Chapitre 19 : Perdre le dernier point de vie
Après une visite du quartier, Manon et moi faisions le point :
Tout a commencé lorsque nous découvrons la zone, et que Manon se cogna soudainement dans un mur invisible se trouvant au nord. Encore un, qui nous empêchait de continuer. Mais en faisant chemin inverse, donc au sud, un nouveau mur invisible nous barrait la route.
C'est donc dans un petit espace que nous étions bloquées, nous donnant accessible à seulement quatre maisons de la zone.
Puis, à voir de plus près le contenu de l'autre coté des barrières qui nous empêchaient de passer, nous avions remarqués quelque chose de bien étrange. C'était Manon, qui l'avait remarqué... Ce qui ce trouvait de l'autre coté, donc la suite de ce quartier accueillant, était en réalité une illusion... Comme faussement dessiné tel une toile ou tel un brouillard vaste.
Je fus étonnée sur le coup car toutes les autres fois où j'ai croisé un mur invisible, il n'y avait en aucun cas cet aspect "faux". Puis, je me souvenais d'avoir joué à des jeux indés où les développeurs rendaient ce qui ce trouvait derrière un mur invisible un environnement "bâclé".
Comme une forêt en continue, ou un paysage faussement vrai.
La seule chose qui nous restait à découvrir, c'était tout bêtement les quatre maisons.
A nouveau en dessous d'un lampadaire qui éclairait la zone, je proposais un plan à Manon :
"Visiblement, il n'y a personne dehors. Et vue comment la zone est limité, je pense qu'on trouvera quelque chose à l'intérieur de l'une des maisons. Je propose qu'on fouille chacune une partie du quartier. Moi l'ouest, et toi l'est. Deux maisons chacune, quoi."
Je voyais mon binôme regarder les alentours avec un regard peu inquiet. En signe de nervosité, elle avait en mouvement son pied gauche.
"T'es sûre qu'on soit se séparer ?" me demanda-t-elle avant de me regarder.
-C'est peut-être risqué... Mais on a pas le choix si on doit trouver mes amis rapidement.
Je haussais des épaules, n'ayant pas d'arguments supplémentaire. Manon finissait par soupirer, visiblement troublée.
"Ok... Je prend l'autre coté... Mais euh... On se retrouve après, hein ?" fit-elle d'un ton hésitant en se grattant la tête.
Pendant quelque secondes, je fis les gros yeux. J'avais l'impression que Manon avait perdu toute confiance. Et accompagné d'un hochement de tête, je lui répondis de mon ton habituel :
"Bah, bien sûr. Tu as cru que si je trouve une sortie, j'allais t'abandonner ici ? Non non, on se retrouve ici une fois la fouille terminée et quoi qu'on trouve."
Les sourcils froncés de Manon étaient le signe qu'elle n'était pas rassurée. Je le vis à son regard. Puis, finalement, elle secoua sa tête en fermant les yeux comme pour évacuer son inquiétude, laissant ensuite place à son air jovial habituel.
"Ouais... T'as raison !" fit-elle en laissant place à un sourire. "On se retrouve ici, sous ce lampadaire !"
-Ça marche !
Ainsi, je regardais mon binôme traverser la route à en regarder à droite et à gauche pour rejoindre les maisons en face. Je n'attendis pas qu'elle rentre dans une maison que je me retournais en direction de celles que je devais fouiller.
Deux maisons se présentaient à moi. Elles se ressemblaient sans différence extérieur... Un peu comme un modèle de maison utilisé dans les jeux peu travaillés.
Je décidais de commencer par la maison la plus proche de ma position, celle un peu plus à droite.
Après avoir passé le portillon, je m'approchais de la porte. Une porte classique de couleur blanche.
Je posais ma main sur la poignée, et j'ouvris la porte assez facilement.
Mais je ne m'attendais pas à tomber sur ce genre de chose.
A peine j'avais grandement ouvert le porte, je tombais sur une entrée plongée dans l'obscurité, avec au milieu du sol un énorme trou comme dans le souvenir de Kassie, qui jaillissait des couleurs bleuté sous des particules qui se séparaient du sol.
"Merde... Encore un de ces trous complètement bugués !"
Je gardais ma main gauche contre la poignée de la porte en sentant l'air m'aspirer. Je sentais mes cheveux partir en avant. Mais cette fois-ci, je ne comptais pas faire la même bêtise que la dernière fois.
Le trou n'était pas spécialement grand, mais il empêchait l'accès aux escaliers qui menaient à l'étage et l'accès à un espèce de petit couloir à coté des escaliers.
Grâce à la lumière qui venait du trou, je pouvais quand même voir que je pouvais passer à gauche où semblait se présenter une pièce. Je devais juste faire attention...
Cependant, quelque chose fit changer mon objectif.
Un cri.
Un soudain cri aigu et strident, provenant de l'extérieur !
"Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!"
Surprise, je me retournais aussitôt avec un visage pâle en réalisant que, bien que la voix était plutôt lointaine, elle pouvait appartenir qu'à une personne...
A Manon.
Même si je la connaissais depuis peu, cale m'étonnerait qu'elle hurle ainsi en voyant un insecte.
Je lâchais la porte et je ressortis aussitôt de la maison. Je courrais à nouveau en direction de la route, où mon regard paniqué balayait l'environnement.
"Manon ! Manon ! Tu es où ?!" l'appelais-je.
Je traversais la route pour atteindre le second trottoir, où ma panique augmentait en vue d'aucune réponse de sa part. La première chose que je faisais, c'était de m'avancer en direction des maisons qu'elle devait fouiller.
Et en voyant une des maisons avec la porte grande ouverte, celle la plus à gauche de moi, je m'y rendis en courant.
Je passais le petit portillon...
Je courrais vers la maison...
A peine je passais la porte, je découvris un nouveau détail. L'entrée était exactement la même que celle de la maison que je devais visiter. Il y avait aussi le même trou bugué !
Mon regard paniqué parcourrait la pièce, en recherche de signe de vie.
Aucune trace de Manon...
Je finis par poser mes yeux en direction du trou, pensant qu'elle y était peut-être tombée. Il aspirait l'air, lui aussi. Mais je décidais quand même de m'approcher en faisant très attention.
"Manon...?" l'appelais-je en élevant la voix.
A vrai dire, je ne m'attendais pas à une réponse.
Du moins, pas comme celle qui surgissait !
"RAAAAAAACHEEEEEEEEEEL !!! A L'AIDEEEEEEE !"
Je relevais subitement ma tête en écarquillant des yeux. La voix provenait de l'étage ! Elle était à l'étage !
Prenant mon courage, je reculais légèrement pour prendre de l'élan et sauter par dessus le trou pour atteindre l'escalier.
Une fois mes pieds contre les marches, je me pressais à monter les marches le plus vite possible au point de m'essouffler.
Je me rendis à l'étage... D'un rapide regard paniqué, je m'avançais en courant en direction d'une porte à moitié ouverte.
Je poussais la porte, j'entrais dans l'élan de ma course.
Et c'est à ce moment précis, à ma soudaine paralysie, que j'ai compris...
Que j'arrivais trop tard.
La pièce était sombre. C'était une chambre d'adolescente, avec des posters de partout, un dressing ouvert, un lit mono-place et une coiffeuse... Au rideau tiré et à l'air chaudement étouffante.
Mais... Il n'y avait pas que ça. C'était autre chose qui me coupa le souffle.
Manon était là. Mais... Je me doutais qu'elle n'était plus vraiment là.
Allongée sur le ventre avec les jambes dans le dressing, ses cheveux cachant son visage, ne bougeant pas d'un iota...
Sous une marre de sang.
"Aaaah.... Non...."
L'information arrivait dans mon cerveau à vitesse grand V. Manon était...
Il s'est passé quelque chose. Je commençais à avoir des tremblements à en presque lâcher la tablette que je tenais depuis le début. Ma respiration s'accélérait et fut irrégulière, au point que ma cage thoracique se levait plusieurs fois en une seconde et que je sentais même ma cicatrice bouger.
"Non... NON ! MANON !"
N'arrivant pas à réaliser malgré qu'il en était sûr, je courrais en direction du corps.
Cependant, je n'ai pas eu le temps de l'atteindre que je vis une silhouette au fond de la pièce, qui me fit arrêter par surprise quand une voix glaçante en surgit.
"Bien le bonjour, Tasca99. Nous nous rencontrons enfin..."
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