Chapitre 16
— Je n'ai pas de frère. Je ne sais pas d'où sortez une telle chose !
Savinna s'éloigna d'un pas raide, le dos droit. Hans la suivit.
— Vous mentez, Madame, je le sais, dit-il. Sebastian m'a parlé de vous.
Le jeune Princesse se figea et pivota lentement pour faire face à son époux. Elle plissa ses yeux verts et Hans eut un léger mouvement de recul, mais il ne le montra pas.
— Je vais faire envoyer les gardes pour qu'ils le tuent, lâcha alors la jeune femme en se détournant. Il aurait déjà dû mourir depuis longtemps !
Elle s'éloigna sans un mot de plus et Hans resta abasourdi. Il tendit la main, mais Savinna disparut au coin du couloir et le jeune homme se redressa. Il tourna alors les talons et se rendit à la caserne, au rez-de-chaussée du palais, et indiqua au Capitaine qu'il leur ordonnait, en sa qualité de Prince, de ne pas tenir compte des futurs ordres de la Princesse Savinna. Le Capitaine lui répondit que de toute façon, il y avait bien longtemps qu'il ne tenait plus compte des exigences de cette jeune femme hautaine et imbue d'elle-même...
Cela rassura Hans qui s'empressa ensuite de remonter dans ses appartements pour envoyer un oiseau-messager à Arendelle afin d'annoncer à Anna qu'il avait trouvé un homme comme Elsa, avec les mêmes pouvoirs, sinon plus puissants, mais qu'il n'avait pas réussi à engager le contact.
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La lettre arriva une bonne semaine après son envoi, et quand Anna l'eut en mains, elle fut obligée de s'asseoir.
— Ça va, chérie ? s'inquiéta Kristoff, en train de fixer le harnais de Sven. C'est une mauvaise nouvelle ?
— Non, c'est... C'est une lettre de Hans, répondit la jeune femme. Il dit qu'il a trouvé par hasard sur les Îles du Nord, un garçon d'une vingtaine d'années qui a les même pouvoirs qu'Elsa... Et c'est le frère de Savinna...
— Savinna ? Ah, la femme de Hans ! Cette fille qui te ressemble, c'est ça ?
Anna hocha la tête et se releva de la borne d'amarrage où elle s'était posée, surprise. Elle jeta un œil vers le château, mais hésita.
— Si je parle de ce garçon à Elsa, elle va m'ordonner de brûler la lettre...
— Il y a de grandes chances, tu sais très bien que ta sœur n'a aucune envie de se marier à qui que ce soit, répondit Kristoff en montant dans le traineau.
— Elle le devra bien, pourtant, répondit la rousse. Parce que sinon, c'est moi qui monterais sur le trône, Kristoff...
Le Glacier grimaça. Ils en avaient discuté à plusieurs reprise ces derniers mois, et il n'avait aucune envie, mais alors vraiment aucune, de devenir le Roi d'Arendelle, sûrement pas ! La profession de Glacier lui allait très bien, c'était tout ce qu'il savait faire de toute façon.
— Tu sais ce que je pense de tout ça, répondit-il en attrapant les rênes.
— Oui...
— Bon. Donc, tu vas répondre à Hans et lui dire de ramener son cul ici avec ce mec de glace et on va le présenter à Elsa.
Anna sursauta.
— Pardon ? Tu es devenu fou ? Elsa va me tuer si je m'amène avec un mec inconnu qui a les même pouvoirs qu'elle ! s'exclama-t-elle. Non. Je vais aller le voir par moi-même.
— Anna...
— Je sais, et oui, Hans sera là, mais tu n'as absolument rien à craindre.
Le jeune homme serra les lèvres puis hocha la tête. Il claqua ensuite de la langue et Sven se mit en marche. Anna les regarda puis retourna dans la maison et entreprit de répondre à Hans qu'elle prenait le prochain bateau pour les Îles du Nord, que la famille royale soit prête à l'accueillir comme il se doit.
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— Il n'en est pas question !
La voix haut perchée de Savinna claqua comme un coup de feu et Hans donna du poings sur la table.
— Nous allons recevoir la Princesse d'Arendelle comme il se doit ! répliqua-t-il avec tout autant de véhémence que son épouse. Non seulement elle est une amie, mais Arendelle est également un allié commercial !
— Et je vous dis qu'il n'est pas question que cette fille mette un pied dans mon palais !
— Palais qui est à votre père, Savinna, pas à vous, répondit Hans en contournant la table. A présent, sortez d'ici, j'ai décidé.
— Vous n'avez aucune autorité ! Je suis la Princesse !
— Et moi je suis votre époux, Savinna, c'est moi qui donne les ordres, désormais.
Savinna eut un hoquet de stupeur puis, offensée, tourna les talons en disant qu'elle allait en parler tout de suite à son père, qu'il allait voir. Hans esquissa un sourire et soupira en regardant la lettre d'Anna posée devant lui.
Le faucon avait mis une semaine pour arriver, Anna était sans doute déjà à bord du navire royal d'Arendelle. Il lui faudrait environ deux semaines pour arriver, donc d'ici-là, Savinna avait le temps de digérer les paroles que son père allait lui assener et que le jeune Prince connaissait déjà pour les avoir entendue plusieurs fois de la bouche de son propre père quand les épouses de ses frères pensaient avoir le droit de donner leur avis...
Et ça ne manqua pas, le Roi des Îles du Nord donna raison à Hans et cela ne plut pas du tout, mais alors pas du tout à Savinna qui chassa le jeune homme de leurs appartements communs sans aucun ménagement. Hans fut ravi de retrouver enfin sa liberté et eut toutes les peines du monde à cacher sa joie de pouvoir à nouveau dormir au milieu du lit...
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Malgré les réticences d'Elsa quant à laisser à nouveau partir sa sœur pour rejoindre Hans, quand elle apprit, de la bouche de Kristoff, que Hans avait découvert par hasard un homme capable des mêmes prouesses qu'elle, elle n'eut aucune réaction. Ou plutôt si, elle resta complètement de marbre pendant plusieurs secondes avant de demander à Kristoff s'il en savait plus. Le Glacier ne répondit rien, n'en sachant pas plus, et conseilla à la Reine de contacter elle-même Hans pour en savoir plus, mais Elsa refusa, disant que ce n'était pas à elle de faire une telle démarche, et que de toute façon, Anna étant sur place, elle se chargerait de ramasser les informations.
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Anna arriva après deux semaines et demi de voyage sur une mer couverte de glace que le navire avait bien du mal à briser. Il arriva finalement à bon port avec trois jours de retard sur l'horaire prévu, et la jeune femme ne fut pas fâchée de poser le pied sur la terre ferme.
— Ma chère Anna !
La jeune femme apprécia l'accolade cordiale que lui décocha Hans, sous le regard noir de la femme rousse qui se tenait derrière lui, le visage fermé.
— Je suis content de te revoir, répondit Anna en souriant. Pas fâchée d'être arrivée, le voyage a été... angoissant.
— Je veux bien te croire. Viens, que je te présente.
Anna inclina la tête et suivit Hans vers un groupe de personnes enveloppées dans des manteaux de fourrures.
— Anna d'Arendelle, je te présent le Roi Georg des Îles du Nord.
— Je suis enchanté de recevoir la Princesse d'Arendelle, répondit l'homme, un petit bonhomme aussi large que haut avec une épaisse moustache blanche. Voici mon épouse, la Reine Sare'ya, et ma fille, Savinna.
— Mon épouse, précisa Hans.
— Oui, dit Anna. Je la reconnais.
— Peuh ! s'exclama la jeune femme. Rentrons maintenant, j'ai froid.
Elle tourna les talons et Anna haussa les sourcils.
— Je vois, dit-elle simplement. En effet...
— La ressemblance est saisissante, mon époux, dit alors la Reine.
— En effet, répondit le Roi. C'est... surprenant.
— Un cadeau de mes parents, afin que je me souvienne du mal que j'ai fait à Arendelle, siffla Hans, soudain renfrogné.
Anna ne releva pas. Elle savait que c'était faux, mais Hans ne serait pas bien vu s'il annonçait que ses parents avaient choisi une fille ressemblant à celle qu'il aimait pour que la pilule soit moins difficile à avaler. Mais bon, Savinna ne ressemblait à Anna qu'en extérieur, apparemment, car elle semblait être une Princesse pourrie gâtée...
Faisant signe à Anna, le Roi des Îles du Nord montra une voiture fermée tirée par deux chevaux gris, et invita tout le monde à y prendre place. Ils remontèrent ensuite au palais et Anna fut conduite à sa chambre.
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