Le Poudlard Express

Les roues crissaient sur les rails rouillées. Dans tout les compartiments, les nouveaux élèves faisaient connaissances et les anciens se racontaient leurs vacances, heureux de se retrouver.

Aélia et Évie lisaient silencieusement, foulant la moquette pourpre du bout des pieds. Elles n'osaient croiser le regard de l'autre de peur de devoir parler. Aélia pouvait être sociable mais elle n'était pas la première à entamer une conversation avec des gens qu'elle ne connaissait pas. Bizarrement, ce silence n'était pas gênant, les deux filles l'accueillait à bras ouverts.

Soudain, des plaintes échapperèrent d'un compartiment voisin. Elles se levèrent et leur curiosité ayant pris le dessus, elle se faufilèrent discrètement dans le couloir pour voir ce qu'il s'y passait.

Un élève de première année était par terre, pleurant, la tête cachée entre de petits doigts maigrelets.

Un autre garçon aux cheveux d'un noir de jais et aux yeux marron cernés se tenait à côté, ricanant. Une fille lui ressemblant trait pour trait gloussait comme une dinde derrière lui.

- Alors comme ça tu n'aimes pas Serpentard ? demanda-t-il en se penchant vers le petit garçon.

- Non ! Je n'ai jamais dit ça ! J'ai simplement rappelé que la plupart des mangemorts et Celui-dont-on-ne-doit-pas
-prononcer-le-nom viennent de cette maison. C'est juste un fait, sanglota-t-il.

Ils furent interrompu par l'arrivée du chariot à friandises que poussait une vielle femme rondelette.

L'élève à terre se releva péniblement et ses harceleurs coururent se cacher dans un coin. Quels lâches !

- Vous désirez quelque chose les enfants ? demanda le dame avec un large sourire.

Se rappelant que son père lui avait donné un peu d'argent, Aélia alla voir. Elle se pencha un peu au-dessus pour mieux voir.

- Hum... hésita-t-elle, qu'est-ce que c'est cela ? Elle désigna des petites boîtes bleu et or.

- Ce sont des Chocogrenouilles ma chérie ! Ça, ce sont Gommes de limaces, et là des Patacitrouilles, annonça-t-elle en en montrant d'autres boîtes, oh et ceux-ci sont des Fondants du Chaudron et encore là des Dragées surprises de Bertie et Crochu ! Mais si tu es nouvelle et que tu n'as jamais testé les bonbons magiques, je te conseille de rester sur un classique : les Baguettes magiques à la réglisse. Ça évitera que tu vomisse quoi que ce soit dans le train.

- C'est vrai qu'il y a des cartes à collectionner dans les Chocogrenouilles ? interrogea Évie qui était restée un peu en arrière pour écouter.

- Tout à fait ! Et il y en a des centaines ! Bon alors, vous prenez quoi ?

- Je vais vous prendre cinq ou six Baguettes à la réglisse, trois Chocogrenouilles, six Gommes de limaces et quatre Patacitrouilles, s'il-vous-plaît.

- Très bon choix, ça fera neuf Mornilles et huit Noises.

- Voilà. Elle lui déposa les quelques pièces au creux de la main.

- Tiens ma jolie, je ne t'ai pas compté la sixième baguette, je te l'offre.

- Merci beaucoup. Elle saisît ses achats et retourna dans son compartiment après avoir remercié la sorcière.

Évie arriva peu de temps après, les bras tout aussi chargés de friandises.

Elle avait acheté plein de Chocogrenouilles et des Dragées surprises de Bertie et Crochu.

Une grenouille tout en chocolat sauta du paquet lorsqu'Évie l'ouvrît et cette dernière réussit à rattraper sa friandise juste à temps. Elle l'a mit directement dans sa bouche et l'avais dans un bruit dégoûtant.

- Désolée... délicieux ! J'adore le chocolat au lait !

- Au lait ?! s'inquiéta Aélia. Ah mince !

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'aimes pas le chocolat au lait ?

- Bof... je préfère le chocolat noir... elle tendit ses Chocogrenouilles à Évie. Tu peux les manger si tu veux !

- Tu prends les cartes et je prends le chocolat ! Par contre, c'est moi qui découvre mes cartes !

- Marché conclus, aquiesca Aélia.

- Alors ? Il y a qui sur ta carte ?

- Bathilda Tourdesac ! Et sur celle-ci, Norbert Dragonneau ! Ils sont les auteurs de certains de nos livres, rétorqua Aélia.

- Génial ! Moi, j'ai Laverne de Montmorency et Ignatia Wildsmith !

- C'est qui ?

- Aucune idée, c'est peut-etre écrit derrière la carte...

Et ainsi, elle parlèrent tout le reste de l'après-midi. Leur timidité c'était envolée et Aélia savait qu'elle aurait désormais une amie, ou au moins une connaissance, à Poudlard. Elle savait maintenant que Évie avait presque douze ans car elle était née au milieu du mois de Novembre, que celle-ci avait une petite soeur nommée Céleste, que Évie ne connaissait pas beaucoup plus de choses qu'elle sur le monde magique car elle était née dans une famille de moldus et qu'elle aussi adorait la lecture.

Lorsque la lumière du soleil déclina et que par conséquent le ciel s'assombrit, elle décidèrent de se changer et de mettre leurs uniformes.

Ensuite, la nuit tomba rapidement et bientôt il fallut allumer les lumières pour voir clair à l'intérieur du train.

Les deux jeunes filles s'étaient replonglées dans leur lecture mais elles furent vites interrompues par un nouveau sifflement qui annonçait l'arrêt imminent du véhicule.

Des élèves plus âgés passèrent dans le couloirs, criant en boucle :

- Allez tout le monde, il faut sortir ! Laissez vos bagages ici, ils seront montés directement dans vos chambres !

Les fillettes mettèrent le reste de leurs friandises dans les poches profondes de leur robe et descendirent avec difficulté du train ; certains élèves poussaient pour sortir les premiers et Aélia faillit se casser la figure en loupant la marche à la sortie.

Il était impossible de voir à plus d'un mètre au loin, à l'extérieur, car la nuit était maintenant trop dense et une légère brume s'était formée.

- Les premières années, par ici !

Aélia et Évie se retournèrent. Il n'était possible de ne discerner que la main de l'homme, une énorme main tenant une lanterne.

En s'approchant et en levant les yeux un peu plus, elles purent distinguer un homme... d'au moins six mètres de haut !?

Une longue barbe brune et crépue plongeait sur son torse et il portait un long manteau marron usé et rapiecé de toute part. En réalité, il ressemblait plus à un ours sauvage qu'à un homme mais d'entendre sa voix rassura Aélia.

- Bonjour ! Je me nomme Rubeus Hagrid et je suis le Garde-chasse et Gardien des clés de Poudlard ! Il fît signe à tous les élèves de première année. Venez ! Suivez-moi ! Et faites attention où vous mettez les pieds !

Fidèles à ses instructions, tout les élèves encore présents suivèrent Hagrid, trébuchant à maintes reprises sur les racines et les cailloux qui dépassaient du chemin étroit et devant faire de belles enjambées pour suivre le rythme du géant dont les pas étaient immenses.

Bientôt ils arrivèrent devant une multitude de barques, flottant sur l'eau.

- Allez, grimpez ! Mais ne montez pas à plus de quatre par barque !

Aélia enjamba le bord d'un des canots et s'assit à l'avant. Moins d'une minute après, Évie assise juste derrière Aélia, les bateaux commencèrent à voguer vers le château. Les remous de l'eau faisaient de légers clapotis et on pouvait entendre par moments le hululement d'une chouette ou d'un hibou haut perché dans l'un des arbres de la forêt des alentours.

La surface du lac était lisse et Aélia se risqua à y plonger les doigts. À la pensée du Calmar géant et de toutes les creatures sous-marines qui vivaient dans ses eaux profondes (comme elle l'avait appris dans son livre), elle se refusa à vouloir y plonger intégralement, bien que ce fût très tentant...

Tandis que les lumières orangées provenant des fenêtres du château devenaient de plus en plus intenses, le vent frôlait son visage en une douce caresse.

Enfin, arrivèrent-ils à quai. Aélia essuya discrètement ses doigts sur sa robe et en rang difforme, les nouveaux élèves grimperent les marches en pierre.

- Tout le monde est là ? Oui, c'est bon. Allons-y ! Il leva son gros poing vers la grande porte en chène et toqua à trois reprises.

Bonjour les amis ! Comment était ce chapitre ?

• Qui sont les deux élèves qui se moquaient du garçon tout à l'heure ?

• Hâte de voir la répartition ? Vous avez déjà quelques idées ?

• Quels seraient vos bonbons magiques préférés ?

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