III. Le Quai 9¾
Le Quai 9¾
Aélia referma sa valise d'un coup sec. Elle venait de finir de ranger ses fournitures scolaires pour la rentrée du lendemain. C'était donc le dernier jour. Le dernier jour chez elle, avec son père, ses habitudes, sa chambre... Elle n'arrêtait pas de se questionner sur ce qui allait suivre. Se plairait-elle à Poudlard ? Se ferait-elle de nouveaux amis ? Et dans quelle maison serait-elle répartie ?
Il s'était écoulé plusieurs semaines depuis son expédition sur le Chemin de Traverse, elle avait fini L'histoire de la magie et avait vaguement feuilleté l'ouvrage dédié à son école. Apparemment, le château avait été créé il y a des milliers d'année par les quatre fondateurs nommés Godric Gryffondor, Salazar Serpentard, Rowena Serdaigle et Helga Poufsouffle. Ils avaient chacun donné leur nom à une maison de Poudlard.
- On verra bien, soupira Aélia.
Émeraude sauta sur le lit en ronronnant. Il vint se blottir près de l'oreiller.
- Mais oui, toi aussi tu viens à Poudlard avec moi ! Elle descendit la valise pour la mettre au sol et câlina son chat avant de se coucher à ses côtés, ses pieds vers la tête de lit. Admirant le plafond d'un air rêveur, elle ne pût s'empêcher de fermer les yeux et bientôt, elle tomba dans un sommeil profond. Si profond qu'elle était incapable de dire si elle avait rêvé ou non, le lendemain matin, en se réveillant. Elle ouvrit les yeux, se protégeant d'une main du soleil qui traversait sa fenêtre aux volets grands ouverts.
Rien n'avait bougé depuis la veille, Émeraude était toujours lové aux pieds d'Aélia. Les seules petites choses qui différaient étaient la couette qui avait été remontée sur ses épaules et la lumière du plafonnier désormais éteinte.
Des bruits métalliques provenaient d'en bas. Effectivement, Mr Eastwood préparait d'adorables crêpes, faisant tinter la poêle sur le métal de la gazinière à chaque fois qu'il la remuait. De nombreux pots de confitures, de miel et des bouteilles de sirops étaient diposés en îlot sur la table de la salle à manger. On ne pouvait faire plus mémorable comme dernier petit-déjeuner à la maison.
Après de rapides embrassades, le père et la fille se mirent à table, une pile conséquente de crêpes trônant en son milieu.
Pendant un long moment, ils parlèrent de tout et de rien, Aélia trépignait d'impatience et elle fît part à son père de certaines de ces angoisses.
- Tu es stressée ?
Elle hocha la tête.
- Beaucoup ?
Elle opina une nouvelle fois.
- Tout va bien se passer, tu verras. Tu vas te faire tellement d'amis et tu vas tellement bien te sentir là-bas que tu ne voudras même plus rentrer.
- J'en sais rien, répondit Aélia avec un demi-sourire. J'espère...
Et si elle n'était pas à sa place là-bas ? Si les autres se moquaient d'elle car elle n'avait aucune expérience dans le domaine de la magie ? Car elle n'avait jamais lancé un sortilège ? Tout ce qu'elle savait, elle l'avait appris dans ses livres...
Au moment de partir, elle dût dire au revoir à sa maison et à sa chambre, et c'est avec un pincement au coeur qu'elle referma la porte derrière elle. Elle n'avait jamais quitté cette maison et celle-ci renfermait plus de souvenirs que n'importe lequel de ses carnets d'écriture. Elle monta en voiture et regarda sa maison s'éloigner et rapetisser à mesure que Gordon roulait.
Les gravillons tintaient contre la carrosserie bleu foncée et le vent soufflait si fort qu'Aélia dut fermer sa vitre.
Il ne fallut pas plus d'une heure et demie à la famille Eastwood pour rouler jusqu'à Londres. Ils avaient reçus comme instruction de se rendre à la Gare de King's Cross avant 11h du matin, le 1er Septembre.
Le ciel était gris et brumeux. Les travailleurs en retard sortaient et rentraient dans la station à tout allure, leur attaché-case à la main. Certains devaient tenir leur chapeau pour qu'il ne s'envole ou regardaient leur montre plusieurs fois par minute.
Aélia était un peu en avance mais elle ne savait absolument pas où aller. Fallait il attendre quelqu'un ? Rejoindre un groupe d'élèves ? Non. Ça n'en avait pas l'air, aucun troupeau d'enfants n'attendait dans un coin.
La future élève saisît un chariot et posa sa lourde valise remplie et la cage d'Émeraude dessus. Celui-ci ronronnait, il s'était endormi durant le voyage en voiture. Une étiquette marquée de l'inscription A. A. E. pendait, attachée à la poignée de la valise. Les roues crissèrent quand Aélia poussa le chariot.
- À quel quai doit-on aller déjà ?
Elle se rappela du ticket que son père lui avait glissé dans la poche de sa veste avant de partir. Elle le relût a voix haute :
- Quai 9¾. Ça existe vraiment ? demanda Aélia plus pour elle-même que pour son père.
- Apparemment ! Regarde, on voit le quai 9 là-bas ! Il le pointa du doigt et père et fille se dépêchèrent de s'y rendre.
Il se trouvaient maintenant en face d'un mur de brique, exactement situé entre le quai 9 et 10.
Aélia allait demander à un contrôleur où se trouvait la fameuse voie 9¾ mais une famille passa devant eux, fonçant dans le mur en courant, coupant court à toute interrogation. Aélia étouffa un petit cri, persuadée qu'ils allaient se fracasser le crâne contre les briques rougeoyantes. Mais ils disparûrent dans me mur, comme engloutis dans de la gelée.
- Bon... voilà ce qu'il nous reste à faire, annonça Mr Eastwood.
Aélia vérifia que personne regardait dans leur direction, pris une grande inspiration, ferma les yeux et se mit à courir. Pouf ! Elle se sentit aspirée et elle arriva sur un quai de gare qui lui était inconnu.
Un train attendait, sa locomotive rouge vif dégageant d'épaisses volutes de vapeur. De nombreux élèves et futurs élèves se bousculaient et rentraient dans le train, traînant derrière eux leur énorme valise ou embrassant une dernière fois leurs parents.
Mr Eastwood qui avait traversé le mur, enlaça sa fille.
- Tout va bien se passer, tu vas t'amuser là-bas.
- Je t'écrirai, promis. On se verra pendant les vacances, n'est-ce pas ?
- Évidemment ! Allez, file te trouver une place avant que le train ne parte !
- Prends soin de toi Papa, je t'aime.
Elle l'embrassa une dernière fois et rentra à l'intérieur du véhicule. Il fallait maintenant qu'elle trouve un endroit où s'installer. Elle trouva rapidement un compartiment vide et rangea ses affaires après en avoir son livre sur l'histoire de Poudlard. Elle ouvrit évidemment la cage d'Émeraude qui préféra le confort de la banquette plutôt que celui du métal froid de sa caisse.
Une fille entra et sursauta en voyant Aélia. Cette dernière avait l'impression de la connaître. Où l'avait-elle déjà vue ?
Après plusieurs instants de réflexion, elle se rappela enfin qu'elle l'avait aperçu sur le Chemin de Traverse. De grandes lunettes et des cheveux ondulés, oui c'était bien elle.
L'inconnue bégaya :
- Excuse-moi... j'avais mis mes affaires là. Effectivement, sa valise et une cage à hibou étaient posés au-dessus de sa tête. Aélia commença à se lever. Cette fille semblait vouloir rester seule et Aélia comprenait, elle n'aimait guère la compagnie de n'importe qui. Mais tu peux rester...
- Heu... merci, répondit timidement Aélia.
- Je m'appelle Évie Sophia Matthews, se présenta la jeune fille en tendant une main que Aélia saisît.
- Enchantée, Aélia Aurora Eastwood.
Elle lui rendit un sourire chaleureux. Cette fille avait l'air assez timide mais aussi très gentille. Avec un peu de chance, elles allaient devenir amies.
Des élèves se bousculaient encore dans le couloir lorsque le train siffla et se mit en marche. Tous les enfants se pressèrent devant les vitres pour adresser un dernier signe de la main à leur famille. Gordon, debout sur le quai, sourit.
Hello ! Contents de ce chapitre ?
• Hâte qu'elle arrive à Poudlard ?
• Alors, cette rencontre ? Vous aimez Évie Matthews ? ♡
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