— Voici votre robe pour le départ, Altesse, je la pose ici.
— Merci, répondit Anna.

Le servante s'inclina puis quitta la pièce et Hans apparut alors dans la chambre.

— As-tu autre chose à emporter ? demanda-t-il.
— Juste cette petite malle, répondit la jeune femme, assise à sa coiffeuse. Tu es sûr que tu ne veux pas rentrer avec moi ?
— Ce serait trop douloureux, Anna. Mais je tiendrais ma promesse, tu sais. Je chercherai ce garçon aux pouvoirs similaires à ceux d'Elsa et je ferais en sorte de te l'envoyer.

Anna sourit.

— Tu pourrais aussi... Nous l'apporter.

Hans esquissa un sourire puis inclina alors la tête avant de récupérer la petite malle et quitter la chambre. Anna perdit alors son sourire et porta ses doigts à son alliance, à son annulaire gauche. Hans la lui avait rendue la veille, après l'avoir gardée autour de son cou pendant trois semaines.

Anna ferma alors les yeux et inspira. Elle se regarda ensuite dans le miroir et termina de faire son chignon. Elle partait dans quelques heures, direction Arendelle et elle avait très hâte de retrouver enfin sa sœur dont elle se languissait.
Elle avait aussi pour mission de lui faire accepter l'existence potentielle d'une autre  personne dotée des mêmes pouvoirs qu'elle, et surtout le fait que ce soit un garçon, donc un éventuel ami, amant, ou époux, au choix.

— Ça ne va pas être de la tarte... Je risque de me casser le nez sur cette histoire...

Anna soupira puis termina de se préparer.

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— Hans ?
— Je suis ici...

La jeune femme entra dans l'appartement du jeune Prince et traversa la pièce. Elle s'approcha d'une porte ouverte et la poussa. Hans était la, assis sur son lit, le dos rond.

— Tu n'avais pas l'intention de m'accompagner sur le bateau, je me trompe ? demanda Anna en croisant les bras.
— Non, tu ne te trompes pas, répondit Hans en se levant. Passer trois semaines avec toi n'a en rien arrangé mes sentiments pour toi et ton départ est encore plus difficile que je ne le pensais...

Anna se mordit la lèvre. Elle s'approcha alors de son ami et posa ses mains sur ses flancs avant de lever la tête vers lui.

— Je t'aime et je t'aimerai toujours, Hans, dit-elle. Mais je dois penser à ma sœur avant tout le reste et t'imposer à Arendelle ne ferait qu'augmenter sa colère et sa peur de perdre le contrôle de ses pouvoirs. J'aimerai que tu viennes avec moi, que nous restions amis, que tu fasses partie de ma famille, mais ce n'est pas possible et tes parents en ont décidé autrement.

Hans souffla par le nez. Il releva alors le menton d'Anna de son index et la jeune femme le regarda. Elle lui rendit son baiser quand il l'embrassa, avant de le briser à regrets.

— Kristoff risque de me tuer... souffla-t-il. J'ai embrassé sa femme et je l'aime de tout mon cœur... C'est un sacré paradoxe.

Anna sourit.

— En même temps, si tu n'avais pas déconné... dit-elle en haussant les épaules.

Hans lui ronfla à la figure puis la prit dans ses bras et la serra très fort contre lui.

— Il se pourrait que je vienne vous présenter ma femme, prochainement, dit-il alors, son menton sur la tête de la jeune femme. À ce qu'il paraît, elle serait aussi jolie que toi... 

Anna rigola et le repoussa. Elle lui proposa alors son bras et il fronça les sourcils avant de soupirer et d'abdiquer.

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Aaccrochée au bastingage du navire royal d'Arendelle, Anna regardait les Îles du Sud s'éloigner. Déjà, elle ne distinguait plus qui était qui des petits personnages qui agitaient la main, sur le quai de grosses pierres blanches. Avec un soupir, elle se détourna et décida de s'isoler quelques heures dans sa cabine.

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Le voyage fut long, mais tout se passa parfaitement, aucune tempête importante ne fut essuyée, et des pirates furent adroitement évités par le capitaine qui changea de pavillon en voyant au loin, celui des pirates, passant de navire royal d'Arendelle, à simple chalutier. Une fois le navire pirate loin, le pavillon d'Arendelle se déploya de nouveau au sommet du mât central et le nœud dans les intestins d'Anna se dénoua.
Et puis, enfin, trois semaines après le départ des Îles du Sud, les côtes glaciales d'Arendelle furent en vue. Le navire royal dû cependant jeter l'ancre au milieu du fjord, soumis aux mêmes règles que les autres, à savoir qu'aucun navire n'avait le droit de jeter ses amarres sur les quais d'Arendelle sans que la Reine Elsa n'ait signé le manifeste. C'était une sorte de gage pour savoir ce que le navire en question transportait. L'autorisation arriva cependant très rapidement et Anna ne fut pas fâchée de retrouver le plancher des vaches, et sa sœur, après neuf semaines d'absence...

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— Il est désigné pour devenir Roi après son père ? En voilà une étrange décision ! Et ses frères alors ?
— J'imagine qu'ils n'ont pas eu le choix, dit Anna en haussant les épaules. Je n'en ai vu aucun pendant tout mon séjour, donc si c'est ainsi qu'ils traitent les visiteurs royaux des autres pays, je suis ravie que Hans devienne le Roi après son père...
— Vu comme ça...

Elsa haussa les épaules et invita sa sœur à prendre place devant la cheminée, sur le tapis. Une servante s'agenouilla près d'elles pour servir du thé, puis se releva et quitta la pièce.

— Il y avait longtemps, dit Anna avec un sourire.
— J'ai repris cette habitude après ton départ... sourit Elsa. La salle à manger était vide sans toi, alors un jour j'ai pris mon plateau et je me suis assise devant la cheminée. Depuis, je le fais tous les jours et c'est reposant.

Anna sourit.

— Comment va mon mari ? demanda-t-elle alors. Je ne l'ai pas vu sur le quai, et comme je ne suis pas encore passée chez moi...
— Pour autant que je sache, il va bien, répondit Elsa. Je ne l'ai pas vu souvent, il est occupé et moi aussi, mais Olaf nous a régulièrement servi de messager.
— Je vois... Il doit être dans les montagnes en ce moment, je le verrais ce soir...
— Tu dis ça comme si tu l'avais quitté hier... s'étonna Elsa, les sourcils froncés.  Il ne t'a pas manqué ?
— Oh, si ! Bien sûr que si, mais je n'avais pas trop le temps de penser à lui, c'est tout... J'ai passé presque tout mon temps avec Hans, nous avons mis les choses à plat, je l'ai convaincu d'accepter d'épouser la Princesse des Îles du Nord, et même si ça a été difficile, nous avons accepté la fatalité.

Elsa serra les lèvres.

— Vous êtes toujours amoureux, n'est-ce pas ?
— Oui... Et cela ne changera pas, quand bien même nous sommes mariés et aimons notre moitié, dit la jeune rousse. Car même si Hans m'a assuré ne jamais pouvoir aimer cette jeune femme, je sais qu'il finira par l'aimer un peu quand même, suffisamment pour qu'elle lui donne un héritier.
— Et c'est tout ce qu'on lui demande, dit Elsa.

Elle prit sa tasse de thé et la porta à ses lèvres en silence. Anna la regarda un moment puis, lasse, s'excusa et rentra chez elle, pensive.
Elle allait avoir du mal à oublier ces trois semaines passées avec Hans, elle le savait, mais elle espérait vivement que Kristoff ne lui mènerait pas la vie trop dure dans les prochains jours, même s'il n'était pas d'un naturel jaloux...