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Point de vu Amaia :
J'écarquille les yeux et tente de lire en lui pour savoir si il est sincère ou pas. Mais, il a l'air tellement sûr de lui. Je ne peux pas croire qu'il soit sérieux, qu'il soit prêt à avoir un enfant avec moi alors que ça sera notre première fois.
Moi : Tu es sûr ? Tu te rends compte de ce que ça représente ?
Je connais Jallal.
Il ne veut pas d'un enfant comme d'un caprice dont il se débarrassera dès qu'il s'ennuiera. Il sait ce que ça implique. Il est prêt à tout assumer comme il l'a fait avec Alessio et moi.
Jallal : Ma vie est auprès de vous. Je sais que tu es mon âme soeur. Je ne suis pas un gamin insouciant. Je veux vraiment avoir un enfant avec toi. Je sais que ça doit te faire peur et que tu dois te dire que c'est une décision hâtive mais ce n'est pas le cas.
Ses mots me touchent en plein coeur.
Il se dégage de lui une douceur et une aura si rassurante que ça me donne envie de croire en lui et en notre avenir commun. Il est le père de Alessio. Il sera aussi le père de mes autres enfants.
Je n'avais jamais envisager d'avoir un autre enfant qu'Alessio parce que je me disais que personne n'accepterait d'une femme ayant déjà d'un enfant. Je n'étais pas prête à délaisser mon fils pour un homme.
Jallal : Quand je te regarde, je vois tout ce que je recherche chez une femme. Je suis amoureux de toi, Amaia. Je savais que je tomberais pour toi dès que nos regards se sont croisés. Je veux vivre le restant de ma vie à tes cotés.
Mon cœur se retourne. Il brûle pour lui. Je ne sais pas quoi répondre. Je n'aurais jamais cru qu'un homme aussi exceptionnel que Jallal puisse tomber amoureux d'une femme comme moi.
Je ne suis qu'une mère célibataire sans ressource. Je ne représente rien comparé à lui mais il s'en fiche. Jallal ne s'occupe pas des apparences, de mon statut. Il m'aime pour celle que je suis et ça me gonfle le coeur.
Jallal : Je veux qu'on fonde une famille. Je veux que tu comprennes l'ampleur de mes sentiments pour toi. Je vous donnerais le monde à Alessio et toi. Je me battrais pour nos enfants, notre amour et pour qu'on puisse être heureux.
Mon coeur est sur le point de quitter ma poitrine. Je sens que mes lèvres tremblent. Mais, je suis incapable de parler.
En voyant que je ne réponds pas, il m'adresse un sourire gêné. Il se met à rougir et à se gratter la tête tout en regardant le plafond. Il est si mignon.
Jallal : Je suis désolée. Je me suis emballé. Je ne voulais pas te faire peur. Je comprends que tu aies besoin de temps pour réfléchir à tes sentiments et à ta volonté d'avoir un enfant avec moi. Oublie ce que je viens de dire.
Il allait me tourner le dos mais j'attrape sa main que je serre dans la mienne pour le retenir. Je ne veux plus jamais être loin de lui.
Moi : Je t'aime aussi, Jallal. Tu es le père de mon fils et l'homme de ma vie. Je veux aussi passer le restant de mes jours avec toi.
Je lui offre un grand sourire pendant qu'il écarquille les yeux. Il semble prendre du temps à assimiler mes mots. Il finit par m'offrir un sourire complice rempli de joie et de reconnaissance comme si il me remerciait de l'aimer alors que ça devrait être l'inverse.
Je suis prête à prendre le risque d'avoir un autre enfant avec lui. Je lui donne toute ma confiance. Je ne regretterais jamais.
Moi : Je veux avoir un deuxième enfant avec toi.
Il affiche un sourire lumineux qui reflète toute sa joie puis il se met au dessus de moi. Le poids de son corps sur le mien me fait frissoner. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas eu de rapprochement physique avec un homme mais je sais que Jallal saura prendre soin de moi.
Il m'adresse un regard brulant de désir mais il hésite avant de me toucher pour ne pas me brusquer. Je lui offre un sourire confiant et hoche la tête. Il ancre son regard dans le mien.
Il dépose des baisers sur mon cou tout en passant sa main en dessous de mon haut. Ses mains sont si chaudes et elles caressent mes courbes avec désir. Je me mords la lèvre pour m'empêcher de gémir même si ses baisers m'emportent dans un autre monde.
Jallal : Je meurs pour toi, Amaia.
Sa voix est rauque et teinté par le désir. Je frissonne. Mon rythme cardiaque s'emballe pendant qu'il relève la tête de mon cou pour m'observer.
Mes yeux ne cessent de détailler les traits harmonieux de son visage. Jallal est la définition même de la perfection. Il me donne tellement chaud, j'ai envie de lui.
Moi : Je meurs aussi pour toi, Jallal.
Son sourire s'élargit. Son entrejambe se frotte à mon intimité et je sens qu'il est déjà bien excité. Jallal s'approche de mon oreille. Je sens son souffle contre celle-ci et ça suffit à me faire trembler. Il sent tellement bon.
Jallal : Il s'agira de la seule fois qui compte pour toi comme pour moi. Je fais céder toutes mes barrières pour toi. Fait moi confiance, je serais digne.
Je laisse échapper un sourire touché puis il se recule de moi. Je sais qu'il fait référence à son passé. Il est capable de croire en moi, de croire en nous. Je peux faire la même chose.
Moi : Je te confie tout ce que j'ai de plus précieux, Jallal Dell'Era.
Je fais référence à mon fils, mon coeur, mon corps et aussi ma vie. Il le sait pertinemment. Il m'adresse un sourire touché.
Il se relève du lit. Je fais de même et commence à me déshabiller sous son regard analyseur.
Mes mouvements sont lents et précis mais ça semble lui plaire puisque son anatomie ne cesse pas de gonfler. Il se mord la lèvre tout en affichant un sourire en coin fier.
Quand je finis par être que en sous vêtement devant lui, il semble subjugué par mon corps. Il s'approche de moi jusqu'à ce que nos corps se frôlent. Je relève la tête pour le regarder.
Jallal : Tu es si époustouflante.
Je me retiens de détourner le regard de gêne. Il m'a déjà vu en maillot de bain mais il ne s'agissait pas du même contexte. Et puis, mon corps n'est pas aussi exceptionnel que ce que j'aurais voulu. J'ai porté la vie et ça laisse des séquelles.
Jallal : Tu es tellement belle.
Il se tient debout devant moi. Il me domine de sa taille. Son regard n'est que admiration, fascination et respect. Il pose ses lèvres sur les miennes dans un geste doux et rassurant comme si il avait été capable de voir tous les doutes qui m'habitent.
Il passe ses bras autour de ma taille pour me serrer fermement contre lui dans un geste possessif et ferme. Je gémis à nouveau en sentant son intimité durci contre la mienne.
Je n'ai pas peur.
Je veux Jallal Dell'Era.
Il recule ses lèvres des miennes et m'offre un sourire en coin.
Je déboutonne les bouton de sa chemise. Il se retrouve torse nu devant moi. Sa silhouette est athlétique et ses abdominaux sont impressionnants même si j'avais déjà remarqué à travers ses costumes et ses chemises.
Je caresse tendrement sa cicatrice. Il frissonne à mon contact. Mais, il ne me repousse pas. Sa peau est si douce et si chaude. Il est parfait. Tellement que je me demande si il existe vraiment.
Il me plaque contre le mur de ma chambre. Il ne me laisse même pas le temps d'en placer une qu'il m'embrasse comme si le temps était compté et que c'était la dernière fois qu'on se voyait.
Le baiser devient rapidement de plus en plus passionnel. Nos langues se défient ouvertement pendant que nos corps sont l'un contre l'autre.
Mes mains plongent dans ses cheveux pendant qu'il m'embrasse avidement. Je me recule de ses lèvres quand le besoin d'oxygène se fait ressentir.
Ses lèvres sont rougies et gonflés. Il respire fort tout comme moi. On s'adresse un sourire complice. La pièce est chargé d'une tension sexuelle indéniable.
Ses lèvres se rapprochent de mon cou jusqu'à y déposer des baisers de plus en plus pressant qui me font émettre des gémissements de plaisir pendant qu'il m'encercle par la taille pour me tirer vers lui.
Il m'attrape par le poignet et me tire vers le lit sur lequel il me dépose. Son poids s'écrase dans la minute qui suit sur moi, il caresse mon corps tout en continuant ses baisers dans ma nuque. Je tente de restreindre mes gémissements mais ça devient de plus en plus complexe.
Il finit par se reculer de mon cou. Ses yeux sont teintés par le désir et la passion.
Il fait un sourire en coin puis il glisse ses mains dans mon dos et défait les attaches de mon soutien gorge qu'il balance à l'opposée de la chambre.
Il me regarde puis il se mord la lèvre. Il se rapproche de mon sein droit sous mon regard brûlant de désir. Il se met à le lécher tout en malaxant le côté gauche et il répète le même processus en alternant.
Je laisse échapper plusieurs gémissements de satisfactions. Je ne peux plus me retenir. Je hurle son prénom à plusieurs reprises tout en manifestant mon plaisir.
Il introduit un doigt à l'intérieur de mon intimité sous mes gémissements mélangée à la surprise et au plaisir. Puis,il en introduit un deuxième et enfin un troisième. Je suis stimulée à tellement d'endroits que je suis incapable de réfléchir.
Il finit par ôter ses doigts et se reculer de ma poitrine. Il descend son pantalon pour se retrouver en caleçon. Son sous-vêtement laisse deviner la taille conséquente de son anatomie. Il le retire.
Impressionnant.
Jallal : Est-ce que t'es prête ?
J'hésite quelques secondes. Je crains de ne plus pouvoir marcher pendant quelques jours. Mais, je veux pas qu'on s'arrête maintenant, ça serait de la torture autant pour lui que pour moi.
Il écarte mes jambes et me pénètre d'un brusque coup de rein. Je laisse échapper un gémissement de satisfaction malgré la douleur qui m'envahit. Il attend que je m'habitue à la taille de son anatomie.
Je rejette la tête en arrière. Il s'approche de moi pour se mettre au dessus de mon corps. Je me mets à hurler en le sentant en moi alors qu'il n'a même pas encore commencer à bouger. Je mets mes bras autour de sa nuque en haletant pour tenter de respirer.
Il commence de rapide vas et vient qui m'arrache des gémissements de plaisir. Son torse se retrouve collée à ma poitrine nue et nos deux corps bouge à la même allure. Je hurle son prénom pendant qu'il est en moi.
Nos yeux ne cessent de se détailler. Je le trouve incroyablement beau à ce moment précis. J'aimerais ne jamais oublier son visage.
Il est tellement excité qu'il se rapproche de nouveau de mes lèvres pour les embrasser avidement. Une lutte sensuelle s'en suit. Quand le manque d'air commence à se ressentir, il se recule de mes lèvres en continuant ses coups de reins puissant et ferme.
Je suis prise d'un orgasme si puissant que je m'écroule sur le lit. Je viens de vivre un moment exceptionnel. Jallal ne tarde pas à me rejoindre. Je sens sa semence remplir l'intérieur de mon entrejambe et comprend aisément que nous avons réellement franchis ce cap.
Il se retrouve couché juste à coté de moi. J'essaie de reprendre mon souffle et de contrôler les tremblements de mon coeur. Mais, c'était si fort.
On se regarde pendant quelques minutes sans rien dire toujours avec ce sourire complice qui nous lie. Je suis heureuse de savoir qu'il ne regrette pas car je n'ai aucun regret.
Il m'installe sur le côté du lit et il vient se coucher à mes côtés puis il nous recouvre de la couverture. Il attrape ma tête et la pose sur son torse. Il dépose un baiser sur mon front.
Point de vu Ayhan :
Le Lendemain...
REPUBLIQUE DOMINICAINE
*16h34
Moi : Qu'est-ce que tu penses qu'on va trouver ?
Nous avons atterris sur le sol de la République dominicaine depuis quelques minutes maintenant. Aslan est en train de conduire pour qu'on puisse accéder à la maison de mon enfance. Elle se trouve à quelques heures de la piste d'atterrissage.
Il me guette du coin de l'oeil tout en continuant de se concentrer sur la route. Durant le trajet en Jet, il n'a pas cessé de s'occuper des affaires concernant le clan et la mafia alors j'en ai profité pour m'offrir un sommeil réparateur bien mérité.
Aslan : Je ne sais pas. Je veux juste un indice qui nous permettra de mettre la main sur ce fils de pute et de comprendre les raisons qui l'ont poussées à s'en prendre à tes parents.
Je soupire. C'est tout ce que je demande aussi. Mais, ça ne peut pas être aussi simple puisque ça ne l'est jamais. J'ai tellement hâte de me tenir devant ce monstre et de lui infliger autant de souffrance qu'à ses pauvres victimes.
Moi : La police a surement fouillé cette maison de fond en comble après l'assassinat de mes parents. Si ils avaient trouvés quelque chose, on aurait été au courant. Ça m'étonnerait qu'on trouve quelque chose 16 ans après.
Aslan : La police n'est pas fiable. Je veux pas qu'on néglige la moindre piste.
Il a raison. Ça ne coute rien de vérifier.
Depuis qu'on a mis les pieds ici, je suis angoissée. Ça me fait bizarre de voir ce pays dont je ne connais rien mais qui m'a vu grandir pendant quelques années et qui m'a arrachée mes parents ainsi que mon enfance.
Je me demande ce que serait devenue ma vie si j'avais grandis ici et si mes parents n'avaient pas été tués. J'aurais été tellement différente de celle que je suis, probablement l'extrême opposé. Mais, je n'ai pas de regret. Le destin fait bien les choses.
Aslan : T'es sûr que ça va aller là-bas ?
Il continue de m'observer du coin de l'oeil. Sa voix est détachée mais je sais qu'il craint que je m'effondre en retournant dans cette maison dans laquelle mes parents ont étés abattus.
Il a peur que ça me rappelle des souvenirs douloureux et que je ne sois pas assez forte pour le supporter. Je le comprends. Pour être honnête, je ne sais pas encore comment je risque de réagir même si j'ai essayé de me préparer mentalement.
Moi : Je ferais en sorte que ça aille.
Il ne réagit pas. Mais, je sais que ça n'a pas suffit à le rassurer.
Moi : J'aurais jamais cru être libre et avoir la possibilité de remettre les pieds en République dominicaine. J'ai des vagues souvenir de ma vie avec mes parents mais ils s'effacent de jour en jour. J'étais tellement jeune quand ça s'est produit.... Je me souviens juste qu'ils étaient aimants et qu'ils s'occupaient bien de moi.
Mes paroles sont plus destinés à moi qu'à lui. Elles me permettent de savoir pourquoi je suis venu et la raison pour laquelle je me bats. Je n'ai pas le droit de faire preuve de faiblesse.
Moi : Quand j'étais gamine, je me demandais pourquoi est-ce qu'on m'avait infliger autant de souffrance en me prenant mes parents et en faisant de moi une esclave. J'étais persuadée qu'ils étaient des victimes tout comme moi. Plus le temps passe et plus je me dis qu'ils n'étaient pas aussi innocents que ce que je pensais.
Je soupire en me rappelant de tout ce que j'ai appris sur eux ces derniers temps. Mes parents étaient des assassins qui ont même fait du mal à des enfants. Ma mère allait voir un autre homme dans un hôpital psychiatrique derrière le dos de mon père.
Je me rends compte que je ne les connaissais pas. Je les voyais avec mes yeux d'enfant innocente. Ils étaient mon seul rempart. Quand j'étais enfant, j'ai dû assister à des scènes qui auraient pu être utile mais je n'en ai aucun souvenir.
Est-ce qu'il s'agissait d'une vengeance ? Est-ce qu'ils méritaient qu'on leurs fassent autant de mal ? Est-ce que je suis un dommage collatéral ou j'ai mon importance dans cette histoire ? Pourquoi est-ce que l'invisibilé semble autant lié à ma mère ?
Aslan pose sa main qui n'est pas sur le volant sur la mienne qui s'est mise à trembler. Il bloque le tremblement. Je lui lance un regard dépassé pendant qu'il m'offre un sourire rassurant.
Aslan : Peu importe ce que tu découvriras, on affrontera ça ensemble. Je serais là pour toi tant que tu en auras besoin. Ce n'est pas parce que tes parents ont commis des erreurs qu'ils méritaient une mort aussi brutale et tu méritais pas qu'on te bousille ton enfance. Je suis sûr qu'ils t'aimaient et que tu as été leurs plus belle réussite.
Je le regarde choqué pendant qu'il se concentre à nouveau sur la route. Mais, il n'a pas ôter sa main de la mienne.
J'affiche un sourire touché par ses propos. Il vient de me rassurer et de me réconforter en quelques secondes alors que mes doutes m'envahissent depuis tellement longtemps.
Aslan : Tu te bats pour avoir la vérité sur les circonstances de leurs décès pas uniquement pour eux mais aussi pour toi. Tu mérites d'avoir des réponses et de comprendre. Ça t'aidera dans ton processus de reconstruction.
Il a raison.
J'ai vraiment besoin de tout savoir même si ça sera douloureux et ça risque de bouleverser le peu d'équilibre dont je dispose. Je suis assez forte pour supporter.
J'affiche un sourire sincère en regardant Aslan même si il ne daigne pas me regarder. Mais, je sais qu'il sent mon regard et ma gratitude envers lui. Il me donne sa force et ça suffit à me rendre aussi puissante que lui.
Aslan : Je vais te poser une question. Je veux que tu sois honnête.
Je perds mon sourire face à son ton si sérieux. Il a le regard rivé sur la route mais ses membres semblent tendus. Je sens qu'il risque d'aborder un sujet fâcheux.
Aslan : Est-ce que Adrian compte pour toi ?
J'écarquille les yeux. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me parle à nouveau de Adrian après tout ce temps et encore moins ici. Mais, cette question semble trotter dans sa tête depuis longtemps.
Moi : Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?
Il ne daigne toujours pas me regarder. Il contracte la mâchoire. Ses pupilles commencent à se dilater. Il tente de masquer son énervement mais c'est trop tard.
Aslan : Je me souviens de ton état quand tu l'as revu. Tu avais l'air vraiment heureuse. Quand tu as fais une crise d'angoisse après mon altercation avec ce fils de pute, il avait l'air de savoir comment te calmer. Tu t'es reculé quand il s'est approché de toi mais tu n'avais pas l'air terrifié.
Il semble revivre la scène devant lui. Il a retenu tout ce qui s'est produit à ce moment-là alors que ça fait tellement longtemps. Il attendait uniquement le bon moment pour pouvoir en reparler.
J'hésite quelques secondes avant de répondre. Je ne veux pas l'énerver. Mais, je sais qu'il pourra percevoir le moindre de mes mensonges. Il vaut mieux que je sois honnête même si ça risque de ne pas lui plaire.
Moi : Malgré ses actes, Adrian dispose d'une place dans mon coeur. Elle est infime mais elle existe. Je pourrais jamais oublier qu'il m'a fournit son aide quand j'étais plus bas que terre et que j'étais traité comme un animal. Il était le seul à me considérer comme un humain. Si il n'avait pas été la, je serais morte.
Il serre de plus en plus fort le volant. Je suis bien contente qu'il ne me regarde pas. Ses yeux ne doivent refléter que la haine et la volonté de détruire.
Moi : Je suis reconnaissante pour ses actes. Il m'a permit de survivre et de connaitre quelque instant de bonheur dans cette cage. Je me rappellerais toujours de l'adolescent qu'il était et du héros de mon enfance. Je sais qu'il te déteste et que tu le détestes. Mais, sache que je te choisirais toujours, Aslan.
Je marque une pause.
Moi : Toute ma loyauté va vers toi. Si Adrian s'en prend à toi ou à notre famille, je serais la première à lui mettre une balle entre les deux yeux. Notre famille passera toujours avant tout le reste. N'aies aucun doute sur mes sentiments. Je ne prendrais jamais le risque de te perdre pour lui.
Il daigne enfin tourner la tête vers moi pour m'observer brièvement. Il semble moins en colère.
Je lui adresse un petit sourire qui se veut rassurant. Je pose mon autre main sur la sienne qui recouvre ma main. Il finit par m'adresser un petit sourire complice avant de regarder à nouveau la route.
Aslan : Je ne doute pas de toi, civilé.
Ses mots me gonflent le coeur.
Moi : Est-ce que je peux te poser une question aussi ?
Aslan : Non.
Il laisse échapper un petit rire pendant que j'hausse les sourcils. Son rire est vraiment plaisant à entendre. Il finit par reprendre son sérieux.
Aslan : Pose ta question.
Je soupire.
Moi : Pourquoi est-ce que tu n'as pas tué Adrian ? Tu t'es débarrassé de sa mère et de sa nièce parce qu'elles avaient été liés à mes maltraitance. Adrian n'était pas l'un de mes bourreaux mais il s'est comporté plusieurs fois irrespectueusement envers toi. Malgré ça, tu n'as jamais tenter de te débarrasser de lui.
Il reste silencieux pendant quelques secondes. Je me demande si il va me répondre mais j'aimerais beaucoup. Pour s'en prendre à Adrian, il l'a frappé et il l'a humilié pour qu'il assiste à l'un de nos moments intimes.
Mais, ça n'est jamais allé plus loin alors qu'Aslan n'est pas réputé pour sa patience. Une autre personne que Adrian serait morte depuis bien longtemps. Il semble faire preuve de clémence vis à vis de lui.
Aslan : Tu poses vraiment la question ?
Je le regarde avec incompréhension.
Aslan : Je savais qu'il comptait pour toi malgré ses actions. Je ne voulais pas te rendre triste en me débarrassant de lui même si ce n'est pas l'envie qui a manqué. Tout ce qui compte pour toi compte aussi pour moi, civilé.
Je le regarde choqué. Je peux pas m'empêcher de laisser échapper un grand sourire touché. Il garde le regard fixe sur la route. Ses joues sont rougies et ça fait augmenter mon rythme cardiaque.
J'allais répondre quand on arrive dans un quartier populaire. Je l'observe attentivement et il me rappelle brièvement mon enfance. Le supermarché, la pharmacie dans l'angle, le pressing... Tout ça me dit quelque chose.
Moi : Est-ce qu'on peut s'arrêter ?
Il me regarde avec incompréhension mais il s'arrête à coté du trottoir. Je descends rapidement de la voiture et me met à observer attentivement les bâtiments. Les odeurs éveillent mes sens.
Je ne me rappelle pas du contexte dans lequel je me suis trouvée ici mais je sais que je suis déjà venu à plusieurs reprises.
J'aperçois des enfants vêtu de haillons qui sont en train de jouer avec de la terre. Ils font comme si il s'agissait d'un gâteau. Ils ont l'air si heureux et si innocent que ça me fait échapper un grand sourire.
Je sens Aslan juste derrière moi qui m'observe. Je me rends compte que tous les regards sont braquées sur nous. Les adultes ne cessent pas de nous dévisager avec appréhension et crainte pendant que les enfants nous regardent avec admiration.
Aslan a un physique atypique pour l'endroit avec ses yeux vairons et son katana. En plus, il se dégage de lui une aura menaçante. Ça se voit qu'il n'est pas du coin.
Ces gens ont pour la plupart un teint similaire au mien, c'est étrange de voir des gens qui nous ressemblent quand on a l'habitude d'être une étrangère partout où on passe.
Et puis, on fait tâche avec sa voiture de luxe et son costume qui doit couter une fortune à coté de toutes ces personnes qui sont dans le besoin et qui doivent avoir du mal à se nourrir.
J'étais comme eux avant de croiser la route des Dell'Era. Ça me fait mal au coeur. Je ne pourrais jamais oublier que j'étais la clocharde de Scampia et que je le serais toujours au fond de moi.
Avant même que je puisse faire quoi que ce soit, j'entends Aslan ouvrir sa voiture. Je le regarde avec incompréhension quand je le vois sortir une valise de l'arrière.
Il s'approche de moi. Il s'arrête à ma hauteur et se tient devant toutes ces personnes. Il dépose la valise au sol sous nos regards attentifs puis il l'ouvre.
En voyant le contenu de la valise, j'ouvre grand les yeux et la bouche. Elle contient une multitude de billet. Je ne pourrais pas dire la somme. Mais, on doit parler en plusieurs milliers d'euros.
La population nous regarde choqué et personne ne daigne bouger. Ils doivent penser qu'il s'agit d'un piège.
Aslan : Vous n'avez rien à craindre de nous, nous ne sommes pas des ennemis et nous ne voulons pas vous faire de mal. Vous pouvez prendre cet argent et en faire ce que vous voulez. Il s'agit d'un cadeau de la mafia italienne.
Son accent espagnol est plaisant à entendre.
Ils le regardent tous choqués. Il se recule de la valise pour qu'ils soient plus en confiance. Il reste impassible. Il me fait signe de le rejoindre dans la voiture.
Il sait qu'ils ne prendront rien tant que nous sommes présents. J'hoche la tête et le suis. J'adresse un sourire sincère à toutes ces personnes qui ne cessent pas de nous détailler.
Je monte dans la voiture. Aslan démarre immédiatement. Toutes les personnes qui se tenaient devant la valise s'approchent de nous.
Elles nous remercient sincèrement en nous adressant des grands sourires et en nous faisant des signes de la main. J'aperçois des enfants qui pleurent ainsi que des femmes de gratitude.
Je souris pendant que Aslan reste impassible mais il doit être aussi touché que moi. Ils semblent si ému. Je les entends faire notre éloge. Ils ont voulu nous remercier avant de prendre l'argent.
Quand nous sommes loins d'eux et que nous avons bien entamés la route, je me tourne vers Aslan et lui offre un grand sourire.
Moi : C'était incroyable ce que tu as fais ! Merci beaucoup ! Ils seront tellement content !
Il me regarde déboussolé face à ma joie pendant que je ne cesse pas de sourire.
Aslan : Cet argent allait servir à financer des armes. Il sera plus utile entre les mains de ces gens.
J'attrape sa main qui n'est pas sur le volant et la serre dans la mienne en lui lançant un regard rempli de reconnaissance pendant qu'il semble déstabilisé.
Moi : Merci, Aslan.
Il rougit et regarde la route pour masquer sa gêne.
Aslan : J'ai vu ce que tu as fais à Scampia.
Je le regarde avec incompréhension.
Moi : De quoi tu parles ?
Il hésite avant de dire :
Aslan : Nous venions de nous marier. J'avais donné une liasse de billet à Yuri pour que tu t'achètes des vêtements. Mais, tu as préféré utilisé cet argent pour acheter à manger aux habitants de Scampia. Tu n'avais pas guérie de toutes tes blessures mais tu t'en fichais, tu distribuais la nourriture comme si de rien était. Tu as toujours voulu aider ton prochain.
Je suis abasourdie. Je ne sais pas quoi dire. Je n'aurais jamais imaginer qu'il était présent. J'étais uniquement accompagné de Yuri. À cette période, on était censé se haïr. Mais, il avait déjà les yeux sur moi.
Aslan : Quand je t'ai vu faire ça, j'ai compris que ton coeur n'était pas comme celui des autres.
Je lui adresse un sourire ému pendant qu'il m'offre un sourire complice. Il se concentre sur la route pendant que je serre sa main dans la mienne et qu'il fait de même. Son contact est puissant et ferme.
Quelques minutes plus tard....
MAISON ALVEZ
*18h34
Nous arrivons à l'entrée de la maison de mon enfance. Elle ne ressemble en rien à mes souvenirs. Elle est vieille, poussiéreuse et rempli de différent graffitis. Elle a dû être abandonné après ce qui s'est produit. C'est compréhensible que personne n'ait voulu venir vivre ici après le drame ayant touché ma famille.
Je m'arrête devant les marches de la maison. Je tente de masquer mes tremblements.
Je sens une main se poser sur ma tête qui suffit à me rassurer et à me transmettre tout son courage. Je respire un bon coup pendant qu'il ôte sa main de ma tête.
Aslan : Tu peux le faire. N'aies pas peur, civilé.
Nous entrons à l'intérieur de la maison. Elle sent mauvais. L'air est lourd. Le sol est dans un état pitoyable et les murs aussi, on dirait qu'elle est sur le point de s'écrouler. Mais, les meubles semblent être les mêmes que ceux de mon enfance même si mes souvenirs restent limités.
Je reste tétanisé en voyant l'armoire dans laquelle je me suis réfugié pendant que mes parents se faisaient violer et abattre. Elle me semblait si grande quand j'étais enfant mais elle ne l'est pas. Ma perception est si différente avec mes yeux d'adultes.
Je ne cesse pas de détailler le sol. Des traces des flammes sont perceptibles sur celui-ci, il est marqué par les événements qui sont survenus il y a plusieurs années.
Il n'y a pas de trace de sang pourtant il avait coulé à flot. Il a dû être nettoyé par les enquêteurs. Je suis bien contente de ne pas revoir cette horreur.
Aslan : Est-ce que ça va ?
J'avale difficilement ma salive avant de me tourner vers lui. J'hoche uniquement la tête. Ce n'est pas le moment de se laisser envahir par la douleur et les souvenirs. Nous avons une mission que nous nous devons d'assurer.
Moi : Je vais fouiller les chambres à l'étage. Je te laisse te charger de cette pièce et du rez de chaussé.
J'allais avancer quand il m'attrape le bras pour me retenir. Il me plaque contre son torse. Je sais qu'il entend les battements irréguliers de mon coeur. Je lève la tête pour l'observer.
Aslan : Tu n'as pas besoin de faire semblant, pas avec moi.
Moi : Je vais bien, Aslan.
Je sais qu'il ne me croit pas. Mais, il finit par me lâcher.
Je me dirige vers les escaliers que je monte. J'ai l'impression de me remémorer les fois ou j'étais dans ceux-ci et mes difficultés à les monter comme j'étais trop petite. Mon père me prenait dans ses bras pour m'aider.
J'arrive dans la chambre de mon enfance. Mon lit de princesse est toujours présent, ma table de dessin, mes jouets et mon armoire aussi. J'affiche un petit sourire triste en m'asseyant sur le lit tout en touchant les différents meubles. Je finis par soupirer et me relever.
Rien n'a changé.
Je me mets a fouiller les placards et les tiroirs à la recherche d'un indice. Mais, je ne trouve rien.
Je me dirige vers la chambre de mes parents. En voyant le grand lit qui domine la pièce, je lève les yeux au ciel en souriant. Je me rappelle que je venais souvent dans ce lit quand j'avais peur du noir et que je dormais avec eux.
Je répète le même processus et fouille chacun des endroits en vain. J'allais quitter la pièce quand je remarque que l'une des dalles du sol est particulièrement abimé et relevé. Je me baisse pour tenter de l'arracher mais elle est difficile à retirer.
Après plusieurs tentatives, je finis par réussir à l'enlever. Je la retire brusquement et met ma main à l'intérieur du sol. Mais, il n'y a rien. Je continue de tâter et finit par toucher quelque chose.
J'en sors une grosse boite à musique. Je l'ouvre et aperçoit une feuille bleu pliée en deux. Je prends la boite et retourne au rez de chaussé pour rejoindre Aslan.
Il était en train de fouiller l'intérieur de l'armoire. En m'entendant, il se tourne vers moi.
Moi : J'ai trouvé ça sous une dalle dans la chambre de mes parents.
Il s'approche et prend la feuille. Il se met à lire rapidement dans sa tête. Sa mâchoire se contracte et il fronce les sourcils.
Moi : Qu'est-ce que ça dit ?
Il ne me répond pas.
Moi : Aslan ?
Il continue de m'ignorer. J'allais attraper la feuille pour la lire. Mais, il se recule brusquement de moi pendant que je le regarde perdu.
Moi : À quoi est-ce que tu joues ?
Il me lance un regard indéchiffrable mais il reste toujours aussi distant et froid.
Aslan : Tu n'as pas besoin de savoir.
Je fronce les sourcils.
Moi : Mais qu'est-ce que tu racontes ?! On collabore ensemble ! Qu'est-ce que cette lettre dit ?
Il ne répond toujours pas. Il soupire et ancre son regard dans le mien.
Aslan : Il vaut mieux pour ton propre bien que tu ne lises pas. Je fais ça pour te protéger.
Je le regarde avec incompréhension. Je finis par comprendre que le contenu de cette lettre risque de me bouleverser et de me faire voir différemment mes parents. Il ne veut pas que ça me blesse. Mais, je n'ai plus rien à perdre.
Moi : J'ai besoin de la vérité pour me reconstruire.
Il sait que je fais référence à ses mots. Il hésite quelques secondes mais il finit par me tendre la lettre. Je la prends et commence à la lire sous son regard attentif.
" Comment est-ce que tu peux me faire ça Isabella après tout ce que nous avons vécus ? Tu te rends compte de ce que tu m'infliges ?
Je suis ta moitié et pas cet imposteur même si tu croies que tu l'aimes. Tu ne l'aimeras jamais autant que moi.
Tu ne peux pas me trahir pour lui. Eduardo cherche uniquement à nous séparer, tu le sais au fond de toi.
J'ai besoin de toi, tu le sais mieux que quiconque. Notre lien dépasse celui que tu as avec lui. Tu ne peux pas continuer de te voiler la face.
Tu comptes mentir encore combien de temps ? Tu crois qu'il ne se doute pas que tu viens me voir en secret ? Qu'est-ce qu'il fera quand il l'apprendra ?
Qu'est-ce que tu fais de Ayhan ? Elle a besoin de moi. Peu importe ce que Eduardo dit et fait, elle finira par apprendre toute la vérité et par comprendre qu'il n'est pas l'homme qu'il prétend être. Quand elle saura tout, elle le détestera. Je ne veux pas qu'elle te déteste aussi.
Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour elle.
Laisse moi une chance, Isabella.
Je t'aime, Andréa. "
Je me sens défaillir. Je fais tomber la lettre au sol. Mes jambes tremblent tout comme le reste de mon corps.
Aslan m'attrape par la taille pour m'éviter de tomber. Il me serre contre lui dans un geste doux et rassurant. Ma tête me fait atrocement mal tout comme mon coeur.
C'est quoi ce bordel ?
Alors c'est vrai ? Ma mère trompait mon père, elle ne l'aimait pas autant que je le pensais. Elle a caché cette lettre parce qu'elle craignait qu'il la découvre tout comme elle lui a caché les visites à l'hôpital psychiatrique pour rejoindre Andréa.
De quelle vérité Andréa parle ?
Qu'est-ce qui aurait pu me faire haïr mes parents ?
Pourquoi est-ce que j'aurais eu besoin de cet homme qui a brisé ma famille ?
Il a volé ma mère à mon père.
Est-ce que mon père a découvert la vérité ?
Qu'est-ce que ça lui a fait de savoir que celle qu'il aimait était avec un autre ? Andréa semble avoir énormément de ressentiment envers mon père comme si ils s'étaient déjà opposés dans le passé.
Est-ce qu'ils se seraient déjà battus pour le coeur de ma mère ?
Aslan pose tendrement sa main sur ma tête. Puis, il colle son front au mien. Mon coeur bat de façon irrégulière pendant que je me retiens de fondre en larme.
Ma famille n'était pas aussi merveilleuse que ce que j'avais imaginé avant ce drame.
Moi : Ma mère aimait un autre homme....
Aslan : Ça ne justifie en rien son meurtre. Ne te laisse pas envahir par tes sentiments même si c'est difficile. Tu savais que les réponses ne te plairaient pas mais tu dois passer au dessus pour avoir le recul nécessaire pour agir. Tu es capable de le faire. Je crois en toi.
Il a raison. Je dois rester concentrer. Tout ceci est du passé. Ça ne doit pas impacter mon avenir et ma quête pour découvrir l'identité de l'invisibilé.
J'aimerais tellement être aussi détachée que lui. Rien ne l'atteint. Il se tient toujours fièrement avec bravoure et confiance.
Moi : Tu as raison.
Il recule son front du mien et me relâche. J'ai cessé de trembler. Je fais mine d'être impassible même si mon coeur ne cesse de me rappeler la douleur que je ressens qui ne cesse de croitre.
Comment est-ce que j'ai pu me tromper à ce point sur mes parents ?
Aslan : J'ai fouillé le rez de chaussé, il n'y a rien. Cette lettre nous confirme la nature de la relation de ta mère avec Andréa. Elle est resté dissimulé pendant toutes ses années. Si ta mère ne voulait pas qu'on la découvre, c'est pour une bonne raison.
Je sais à quoi il est en train de penser car mes pensées sont similaires même si je ne les dirais pas à haute voix et lui non plus pour ne pas me blesser.
Je ne cesse pas de me remémorer mon coup de téléphone avec l'invisibilé et de ses propos.
Ça ne peut pas être ça.
Moi : Partons.
Il hoche la tête.
Nous sortons de cette maison. Il s'agit probablement de la dernière fois que je pénètre à l'intérieur de celle-ci. Elle ne me manquera pas. Elle a certes connu des moments de joie mais elle est aussi chargé en souvenir douloureux qui priment sur tout le reste.
J'étais en train de réfléchir en avançant vers la voiture quand je me sens brusquement bousculer. J'ai failli tomber.
Je n'ai même pas le temps de réagir que Aslan se met devant moi et repousse brusquement l'homme qui vient de me bousculer. Il tombe au sol.
Aslan : Tu peux pas faire attention !
Il se tient devant moi comme un mur. Sa voix est froide et menaçante. Il se dégage de lui une aura particulièrement menaçante. Je lui attrape immédiatement le bras pour le retenir de s'avancer.
Moi : Il n'a pas fait exprès. Ce n'est pas grave.
Aslan contracte la mâchoire pendant que l'homme se relève.
Il s'agit d'un homme d'une vingtaine d'année. Il fait ma taille, les cheveux bruns, le teint matte, les yeux marrons foncées, le nez fin avec un visage joufflue. Il porte une chemise blanche et noire à carreau, un jean noir et une paire de basket.
Cet homme me regarde attentivement comme si il venait de voir un fantôme. Je le regarde mal à l'aise pendant qu'il ne cesse de me détailler. Aslan serre les poings pendant que je renforce mon emprise sur son bras pour le dissuader d'agir.
Homme : C'est pas possible..... Ayhan c'est bien toi ?
Il parle espagnol mais je comprends parfaitement ses propos. J'ouvre grand les yeux de surprise pendant que Aslan ne cesse de dévisager cet homme avec hostilité et mépris.
Lui : Je suis Roberto.... Roberto Garcia.... Toi et moi on jouais ensemble quand nous étions enfants. La maison de mes parents est juste ici.
Il pointe du doigt sa maison qui est à coté de la mienne.
Cette maison. Je me rappelle vaguement.
En le regardant attentivement, des souvenirs m'envahissent.
Je me vois en train de jouer dehors avec lui pendant que nos parents discutaient ensemble. Tout est très brumeux mais son visage m'est familier. Je me visualise en train de l'appeler et de rire avec lui.
Il est déboussolé. Ses jambes tremblent. Il a failli tomber. J'attrape instinctivement son bras pour le retenir tout en lâchant celui de Aslan qui grogne de mécontentement. Roberte ancre son regard dans le mien et affiche un sourire ému.
Roberto : Tu es revenu... Tes yeux....
Il tente de me prendre dans ses bras. Aslan attrape rapidement mon bras et me rapproche de lui sous le regard choqué de Roberto. L'homme au yeux vairons met son bras autour de mon épaule et le fusille du regard.
Aslan : Je te prierais de ne pas toucher à ma femme si tu ne veux pas que je t'arrache la tête.
Il maitrise vraiment l'espagnol avec aisance. Sa voix est toujours aussi hostile et glaciale. Roberto se tend et hausse les sourcils pendant que je reste accroché à Aslan qui n'est pas prêt de me lâcher.
Aslan : Débarrasse toi de ce pot de colle avant que je le fasse. Si il veut que je lui dise en espagnol ma façon de penser, ça ne me dérange pas. Je ne veux pas qu'il te touche.
Évidemment, il a parlé en italien pour être sur qu'il ne comprendrait pas.
En voyant la lueur cynique dans son regard, je sais qu'il est sérieux et qu'il hésitera pas à faire du mal à cet innocent si il le souhaite. Je soupire et me recule de Aslan. J'adresse un sourire qui se veux rassurant à Roberto.
Moi : Ça m'a fait plaisir de te revoir. Je dois partir. Prend soin de toi.
Ça me fait bizarre de reparler espagnol après toutes ces années mais je n'ai pas perdu mon aisance avec cette langue. Elle est ancrée en moi tout comme l'italien.
J'allais lui tourner le dos quand il m'attrape le bras. Aslan allait s'avancer brusquement mais je lui fais un signe de la main qui l'intime de ne pas bouger. Il assassine du regard Roberto tout en serrant les poings.
Aslan : Il s'agit de mon deuxième avertissement. Tu vas dire à ce putain de minimoys de garder ses mains en place si il veut pas que je m'en charge.
Je soupire devant l'attitude toujours aussi agressive de Aslan. Si il avait été seul avec lui, il aurait sorti son katana de son fourreau depuis bien longtemps alors qu'on est pas ici pour se faire remarquer.
Roberto est loin d'être petit mais si on le compare à Aslan qui mesure quasiment 2 mètres, c'est sur qu'il apparaît bien plus petit.
Roberto : Accorde moi juste 5 minutes, s'il te plait. Tu es partie depuis si longtemps. Je veux juste te parler.
Aslan allait rétorquer mais je fais à nouveau un signe de la main pour ne pas qu'il intervienne. Je soupire et me tourne vers Roberto pendant qu'il lâche mon bras.
Roberto : Où étais tu passé pendant tout ce temps ? Qu'est-ce qui t'es arrivé et à tes parents ? Tout le monde a cru que tu t'étais fais tuer mais que les assassins avaient caché ton corps ailleurs ! Je savais que tu finirais bien par revenir !
Aslan : Quand on aura besoin d'un voyant, on te préviendra.
Il agit comme un gamin. Il parle volontairement en espagnol pour être sur que Roberto comprenne qu'il se fou ouvertement de sa gueule. Mais, Roberto ne se laisse pas perturber.
Je suis incapable de répondre. Je ne peux pas lui dire que j'ai été vendu comme esclave et que j'ai été enfermé pendant plusieurs années dans une cage avant de m'enfuir pour devenir une clocharde.
Je peux encore moins révéler que je suis devenue la femme de l'héritier de la mafia italienne et du clan de yakuza le plus puissant du Japon.
Moi : Je ne peux rien te dire pour ne pas te mettre en danger. Mais, je vais bien. Je dois retourner chez moi. Je suis heureuse que tu ailles bien.
Il soupire. Il s'approche de moi et me chuchote :
Lui : Tu ne devrais pas fréquenter un homme comme lui. Il a le physique d'un mercenaire. Tu peux rester vivre chez mes parents et moi le temps de te retourner.
Aslan entend parfaitement.
Aslan : J'entends ce que tu dis, trou du cul.
Il allait s'approcher pour m'éloigner de Roberto mais je le supplie du regard de ne pas le faire et il finit par accepter même si ça lui coute énormément.
Moi : Je n'ai pas besoin qu'on me fasse la charité. Je ne manque de rien. Ma vie n'est plus en République dominicaine. J'ai une famille qui m'attend. Merci, Roberto.
Il affiche un petit sourire et hoche la tête.
Lui : Je te souhaite le meilleur, Ayhan. Je suis heureux de t'avoir revu. Je voulais pas quitter ce monde sans avoir découvert ce qui t'étais arrivé. J'espère que ça ira pour toi et que tu auras le bonheur que tu mérites.
Quelques jours plus tard.....
SICILE
TOIT IMMEUBLE
*22h46
Aslan : Qu'est-ce que tu viens foutre ici ?
Sa voix est froide et méprisante. Il n'a même pas fait l'effort de se tourner vers moi. Mais, je sais qu'il a senti ma présence. Je m'avance vers lui et le contourne pour me retrouver devant lui.
Depuis que nous sommes rentrés de République dominicaine, Aslan m'ignore complètement. Il ne m'a pas décroché un seul mot et il ne me regarde même pas. Pourtant, je n'ai rien fais qui pourrait justifier un tel comportement.
Je ne sais pas ce qui lui prend mais il est temps d'avoir des réponses à mes questions. J'en ai marre de jouer au chat et à la souris avec lui. Si ça ne tient qu'à lui, ça va durer toute une vie.
Je savais qu'il viendrait sur le toit de cette immeuble car il vient souvent ici pour réfléchir et pour être seul quand il est contrarié. Il s'agit du toit le plus haut de la ville. Personne ne peut le voir ici mais il voit tout le monde.
Je remercie la vie de ne pas avoir le vertige parce qu'avec un homme comme lui ça aurait été compliqué.
Moi : C'est quoi ton problème depuis qu'on est revenu ?
Ma voix est sèche et rempli d'hostilité. Je déteste cette façon qu'il a de régler les problèmes en m'ignorant alors qu'on pourrait juste discuter comme des adultes responsables. Mais, Aslan est incapable de faire le moindre effort.
Aslan : Tu te fous de ma gueule hein ?! Je dois te rappeler que tu m'as retenu quand j'ai voulu t'éloigner de cet homme ?!
Sa voix est rempli de ressentiment et de colère. Il me fusille du regard pendant que je fais de même. Je serre les poings pendant qu'il fait de même. Si il pense que je vais m'écraser face à lui, c'est qu'il me connait très mal.
Moi : Je t'ai retenu parce que tu allais frapper un homme innocent ! Tout ce qu'il voulait, c'était me parler ! Je te rappelle que j'ai disparu alors que j'étais qu'une gamine et que mes parents avaient été sauvagement abattus ! C'est normal qu'il veuille avoir des réponses !
Pourquoi est-ce qu'il est incapable de réfléchir comme une personne normale ? Je lui demande juste de pas se comporter comme Aslan Dell'Era l'hériter de la mafia italienne et d'un clan de yakuza pendant 30 secondes.
Aslan : Je m'en bas les couilles ! Il avait pas besoin de réponse compris ?! Arrête d'être aussi naïve et de croire que tout le monde a un putain de coeur pure ! Je connais les hommes : ils ne pensent qu'avec leurs sexe ! Ce type voulait uniquement te baiser !
Je rêve complet. Il mériterait que je lui mette une grosse gifle mais ça risquerait d'envenimer la situation qui est déjà bien assez complexe.
Je déteste cette façon qu'il a de me traiter comme si j'étais une inconsciente incapable de se défendre. Il voit le mal partout même quand il n'existe pas.
Moi : Tu me prends pour une conne ?! Quand il m'a dit de venir vivre avec lui et que j'ai répondu t'étais présent non ?! Arrête de croire que je vais aller voir ailleurs ! La confiance ça se mérite, j'ai mérité la tienne ! Je m'en tape des autres hommes alors cesse d'agir comme un idiot !
Il s'approche dangereusement de moi. Nous nous défions mutuellement du regard, aucun d'entre nous ne veux baisser les yeux face à l'autre. Aslan doit comprendre que je ne me soumettrais pas. Si il ne me fait pas confiance, on n'ira pas loin.
Si je massacrais chaque femme qui le regarde d'un peu trop près, il ne resterait plus aucune femme en Italie. Elles sont toutes plus magnifique les unes que les autres. Mais, j'ai appris à vivre avec et à faire taire mon angoisse de ne pas être assez bien pour lui.
Aslan : Baisse d'un ton tout de suite. Je ne suis pas ton chien compris ? Redescends.
Il ne hurle pas. Mais, il est encore plus terrifiant. Ses pupilles se dilatent. Je veux fuir mais je ne le ferais pas. Je dois lui montrer qu'il ne me contrôlera pas.
Moi : Je ne suis pas ta chienne non plus ! Le respect va dans les deux sens !
Il contracte la mâchoire et serre de plus en plus fort ses poings. Mais, je me démonte pas. Je continue de le défier ouvertement sans trembler. Il doit entendre les battements de mon coeur. Mais, je m'en tape.
Aslan : Exécute mes ordres et cesse de me désobéir ! Je suis ton mari ! J'ai le droit de t'interdir de parler à tous les hommes de ce pays ! Si je veux t'interdir de sortir, je peux aussi le faire !
Je me tends. Je me retiens de toutes mes forces de lui en coller une. Son ton autoritaire me donne envie de tout casser.
Moi : Et je suis ta femme, pas l'un de tes hommes !
Il m'assassine du regard. Il allait parler mais il semble se contenir.
Nous nous regardons pendant quelques secondes sans rien dire. Je décolère petit à petit et le regarde attentivement. Je soupire. Cette situation n'est pas vivable.
Il agit comme un homme jaloux et possessif mais il est incapable de me dire ce qu'il éprouve pour moi. On ne se comporte pas comme ça avec quelqu'un qu'on aime pas.
Je baisse la tête. Je dois lui dire. Il est temps de mettre des mots sur cette relation qui nous lie. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n'est pas vivable ni pour lui ni pour moi. Je ne veux pas souffrir davantage.
Moi : Sois honnête avec moi. Je mérite cette putain de vérité. Dis moi la nature de tes sentiments envers moi, Aslan. J'ai besoin de le savoir pour savoir comment me positionner vis à vis de toi.
Je relève la tête et ancre mon regard dans le sien. Ma voix ne laisse plus percevoir aucune once de colère. Elle montre uniquement mon désespoir d'avoir une réponse sincère.
Il me regarde avec indifférence pendant que mon coeur me fait atrocement mal face à son regard si vide de sens. Il ne reflète aucune émotion. Ses yeux vairons sont exactement comme la première fois que mes yeux se sont posées sur lui.
Mon coeur bat à une vitesse affolante, si fort qu'il pourrait lâcher. Il est trop tard pour faire marche arrière. Je regrette déjà amèrement mes paroles. Mais, je ne peux plus faire semblant de bien vivre cette situation.
Moi : Tu sais ce que je ressens pour toi. Je ne m'en cache pas car je suis incapable de le faire. Je ne suis pas comme toi même si j'aurais voulu l'être car tout aurait été bien plus simple, Aslan.
Il ne parle pas et ça me tue. Il reste toujours aussi froid, distant et impassible comme si je me heurtais à un mur. Je sais qu'il n'aime pas parler de sentiment, qu'il n'est pas comme ça. Mais, j'en ai besoin. Tout ce que je lui demande, c'est de me le dire, juste une fois. Je veux juste l'entendre.
Aslan : Je n'ai rien à te dire. Si tu n'acceptes pas cette réponse, tu peux partir dès maintenant. Je ne peux pas te donner ce que tu attends de moi. Tu peux l'accepter ou le refuser.
Sa voix est froide et ne laisse aucune place à la contestation. J'ai l'impression d'être l'un de ses hommes à qui il donne un ordre. Mais, il n'a pas le droit de me traiter comme ça, pas après tout ce que nous avons vécus.
Aslan : Je ne suis pas quelqu'un qui exprime ses sentiments. Je ne veux pas être quelqu'un comme ça. Comprend bien dans quoi tu t'embarques. Arrête ce que tu es en train de faire avant qu'il ne soit trop tard.
Ses yeux ne reflètent que le néant. Il est terrifiant. Cette cruauté dont il fait preuve me tétanise.
Trop tard pour qui ? Pour toi ou pour moi Aslan ? Donne moi cette réponse.
Je dois être honnête. Je n'arrive plus à mentir et à faire semblant. Il doit savoir ce qu'il me fait. Peu importe si après tout est fini.
Moi : Pour moi, il s'agit d'un vrai mariage, c'est la plus belle chose qui me soit arrivé. J'ai connu beaucoup de souffrance mais tout en valait la peine parce que ça m'a permise de me tenir devant toi. J'ai tellement peur que tu me quittes ou que tu me fasses du mal. Mais, je suis prête à prendre le risque de t'aimer, Aslan.
Il me regarde attentivement. Mais, il ne répond pas. Je me mords la lèvre face à son ignorance. Je suis en colère, blessée et humiliée mais il s'en tape complètement. Il ne se rend pas compte de l'effort surhumain que je fais pour lui dire ce qu'il éveille en moi.
Moi : Je veux continuer de vivre à tes cotés. Je veux que tu continues de me protéger et je souhaite te protéger, Aslan. Je veux qu'on court sur les toits ensemble, qu'on voyage tous les deux, qu'on affronte le monde ensemble. Tu m'as accepté avec toutes mes blessures, mes douleurs et mes imperfections.
Il me regarde comme si j'étais une inconnue. Dans ses yeux, aucune émotion est perceptible.
Moi : Tu es celui qui m'a permis de trouver le sommeil, qui a combattu mes démons du passé, qui m'a donné envie de croire à un avenir meilleur, qui m'a fait comprendre que je valais la peine qu'on se batte pour moi, qui m'a fait accepter mes marquages, qui m'a fait comprendre que j'avais le droit bonheur et qui m'a redonné confiance en moi.
Tout ce que je souhaite, c'est qu'il manifeste ne serait-ce qu'une émotion. Je me sens pathétique. J'ai l'impression de quémander son attention et son amour.
Moi : Je sais pas pourquoi je continue de m'accrocher à l'espoir que ça aurait pu être différent entre nous. Tu...
Je suis incapable de finir ma phrase car je sens ma gorge se nouer. Mais, je refuse de fondre en larme devant lui et de me rabaisser une nouvelle fois.
Je le regarde avec mépris et le contourne pour quitter ce toit et pour ne plus me heurter à cette froideur qui l'accompagne. Je suis tellement déçu, je ne sais pas à quoi je m'attendais venant de lui.
Mais, il m'attrape le bras. Je le regarde avec incompréhension pendant qu'il ne cesse pas de me détailler comme si il luttait contre lui même mais il n'affiche toujours aucune expression. Il continue de me maintenir contre lui. Son coeur bat vite et aussi fort que le mien.
Aslan : Tu es précieuse pour moi. Mon avenir se trouve dans tes yeux. Nos âmes sont condamnés à s'aimer dans tous les mondes. Je brulerais même le destin si il m'empêche d'être avec toi, ma putain de civilé aux yeux verts.
Mon coeur explose pendant qu'il ne cesse pas de me détailler comme si il souhaitait mémoriser les traits de mon visage. Il affiche un sourire en coin. Dans ses yeux, une lueur indescriptible est visible. Elle ne cesse de briller de plus en plus fort.
Aslan : Je t'aime dans cette univers et tous les autres, Ayhan Dell'Era.
Coucou tout le monde,
J'espère que ce chapitre vous plairas.
J'en profite pour vous rappeler que on approche du jour de sortie de Kiara ! Ça explique mes irrégularités au niveau de Cuero, c'est vraiment compliqué de concilier les deux. Mais j'essaie de faire au mieux.
Kiara sera en librairie le 16 mai dans toutes les librairies en France, Suisse et Belgique. Les précommandes sont aussi disponibles et accessibles sur ma biographique Instagram : Iamhazeldiaz !
Pour les pays étrangers, la procédure pour obtenir Kiara est disponible sur mon compte Instagram également !
Je vous laisse sur ce chapitre riche en émotion ! Aslan Dell'Era est en train de retourner le monde pour sa civilé !
On se retrouve sur Instagram pour des updates et quelques extraits du prochain chapitre ainsi que les updates de Kiara. ❤️🥹
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