il ne croyait absolument pas en son histoire. La vieille sirène porta de nouveau son regard sur le désigné. Cyril se sentit étrange, comme si elle pouvait lire dans son âme. C'était plutôt gênant. Mais non, au contraire ! C'était une excellente idée ! Comme ça, elle pourrait voir qu'il était réellement un humain et qu'il disait la vérité !

- Et bien, qu'a-t-il de particulier, ce sirin ? se contenta-t-elle de demander.

Et forcément, ce n'était pas vraiment ce que Cyril avait espéré. Décidément, tout semblait se liguer contre lui. Pour tous, il était bel et bien un sirin.

- Il se prétend humain.

- Fort bien. Et...

- Il a passé la porte-coquillage, reprit Gayelle d'un ton semblant dire que ce n'était pas possible.

- Voilà qui est peu courant.

Évidemment que ce n'était pas courant, songea Cyril en pensant de nouveau à la profondeur à laquelle il se trouvait. Il ne devait pas y avoir beaucoup d'humains, par ici ! Mais la vieille sirène continua.

- Tu sais ce que cela signifie.

- Que c'est un sirin, Enacle, continua le Seigneur des mers. Aucun humain ne peut passer la porte-coquillage.

« Dis donc, ils sont tenaces » pensa Cyril.

- Un humain passant la porte-coquillage...

Voilà, donc Elès allait recommencer et dire que Cyril, en plus d'être un menteur, était bel et bien un sirin !

Mais le Seigneur des mers resta silencieux. Visiblement, l'idée de sa fille l'avait gagné. Quelle idée d'ailleurs ! Il n'avait pas tout saisi.

- Et oui, il a un cœur de sirin. Et il n'y a pas mille façons de le savoir.

Elle fit un signe de la main à Cyril. Et sans vraiment réfléchir, celui-ci se dirigea vers l'endroit de la grotte que lui indiquait la vieille sirène. Derrière un tas de cordages, Cyril pouvait apercevoir l'entrée d'une galerie. Son attention était déjà focalisée sur cette entrée et il ne voyait pas que, derrière lui, la famille royale regardait la vieille sirène sans comprendre. Sans un mot, Cyril s'engagea dans le boyau. Était-ce une nouvelle épreuve ? Comme l'avait été la porte-coquillage. Encore un truc pour prouver autre chose. Et comme par hasard, ça ne prouverait pas qu'il était encore humain quelques heures auparavant. Maudit rêve ! Maudite potion ! Ah, elle s'était bien moquée de lui cette vieille femme ! À son réveil, il en aurait des choses à raconter.

Eh ! Mais c'était une bonne idée ! Il pourrait faire le récit de son rêve comme étant une aventure qu'il avait vraiment vécu ! Il pourrait peut-être devenir célèbre ! Ou bien être pris pour un gros nigaud. Mm, avec son frère, c'était déjà le cas de toute façon.

- Enacle, l'interrogea Elès alors que Cyril avait entièrement disparu dans la petite galerie.

- Tu sais, Enacle, poursuivit Océaline, il prétend que cette potion a une durée de trois jours. Il nous suffisait d'attendre le terme de ce délai pour dévoiler la supercherie.

- Oh vraiment, sembla s'étonner la vieille sirène. Il aurait fallu me le dire avant. Tu as tellement cherché le sirin perdu, Elès, que je pensais que tu l'avais enfin trouvé.

Le sirin perdu. Une vieille légende chez le peuple sirin qui disait qu'il y avait très longtemps un sirin s'était perdu dans le peuple des humains.

- Dis, il ne va rien lui arriver là-dedans ? s'inquiéta Gayelle. C'est peut-être un menteur mais ce n'est pas une raison pour qu'il lui arrive quelque chose.

- Non, mon enfant, la rassura la vieille sirène. Il ne risque rien.

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