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Je le regarde avec incompréhension. Je ne sais pas où est-ce qu'on pourrait partir en mission alors qu'il est déjà 21 heures. Mais, il a l'air préoccupé et ça suffit à m'inquiéter. J'espère qu'on ne risque pas encore de se mettre dans une situation merdique. Mais, ça risque d'être le cas puisque c'est notre quotidien.
Moi : Qu'est-ce que tu racontes ?
Il me regarde brièvement en soupirant. Je sens que sa réponse ne va pas me plaire. Je pensais pouvoir finir mon livre mais il va falloir que j'attende pour connaitre la fin de mon histoire. J'ai été naïve de croire que je pourrais vivre un instant comme une personne normale.
Aslan : J'ai demandé à Angelo de faire des recherches sur tes parents pour voir si ils avaient des biens ou des comptes bancaires en Italie puisqu'ils ont vécus ici pendant quelque temps. Il n'y avait rien en République dominicaine à part la maison de ton enfance, ça coutait rien de tenter ici.
Je reste impassible. Je n'ai pas pensé une seule seconde que mes parents pouvaient avoir une propriété dans les parages. Je ne sais même pas si je dois encore les considérer comme tel après toutes les horreurs qu'ils ont commis.
Ce n'est pas le moment de penser à leurs actes ou à leurs mensonges.
Aslan a raison.
Je ne me suis jamais questionnée sur où est-ce qu'ils avaient dissimulés l'argent qu'ils avaient amassées grâce à leurs crimes. Il n'y avait rien en République dominicaine, ce qui veut dire que ça ne peut que se trouver ici.
Moi : Qu'est-ce qu'il a trouvé ?
Il semble surprit par ma réaction et surtout par mon détachement face à la situation.
Je ne peux pas perdre du temps en me morfondant sur mon sort. J'ai finis par accepter que mes parents n'étaient pas aussi formidable que ce que mon imaginaire aurait voulu.
Il hésite avant de dire :
Aslan : Ils avaient un coffre à la Banque d'Italie dont le siège se trouve à Rome. Il faut qu'on aille voir ce qui se trouve à l'intérieur du coffre, ça nous permettra peut-être d'avoir des réponses sur leurs relations avec l'invisibilé et sur les raisons de leurs morts.
J'hoche uniquement la tête.
J'ai hâte de découvrir le contenu de ce coffre. J'espère sincèrement qu'il contient des éléments pouvant nous aider et pas des éléments qui risquent de nous mettre encore plus dans le flou. J'ai la sensation que plus on découvre des choses, plus on est dans l'incompréhension alors que ça devrait être l'inverse.
Je regarde l'horloge qui se trouve accroché au mur en face de moi.
21H34.
Moi : La banque doit être fermée à cette heure-ci. Et puis, le temps du trajet de la Sicile jusqu'à Rome n'est pas négligeable. Il vaut mieux qu'on parte demain matin pour arriver en journée là-bas non ?
Il laisse échapper un sourire en coin tout en haussant les épaules comme si il ne s'agissait pas d'un problème.
Aslan : Tu serais surprise de savoir tout ce qu'on peut faire avec du pouvoir et de l'argent.
ROME
BANCA D'ITALIA
*1h45
Nous nous trouvons devant la banque. Nous sommes arrivés à Rome depuis quelques heures maintenant. Dès que nous avons atterris, une voiture nous attendait et nous a conduit jusqu'à la banque.
Tout le trajet s'est fait en silence. Je n'ai pas réussis à dormir puisque mes pensées ne cessaient de divaguer. Je pensais à mes parents, à mes marquages, à ce coffre, à mon passé et à leurs morts.
J'ai tout fait pour me rappeler d'un quelconque détail qui aurait pu nous aider en vain. Je suis persuadé que ma mémoire détient des réponses mais qu'elles sont enfouies en moi.
Aslan tentait d'être discret mais je sentais son regard inquiet sur moi. Il n'osait pas parler. Il est conscient que j'ai besoin de temps pour me remettre des dernières révélations.
Je sais qu'il craint les réponses que ce coffre fort va nous apporter. J'apprécie le fait qu'il ne tente plus de me mettre à l'écart pour faire cavalier seul. Il aurait très bien pu ne pas me parler de ce coffre et partir à Rome sans moi. J'ai la sensation qu'on forme vraiment une équipe désormais.
Un homme d'une cinquantaine d'année avec des lunettes rondes se tient devant nous. Il a les cheveux grisonnants, les yeux marrons foncées, des grosses cernes noires se trouvent en dessous de ses yeux. Il est petit et fin. Il est habillé d'un costume noir.
Il a l'air épuisé même si il tente de ne pas le montrer. Il laisse échapper un bâillement et nous adresse un petit sourire. Aslan a dû le réveiller durant sa nuit de sommeil. Mais, ça l'indiffère puisqu'il reste toujours aussi impassible face à ce type.
Lui : Ravi de vous revoir.
Aslan ne répond pas. Cet homme lui tend sa main et il la serre. Le vieil homme me fait un léger signe de tête que je lui rends.
Lui : Je suis Bruno Rizzo, le gouverneur de la banque.
Il s'adresse à moi car Aslan doit déjà le savoir. J'hoche la tête sans répondre.
Je comprends mieux ce que Aslan voulait dire par tout ce qu'il peut faire avec du pouvoir et de l'argent. Il se fichait de l'heure à laquelle on allait arriver car il savait que le gouverneur allait nous attendre et qu'il allait nous offrir un accès illimité à la banque.
Bruno sort une carte de sa poche et l'utilise pour désactiver le système de sécurité en faisant plusieurs codes pendant cinq bonne minutes. Puis, il nous fait entrer à l'intérieur. Nous franchissons les portiques de sécurité qui ne sonnent pas alors que nous sommes armés comme des militaires.
Tout est gigantesque et impressionnant. Je me sens minuscule dans cet endroit. Je ne perds pas de temps à admirer l'architecture même si c'est exceptionnel.
Des caméras sont disposés dans tous les recoins de cette pièce.
Bruno nous conduit jusqu'à son bureau dont il ouvre la porte. Il s'installe sur un siège derrière celui-ci pendant que Aslan et moi nous restons debout face à lui. Il semble attendre de connaitre la raison de notre venue.
Aslan : Je veux avoir accès à un de vos coffre fort.
Bruno ne semble pas surprit. Il allume uniquement son ordinateur et commence à taper sur le clavier de celui-ci. Je m'attendais à un peu plus de réticence de sa part. Il devait s'attendre à quelque chose dans ce genre là puisque Aslan a fait le déplacement jusqu'ici.
Aslan : Le coffre doit être au nom de famille Alvez. Sinon, il est au nom de Isabella ou Eduardo Alvez.
À l'entente de ce nom de famille, Bruno se raidit et cesse de taper sur son clavier. Il relève la tête vers nous. Un éclair de surprise traverse ses yeux. Il ôte immédiatement ses lunettes. Aslan hausse les sourcils pendant que je fais de même.
Bruno : Pourquoi est-ce que vous voulez avoir accès à ce coffre ?
Sa voix est rempli d'incertitude. Je le regarde étonné par ce changement d'attitude. Il était prêt à nous offrir l'accès à celui-ci sans rechigner et poser de question. Mais, il semble vouloir en apprendre davantage maintenant qu'il sait qu'il appartenait à mes parents.
Est-ce qu'il les connaissait ? Est-ce qu'il avait un lien avec eux ?
Aslan allait répondre mais je le stoppe en lui faisant un signe de la main. Il fronce les sourcils mais il se tait. Je ne veux pas qu'il le menace ou qu'il lui fasse peur. Il faut savoir user de la manière douce pour obtenir ce qu'on veut quelque fois et laisser la force de coté.
Je m'avance vers le bureau et me tient face au gouverneur qui me fixe attentivement. Je soupire avant de lui dire.
Moi : Je suis la fille des Alvez. Ayhan Alvez.
Il écarquille les yeux. Il remet ses lunettes et me détaille attentivement puis il se relève de son siège. Il bute sur mes yeux. Il m'adresse un petit sourire qui se veut rassurant.
Bruno : Vous ressemblez énormément à votre mère.
J'ouvre les yeux de surprise pendant qu'il continue de me sourire. Il a l'air sincère et de ne me vouloir aucun mal. Mon coeur rate un battement pendant qu'il ne cesse de détailler mes yeux.
Bruno : Ce coffre n'appartenait pas à vos parents.
Je le regarde avec incompréhension.
Est-ce que Angelo aurait eu des informations erronés ? Ça ne lui ressemble pas de se tromper. Mais, il doit exister beaucoup d'Alvez, l'erreur doit venir de là. Pourtant, il ne doit pas y avoir des centaines de Eduardo et Isabella Alvez.
Il passe une main dans ses cheveux pendant que je soupire de déception.
Bruno : Il s'agissait de celui de votre mère, Isabella Alvez. Je le sais car je suis celui qui l'a aidé à le faire, c'était il y a vingt-et-un ans. Je me rappelle du jour où elle est venue comme si c'était hier, elle voulait absolument avoir un coffre fort. Elle disait que c'était très urgent, qu'elle ne savait pas quand est-ce qu'elle pourrait revenir et qu'il fallait que je l'aide.
Ma mère ? Elle a fait un coffre seule ? Alors mon père n'était pas au courant ?
Bruno : Elle était enceinte, son ventre était tellement visible que je craignais qu'elle accouche ici. Elle était tellement bouleversée qu'elle tenait pratiquement pas debout. J'avais l'impression qu'elle risquait sa vie à chaque instant, elle passait son temps à regarder les caméras.
Mais c'est quoi ce bordel ?
Ma mère était enceinte de moi quand elle est venue faire ce coffre ? Pourquoi est-ce que ça avait l'air si pressant ? Elle a dû le faire avant de partir en République dominicaine avec mon père.
Mais pourquoi est-ce qu'elle avait l'air si paniquée ?
De quoi avait-elle peur ? Ou plutôt de qui ?
Moi : Elle n'a rien dit d'autre ?
Bruno se met à réfléchir pendant que je tente de comprendre l'attitude inexplicable de ma mère. Le gouverneur finit par me lancer un regard désolé qui me met mal à l'aise. Il semble compatir à la future douleur que je risque d'avoir.
Bruno : Votre mère était terrifié par son mari. J'ai pu voir qu'elle avait la trace d'un hématome à l'oeil qui s'était dissipé avec le temps. J'ai compris qu'elle était une femme battue. Elle m'a supplié de faire en sorte qu'elle ne reçoive jamais de courrier chez elle concernant ce coffre parce qu'elle craignait qu'il découvre son existence.
Il hésite avant de poursuivre.
Eduardo Alvez.
Mon père.
Mon père frappait ma mère.
Bruno : Elle avait peur de sa réaction. Elle m'a même imploré de ne pas la forcer à procéder aux marquages par empreintes digitales parce qu'elle m'a dit qu'il avait des contacts puissants et qu'il était capable de retracer ce coffre et de s'en prendre à elle ou au bébé pour se venger. Elle faisait que de me dire qu'il fallait pas qu'il sache et qu'elle voulait pas qu'on fasse du mal à son enfant.
Mon coeur me fait atrocement mal. Je pose instinctivement ma main sur mon coeur en luttant pour ne pas m'effondrer même si ça devient de plus en plus complexe. Aslan pose sa main sur mon épaule et la serre dans un geste doux et rassurant qui me permet de ne pas sombrer.
Les "contacts" dont elle faisait référence devait être leurs anciens commanditaires. Elle ne souhaitait laisser aucune trace de son passage dans cette banque pour éviter toute représailles car elle savait que mon père était un danger potentiel.
Mon père cognait ma mère alors qu'elle était enceinte. Il n'avait aucun scrupule vis à vis d'elle. Elle avait peur pour sa vie mais aussi pour la mienne. Elle le croyait capable de s'en prendre à moi alors que je n'étais même pas encore née.
Quel genre de monstre frappe sa femme alors qu'elle attend son enfant ?
Dans mes souvenirs, il était si aimant et si protecteur vis à vis de moi et d'elle. Je me rappelle de sa façon de parler quand il m'a caché dans l'armoire avant de se faire abattre avec ma mère. Mais, il ne s'agissait que d'une illusion.
La directrice de l'hôpital psychiatrique m'avait dit que ma mère ne voulait pas que mon père apprenne ses visites là-bas à Andréa. Elle lui dissimulait tant de chose pour éviter sa colère.
La lettre que j'ai trouvé dans notre ancienne maison qu'Andréa avait envoyé à ma mère disait que mon père se doutait de ses visites. Elle révélait aussi que j'allais le détester quand j'allais connaitre toute la vérité à son propos.
Comment est-ce que j'ai pu être aussi aveugle ?
Qui était vraiment mon père ?
Est-ce qu'il avait découvert l'existence et la relation de ma mère avec Andréa ? Est-ce qu'il s'était venger de cette trahison ? Pourquoi est-ce que mère aurait eu un amant si elle avait si peur de mon père ?
Je n'ose même pas imaginer sa réaction si il a apprit la vérité.
Je tente de reprendre mon calme et ma respiration. Je dois me calmer. Je dois comprendre ce qui s'est tramée derrière mon dos durant toutes ses années et ne pas me laisser envahir par cette souffrance qui ne cesse de croître.
Moi : Est-ce que vous pouvez nous fournir ce coffre s'il vous plait ? J'ai vraiment besoin d'avoir des réponses. Je vous en supplie. Je vais vraiment finir par devenir folle si ça continue.
Ma voix est suppliante pendant que mes lèvres tremblent. Je dois absolument savoir, ça devient vitale. Je veux savoir pourquoi ma mère a risqué sa vie et surtout si ça en valait la peine.
Le gouverneur hoche la tête. Je lui adresse un signe de tête pour le remercier. Je refuse de pleurer ou de laisser percevoir un quelconque signe de faiblesse. Il se rassoit devant son ordinateur et se met à taper sur le clavier.
Je sens le regard de Aslan sur moi qui me scrute mais je reste indifférente. Je me suis préparée à toutes les éventualités. Je dois les accepter même si ça fait mal. Je ne veux pas être dans le déni.
Le directeur se relève et nous fait signe de le suivre. Je le suis machinalement sans broncher. J'entends les pas de Aslan derrière moi.
Nous arrivons dans une grande pièce contenant une multitude de coffre fort. Le directeur pointe du doigt le coffre "215678" puis il se tourne vers nous.
Lui : Il y a un écran tactile sur le coffre où vous pouvez mettre le code. Malheureusement, je n'ai pas accès à ce code. Je suis dans l'incapacité de l'ouvrir, votre mère était la seule à le connaitre. Vous allez devoir vous débrouiller seule.
Il sort en claquant la porte.
Je me dirige vers le coffre accompagné de Aslan. Il s'abstient de faire la moindre remarque, c'est pour le mieux. J'appuie sur l'écran tactile qui se trouve sur le coffre, le code est composé de lettre et non de chiffre. Je soupire. Je ne sais pas ce que ça peut représenter.
Je ne connaissais pas vraiment ma mère. J'étais trop jeune pour me souvenir d'un détail qui pourrait me permettre de connaitre la combinaison gagnante. J'ai la haine d'être aussi impuissante. Mes parents étaient des parfaits inconnus pour moi.
Je regarde Aslan qui détaille attentivement l'écran. Il semble avoir une illumination puisqu'il contracte la mâchoire et serre violemment les poings. Il se tourne vers moi.
Aslan : Tourne toi.
Sa voix est glaciale. Je ne comprends pas. Mais, je ne tente pas de m'opposer à lui. Je me tourne. Il soulève mon haut. Il se met à toucher mon marquage au fer sur le dos. Je frissonne sous son contact.
Il finit par ôter sa main et par redescendre mon haut. Je me tourne à nouveau vers lui dans l'attente d'une explication. Mais, sa colère est toujours autant perceptible.
Moi : Qu'est-ce qui se passe ?
Il ne répond pas. Sa mâchoire ne cesse de se contracter. Ses pupilles ne reflètent que de la haine et du ressentiment. Je finis par attraper la manche de sa veste de son costume pour le forcer à me regarder. Il me détaille et il finit par fermer les yeux. Il les ouvre à nouveau après quelques secondes. Il semble s'être légèrement calmé.
Aslan : C'est ta mère.
J'hausse les sourcils. Je ne comprends pas le sens de sa phrase.
Moi : Qu'est-ce que tu racontes ? Comment ça c'est ma mère ?
Il soupire. Il hésite avant de poursuivre :
Aslan : C'est ta mère la responsable de ce marquage au fer sur ton dos. On pensait qu'ils avaient été fait pas tes parents. Mais, elle est la seule coupable de ce fardeau que tu portes sur ton dos depuis que tu es enfant. Elle a dû te le faire à ta naissance. Je ne sais pas comment ton père a réagit en voyant ça mais il a dû mal le prendre.
Il marque une pause.
Aslan : Les chiffres représentent des lettres et ont une signification particulière pour ta mère qui doivent permettre d'ouvrir le coffre. Elle voulait que tu puisses conserver le code sur toi. Le "1" représente le "A", il y a deux "1" pour "Ayhan" et "Andréa". Le "5" renvoie au "E" pour "Eduardo". Le "9" renvoie au "I" pour "Isabella".
1159.
AAEI.
Ayhan, Andrea, Eduardo, Isabella.
Elle a choisit comme le code les noms des personnes l'entourant et ayant une quelconque valeur pour elle. Elle m'a marqué avec eux pour qu'ils fassent tous intégrante de ma vie comme ils ont fait partis d'elle.
Pourquoi Andréa comptait autant pour elle ? Qu'est-ce qu'il avait de si spécial ? Qu'est-ce que cet homme a fait à ma mère pour qu'elle le marque sur le corps de son enfant ? Qu'est-ce qu'il représente pour moi ?
Est-ce qu'il était vraiment son amant ? Ma théorie serait la bonne ?
Je comprends enfin la nature de ce marquage au fer. Elle voulait que je sois la clé, que je sois la seule capable d'ouvrir ce coffre. Je ne sais pas ce que je ressens. Je ne sais pas si je dois lui en vouloir pour ce qu'elle m'a fait ou la remercier.
Je n'imagine pas à quel point ça a dû être difficile pour elle de marquer son enfant et de supporter la colère de mon père après ça. Elle ne pouvait pas lui cacher un élément aussi important. Il a dû s'en prendre violemment à elle. Mais, elle était prête à prendre le risque pour que je connaisse la vérité.
Elle a été intelligente et prudente en mettant des chiffres car il ne pourrait pas faire le lien avec les lettres de l'alphabet et comprendre qu'elle avait inclus Andréa dans son marquage. Je n'ose même pas imaginer sa réaction si il l'avait découvert.
Andréa et mon père étaient ennemis. Ils devaient se détester de toute leurs âmes. Mais, d'où cette haine vient ? Quels ont été les actions qu'ils ont entrepris pour se battre l'un contre l'autre ?
Je me sens soulagée en comprenant qu'elle ne m'a pas marquée pour rien même si ça n'excuse pas ce qu'elle m'a fait.
Moi : Mettons le code.
Il semble surprit mais il hoche la tête. Nous sommes trop proche du but pour que je me rétracte. Aslan inscrit sur l'écran tactile les lettres qui marquent mon corps depuis l'enfance.
Le coffre s'ouvre instantanément après un petit bruit de dévérouillage.
Il avait raison.
C'était elle.
Elle avait le code.
Elle me l'a inscrit sur le corps.
Il sort une boite en carton du coffre qu'il me tend. J'apprécie le geste. Je soupire et ouvre la boite. En voyant son contenu, je fronce les sourcils. Je ne comprends pas. Je m'attendais tout sauf à ça. Je ne sais pas comment réagir.
Des photos.
Cette boite contient plein de vieille photo de ma mère quand elle était plus jeune. Elle me ressemblait énormément. Elle était si belle que je ne peux pas détacher mon regard d'elle.
Je prends les photos que je détaille attentivement. Elles ont été prises à des âges différents puisque ça commence quand elle devait avoir 5 ans et que ça finit à son adolescence.
Ses yeux verts.
Ses cheveux long noir.
Ses traits du visage si doux.
Son sourire.
Ses lèvres rosés.
Aslan semble déçu.
Je sais qu'il aurait préféré avoir un indice sur l'invisibilé. Mais, il tente de ne rien laisser percevoir puisqu'il peut ressentir ma joie de voir des photos de ma mère.
Son visage s'était dissipée de ma mémoire, ça me fait tellement plaisir de la revoir même si c'est dans des circonstances pareilles. J'ai pris énormément de ses caractéristiques physique, c'est bluffant. Je suis sa photocopie.
Moi : Je suis sûr que l'une des photos doit contenir un indice important. Mais, qu'il faut qu'on fouille bien. Elle n'aurait pas prit autant de risque uniquement pour ça. Et puis, elle ne m'aurait pas marquer si ce n'était pas nécessaire.
Aslan hoche la tête tout en me fixant. Il sait que je lutte contre ma propre douleur pour être forte. Mais, que ça reste difficile de ne pas fondre en larme devant des photos de celle qui m'a mise au monde.
Je sais que ses photos doivent cacher quelque chose, qu'il doit y avoir un élément qui n'est pas visible à l'oeil nu mais qui nous permettra de comprendre pourquoi ma mère les a dissimulé dans ce coffre en Italie.
Elle avait forcément une bonne raison de prendre autant de risque. Si elle voulait uniquement que je puisse avoir des photos d'elle, elle aurait pu me laisser un album.
SICILE
Quelques jours plus tard....
Moi : Tu es sûr que c'était une bonne idée de me faire venir ? Je ne veux pas créer à nouveau la discorde entre vous. Je peux toujours faire demi-tour et rentrer seule, ça ne me dérange pas.
Aslan hausse les sourcils pendant que je le regarde mal à l'aise. Depuis que nous sommes revenus de Rome, je passe mes journées à regarder les photos de ma mère à la recherche d'un quelconque indice. Mais, je ne trouve rien de concluant. Aslan me laisse faire et continue ses recherches de son coté mais ce n'est pas fructueux.
Nous nous tenons devant la porte d'une boite de nuit. Aslan a été contraint de se rendre ici puisqu'il doit fêter l'obtention d'une alliance avec le chef d'un autre clan de yakuza qui est venu spécialement en Italie pour le rencontrer.
Cet homme doit être venu avec Akhin et d'autre membre des yakuzas. Je me serais bien passé des remarques d'Akhin vis à vis de moi.
Je ne ressens pas l'envie de voir toutes ces personnes qui me détestent et qui se sont moqués de moi en apprenant le traitement dont j'ai été victime lorsque j'étais enfant. Je sais que ma venue n'est pas voulu, inutile de recevoir à nouveau un déferlement de haine.
Aslan : Je n'avais pas envie de venir. Mais, j'ai fais l'effort car je sais que c'est important pour les affaires de faire bonne figure. Si tu pars, je pars avec toi. Tu te fiches de ce qu'ils pensent et disent de toi. Tu es au dessus de toutes ces personnes.
J'aimerais pouvoir le croire. Mais, c'est difficile de faire abstraction des moqueries et des méchancetés quand on entend ça depuis toujours. J'essaie vraiment de faire un travail sur moi même pour être plus confiante. Mais, j'ai bien peur que ça ne soit pas suffisant et qu'il me faudra davantage de temps.
Il s'approche de moi et me détaille. Ses yeux vairons se perdent dans les miens. Il me donne toute sa force et son courage.
Aslan : Je n'ai rien à faire dans un monde qui ne t'accepte pas. Ils finiront par comprendre que si ils veulent continuer de me fréquenter, ils doivent accepter ta présence. Je te suivrais peu importe le choix que tu feras. Mon but n'est pas que tu te sentes mal. Si tu veux qu'on se tire, tirons nous. Mais, sache que tu peux tous les affronter. Je suis avec toi et je crois en toi.
Il affiche un sourire sincère. Ses yeux ne mentent pas, ils laissent percevoir toute l'admiration et le respect qu'il éprouve pour moi. Mon coeur explose et se consume pendant que je peux pas m'empêcher de mémoriser son regard pour être sur de l'oublier à aucun instant.
Il affiche un sourire sincère laissant percevoir ses fossettes. Son visage est si doux.
Aslan : Je n'ai pas honte de toi. Tu ne devrais pas douter de toi. Pas après tout ce que tu as vécu. Tu es bien plus admirable que toutes ces ordures qui ont grandis avec une cuillère en or dans la bouche. Fait moi confiance, civilé.
Il me tend sa main. Je finis par sourire. Tous les doutes qui s'immisçaient dans mon esprit viennent d'être balayés en l'espace d'un regard. Je prends sa main et il la serre dans la sienne en continuant de me regarder avec fierté.
Aslan : Ne regarde que moi. Personne d'autre ne compte, civilé.
Nous finissons par entrer à l'intérieur de la boite de nuit. Les néons lumineux m'aveuglent brièvement pendant que la musique se fait de plus en plus fort. Certains dansent pendant que d'autres boivent.
Je renforce ma prise sur la main de Aslan. Je ne me sens pas à ma place ici. Mais, tout ira bien tant que je reste à ses côtés.
Des hommes s'avancent vers nous. Ils s'inclinent devant Aslan pendant que je reste en retrait. Ils se mettent à parler en japonais avec lui. Je ne comprends rien à la conversation.
Au loin, j'aperçois Akhin à l'autre bout de la pièce qui est accompagné de ses mafieux. Il me regarde toujours avec cette même haine que je lui rends. Son regard s'attarde sur la main de Aslan qui est dans la mienne. Il contracte la mâchoire.
Il s'approche de nous accompagné de ses hommes. Aslan fronce les sourcils mais il garde la face puisqu'il est en pleine discussion avec son nouvel allié. Il ne peut pas se permettre de laisser percevoir son animosité vis à vis de son grand-père devant lui même si ce n'est pas l'envie qui manque.
Aslan lâche ma main et m'attrape par la taille pour me serrer contre lui. Mon rythme cardiaque s'emballe. Je le regarde avec incompréhension pendant que tous les yakuzas ne cessent de nous scruter et qu'Akhin serre les poings.
Il dépose un baiser sur mon front en affichant un sourire en coin. Je rougis et détourne le regard de gêne. Aslan dépose un baiser sur ma joue en continuant de sourire. Il est en train de provoquer ouvertement son grand-père.
Il s'approche de mon oreille et me murmure :
Aslan : Va t'assoir sur le canapé là-bas. Je te rejoins rapidement. J'ai quelques trucs à régler.
J'hoche la tête et il relâche l'emprise qu'il avait sur mon corps. Je me dirige vers les canapés au centre de la boite de nuit. Je m'installe sur l'un d'entre eux. Plusieurs serveurs me proposent des verres mais je décline poliment. Je préfère rester lucide.
Je suis en train de lutter pour ne pas sombrer dans le sommeil quand j'aperçois Aslan assis sur une chaise haute. Une femme s'approche de lui et lui offre un grand sourire. Je me tends immédiatement.
Point de vu Aslan :
J'étais sur le point de téléphoner à Jallal après m'être débarrasser de tous ces connards quand une femme s'avance vers moi.
Elle est blonde, les yeux verts, grande et fine. Elle m'adresse un sourire en coin tandis que son regard me détaille de haut en bas comme si elle voulait me bouffer.
Je fronce immédiatement les sourcils en la regardant avec indifférence. Je ne suis pas stupide. Je sais qu'elle a été envoyé par Akhin comme il l'avait fait avec Kim. Il veut me détourner de la civilé mais ça ne fonctionnera pas. Personne ne prendra jamais sa place.
Elle : Aslan Dell'Era c'est ça ? Tu dois t'ennuyer. Tu veux pas qu'on aille profiter d'un petit moment d'intimité ?
Sa voix est volontairement aguicheuse. Elle me fait un clin d'oeil tout en mettant en avant sa poitrine. Mais, je ne la regarde pas. Elle ne cesse pas de scruter mon entrejambe dissimuler dans mon pantalon. Je croise le regard d'Akhin qui fait semblant de regarder ailleurs.
Il pense que je suis assez stupide pour tomber dans son piège et que je vais privilégier quelques secondes de sexe à ma civilé. Il se trompe. J'ai promis fidélité et loyauté à ma femme. Je tiendrais ma parole quoi qu'il m'en coûte.
J'allais la dégager quand j'aperçois la civilé. Elle se tient juste en face de moi et elle fusille du regard cette femme. Elle serre les poings et se retient de lui en mettre une.
Je lâche un sourire en coin en ressentant toute sa jalousie. Si elle pouvait lui faire avaler ses yeux, elle le ferait sans hésitation. Elle est encore plus sexy quand elle est jalouse.
Avant même qu'elle ne parle, je me relève de mon siège.
Je l'attrape par la taille et la tire vers moi pour qu'elle se retrouve collé à mon corps. Cette femme perd son sourire. Je pose ma tête sur celle de la civilé tout en ancrant mon regard dans celui de cette idiote qui pense pouvoir être à la hauteur de ma personne.
Personne dans ce monde ne prendra jamais la place de ma civilé.
Moi : J'ai déjà une femme. Je ne veux personne d'autre d'elle. Tire toi avant que je te fasse regretter ta venue dans ce monde.
Ma voix est glaciale tout comme mon regard. J'entends les battements de son coeur qui s'accélère. Elle comprend aisément qu'elle doit se tirer puisqu'elle tourne rapidement les talons pour ne plus être dans mon champs de vision.
La civilé se tourne immédiatement vers moi. Je ne la maintiens plus contre mon corps. Elle tente de masquer son trouble face à mes propos pendant que j'affiche un sourire en coin. Toute trace de jalousie vient de disparaître de son visage pour ne laisser percevoir que de la gêne.
Si incroyable.
Si exceptionnelle.
Si magnifique.
Si envoutante.
Ma putain de civilé.
Moi : Je ne regarderais jamais personne comme je te regarde, civilé.
Ma voix est ferme et ne laisse aucune place au doute. J'ai toujours su ce que je voulais dans la vie. Je sais que c'est elle aujourd'hui et que ça sera toujours elle. Peu importe les épreuves que nous devrons affronter, je veux le faire avec elle.
Je sais qu'elle a besoin d'être rassurée et de savoir qu'elle est la seule qui fait battre mon coeur. C'est mon rôle de lui prouver qu'elle est la seule qui compte, qu'aucune autre femme ne me détournera d'elle parce qu'elle est la seule que je souhaite avoir pour toujours.
J'attrape sa main et la pose sur mon coeur. Elle sent les battements irréguliers de mon coeur qu'elle est la seule à éveiller. Elle affiche un sourire sincère.
Moi : Il n'existe aucune concurrence. Tu ne dois pas oublier la promesse qui nous unis car elle est celle qui me permet de respirer. Mon coeur n'appartient qu'à toi, civilé.
Son coeur s'emballe à une vitesse hallucinante. Il bat si fort que ça pourrait me faire mal à la tête et aux oreilles. Elle m'offre un sourire timide qui me donne envie de faire des folies. Mais, il y a trop de monde autour de nous pour que je puisse accomplir mes désirs.
Je lâche sa main. Elle la retire de mon coeur. Elle s'approche de moi et caresse tendrement ma joue. Je pose ma main sur la sienne dans un geste doux.
Je n'ai jamais été du genre à faire des démonstrations d'affections en publique mais elle m'a changée. Il n'existe plus personne d'autre qu'elle et moi dans ce monde. Elle est cette lumière qui me sort de l'obscurité dans laquelle j'ai été plongée.
Elle : Tout comme le mien n'appartient qu'à toi, Aslan.
Elle sourit avant de déposer un baiser sur ma joue qui m'électrise. Son contact est si doux et rassurant que ça me retourne tout entier. Elle me fait un effet inimaginable.
J'allais m'approcher d'elle pour presser mes lèvres contre les siennes quand j'entends un raclement de gorge qui me sort de ma rêverie. Je me tourne et croise le regard de Akhin qui est accompagné d'un groupe de yakuza.
Akhin : Je vois que je dérange.
Je perds immédiatement mon sourire et contracte la mâchoire. Instinctivement, je me tiens devant elle pour ne pas qu'ils puissent la voir et pour qu'ils ne puissent pas l'atteindre. Je sais qu'il va encore me parler de la légitimité de mon mariage. Mais, je suis prêt à le faire valoir autant de fois qu'il le faudra.
Moi : Evidemment que tu déranges, trou du cul.
Je sens tous les regards des personnes présentes rivés sur nous. Heureusement, mon nouvel allié à quitté les lieux.
Akhin me regarde avec mépris et hostilité. Je sais qu'il vient d'assister à cette scène avec la civilé et qu'elle a suffit à renforcer sa haine envers elle qui était déjà bien assez forte. Il ne tolérera jamais ce mariage et il méprise toute trace de mon affection vis à vis d'elle.
Il ne relève pas mon insulte. Mais, il contracte la mâchoire et pose sa main sur son katana. Je fais de même pour le dissuader de faire quelque chose qu'il pourrait regretter. Mais, que je ne regretterais absolument pas. Si il tente de lui faire du mal, je lui trancherais les yeux.
Akhin : J'ai besoin de te parler à l'extérieur. Nous n'avons pas besoin de nous donner en spectacle devant tous ces gens. Nos affaires de famille ne regardent que nous.
Je l'assassine du regard et me retient de lui sauter dessus. Je déteste quand il fait comme si on avait un quelconque lien. La seule chose qui nous unit c'est notre sang, ça s'arrête là. Il n'a jamais fait partie des miens et il n'en fera jamais partie.
Moi : Toi et moi, nous sommes tout sauf une famille.
J'attrape la main de la civilé et me dirige vers la sortie en la trainant derrière moi. J'entends les bruits de pas de Akhin et de ses hommes qui nous suivent. La seule chose sur laquelle il a raison est que je refuse de m'humilier devant toutes ces personnes. Il vaut mieux tout régler en interne.
Nous nous stoppons dehors dans un coin isolé. Je me tiens avec elle face à Akhin et cinq yakuzas. Lorsque le vent frais entre en contact avec la civilé, elle laisse échapper un frisson.
J'oubliais qu'elle porte uniquement une robe. Je retire ma veste et lui met sur les épaules. Elle m'adresse un petit sourire pendant que je lui fais un signe de la tête.
Akhin laisse échapper un grognement et serre à nouveau les poings. Nos regards se défient ouvertement pendant que ses hommes restent en retrait. Mais, je sais qu'ils n'hésiteront pas à intervenir pour le défendre même si c'est face à moi.
Je suis l'héritier du clan. Mais, je n'en suis pas encore le chef. Ils se doivent de lui obéir et de le protéger au péril de leurs vies. Je comprends leurs positions. Je ne peux pas leurs en vouloir.
Akhin affiche un sourire en coin et la regarde pendant qu'elle reste indifférente. Elle ne répondra pas à ses provocations pour ne pas m'attirer d'ennui. Je me demande quand est-ce qu'elle comprendra enfin que je deviendrais l'ennemi du monde entier pour elle.
Akhin : Alors tu crois être l'une des nôtres hein ?
Il lâche un rire moqueur pendant qu'elle ne répond pas. Il est pathétique. Il essaie de la rendre folle, de la faire perdre le contrôle. Mais, il n'a pas comprit qu'elle était apte à tout supporter pour rester auprès de ma famille et de moi.
Akhin : Si tu es vraiment comme nous, met toi à genou devant Aslan pour montrer que tu es soumise à lui et qu'il te contrôle bien.
Elle hausse les sourcils mais elle ne dit rien pendant que je bouillonne de rage. Je sais ce qu'il veut faire. Il veut savoir si elle est capable de se soumettre malgré sa fierté. Il veut qu'elle prouve qu'elle se comportera comme une épouse dévouée et non comme une étrangère qui défie les lois des yakuzas.
Elle se met face à moi. Elle ancre son regard dans le mien. Je sais. Je sais qu'elle va le faire.
Elle se soucie plus de moi que d'elle. Elle ne veut pas m'humilier devant Akhin et devant ses hommes car elle sait qu'ils se feront tous un plaisir de répéter qu'elle n'est pas soumise à moi. Elle serait prête à se prendre une balle pour prouver sa loyauté aux yakuzas et aux mafieux. Mais, ils sont incapables de voir tous les efforts qu'elle fait.
Elle : Je te suis dévouée, Aslan.
Elle allait se courber pour se mettre à genou mais je la stoppe en attrapant son bras pour la maintenir debout. Elle me regarde avec incompréhension pendant que je la détaille.
Elle : Qu'est-ce que tu fais ? Je vais leurs prouver que tu n'es pas un faible.
Je refuse qu'elle se mette à genoux devant moi, pas après tout ce qu'elle a subit. Ma femme mérite le monde. Si quelqu'un doit se mettre à genoux, ça sera moi et personne d'autre.
Moi : Hors de question que tu t'abaisses à faire ça. Je refuse. Tout le pays peut me prendre pour un faible, ça n'a aucune importance. Tu es la seule qui compte.
Elle me regarde surprise pendant que Akhin serre les poings. J'attrape la civilé par la taille et la met à coté de moi. Je la serre fermement contre moi pour qu'elle puisse observer nos ennemis. Je sens son coeur battre.
Moi : Elle ne fera pas ça. Elle n'est pas soumise à moi. Je ne la contrôle pas. Elle est libre de faire ce qu'il lui plaît quand ça lui plaît. Elle n'est pas inférieure à moi. Ma femme est mon égal.
Je marque une pause.
Moi : Si tu t'attends à ce qu'elle se mette à genoux devant moi, prépare toi à ce que je fasse de même. Je me demande comment tu vas expliquer aux autres chefs des clans que ton héritier s'est mit à genoux devant une femme.
Il écarquille les yeux. J'ai cru qu'il allait s'écrouler à cause de la surprise. Malheureusement, il ne le fait pas. Je sais qu'il n'aurait jamais cru m'entendre dire des paroles pareilles.
Il connaît ma fierté mieux que quiconque. Mais, je ne suis plus le même homme que celui que j'étais avant de la rencontrer. Elle m'a apprit ce que voulait dire "aimer", elle m'a montré ce que ça faisait d'être quelqu'un d'autre. Elle m'a donnée envie de me battre pour être digne de son amour et de sa loyauté.
Ma fierté passera toujours après elle.
Le monde passera toujours après ma femme.
Akhin se mord violemment la lèvre pour se retenir de dire des propos irréfléchis. Il prend quelques secondes à se calmer. Mais, il finit par se ressaisir. Il ancre son regard dans le mien.
Akhin : Je ne suis pas ici pour te faire la guerre. Je veux te proposer un marché.
J'hausse les sourcils. Je ne sais pas ce qu'il prépare. Mais, au vu du sourire en coin qu'il arbore, ça sent la merde.
Akhin : Je peux te fournir mon aide. J'ai des informations qui peuvent te permettre d'avancer dans ta traque contre l'invisibilé. Nous pouvons nous allier pour venger la mort de tes parents. La seule chose que je demande en échange, c'est que tu te débarrasses de cette gaijin.
Son sourire narquois s'élargit.
Akhin : Tu ne vas pas choisir cette femme à ta pauvre mère quand même. Tu as juste à mettre fin à ce mariage et je te dirais tout ce que je sais. Tu oublieras et effaceras de ta vie cette étrangère. Tu feras comme si elle n'avait jamais existé.
Je sens qu'elle se tend. Elle avale difficilement sa salive mais elle ne parle pas. Elle ne veut pas interférer car elle sait que je donnerais tout pour avoir la tête de l'invisibilé.
Je ne veux pas uniquement me venger de lui. Je souhaite que mes parents puissent enfin reposer en paix. Je veux que mes frères puissent faire leurs deuils. Je veux que ma famille puisse se reconstruire.
Je me détache d'elle. Elle allait émettre un commentaire mais elle s'abstient. Elle est prête à accepter mon choix. Elle ne fera pas de scandale.
Akhin lui lance un regard moqueur puis il s'avance vers moi. Il se tient à quelques mètres de mon corps. Nos yeux ne cessent de se scruter.
Akhin : Tu fais le bon choix en revenant auprès des tiens. Cette femme ne t'a apporté que des problèmes depuis que tu es marié avec elle. Tu mérites bien mieux qu'elle. Le clan et la mafia méritent aussi mieux.
Elle soupire. Mais, elle ne tente pas de se défendre. Elle serre uniquement les poings en le regardant avec haine pendant qu'il continue de sourire avec amusement. Il est fier de me voir éloigné d'elle et de voir cette douleur dans ses yeux.
Akhin pose sa main sur mon épaule dans un geste réconfortant. Je scrute sa main pendant quelques secondes. Cette action me rappelle mon enfance. Lorsqu'il était fier de moi, il posait sa main sur mon épaule en me souriant parce que j'agissais comme un bon soldat.
Akhin : Tu as perdu suffisamment de temps avec elle. Je savais que tu choisirais ta mère à elle et que tu n'hésiterais pas une seule seconde. Je suis fier de toi.
Je pose également ma main sur son épaule. Il semble surprit mais il ne cesse pas de sourire. La différence de taille entre nous est perceptible.
Moi : Comment est-ce que tu veux que j'oublie une femme qui fait battre mon coeur comme personne ne l'avait jamais fait ? Comment ça peut-être possible ?
Il perd son sourire et ôte sa main de mon épaule. Je le regarde avec haine et froideur. Je renforce ma prise sur son épaule que je serre de plus en plus fort. Il gémit de douleur mais ça ne m'empêche pas de continuer.
Moi : Je ne l'abandonnerais et ne la quitterait jamais. Je vais devoir te le répéter combien de fois pour que ça rentre dans ton crâne de trou du cul ? Il n'y aura jamais de séparation, ça n'existe pas. Aslan Dell'Era donnerait sa vie pour être auprès de cette femme.
Je lâche un rire nerveux.
Moi : Qui es-tu pour dire que je mérite mieux ? Que le clan et la mafia méritent mieux ? Elle est la meilleure chose qui soit arrivée dans ma vie. Je ne donnerais ma femme à personne. Je préfère qu'on m'arrache le coeur et qu'on me brise.
Akhin déglutit. Il gémit à nouveau de douleur. Je finis par lâcher son épaule. Il me dévisage tout en se reculant pour reprendre une certaine contenance et se masser l'épaule. Il cherche ses mots mais ce qu'il semble voir dans mes yeux semblent le perturber.
Moi : Je t'interdis de te servir de la mort de ma mère pour me séparer d'elle. Tu ne te rends pas compte de ce que je suis capable de faire si tu tentes de me séparer d'elle et tu ne veux pas le savoir.
Il avait exactement le même regard lorsque nous sommes partis au Japon pour lui demander de l'aide pour avoir l'antidote permettant de sauver mes frères qui avaient été victime d'empoisonnement et qu'il avait tenter de me faire chanter. Il avait voulu que je divorce contre des informations.
Il m'avait demander ce qu'était la lueur qui brillait dans mes yeux, je n'avais pas compris. Maintenant, j'ai la réponse à cette question. Il m'avait interdir de ressentir quoi que ce soit pour elle. Mais, c'était déjà trop tard.
Akhin : Je savais que j'aurais dû la faire tuer depuis longtemps ! J'avais compris que tu étais amoureux d'elle ! Tu me donnes envie de vomir ! Tu es tellement indigne de la position qu'on t'a offert ! Tu n'es qu'une déception !
Je reste indifférent face à son discours pendant qu'il me fixe avec haine et rancoeur. Il a toujours estimé que je ne méritais pas mes facultés et mon statut. Mais, ça m'indiffère complètement. L'ouie fine et l'acuité visuelle ont certes été des atouts de taille mais ce ne sont pas mes capacités qui font de moi l'homme que je suis.
Je suis même prêt à perdre mes facultés si ça m'empêche d'être avec elle. Rien ne compte tant qu'elle est avec moi, tant qu'elle continue de me sourire et d'apaiser mon coeur.
Moi : Je suis amoureux d'elle. Je tombe pour elle. Je brûle pour elle. Je meurs pour elle. Je lui offre ma vie. Mon coeur. Elle détient Aslan Dell'Era. Je l'aime envers et contre tous. J'aime ma civilé pour l'éternité dans cette vie et toutes les autres.
Il ouvre la bouche de stupéfaction, ses lèvres tremblent frénétiquement. Il se tient le coeur comme si il craignait de le perdre. J'espère qu'il tombera et que sa tête cognera contre le sol pour qu'il ne se réveille jamais.
Moi : Tu pourrais même me donner le nom de l'invisibilé sur un plateau d'argent que ma réponse serait toujours non. Tu n'as toujours pas compris qu'elle était le meilleur choix de ma vie et qu'elle le resterait. Je ne prendrais pas le risque de la perdre.
Il me fixe et cligne plusieurs fois des yeux. Il lutte pour garder la face. Mais, je sais qu'il se retient de hurler ou de tenter de me porter un coup. Mais, il sait que je ne suis plus le gamin qui se laissait cogner. Si il me touche, il finira en larme.
Moi : C'est trop tard pour vouloir m'aider. Je ne veux rien venant de toi. Je n'ai jamais eu besoin d'un minable comme toi. Il fallait te réveiller quand tu as appris que ta fille avait été sauvagement abattue. Je ferais tomber l'invisibilé sans toi. Puis, je détruirais tout ceux qui l'ont aider de près ou de loin. Tu as ma parole, Akhin.
Il comprend aisément ma menace. Il sait que je ne manque jamais à ma parole car mon honneur est primordiale. Je me fiche des renseignements qu'il peut m'apporter. Je ne veux éprouver aucune reconnaissance pour ce monstre.
Moi : Tout le monde aura ce qu'il mérite à la fin de toute cette histoire, Akhin.
Personne ne doit oublier cette phrase.
Elle est celle qui déterminera l'avenir de chacun.
Il serre violemment les poings et m'assassine du regard. Il se mord la lèvre.
Akhin : Ta mère aurait honte de ce que tu es devenu. Tu choisis une étrangère plutôt que celle qui t'a mis au monde et qui s'est battu pour que tu puisses vivre.
Je sors immédiatement mon katana de son fourreau et le met en dessous de la gorge de ce connard. Il ne bronche pas.
Ses hommes sortent leurs armes qu'ils pointent sur moi. Mais, je l'entends. J'entends la civilé se mettre dos à moi pour se tenir face à eux.
Elle : Baissez vos armes avant que je vous explose la carotide.
Sa voix est froide. Elle ne laisse aucune place au doute. Elle n'hésitera pas une seule seconde. Je la guette du coin de l'oeil. Elle pointe deux de ses armes sur eux même si ils sont plus nombreux.
Elle me protège.
J'espère qu'elle sait la fierté que j'éprouve en l'ayant à mes côtés. Akhin la considère comme une faiblesse. Mais, ce n'est pas le cas. Elle est ma plus grande force. Je me battrais toujours pour revenir auprès d'elle.
Je me concentre à nouveau sur ce batard qui ne cesse de me regarder avec rancoeur alors qu'il n'a aucune raison de le faire. Je lui ai consacré ma jeunesse pour protéger les miens. Je ne lui donnerais pas mon avenir.
Je ne le laisserais pas me la prendre. Je le tuerais si il tente de me prendre mon bonheur.
Moi : Elle aurait honte de ce que toi tu es et pas de moi. Elle aurait honte que tu tentes de me séparer de ma femme en l'utilisant alors que tu connais les circonstances tragiques de sa mort.
Ma voix est glaciale. Ma lame le frôle mais il ne tente pas de se dégager de mon emprise. Akhin a fait énormément de mauvaise action. J'aurais pu pardonner certaines d'entre elles notamment celles me concernant. Mais, je ne peux pas pardonner la souffrance de mes proches.
Moi : Que tu me manques de respect passe encore. Mais, que tu manques de respect à ma femme et à ma mère, je ne le tolérerais pas. Tu es incapable de faire preuve de loyauté envers ta famille car personne ne t'a jamais aimé. J'ai hâte de me débarrasser de toi.
Je retire ma lame de sa gorge. Ce n'est pas le moment. Je peux attendre. Je sais que ses hommes ne me tireront pas dessus. Mais, je n'en suis pas aussi sûr pour elle. Ils ne la reconnaissent toujours pas comme l'une des leurs. Je refuse de la mettre en danger.
Il fait signe à ses hommes et ils baissent leurs armes. Elle fait de même en soupirant. Akhin se replie avec ses hommes pendant que je tente de me calmer. Je déteste entendre cette merde parler de ma mère. Elle méritait mieux que lui comme père.
La civilé pose sa main sur mon épaule dans un geste réconfortant et rassurant. Je me tourne vers elle puis elle ôte sa main. Il suffit que je la regarde pour apaiser toute cette colère qui m'envahit. Elle m'adresse un sourire gêné.
Elle : Tu es sûr que tu ne vas pas regretter ta décision ? Il avait peut-être des informations utiles.
Sa voix est faible pendant que son regard est rempli de doute. Elle craint que je change d'avis dans l'avenir ou que je regrette mon choix. Ça n'arrivera pas.
Je mentirais en disant que je n'ai pas voulu avoir les renseignements de Akhin. Mais, ça n'en valait pas la peine. Je risquerais jamais ma relation avec elle. Elle est trop précieuse. Ma mère n'aurait pas voulu ça.
Je m'avance vers elle et pose ma main sur sa tête. Elle lève la tête pour me regarder.
Moi : Je ne regretterais jamais mon choix. Je découvrirais l'identité de ce monstre. Mais, je refuse de le faire si pour ça je dois te blesser.
Elle m'offre un grand sourire qui dévoile sa dentition. À chaque fois qu'elle sourit, mon coeur s'emballe et explose. Elle me comble comme on m'a jamais comblé.
Elle : C'est mignon tout ce que tu as dis.
Je me mets à rougir. Je détourne le regard et observe le ciel. Je me gratte la tête. Je sais que son sourire s'intensifie.
Moi : Si tu en parles à quelqu'un, je te tue même si je suppose que Akhin va se faire un plaisir de dire à tout le Japon que je suis tombé amoureux d'une gaijin.
Ma réputation est fichu. Mais, je m'en fiche. Je veux que tout le monde sache qu'elle est mienne, qu'elle appartient à Aslan Dell'Era et qu'il lui appartient. Je me battrais pour qu'elle puisse avoir le respect qu'elle mérite et pour qu'elle puisse enfin avoir sa place chez les yakuzas et les mafieux.
Ils ont certes peur de moi et ils suivront mes ordres. Mais, elle doit tout de même gagner leurs respects pour qu'ils cessent de s'opposer à elle et à son statut. Viendra un jour, où ils la reconnaitront comme ma femme, comme une reine.
Elle lâche un petit rire qui me retourne le coeur. Elle doit arrêter d'être aussi irrésistible sinon je risque de ne plus être maître de mes émotions. Instinctivement, je m'approche d'elle et colle mon front au sien. J'affiche un sourire sincère.
Je crains la fin de notre histoire. Je n'ai jamais eu peur de l'issue de toute cette guerre. Mais, j'ai peur de la perdre ou de la laisser dans un monde sans moi. Je ne sais pas si elle pourra survivre sans moi. Je ne le pourrais pas sans elle. J'ai tant besoin d'elle. Je ressens un pincement au coeur.
Elle m'apaise. Elle me guérit. Elle me rend heureux. Elle me donne envie de croire à un avenir meilleur. Elle me permet de penser à des choses auxquels je n'avais jamais pensé. Je suis terrifié à l'idée d'être privé d'un avenir avec elle.
Elle m'a apprit ce que signifiait "l'amour".
Tout ceci est éphémère. Mais, ça fait du bien de ressentir cette dose de bonheur et de pouvoir croire en une future vie commune même si tout ceci n'est qu'un rêve.
Je suis prêt à partir. Mais, pas à la laisser.
Moi : J'aimerais pouvoir rester auprès de toi toute ma vie, Ayhan Dell'Era.
Coucou tout le monde,
J'espère que ce chapitre vous plairas. Un grand désolée pour cette longue absence mais je travaille sur la correction du Tome 2 de Kiara et ça me prend énormément de temps !
Aslan assume ouvertement son attachement pour Ayhan devant tout le monde désormais. Malheureusement, il a aussi plein de doute concernant l'issue de l'histoire et leurs avenirs communs.
On approche à petit pas de la fin de Cuero Assasino.
On se retrouve sur Instagram Iamhazeldiaz pour des updates et quelques extraits du prochain chapitre. ❤️🥹
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