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Aslan : Tu es la paix dans ma vie de noirceur et d'horreur, civilé.
Je le regarde choqué par ses propos. Je peux entendre son coeur battre mais ce n'est rien par apport à ce que mon coeur est en train de ressentir.
Il explose.
Aslan Dell'Era est parvenu à me conquérir.
Aslan : Offre moi ton corps et ton coeur, civilé.
En ancrant mon regard dans le sien, je suis capable de voir tout le respect et toute l'admiration qu'il me porte. Je peux entendre son coeur battre à l'unisson du mien.
Mon coeur est sien depuis tellement longtemps, il devrait le savoir.
Je lui adresse un petit sourire gênée pendant qu'il continue de m'observer en attente de ma réponse. Il est le seul homme à avoir demandé mon consentement avant de me toucher puisque les autres se sont toujours comportés comme si mon corps étaient leurs possessions.
Moi : Je suis désolée mais mon corps est la seule chose que je ne peux pas t'offrir.
Ma voix est faible et honteuse.
Il ne doit pas comprendre mon attitude et il doit surement me prendre pour une vicieuse et une manipulatrice qui joue avec lui. Mais, ce n'est pas le cas. Je n'ai jamais fais semblant avec lui.
J'aurais voulu partager cette nuit ainsi que toutes les autres avec lui mais c'est au dessus de mes forces.
Lorsqu'on était à Milan, j'ai faillis faire l'erreur de céder mais je ne veux pas risquer de tout perdre.
Je détourne le regard et le repousse légèrement. Il me lance un regard indéchiffrable mais il se relève immédiatement. Je me relève également du lit et tente de le contourner pour ne pas qu'il puisse voir cette lueur qui brille dans mes yeux. Mais, il attrape mon bras valide et me force à rester face à lui.
Moi : Qu'est ce que tu fais ? Lâche moi.
Je tente d'avoir l'air la plus ferme possible et de ne pas laisser percevoir mon trouble. Mais, je ne parviens pas à relever la tête pour croiser son regard qui doit surement être accusateur.
Aslan : Regarde moi.
Sa voix est froide et ne laisse percevoir aucune place à la contestation. Elle n'a plus rien à voir avec le ton qu'il avait y a quelques minutes.
Aslan : Je viens de te donner un ordre.
Il se dégage de lui une aura menaçante qui me perturbe fortement. Je souffle et relève doucement la tête. J'ancre mon regard dans le sien qui ne laisse percevoir aucune émotion.
Il est tellement impassible.
Je pense que c'est ce qui me perturbe le plus.
Qu'est ce qui est en train de se passer ici ?
Moi : Je t'ai fourni une réponse. Je veux que tu me lâches, tout de suite.
Je comprends pas ce qui est en train de se produire mais je sens que ça va pas me plaire.
Aslan : Qu'est-ce que tu fais ?
J'ai pleinement confiance en lui, il ne me forcera jamais à faire quoi que ce soit contre ma volonté mais le regard qu'il me lance est tellement indéchiffrable que ça me met mal à l'aise et ça me donne envie de fuir.
Aslan : Est-ce que tu joues avec moi ?
Je le regarde avec incompréhension et fait un signe de négation de la tête. L'emprise qu'il a sur mon bras et le regard qu'il me lance m'empêche d'émettre le moindre commentaire.
Aslan : Très bien.
Il lâche mon bras. J'ai cru qu'il allait me laisser partir mais il continue de se tenir fermement face à moi pour m'empêcher de le contourner.
Aslan : Déshabille toi.
Pardon ?
J'écarquille les yeux et ouvre grand la bouche de surprise à l'entente de ses propos. Je tente de me dire que j'ai mal entendu et qu'il n'a pas pu me dire ça mais son expression faciale rempli de neutralité me confirme que ce sont bien les mots qu'il a prononcé.
Moi : Qu'est-ce que tu racontes comme connerie ?
Il continue de m'observer de haut en bas. Il finit par ancrer à nouveau son regard dur dans le mien qui n'est qu'incompréhension et désarroi. Son masque d'indifférence et d'hostilité me tord le coeur.
Aslan : Je viens de te demander de faire quelque chose. Je veux que tu te déshabilles, maintenant.
Sa voix est toujours aussi impassible. Elle est tellement sèche qu'on pourrait croire qu'il ne s'agit pas du même homme que celui qui m'a fait des déclarations. Pourtant, je sais que c'est lui.
Aslan est capable d'être l'homme réconfortant et protecteur comme il est capable d'être un monstre de froideur et d'animosité.
Aslan : Enlève tes vêtements.
Je fronce immédiatement les sourcils en comprenant qu'il est bien sérieux et l'assassine du regard. Il est hors de question que je fasse ça. Il peut toujours aller voir ailleurs si j'y suis.
Je me retiens de toutes mes forces de lui mettre mon poing dans la gueule même si j'en meurs d'envie. Je ne suis pas en état de me battre contre lui mais c'est la seule chose qu'il mériterait de recevoir.
Moi : T'es devenu fou ou quoi ? Tu penses vraiment que je vais suivre ton ordre comme une chienne ?! Tu rêves complet !
Il approche d'un pas de moi. Il me surplombe de sa hauteur pendant que je le fusille du regard. Son aura est tellement menaçante qu'elle m'oppresse même si je feins l'indifférence. J'ai du mal à ne pas baisser les yeux mais je ne le ferais pas sinon il risquerait de croire que je le crains.
Aslan : Je t'ai donné un ordre.
Mon coeur bat la chamade, toute la tension sexuelle qui avait envahi la pièce a été remplacé par une autre tension bien plus destructrice. Son regard est rivé sur mes yeux. J'essaie de lire en lui, de comprendre ce qui lui arrive mais impossible de capter la moindre de ses émotions.
Je ne le reconnais pas.
Moi : Je sais pas c'est quoi ton problème et je ne veux pas le savoir.
Je tente à nouveau de le contourner et il attrape encore une fois mon bras dans une prise ferme mais pas violente pour m'empêcher de fuir. Je regarde sa main sur son bras et laisse échapper un grognement de frustration.
Aslan : Je ne t'ai pas autorisé à quitter la pièce. Tu n'iras nulle part avant d'avoir fait ce que je t'ai demandé.
Je lève la tête vers lui et fronce les sourcils. Je contracte violemment la mâchoire. Il ne semble même pas être en colère, il ne ressent strictement rien et c'est ça qui me rend folle.
Moi : Je ne suis pas l'un de tes hommes pour que tu me donnes des ordres. Je suis libre de faire ce que je veux.
Je me mords violemment la lèvre pour me retenir de l'insulter de tous les noms.
Moi : Enlève ta main de mon bras et laisse moi partir avant qu'on fasse tous les deux quelque chose qu'on pourrait regretter !
Son regard.
Son regard me foudroie sur place.
Il est identique au regard qu'il avait lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois.
Ses yeux vairons laissent percevoir la dangerosité de son âme. Son regard me fait sombrer sur place. Il ne dispose d'aucune émotion dans ses prunelles : ni joie, ni crainte, ni peine, ni néant.
Le néant.
Je n'avais plus revu ce regard depuis notre première rencontre. Ça faisait tellement longtemps. J'avale difficilement ma salive en essayant de masquer mon désarroi mais je sais qu'il est capable de ressentir ce que j'éprouve.
Putain.
Mon coeur me hurle de partir, maintenant.
Moi : Je veux que tu me laisses partir.
Ma voix est moins ferme que d'ordinaire. Elle laisse percevoir mon mal-être.
Aslan : Pourquoi est-ce que je ferais ça ? Je vais pas me répéter une nouvelle fois. Pour ton propre bien, ôte tes vêtements.
Il lâche mon bras.
Point de vu Aslan :
Elle me regarde avec trouble et incompréhension pendant que je la regarde avec indifférence. Toute la colère qu'elle ressentait a disparu, elle semble avoir été remplacé par sa crainte.
Elle : Laisse moi sortir.
Elle serre violemment le poing.
Moi : Si tu ne déshabilles pas, je retournerais à Scampia pour détruire ce quartier tu m'entends ? Je tuerais tous les innocents et sèmerait le chaos sur mon passage jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien.
Elle me lance un regard choqué et terrifié par mes propos pendant que je la regarde avec désinteret.
Ça remonte à très longtemps la dernière fois que j'ai menacé de m'en prendre aux habitants du quartier populaire de Naples mais je sais comment elle fonctionne.
Je peux menacer de m'en prendre à elle autant de fois que possible, elle ne cédera pas. Mais, elle cédera pour sauver des innocents.
Elle : Tu n'oserais pas.
Elle me regarde avec dégout et mépris. Elle est en train de bouillonner de colère, elle se retient de me mettre une gifle. Elle tremble tellement que ça me perturbe mais je ne laisse rien paraître.
Elle doit croire que je suis capable de faire du mal aux habitants de Scampia sinon elle continuera de me défier.
Moi : Est-ce que tu es prête à parier ?
Je la regarde avec détachement pendant qu'elle tente de lire en moi. Mais, je ne la laisserais pas faire. Elle est incapable de savoir ce qui se trame dans mon esprit alors que moi je sais parfaitement ce qu'elle ressent.
Moi : Fait ce que je t'ai demandé.
Elle laisse échapper un grognement de colère et de frustration. Elle fronce à nouveau les sourcils.
Elle : Qu'est-ce que tu fous Aslan ? Ne me force pas à faire ça, c'est indigne de toi. Tu vas le regretter. J'ai pardonné beaucoup de chose mais ça je ne te le pardonnerais pas.
Mon coeur se serre à l'entente de ses propos teinté par sa peine qu'elle ne tente même pas de dissimuler. Sa colère s'est remplacé par sa tristesse et ça suffit à me retourner tout entier. Elle me pardonnera peut-être pas mais peu importe.
Je peux voir la cassure dans ses yeux, cette cassure qui a toujours été présente et qui continuera d'exister pour toujours.
Elle : Bouge toi de mon chemin et laisse moi quitter cette putain de pièce.
Sa voix est un appel à l'aide. Elle tente d'avoir l'air forte mais elle est terrifié par ce qui risque de se produire. Elle fait que de trembler, elle détourne le regard. Elle pose sa main sur son coeur qui est en train de battre tellement fort que ça me fait mal aux oreilles.
Elle : Dégage.
Elle lève les yeux au ciel puis elle finit par souffler en tentant de se ressaisir mais ça semble plus complexe que prévu. Elle tente d'être forte mais elle est incapable de me mentir. Elle peut berner qui elle veut mais pas moi.
Elle est sur le point de s'écrouler.
Moi : Tu as 10 secondes.
Je suis conscient que j'agis comme le pire des fils de pute et que mon attitude est impardonnable. Elle va me détester si ce n'est pas déjà le cas alors qu'on aurait pu être en train de consommer notre mariage. Mais, les choses se feront autrement.
Elle : Je n'oublierais jamais ce que tu es en train de me faire, Aslan.
Je le sais, civilé.
C'est pour ça que je le fais.
Elle avale sa salive puis elle ôte difficilement son écharpe d'immobilisation qu'elle jette sur mon lit. J'aurais pu tenter de l'aider mais je veux qu'elle le fasse toute seule et puis elle serait capable de m'envoyer un coup.
Elle commence à se déshabiller sous mon regard analyseur. En temps normal, j'aurais ouvertement détaillé chacune de ses courbes que j'ai voulu voir et touché tant de fois.
Mais, cette fois, je ne le ferais pas. A la place, je continue de l'observer avec indifférence.
Lorsqu'elle a finit de se déshabiller, elle me lance un regard noir pendant qu'elle est en sous-vêtement face à moi.
Ses blessures n'ont pas encore cicatrisées, elle a de nombreux bleues et beaucoup de pansement ainsi que des bandages.
Elle se met à frissonner pendant que je m'approche d'elle. Elle a la chair de poule. Lorsque je suis à quelques centimètres d'elle, elle tente de ne pas baisser la tête.
Mais, il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu'elle est mal à l'aise.
Moi : Enlève tes bandages.
Elle écarquille les yeux et hausse les sourcils. Elle m'assassine tellement du regard que je me demande comment ça se fait qu'elle m'ait pas encore sauté à la gorge pour m'étrangler.
Elle : T'es un grand malade. J'ai fais ce que tu m'as demandé, je me suis déshabillé comme si j'étais ta putain de pute et tu continues avec tes demandes de psychopathe ?!
Sa voix est froide et rempli d'animosité.
Elle : Tu joues à un nouveau jeu malsain c'est ça ?! Tu veux voir mes blessures remplies de sang ça t'excite ou quoi ?!
Elle tente de m'énerver.
Je le sais.
Elle veut me détourner de mon objectif.
Mais, elle n'y arrivera pas.
Elle ne me bernera pas.
Elle a tenté de dissimuler ce petit moment de faiblesse et la légère faille qu'elle vient d'avoir en jouant la carte de la femme offusquée et en colère.
Mais, c'est trop tard.
J'ai vu.
J'ai vu dans ses yeux cette lueur de panique.
Je m'approche d'elle. Elle tente de reculer mais elle est bloquée par le lit qui se trouve derrière elle. Elle lève la tête pour me regarder.
Moi : Je dois vraiment mettre mes menaces à exécution pour que tu daignes obéir ? Il suffit d'un appel et d'une seule et unique bombe pour que Scampia et ses habitants disparaissent complètement de ce pays.
Nos deux corps et nos deux visages sont tellement proches l'un de l'autre qu'il suffirait d'un mouvement pour qu'on franchisse l'espace personnel de l'autre si ce n'est pas déjà le cas.
Moi : Ne me force pas à faire du mal à des innocents à cause de ta désobéissance. Je fais preuve d'énormément de patience mais ça ne va pas durer.
Elle tente de me défier du regard mais quand elle comprend qu'elle ne gagnera pas, elle détourne le regard.
Dans un mouvement lent, elle se résigne à ôter son premier bandage qui entoure son ventre et son dos qu'elle jette violemment au sol. Ensuite, elle ôte son deuxième bandage qui entoure sa cuisse droite. Elle se maintient droite tout en serrant les jambes et en me fusillant du regard.
Elle : Content ?
Sa voix est rempli de mépris et d'animosité qu'elle ne tente même pas de dissimuler. Je comprends tout à fait son attitude, elle n'allait pas se montrer chaleureuse envers moi après ce que je suis en train de lui faire vivre.
Elle : Tu vois pas que t'es en train de me faire du mal ? Tire toi, Aslan.
Sa gorge se noue pendant que ses muscles se tendent.
Elle a déjà été contrainte de se déshabiller devant plusieurs hommes sans son consentement. Je suis en train de reproduire ce schéma ignoble. Mais, je n'ai pas le choix.
Je pose ma main sur sa cuisse et mon autre main sur sa taille. Elle tente de ne pas frissonner.
Son regard n'est que terreur et stresse. Son corps est chaud tandis que mes mains sont froide, tout est paradoxale entre nous.
Elle tente de ne pas bouger même si je la sens se crisper. Elle regarde le vide sans rien dire. Son visage ne laisse percevoir que du détachement et de la résilience, elle est prête à tout accepter.
Elle a comprit.
D'un coup, j'écarte légèrement sa cuisse. Elle tente de me bloquer mais elle n'est pas assez forte pour le faire.
Mon regard dévie de l'intérieur à sa cuisse à son dos. Elle ferme immédiatement les yeux tout en se mordant violemment la lèvre pendant que je détaille attentivement son dos et l'intérieur de sa cuisse.
Marquage au fer.
Elle a été marquée au fer rouge.
Mon coeur est en train d'exploser dans ma poitrine en voyant ses marques.
Je comprends tout.
Moi : Ouvre les yeux.
Elle fait un signe de la négation de la tête car elle sait que j'ai pu voir ses marquages et qu'elle pourra plus nier la vérité. Elle est consciente que tout est fini et qu'elle a été découverte. Elle a passé tellement de temps à cacher son secret qu'elle n'est pas prête à assumer devant moi.
Moi : Ouvre tes yeux, tout de suite.
Elle frisonne et elle finit par ouvrir délicatement les yeux. Ses yeux sont larmoyants. Elle se mord violemment la lèvre tout en me regardant avec honte et tristesse.
J'ôte mes mains de son corps pour éviter d'entraver à nouveau son espace personnel. Je me mets face à elle et l'observe attentivement. Elle se retient de ne pas pleurer mais ça semble vraiment difficile.
Elle : Comment tu as su ?
Elle tente de masquer son angoisse grandissante mais ses yeux la trahissent.
Moi : Avant de te contacter pour que tu me rejoignes, Ignacio m'a dit qu'il fallait que je vois ce que tu dissimules avec tes bandages sur ton corps.
Elle ne parvient pas à sortir le moindre son de sa bouche.
Moi : Je t'ai laissé le choix de me montrer mais tu as refusé.
J'aurais voulu qu'elle m'offre son corps d'elle même. Mais, elle était incapable de me montrer ses marquages. Quand elle a refusé et qu'elle a voulu s'enfuir, j'ai compris qu'il fallait que je la force.
Elle ferme à nouveau les yeux pendant quelques secondes. Elle les ouvre à nouveau.
Elle tente d'avoir un masque d'impassibilité et de ne laisser percevoir aucune faille mais c'est trop tard. Elle est en train d'agir comme une personne se préparant à être attaqué.
Tout ça n'est qu'une façade.
Elle a terriblement peur de ma réaction.
Moi : Quand je suis rentrée dans ta chambre en Sicile pour la première fois et que tu étais en train de te changer, tu t'es rapidement caché parce que tu voulais pas que je vois ton corps et ton bandage sur le dos.
Point de vu Ayhan :
Evidemment.
Ignacio savait qu'il allait mourir.
Il ne pouvait pas me laisser heureuse. Il fallait qu'il me détruise et qu'il fasse en sorte que je ne trouve jamais le bonheur. Il a réussit son coup.
Même mort, il me fait du mal.
J'attrape le drap qui se trouvait sur le lit pour couvrir mon corps même si il est bien trop tard.
Je deviens livide et peine à conserver mon équilibre. Mes jambes sont devenues trop lourdes pour que je parvienne à les maintenir. Mon coeur bat la chamade et mes mains deviennent immédiatement moites.
Moi : J'ai fais passé ça pour de la pudeur mais je voulais pas que tu comprennes que je portais des bandages.
Ma voix est teintée par la crainte.
Il me regarde toujours avec impassibilité pendant que je lutte pour ne pas m'écrouler.
J'ai su qu'il était au courant quand il a insisté pour que je me déshabille et quand il a mit ce masque de froideur.
Mais, j'aurais tellement espéré que ça soit une erreur. J'ai essayé de me convaincre que c'était pas ça mais je le savais.
Je vais mourir.
J'ai échapper à la mort tant de fois.
Pas cette fois.
Je tente au maximum de calmer les pulsations de mon coeur. Mais, je suis parfaitement consciente que je suis découverte.
Je dois me préparer à me défendre en cas d'attaque de sa part même si j'ai un bras en moins. Je ne sais pas comment il va réagir et ce qu'il compte de faire, c'est ce qui m'inquiète le plus.
Aslan : Quand tu t'es disputé avec Renato en Sicile après qu'on sois revenu de l'Etna , tu as vérifié que tu avais bien redescendu ton haut. Tu avais peur qu'on remarque ton bandage n'est ce pas ?
Je ne daigne même pas répondre puisqu'il a déjà la réponse à sa question.
Il faisait attention à chacune de mes actions même la plus futile. Personne d'autre que lui ne se serait souvenu de ce genre de chose.
Il est en train de se rappeler de tout et de comprendre.
Ça ne sert plus à rien de mentir.
Tout est fini.
Aslan : Quand on t'a demandé d'aller dans le lac récupérer le coffre pour nous, tu as plongé avec tes vêtements. Je pensais que t'étais uniquement stupide mais c'était tout l'inverse. Tu n'allais pas prendre le risque de te mettre en maillot devant moi hein ?
Je souffle.
Moi : Même si je n'avais pas eu mes bandages, je n'aurais pas plongé en maillot de bain devant toi.
Ce qui est vrai.
J'ai préféré plonger dans le lac avec mes vêtements en sachant que ça allait fortement m'encombrer plutôt que de lui donner l'opportunité de comprendre la réalité qui se tramait derrière toutes mes blessures non cicatrisées.
Aslan : J'ai été vraiment con. J'ai vu tes bandages mais tu étais tellement crédible dans ton rôle de blessé que j'ai cru que tu prenais du temps à cicatriser. Je ne me suis pas douté une seule seconde que tu dissimulais tes marquages.
Sa voix est rempli d'amertume et il serre violemment les poings de frustration.
Il doit se sentir mal et manipulé mais ce n'était pas sa faute.
J'ai calculé chacun de mes coups.
Tout le monde connait ses marquages.
Si il avait vu, il aurait pu faire tous les liens logiques me concernant.
"Tes blessures prennent du temps à cicatriser".
Je me souviens qu'il m'a dit cette phrase lorsque nous nous trouvions sur le toit de la dépendance. Il ne s'est pas rendu compte de la portée de ses mots. Mon haut s'était relevé et il avait une vue sur mon ventre et sur mon dos ainsi que sur mon bandage.
Je me rappelle surtout de l'angoisse que j'avais ressenti à l'idée qu'il commence à se questionner sur mon bandage. J'avais feins l'indifférence alors que tous mes sens étaient en alerte.
Aslan : Tu étais terrifié à l'idée de te faire soigner par un médecin et d'aller à l'hôpital parce que tu avais peur qu'on remarque les marquages. On pensais tous que tu avais vécu un traumatisme avec un médecin alors que ce n'était pas le cas.
Je ne peux pas nier puisque c'est la vérité.
Je n'ai jamais eu peur des médecins et des hôpitaux.
J'avais peur de ce qu'ils allaient découvrir sur mon corps et de ce que cela impliquait.
Quand je me suis pris une balle après avoir protégé Eren d'un kidnapping, j'ai supplié Aslan de ne pas me faire soigner uniquement car je craignais que son médecin découvre mes marquages.
Il L'homme aux yeux vairons me haïssait tellement à cette période qu'il se serait servi de ça pour se débarrasser de moi.
Je savais que Aslan ferait vite le lien et comprendrait immédiatement ma véritable nature.
J'étais même prête à mourir pour dissimuler les marques sur mon corps.
Aslan : Toutes les fois ou je suis rentré dans ta chambre, je n'ai rien vu du tout. Je ne compte plus le nombre de fois ou tu as changé tes bandages face à moi. J'aurais dû comprendre que c'était impossible qu'une personne porte des bandages 24 heures sur 24 et qu'elle soit toujours blessé au même zone.
Personne aurait pu se dire que je portais mes bandages volontairement, même pas lui.
Mes blessures à ses endroits étaient quasiment tout le temps inexistante.
Si j'ai continué de porter des bandages, c'est parce que je craignais qu'un jour il entre dans ma chambre et qu'il puisse avoir une vue sur mon dos. Il n'avait pas accès à l'intérieur de ma cuisse, je n'avais pas peur pour ça.
Aslan : Tu m'as bien eu, je dois l'admettre. Pendant tout ce temps, je cherchais à découvrir ta véritable identité alors que la vérité se trouvait sur ton corps. Il aurait suffit que je te demande d'ôter tes bandages ou que je t'emmène à l'hôpital pour avoir les réponses à mes questions.
Sur mon corps.
Est-ce qu'il s'agit vraiment de mon corps ? Est-ce qu'il a déjà été mien ?
Aslan : Vito et Terzo étaient au courant n'est ce pas ?
J'ancre mon regard peiné dans le sien pendant qu'il continue de serrer violemment les poings. Il contracte la mâchoire tout en m'assassinant du regard. Il a l'air encore plus en colère depuis qu'il sait que ces deux batards le savaient.
Moi : Quand Vito m'a kidnappé pour la première fois et qu'il m'a forcé à me déshabiller et à ôter mes bandages, il a pu voir.
"Tu es encore plus fascinante que ce que je pensais".
Vito a prononcé ses mots après avoir eu l'occasion de voir mes marquages. Il a comprit immédiatement et il a su que j'étais pas une simple petite clocharde devenue femme d'un homme puissant.
Je préférais mourir plutôt que de me déshabiller puisque je voulais que personne découvre mes marquages. Lorsqu'il a menacé de s'en prendre à Sofia, je n'ai pas eu d'autre choix que de m'exécuter.
Tout ça pour rien.
Je voulais qu'il meurt car il savait.
Aslan : Quand je suis venu te chercher après ton kidnapping, tu as faillis te faire violer par un homme. La première chose que tu as faite, c'est dissimuler ton corps avec ton drap plein de sang. T'étais dans un état déplorable mais même avec tout ça tu n'as pas voulu aller voir un médecin.
J'ai l'impression qu'il se parle plus à lui même qu'a moi. Il tente de se rappeler de tous ses moments vide de sens qui lui apparaissent désormais comme révélateur.
Peu importe ce qu'on m'avait fait, je ne pouvais pas prendre le risque qu'Aslan remarque mes marquages. Ma priorité était et a toujours été de conserver mon secret. J'ai toujours tout fait pour m'assurer qu'ils ne soient vu par personne, peu importe ce que ça coûtait.
C'est le moment de te libérer et de dire la vérité même si c'est la dernière chose que tu fais de ton vivant.
Moi : Quand le faux policier s'est introduit dans le domicile de Amaia pour s'en prendre à elle et à Alessio, j'aurais pu le laisser en vie. J'avais réussis à le désarmer. Il nous aurait peut-être donné des informations capitales sur son commanditaire. Mais, je l'ai tué car il connaissait mon secret.
Je passe ma main sur mon visage pendant qu'il me regarde avec détachement. J'aurais voulu qu'il me hurle dessus ou qu'il me colle son arme entre les deux yeux pour m'abattre mais ça serait bien trop simple.
Moi : Il m'a dit : " Pourquoi est-ce que t'es aussi agressive ? Tu devrais pas te comporter comme ça surtout quand on connait...." Je ne l'ai pas laissé finir car je savais qu'il faisait référence à mon passé. Je l'ai abattu de sang froid car je craignais que tu débarques et qu'il te dise la vérité.
Je n'en suis pas fière.
J'ai uniquement fait ce que j'avais à faire à ce moment-là pour survivre.
Je voulais pas qu'on me démasque.
Je voulais pas qu'on me force à quitter les Dell'Era.
Je voulais désespérément croire qu'un avenir avec Aslan était possible.
Est-ce que Aslan Dell'Era aurait pu tomber amoureux d'une femme comme moi ?
Aslan ne semble même pas surprit par mes propos. Pour être honnête, il ne semble ressentir aucune émotion même son énervement semble avoir disparu.
Je veux même pas tenter de m'excuser car ça ne servirait à rien. Si j'avais pas été égoïste, il aurait surement le nom de son ennemi depuis bien longtemps. Mais, je n'ai pensé qu'à ma survie.
Aslan : Après notre voyage à Palerme, tu as fais un cauchemard. Je suis entré dans ta chambre. J'ai remarqué tes bandages. Je pensais que c'était dû à des nouvelles blessures.
Je tente de ne pas montrer mon trouble même si ça me perturbe fortement qu'il soit entré dans ma chambre durant mon sommeil surtout pendant l'un de mes cauchemars. Je me demande pourquoi il a pas détourné le regard et pourquoi il est venu puisqu'il me haïssait à cette période.
Quand Monica m'avait accueilli chez elle après ma séparation avec Aslan, elle avait été choquée par l'état de mon corps et mes bandages.
Ma seule angoisse en me réveillant après avoir sombré dans l'inconscience était qu'elle ait pu voir ce qui se cachais en dessous de mes bandages.
Aslan : Quand je t'ai enfermé dans mon bureau dans ma boite de nuit, je voyais mais sans voir. Quand tu dormais au sol, j'ai remarqué ton putain de bandage. Combien de fois est-ce que j'ai pu le voir sans comprendre ?
Il laisse échapper un rire amer.
Aslan : Quand on a dû se séparer après la course poursuite dans la forêt avec les hommes de Vito, l'un d'eux m'a dit que ton corps était "tellement intéressant". Je me souviens que ce terme m'avait marqué, c'est parce qu'il savait pertinemment pour toi.
Il marque une pause.
Aslan : Quand tu t'es réveillé après avoir subi une blessure à la tête, tu étais en panique car tu craignais que le médecin ait pu te déshabiller et quand tu as su qu'il ne l'avait pas fait tu as été rassurée.
Tout les indices étaient parsemés depuis le début. Indépendamment l'un de l'autre, ils ne veulent rien dire mais quand on les assemble et qu'on connait la vérité on comprend tout de suite.
Aslan : Quand tu m'as repoussé au Japon, j'étais sur le point de t'ôter ton yukata.
Son regard est inexplicable mais il me déstabilise et augmente mon rythme cardiaque.
Je détourne le regard et me mord violemment la lèvre. Il m'en avait tellement voulu de l'avoir repoussé alors que je faisais uniquement ça pour protéger mon secret.
Moi : Si tu avais eu accès à mon intimité, tu aurais vu ma marque. Je pouvais pas te laisser faire ça.
J'en avais autant envie que lui. J'aurais tellement voulu qu'on passe cette nuit ensemble mais je savais que malgré l'obscurité il pourrait voir ma marque. Je pouvais pas prendre le risque de tout foutre en l'air pour quelques minutes de plaisir.
Personne n'avait comprit ma réaction.
Aslan me l'avait reproché violemment. Mais, j'avais pas le choix. Je ne l'ai jamais eu concernant ses marques qui sont des traces ineffaçable et qui peuvent sceller mon destin et m'envoyer tout droit dans la tombe.
Aslan : Quand on a vu Ermano dans son showroom, tu lui as dis que tu voulais pas de robe dos nu et que tu voulais pas d'une robe qui montre les jambes.
Je souffle.
Il se souvient de chaque détail.
Il se souvient de chaque mensonge et de chacune de mes dissimulations.
Moi : Tu n'as pas fais attention mais c'était les seules restrictions que je lui ai mis car je voulais pas qu'on puisse distinguer ne serait-ce qu'un centimètre de mes marquages. J'ai toujours fais très attention. Je savais que ça aurait été d'une stupidité sans nom de tenter de porter une robe courte en espérant qu'elle ne se relève pas.
Tout était mûrement réfléchi.
Je n'ai jamais eu confiance en moi à cause de ce corps et de ce qui a été fait sur lui. Il me dégoute autant que je me dégoute.
Toutes les personnes ayant vu ses marques ont agis avec cruauté à mon égard. Elles ont scellés mon destin.
J'ai appris très jeune que je devais les cacher si je voulais vivre et ne pas causer de tord autour de moi.
Au début, c'était difficile puis c'est devenu une habitude. C'est devenu mon quotidien de craindre que mon haut se relève et qu'on perçoive ma marque au dos.
C'est devenu mon quotidien de porter des bandages même quand je dormais dans la rue pour éviter que quelqu'un comprenne.
Même Isaac et Francesca n'étaient pas au courant de ce fardeau que je portais.
Isaac me demandait souvent pourquoi je portais toujours des bandages. Je trouvais toujours une excuse ou je changeais de conversation.
Francesca avait compris que je cachais quelque chose mais elle ne m'a jamais questionné. Elle voyait la souffrance dans mes yeux quand mon regard se posait sur mes bandages.
J'aurais tellement voulu être née dans un autre corps, être une autre femme. J'ai jamais voulu de ce corps souillé par la cruauté des hommes.
Mon corps maudit.
Souvenez-vous.
Au tout début de cette histoire, avant même qu'on se connaisse.
Souvenez-vous de mes mots.
"J'aurais tant voulu être une autre personne, naître dans un autre corps que le mien. J'aurais tellement voulu avoir une autre vie, être différente de la personne que je suis."
Moi : Je n'ai pas voulu devenir mannequin car je savais ce que ça impliquait. J'ai toujours été considéré comme un monstre, une erreur de la nature. Je n'ai pas ce qu'il faut pour faire ce métier.
L'homme aux yeux vairons serre violemment les poings. Il laisse échapper un grognement.
Aslan : Quand ce fils de pute de Vito a empoissonné mes frères, il m'a adressé une vidéo. Dans cette vidéo, il disait qu'il "n'avait jamais vu un corps aussi passionnant que le tien". Ce batard jouait ouvertement avec mes couilles.
Le contraire m'aurait étonné.
Pour être honnête, je me demande vraiment pourquoi Vito ne lui a pas dit la vérité à mon propos. Je suppose qu'il voulait continuer d'avoir un moyen de pression sur moi. Grâce à ça, il aurait pu se débarrasser de moi.
Aslan : Quand on s'est retrouvé dans l'Onsen tous les deux, tu étais paniquée. Quand tu as su que nos corps étaient dissimulés à cause de la vapeur, tu as immédiatement repris tes moyens.
J'ancre mon regard dans le sien sans répondre. Je ne sais pas quoi lui dire. Je n'ai aucune excuse pour tous mes agissements. Je sais qu'il ne doit plus avoir aucune confiance en moi. Je le comprends tout à fait.
J'aurais voulu que les choses soient différentes, qu'on se rencontre dans d'autre circonstances et ne pas être un fléau.
Moi : Ne t'en veux pas de ne pas avoir comprit. Ça fait 17 ans que je sais que je dois pas faire l'erreur de montrer mes marquages même avec tes capacités tu n'aurais pas pu te douter une seule seconde de ce que je cachais.
Je marque une pause.
Moi : Quand j'étais en prison, l'infirmière a voulu me soigner à de nombreuses reprises après mes altercations avec Livia et sa bande. Mais, je ne l'ai jamais laissé faire. Je me soignais toute seule en demandant à avoir des bandages et en lui demandant de se retourner car je ne voulais pas qu'elle découvre quoi que ce soit.
Je lève les yeux au ciel pour éviter de fondre en larme même si j'en meurs d'envie. Je suis tellement épuisée de cette vie et d'être moi.
Tout ce que j'ai toujours recherché et voulu c'est avoir une famille aimante mais je suppose que ça n'existe pas pour les gens comme moi. Je suis condamné à rester seule pour toujours.
C'est peut-être mieux comme ça.
Toutes les personnes qui sont proches de moi finissent toujours par souffrir à cause de moi.
Aslan : Je vais poser la question une seule et unique fois, ne me ment pas. Je connais déjà la réponse.
Son regard est vide d'émotion pendant que sa voix est glaciale.
Je sais la question qu'il va me poser. Mais, je ne veux pas l'entendre.
Il a vu ce mot qui est au centre de mon marquage ainsi que les nombreux chiffres qui l'accompagnent.
Un losange.
Un mot au centre.
Des chiffres en dessous.
Tout le monde en Italie sait ce que ça veut dire.
Je ne veux pas qu'il le dise.
Je ne veux plus entendre ce mot.
Plus jamais de toute ma vie.
Aslan : Est-ce que tu étais oui ou non une esclave ?
Je me fige à l'entente de ce mot qui me rappelle tant de souvenir douloureux et qui me ramène à cette condition que j'ai tant voulu oublier. Mais, elle fait partie de moi tous comme ses marquages que je traine comme des rappels constants.
Ils ont été fait pour que je n'oublie pas.
Schiava.
Une esclave.
Schiava est le mot qui se trouve à l'intérieur du losange.
Schiava est le nom que porte les esclaves appartenant au trafic d'être humain le plus puissant d'Italie.
De nombreux chiffres sont en dessous de celui-ci, les chiffres qui marquent mon appartenance à mon ancien chef.
J'ai été marquée comme on marque des animaux pour ne pas les perdre.
Je baisse tout doucement la tête puisque je ne peux pas maintenir son regard. Je ne veux pas qu'il puisse voir cette honte que j'ai tant voulu dissimuler aux yeux de tous.
Moi : Je n'ai jamais voulu mentir à qui que ce soit. Je savais que si Emilio avait appris mon ancienne condition, il n'aurait jamais voulu de ce mariage. Il n'aurait jamais laissé son héritier se marier avec une esclave. Tout ce que je voulais, c'était rester auprès de vous et avoir une famille.
Je me mords la lèvre pour m'empêcher de fondre en larme même si je sens les larmes me monter. Mon coeur bat de plus en plus vite. Mes lèvres tremblent frénétiquement.
Moi : Je ne voulais pas que tu partages mon humiliation. Je voulais pas qu'on t'insulte derrière ton dos à cause de moi. Les yakuzas et les mafieux me haïssaient tellement que je pouvais pas me permettre d'ajouter à ça que j'avais des traces d'esclavage sur moi. Personne aurait comprit et tout le monde t'aurais accablé.
Je pouvais pas lui infliger ça. Il aurait été la risée du monde du crime à cause de moi. Plus personne ne lui aurait accordé le moindre respect. Il aurait été bien plus respecté en épousant une prostituée qu'une esclave.
Moi : Pour répondre à ta question, j'étais bien une esclave. Tu n'as trouvé aucune trace de moi malgré toutes tes recherches car je n'ai jamais existé. J'ai commencé à devenir la clocharde de Scampia à mes 13 ans quand j'ai fui le domicile de Ignacio.
Je souffle.
Moi : Avant d'être la chienne de Ignacio, j'étais une esclave.
Il me regarde attentivement comme si il essayait de lire en moi. Je serre de plus en plus fort mon drap contre moi tout en me mordant violemment la lèvre.
Il n'a plus besoin de me regarder comme si j'étais une énigme car il connait désormais le secret le plus honteux de ma vie.
Aslan : Comment est-ce que tu es devenu une esclave ? Qui es-tu vraiment ?
J'ancre mon regard larmoyant dans le sien qui n'est que froideur.
Qui suis-je ?
Il est temps de le dire.
Moi : Je suis Ayhan Alvez, fille de Eduardo et Isabella Alvez. Je ne me rappelle plus de mes parents car j'étais trop petite pour mémoriser les traits de leurs visages. Mais, je sais qu'ils s'occupaient bien de moi et qu'ils m'aimaient sincèrement.
J'aurais voulu avoir ne serait-ce qu'un petit souvenir d'eux. J'aurais tellement voulu me rappeler de leurs visages pour avoir quelque chose à quoi me raccrocher durant toutes les années d'horreur que j'ai vécu mais même ça on me l'a enlevé.
Moi : Je ne suis pas née en Italie mais en République dominicaine. Je suis dominicaine de mes deux parents. Je suis arrivée sur le territoire italien à 4 ans clandestinement dans les soutes d'un avion avec d'autre enfant.
Je marque une pause.
Moi : J'ai appris à parler italien quand j'étais petite grâce à mes parents qui étaient bilingues. Les papiers que l'officier d'état civil a utilisé pour notre mariage ont été créer par Ignacio car il n'a jamais voulu qu'on sache mes véritables origines.
Je me souviens uniquement de la berceuse que ma mère me chantait avant de m'endormir et des baisers que mon père me faisait. Mais, avec le temps, tout disparait progressivement. Je lutte pour ne pas oublier mais ce n'est pas moi qui décide.
Toute ma vie avant mes 4 ans n'est qu'un rêve qui s'est évaporé.
Moi : Le jour de mon anniversaire, à mes 4 ans , ma mère m'a réveillée en panique.
FLASHBACK
Quelques années plus tôt....
REPUBLIQUE DOMINICAINE
CASA ALVEZ
Maman : Cache toi ici et ne sort surtout pas tu m'entends ? Si tu entends des cries ou que tu as peur, tu restes caché. Si tu sors, tu risques de faire beaucoup de peine à papa et à maman.
Je la regarde avec incompréhension pendant qu'elle pleure à chaude larme. Elle me serre dans ses bras et embrasse tendrement mon front.
Mon père court vers moi et me prend également dans ses bras en m'embrassant la joue. Il ne pleure pas mais sa tristesse est aussi visible que celle de ma mère.
Qu'est-ce qui se passe ?
Pourquoi est-ce que tout le monde est triste alors que c'est mon anniversaire ? On devrait être heureux et manger du gâteau en chantant.
Papa : Tu dois survivre tu m'entends Ayhan ? Peu importe ce que ça te coûte, tu dois vivre et mener la vie que tu souhaites même si nous ne sommes plus présent. Tu deviendras une femme merveilleuse remplie de courage et tu trouveras une famille qui t'aimera autant qu'on t'aime.
Avant même que je puisse parler, mon père et ma mère me font entrer dans la grande armoire en bois du salon.
Maman : Je veux pas que tu sois triste si on est pas avec toi. On veillera sur toi pour toujours. Continue de sourire même si tu es triste. Tu es notre plus grande fierté.
Elle m'embrasse la joue. Je sens ses larmes sur ma peau. Je tente de m'approcher d'elle pour qu'elle me porte et sortir de l'armoire mais elle me fait un signe de négation de la tête.
Maman : Te quiero, hija mia.
Te quiero, mama.
Te quiero.
Papa : Te quiera, hija mia.
Te quiero, papa.
Te quiero.
J'ai même pas le temps de répondre à leurs "je t'aime" que mon père affiche une mine anxieuse. Il ferme violemment l'armoire tout en me lançant un regard triste et en souriant pendant que ma mère m'adresse un signe de la tête avec un petit sourire.
Pendant quelques secondes, je n'entends rien.
Je sursaute en entendant des hurlements dans le salon.
Je mets mon oeil à travers le trou de la serrure et me retient de hurler en voyant ma mère au sol avec du sang qui coule de son front pendant que mon père est maintenu au sol par plusieurs hommes. Il tente de se relever mais c'est en vain.
Huit.
Huit hommes cagoulés.
Ils tiennent des armes dans leurs mains qu'ils brandissent devant mes parents. Ils hurlent sur mes parents.
Je ne parviens pas à écouter ce qu'ils disent car mon regard est rivés sur mes parents qui sont blessés et qui sont en danger.
Six d'entre eux maintiennent mon père pendant que ma mère est en train de pleurer. Les hommes lui déchirent violemment sa robe de chambre....
Et....
Ma mère pleure.
Elle supplie pour qu'on arrête.
Sang.
Elle saigne.
Elle saigne des jambes.
Mon père pleure.
Et...
Lui aussi on lui déchire violemment son pantalon de pyjama.
Sang.
Il saigne.
Il saigne des jambes.
Mon père pleure.
Je ne l'avais jamais vu verser la moindre larme.
Je ferme immédiatement les yeux en tentant de calmer les pulsations de mon coeur. Je me retiens de toutes mes forces de pleurer pendant que mes parents sont en train d'hurler de douleur et de pleurer.
Quand j'ouvre à nouveau les yeux, les hommes présents lancent de l'huile sur les corps sans vie de ma mère et de mon père. Ensuite, ils allument un briquet. Les flammes augmentent à une vitesse hallucinante.
Mes parents.
Ma mère.
Mon père.
Ils brûlent devant mes yeux.
Je....
Je n'ai rien fais....
Je n'ai pas sauvé ma famille.
Je...
Pourquoi ?
Je n'ai pas le temps de comprendre ce qui se passe que la porte de l'armoire s'ouvre brutalement sur les huit hommes masquées.
Je hurle de toutes mes forces en espérant que quelqu'un m'entendra.
Je tente de m'enfuir mais l'un deux attrape violemment mes cheveux qu'il tire de toutes ses forces pour me trainer au sol.
Moi : Mama ! Papa ! Non ! S'il vous plait, ne partez pas !
Mon regard est rivé sur le corps de mes parents qui brulent sous mes yeux pendant que la fumée et l'odeur de celle-ci est en train de se répandre dans toute la pièce.
Moi : Je veux ma mama et mon papa !
Ils continuent de tirer violemment mes cheveux pendant que les autres hommes se dirigent vers la sortie.
Je tente de me débattre mais il est bien plus fort que moi. J'essaie de m'accrocher au meuble de la maison mais c'est en vain.
Moi : Mama ! Papa !
Lorsque mon corps est violemment balancé dans le coffre d'une voiture et que la porte se referme sur moi, je pleure de toutes mes forces. Je les entends rire de la situation pendant que mon coeur est en train de me lâcher.
Je suffoque. Je tente de respirer, de reprendre mon souffle mais la douleur est trop forte. Mon coeur me fait atrocement mal. Je ne distingue plus rien devant moi à cause de toutes mes larmes et de ma douleur.
Mes parents.
Ma mama.
Mon papa.
J'ai compris.
J'ai compris que je ne reverrais jamais mes parents.
Eduardo et Isabella Alvez sont morts.
Ayhan Alvez est morte.
Elle est morte alors qu'elle n'avait que 4 ans.
Elle est morte avec les corps de ses parents.
FIN FLASHBACK
Je lève les yeux au ciel mais c'est trop tard. Une larme vient de couler de ma joue, elle est vite remplie par de nombreuses autres larmes.
Je me mets à renifler de toutes mes forces. Je passe ma main sur mon visage pour tenter de calmer mes pleurs mais c'est en vain.
Moi : Je.... Je suis désolée... Je....
Je mets ma main sur ma bouche mais c'est impossible de me retenir. Ma douleur est tellement forte, elle me tue à petit feu et elle ne cessera jamais de me tuer. Elle finira par avoir ma peau.
Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas le droit au bonheur mais tout ce que je demande c'est un petit moment de répit.
J'arrive plus à contrôler mes mains, elles sont tellement tremblante que j'ai l'impression d'en avoir perdu l'usage.
Mes parents méritaient de vivre. Ils méritaient bien plus de vivre que moi. Ils m'ont protégés tout ça pour que je vive cette vie d'horreur et de misère. Je n'étais pas digne de leurs sacrifices.
J'ai pris des années avant de mettre le mot "viol" sur ce qu'ils ont subis devant mes yeux.
J'étais tellement jeune.
Moi : Je voulais pas que ça se passe comme... Je voulais pas.... Je voulais juste une famille....
Juste un minuscule moment de répit.
Ma vue commence à être flou. Je ne distingue plus rien devant moi. Je tente de me contenir mais je ne contrôle plus rien. Ma poitrine commence à me faire mal.
Il faut que je finisse mon histoire.
Ensuite, je pourrais mourir, en paix.
Je pourrais me reposer.
Je respire un grand coup en tentant de freiner mes larmes avec difficulté. Je passe mes mains sur mes joues pour essuyer mes larmes mais elles sont vites remplacées par d'autre larme.
Moi : Après le viol et le meurtre de mes parents, je me suis retrouvé avec les hommes qui ont fait ça. Ils m'ont vendu à un trafiquant d'être humain italien qui a fait de moi une esclave. Il était en République dominicaine pour quelques mois.
Respire.
Moi : Je suis restée plusieurs mois dans une cage sombre enchainée comme un animal en attendant qu'on m'achète à subir des violences physiques pour faire de moi une petite fille docile.
Je n'oublierais jamais.
Est-ce que j'ai eu droit à ne serait-ce qu'un seul moment de bonheur durant mon enfance ?
Moi : Ils détruisent le mental des esclaves pour qu'ils n'aient plus aucune envie de se battre et de vivre. Mais, j'avais déjà tout perdu depuis bien longtemps. Le chef de cette organisation m'a marqué au fer pour que je me rappelle toute ma vie que j'étais une esclave et que j'étais l'une de ses possessions.
Le patron savait très bien que tout le monde connaissait sa réputation et que personne me viendrait jamais en aide avec des marques comme les siennes sur le corps.
Il savait qu'il m'avait condamné à un pire châtiment que la mort, celui de rester seule toute ma vie.
J'ai tellement pleuré en voyant le tison brulant s'approcher de l'intérieur de ma cuisse et de mon dos pour me marquer. Je me rappellerais toute ma vie de la souffrance que j'ai ressenti et de mes hurlements de détresse.
Je n'avais que 4 ans.
J'oublierais jamais ce traumatisme.
Aslan : C'est pour ça que tu n'as pas hésité une seule seconde à t'infiltrer dans la vente aux enchères d'être humain pour libérer les autres victimes....
Comment est-ce que j'aurais pu hésiter ? J'aurais tellement voulu que quelqu'un me libère comme on les a libéré. Mais, personne n'est jamais venu pour moi.
Je n'existais pour personne.
Je n'étais qu'une vulgaire esclave parmi tant d'autre.
Moi : Il n'y a jamais eu d'orphelinat. Ignacio m'a acheté quand j'avais 4 ans, c'est pour cette raison qu'il s'est toujours donné tous les droits me concernant. Quand il est entré dans ma cage pour la première fois, j'ai su qu'il allait me faire énormément de mal.
Je souffle de soulagement. J'avais jamais reparlé de cette partie de ma vie avec qui que ce soit. Je dois admettre que ça fait du bien de mettre des mots sur toutes les horreurs qu'on m'a infligé même si ça n'enlève jamais mes séquelles.
Aslan : C'est toi n'est-ce pas ?
Il est resté bien silencieux depuis le début de mon récit.
En croisant son regard, je sais.
Je sais qu'il sait.
Moi : C'est moi.
Il fouille dans sa poche et en sort un vieux morceau de papier qu'il me tend. Je le prends et souffle en voyant ce visage qui a été marquée par les années et par la souffrance mais que je connais mieux que quiconque.
Un portrait robot.
Une petite fille qui ne doit pas avoir plus de 4 ans au teint matte métissé, avec les yeux verts et des grosses cernes noires en dessous des yeux. Elle a les cheveux long noir emmêlé. Ses lèvres sont rose et pulpeuse, celle du bas est légèrement fendu.
Elle a un bleu au niveau de l'oeil droit et de la joue droite. Elle a également des marques de griffure au front.
Son regard est triste.
Il est détruit par cette vie de douleur qu'elle a encaissé à son jeune âge et par toutes les horreurs qu'elle a vu.
Cette petite est tellement fatiguée de vivre.
Ayhan Alvez.
Moi.
Aslan : Quand j'étais gamin, une affaire avait retourné le monde du crime en République dominicaine. Une rumeur circulait qu'un juge très influent avait été retrouvé mort dans une chambre d'hôtel et qu'il avait été tué par une esclave de 4 ans et qu'elle portait des marquages au fer sur le corps. Mais, la petite fille n'a jamais été retrouvée.
Je n'avais plus parlé de cette affaire depuis 17 ans car elle soulevait bien trop d'enjeux et de secret sordide. Elle restera à jamais dans ma mémoire. Elle a déterminée la femme que je suis devenue.
Aslan : La tête de la fille avait été mise à prix par la famille du juge qui était prêt à retourner le monde entier pour se venger de cette gamine. Sa tête avait été mise à prix à 1 million d'euro.
Je le regarde attentivement sans rien dire. Il ne laisse rien paraître pendant que mes membres sont en train de trembler.
Moi : Avant de m'offrir à Ignacio, le chef du trafic d'humain voulait tester mes capacités. Il m'a forcé à aller dans une chambre d'hôtel avec un vieux juge ayant un penchant pour les enfants. J'étais accompagné de deux de ses hommes de main, ils m'attendaient devant la porte pour être sur que je me comporte bien.
Je me souviens avoir beaucoup vomi et avoir pleuré de toutes mes forces en les suppliant de ne pas me faire ça. Mais, ils n'ont eu aucune pitié pour moi. Ma vie ne valait rien par apport aux envies immondes d'un vieux juge influent.
Moi : J'étais faible et fragile mais il était inconcevable que je laisse cet homme me toucher. J'ai profité d'un moment d'inattention de l'un des hommes de main qui m'accompagnaient pour lui voler son arme. Je voulais juste faire peur au juge, j'avais pas prévu de tirer.
Je voulais pas devenir une tueuse.
Je voulais juste retrouver mes parents.
Moi : Mais, le juge s'est approché en m'insultant et en me disant que j'étais qu'une pute. Il me hurlait dessus et il me disait qu'il allait faire en sorte que je devienne la pute de tous ses amis.
Je tente de calmer les pulsations de mon coeur.
Moi : J'ai tiré sur lui, son coeur a été touché. J'étais bouleversé par mon acte. Les deux hommes de mains devant la porte ont immédiatement entendus, ils sont venu me chercher et on s'est enfuis car le bruit avait alerté tout l'hôtel.
Je me souviens de l'agitation que cette histoire avait provoqué. Je me rappelle de comment le patron du trafic d'être humain m'avait frappée pour me faire payer mon acte.
Il m'avait dit que ma vie dépendait de lui car mon signalement avait été émis aux autorités par le personnel de l'hôtel et que cette affaire était en train de faire le tour du monde. Il m'avait aussi parlé de la prime qui avait été mise sur ma tête.
Par la suite, il m'a fait venir en Italie avec les autres esclaves. Puis, il m'a offert à Ignacio qui voulait tellement me garder qu'il a fait en sorte que personne ne me voit et ne sache que j'étais cette jeune tueuse.
J'étais tellement terrifié surtout que je savais que mon physique était atypique.
Je n'étais qu'une enfant vulnérable.
Il suffisait que quelqu'un pose son regard sur mon dos pour qu'il voit ma marque et qu'il regarde mon visage pour qu'il se rende compte que je correspondais parfaitement au portrait robot.
Tout le monde aurait vendu père et mère pour 1 million d'euros.
Moi : L'affaire a été étouffé par la famille du juge car elle était puissante. Ils ne voulaient pas qu'on sache qu'il était dans une chambre d'hôtel avec une enfant. Ils ont fait passer ça pour une tentative de cambriolage ayant mal tournée, c'est pour ça que je n'ai jamais été inquiété.
Je ne voulais pas tuer cet homme mais il ne m'a pas laissé le choix. Je n'étais pas la première enfant à qui il causait du tord. Il méritait son sort. Il n'aurait jamais dû se retrouver dans cette chambre.
Moi : Officieusement, la famille du juge continuait de me rechercher pour me faire payer mais j'ai quitté la République dominicaine avant qu'il puisse mettre la main sur moi.
Je n'avais plus jamais reparlé de cette histoire depuis qu'elle s'est produit. Je savais que je m'étais fais des ennemis puissant.
J'ai toujours caché mes marquages pour ne pas qu'on découvre que j'étais une esclave et pour ne pas qu'on m'associe à cette affaire. Je ne voulais pas me retrouver confronter à la famille de ce juge.
Dix-sept ans se sont écoulés mais leurs haines à mon égard doit toujours être aussi forte. Ils ne me pardonneront jamais la perte de leurs proches. Pour ma propre sécurité, personne ne doit connaitre l'existence de ses marques.
Moi : Comment tu as eu ce portrait de robot ?
Il me lance un regard indéchiffrable. Je mets la photo dans la poche de mon pantalon.
Aslan : Il se trouvait dans le coffre fort du bureau de Ignacio accroché à un article de presse sur le meurtre du juge.
Evidemment.
Il conservait des preuves pouvant m'envoyer tout droit en prison ou permettant à la famille de ce juge de me retracer pour me tuer.
Je laisse échapper un sourire qui se veut rassurant.
Moi : Tu pensais que c'était toi le monstre alors que ça a toujours été moi. J'avais que 4 ans quand j'ai tué pour la première fois et ce n'était même pas la dernière fois. Je ne suis pas un modèle de vertu.
Je sèche mes larmes tout doucement.
Moi : Je me suis toujours retrouvée livré à moi même. Quand j'ai pu me libérer de Ignacio, je n'étais pas libre. Je ne pouvais me fier à personne à cause de mes marquages et de mon physique car j'étais terrifiée à l'idée qu'on me reconnaisse et qu'on me livre à la famille du juge pour toucher la récompense.
Je n'ai jamais pu trouver cette paix que j'ai tant cherché. Mon passé a toujours impacté mon présent et mon futur.
J'ai essayée de toutes mes forces de modifier mon destin pour avoir la vie à laquelle j'aspirais tant mais c'était impossible.
Cette paix que je recherche tant n'est qu'un mirage, un rêve qui n'existe pas.
Moi : Tue moi rapidement, s'il te plait. Je sais que j'ai une nouvelle fois sali le nom des Dell'Era mais ce n'était pas mon intention.
Je remercierais jamais assez cette famille pour tout ce qu'ils ont fait pour moi.
Moi : Si cette affaire avec le juge s'ébruite, elle risque de vous attirez des problèmes et sa famille risque de s'en prendre à vous en représailles mais j'espère sincèrement que ça ira pour vous.
Je continue de sourire tendrement pendant qu'il me regarde avec détachement.
Moi : Ces quelques mois avec vous ont été les moments les plus heureux de ma vie avec ceux en la compagnie de Isaac et Francesca. Merci pour tout. Je... Je suis désolée de pas avoir été à la hauteur. Mais, je suis fatiguée. Je suis fatiguée de porter ses bandages et de devoir me battre pour pas qu'on découvre que j'étais une esclave.
Je vais pouvoir dormir.
Je ne ferais plus de cauchemar.
Je ne suis pas triste.
Tout est fini.
Moi : J'ai tenté de vous cachez que mes traumatismes me hantaient toujours. Merci de m'avoir écouté. Je suis contente d'avoir pu partager mon fardeau avec quelqu'un même si c'est dans ses conditions.
L'homme aux yeux vairons continue de m'observer sans laisser percevoir aucune émotion. Tout ce que je peux dire, c'est que le respect et l'admiration qui semblaient briller dans ses yeux ont disparus.
Il pose sa main sur le fourreau de son katana. Je le regarde une dernière fois et laisse échapper un petit sourire.
Je suis heureuse de voir ses traits pour la dernière fois.
Je n'oublierais jamais cet homme.
Ses yeux.
Ses cheveux.
Sa bouche.
Son sourire.
Tout chez lui.
Aslan Dell'Era.
Je ferme tout doucement mes paupières, prête à mourir de la main de cet homme qui m'a sauvé tant de fois avec son arme et qui va m'ôter la vie avec.
Ironique.
Mais, je ne ressens rien.
J'ouvre avec prudence les yeux et écarquille les yeux.
Aslan me regarde attentivement.
Il me tend son katana pendant que je le regarde avec incompréhension.
Dans ses yeux, je ne vois aucune haine, aucune rancoeur, aucun dégout alors que c'est ce qu'il devrait ressentir à mon égard.
Moi : Qu'est.... Qu'est ce que tu fais ?
Ma voix est rempli de doute. Il m'adresse un sourire qui se veut rassurant. En voyant ses fossettes, je me tétanise.
Aslan : Il n'est plus uniquement à moi. Il t'appartient aussi. Je ne sais pas pourquoi tu penses que je vais te tuer mais je ne le ferais pas, jamais. Tu as subi bien trop de souffrance dans cette vie, tu as le droit à la paix.
Il marque une pause. Mon coeur bat la chamade. Il ne peut pas être en train de dire ça.
Aslan : Tu peux rester auprès de moi. Je ne veux plus être séparé de toi, civilé.
Il doit s'agir d'un rêve ou d'une manipulation de sa part. Mais, ça ne lui ressemble pas d'agir comme ça. Je ne comprends pas pourquoi il ne m'a pas ôter la vie alors que j'ai souillé le nom des siens.
Aslan : Ce katana a toujours servit à protéger les personnes les plus importantes de ma vie. Tu en fais partie. Tu dois le savoir. Tant que ce katana existera, plus personne ne te fera du mal pour la simple et bonne raison que tu bénéficies de ma protection et de l'immunité.
Il m'adresse un petit sourire qui se veut rassurant. Il s'approche tout doucement de moi.
Aslan : Que la famille de ce juge vienne se dresser contre moi pour avoir ta tête, je t'offrirais leurs têtes comme je t'ai offert celle de Ignacio. Personne ne te qualifiera jamais d'esclave, tu es bien plus que ça. Je ne laisserais personne te réduire à ce rang.
Il s'approche de mon oreille. Je sens son souffle sur moi et ça suffit à me faire frissonner. Il me murmure :
Aslan : Tu es une Dell'Era, ma femme.
Mes lèvres se mettent à trembler pendant qu'il se recule de mon oreille pour ancrer son regard dans le mien.
Moi : Aslan.... Je suis une esclave.... J'ai des marques sur le corps comme le bétail... Tu te rends pas compte de ce que ça implique pour ta famille et toi...
Il ne peut pas être sérieux. Il se rend pas compte que j'avais que 4 ans quand j'ai tué pour la première fois. Il ne comprend pas que sa famille risque d'être humilié par ma faute.
Aslan : Tout ceci m'indiffère. Esclave ou pas esclave, tu restes ma civilé. Je te veux toi et uniquement toi. Je suis prêt à voir le monde réduit à néant tant que tu es à mes cotés pour l'observer avec moi, civilé.
Il laisse échapper un sourire en coin.
Aslan : Je me fiche de tes marquages. Ils n'ont aucune importance. Ils n'existent pas. Tout ce que existe c'est toi et celle que tu es devenue malgré toutes les souffrances que tu as vécues.
Il s'approche de moi mais je tente de reculer. Je suis bloquée par le lit. Je ne veux pas qu'il me fasse croire qu'il est apte à m'accepter. Je ne veux pas y croire pour finir déçu et blessé.
Moi : Arrête...Personne n'acceptera jamais d'être avec une femme marqué comme un animal et avec un passé comme le mien encore moins un homme aussi puissant que toi.... Je veux pas que tu fasses ça et que tu me fasses croire que je peux rester pour ensuite me dire que tu n'assumes plus.
Quand il se fera insulter, humilié à cause de moi, il va me détester. Il voudra ma tête sur un plateau d'argent.
Je refuse de lui faire subir ça et de m'infliger ça également.
Mon coeur ne le supporterait pas, il est bien assez brisé comme ça.
Moi : Quand je me suis enfui de chez Ignacio, je portais un teeshirt déchiré qui laissait percevoir ma marque au dos. Tout le monde sait ce que ça représente. Je me suis fais insultée, frappée et humiliée à cause de ça. J'ai appris à les cacher pour ne pas que ça se reproduise.
Je lève les yeux au ciel.
J'ai eu de la chance que ces personnes soient au courant uniquement de la partie esclavage mais pas de la partie sur le juge sinon je serais déjà morte. J'ai cessé de compter le nombre de moquerie et de coup que j'ai reçu à cause de mes marques.
Moi : Je suis allée à l'hôpital pour me faire soigner car j'étais trop amochée à cause de tous les mauvais traitements qu'on m'avaient infligées. Quand les infirmières et les médecins ont vus mes marquages, ils ont eu peur des représailles.
Je respire difficilement.
Moi : Ils ont cru que je m'étais enfuis et que mon Patron allait venir pour me chercher. Ils m'ont hurlée de partir alors que je leurs avais dis que ça faisait longtemps que j'étais plus dans le trafic.
J'avais que 13 ans.
J'étais qu'une adolescente qui voulait qu'on l'aide mais à chaque fois ça finissait mal.
Tout le monde était terrifié par moi, comme si j'étais une horreur.
Aslan : Je ne ferais jamais ça. Je n'accepterais pas non plus qu'on t'inflige ça. Je ne tente pas de cacher cette partie de ta vie compris ?
Mais qu'est-ce qu'il dit ? Il ne peut pas être sérieux. Il doit pas se rendre compte de ce qui se passe.
Aslan : Si tu veux que tout le monde sache que tu étais une ancienne esclave, je l'assumerais avec toi. Si tu veux crier haut et fort que tu es responsable du meurtre de ce juge, on le criera ensemble. Si tu veux que personne ne sache, on gardera ce secret.
Il...
Il est vraiment prêt à dire devant le monde entier qu'il est l'époux d'une ancienne esclave ? Est-ce qu'il est conscient de ce que ça implique ?
Aslan : Le regard des autres ne m'importe pas. Le tien m'importe. Tant que tu es heureuse, je te suivrais. Ne t'en fait pas pour ma famille et pour moi. Tout ce qui compte, c'est toi et toi seule, civilé.
Il range son katana dans son fourreau. Je m'approche de lui et pose tout doucement ma tête contre son torse de peur qu'il me repousse pendant que mes larmes sont en train d'envahir sa chemise tout en serrant le drap qui me recouvre contre moi. Je fonds en larme sans savoir comment gérer ce flux d'émotion.
Moi : Ne me déteste pas, s'il te plait, Aslan.
Il pose sa main sur ma tête dans un geste doux et réconfortant. Il me fait reculer de son torse pour coller son front au mien. Il ancre son regard dans le mien et il m'adresse un sourire qui se veut rassurant.
Ses yeux vairons dans mes yeux verts.
La chaleur qui émane de ses yeux est unique.
Aslan : Comment veux-tu que je te déteste alors que même quand je le criais sur tous les toits ce n'était pas la vérité ?
Mon coeur bat tellement vite.
Aslan : Tu es différente. Tu es la plus précieuse, la seule et unique qui compte, civilé. Je t'ai déjà dis que je te choisissais envers et contre tous. Ne craint pas que je t'abandonne car je ne le ferais pas. Si je te perds , j'aurais perdu mon trésor le plus précieux.
Il détourne le regard et il se met à rougir tout en se grattant la tête. Les larmes de joie coulent de mes yeux.
Je lui adresse un sourire rempli de bonheur. Il ne peut pas savoir combien il est en train de me combler et de réchauffer mon coeur qui a tant souffert.
Moi : J'ai jamais eu vraiment l'habitude qu'on me choisisse, c'est tout nouveau pour moi, Aslan.J'étais toujours celle qu'on ne regardait pas, qu'on méprisait et qu'on humiliait. J'ai été abandonnée toute ma vie mais je veux pas que tu me laisses, s'il te plait.
Il ancre son regard dans le mien. Il me lance un regard surprit puis il m'adresse un sourire en coin. Il remet l'une de mes mèches derrière mon oreille.
Aslan : Tu sais que c'est toi ma préférée ou pas civilé ?
Mon sourire s'agrandît à l'entente de ses mots pendant que mon coeur est en train d'exploser.
Aslan : Cesse de croire que tu mérites pas qu'on se batte pour toi. Tu vaux tous les combats du monde. Je peux faire toutes les guerres pour toi, ma civilé.
Il passe ses mains sur mes mains tremblantes pour faire cesser mes tremblements. Ensuite, il pose ses mains sur mes joues pour essuyer mes joues dans un geste tendre et rassurant.
Aslan : Je t'arrête tout de suite, civilé. Je ne veux pas qu'on te choisisse car moi je te choisis et c'est amplement suffisant. Tu fais partie de mon monde, de ma vie. L'abandon n'existe pas chez les Dell'Era. Il existera encore moins avec toi, civilé.
Il m'adresse un petit sourire moqueur.
Aslan : Ce katana est comme mon coeur. Je ne te le confierais pas si je n'avais pas une totale confiance en toi. Considère que tu as mon coeur entre les mains, civilé. Prend en soin.
Je laisse échapper un petit sourire touché par ses propos. J'aurais jamais cru qu'Aslan pourrait me dire quelque chose comme ça mais c'est exactement ce dont j'avais besoin.
Moi : Tu penses qu'on est compatible ? Je... Je suis tellement brisée.... Je ne veux pas te causer du tord.
Je ne me le pardonnerais jamais si il se retrouve dans une situation délicate à cause de moi.
Je ne sais pas ce qu'il ressent pour moi et si c'est vraiment de l'amour.
Mais, je sais que je l'aime de tout mon coeur, lui et lui seul.
Je veux passer le restant de ma vie avec lui.
Je veux qu'il me guérisse et qu'il fasse de moi sa femme pour toujours dans cette vie ainsi que toutes les autres.
Aslan : Je ne sais pas si on est compatible mais je ferais en sorte qu'on le soit. Quand on a un regard aussi lumineux que le tien et qu'on brille autant comme une étoile, on est pas complétement brisé.
Il sourit.
Aslan : Tu as des blessures mais elles cicatriseront. Je serais présent, autant de temps qu'il le faudra.
Il marque une pause.
Aslan : Je veux que tu continues de changer ma vie avec tes mots, tes gestes et ta présence. Réparons tout.
Il pose sa main sur ma tête et il caresse mes cheveux.
Aslan : Nos âmes étaient destinés à se rencontrer et elles seront destinés à être ensemble.
Il sourit pendant que mon coeur est sur le point d'exploser. Je me retiens de détourner le regard pendant que les larmes continuent de couler.
Aslan : Laisse moi prendre les armes pour toi et déclencher des guerres, civilé. Tu sais même si le monde est contre toi, je resterais ton plus fidèle allié.
J'hésite quelques secondes mais je lui adresse un petit sourire et hoche tout doucement la tête.
Aslan : Toi et toi seule dans cette vie, civilé. Toi dans toutes les autres vies et dans tous les autres mondes, ma civilé.
Mon coeur va sortir de ma poitrine. Je ne parviens plus à respirer. Je serre le drap contre moi en me retenant de frissonner. Le regard chaleureux rempli d'admiration et d'un autre sentiment inexplicable qu'il me lance me déstabilise.
Moi : Je.... Mes marques ne te dégoutent pas ? Elles.... Elles montrent mon appartenance à un autre.... Elles.... Elles sont répugnantes.
J'ai tellement été habitué à ce qu'on m'insulte sur ses marques que je peux pas croire qu'elles ne le dérangent pas. Elles sont tellement écoeurante qu'elles me donnent envie de les effacer avec un couteau.
Aslan : Pourquoi est-ce qu'elles me dérangeraient ? Ce ne sont pas des marquages qui vont me pousser à m'éloigner de toi. Tu n'es pas comme les autres et je ne suis pas comme les autres. Tout ceux qui ont éprouvés du dégout envers toi ne sont que des fils de pute.
Il détourne le regard et il se met à rougir. Il se gratte à nouveau la tête tout en évitant de me regarder.
Aslan : Ouvre bien tes oreilles parce que je le dirais qu'une seule fois et je nierais si tu m'en reparles. Tu es exceptionnelle, tu es la femme la plus incroyable que j'ai pu voir dans ma vie. Je ne veux pas d'une autre femme, ni maintenant, ni jamais. Je te prends comme tu es. Je ne te demanderais jamais de changer pour moi.
Il marque une pause.
Aslan : Ton corps n'appartient à personne d'autre qu'à toi. Si tu me donnes l'opportunité qu'il devienne mien, je réparerais toutes tes blessures. J'aime tout chez toi, civilé. Ses marques font partie de toi, tu ne devrais pas avoir honte car je n'ai pas honte qu'elle soit sur le corps de celle qui est ma femme.
Il laisse échapper un toussotement de gêne pendant que ses joues deviennent complètement rouge.
Aslan : Tu devrais être fier d'être une survivante comme je suis fier que tu te tiennes à mes côtés. Pour moins que ça, d'autre seraient devenus les pires des monstres contrairement à toi qui t'es toujours battu pour être digne de l'amour de tes parents et de celui d'Isaac.
Il ne me laisse même pas le temps de répondre qu'il s'approche de moi pour déposer un baiser sur mon front. Ensuite, il me contourne et il se met derrière à moi. Il me tire vers lui pour ne pas que je puisse voir son visage. Il me serre fermement contre lui. J'entends son coeur battre à une vitesse affolante.
Je pose mon regard sur le miroir qui se trouve devant moi. Aslan est parfaitement visible dans celui-ci mais ce n'est pas ça qui suscite mon interêt.
Dans ses yeux, une lueur de haine est perceptible. Elle brille tellement fort qu'elle m'oppresse et qu'elle retourne mon coeur. Il se dégage de lui une aura destructrice et menaçante.
Son regard est dur et froid, ses yeux vairons ne reflètent plus une seule émotion positive.
Aslan : Plus personne ne te fera de mal.
Ses pupilles sont dilatées, elles sont teintées par la colère et la rage. Ses muscles sont tendus et sa mâchoire est contracté pendant que ses sourcils sont froncés.
Aslan : Je vais m'occuper de tout.
J'entends son coeur battre tellement vite qu'on pourrait croire qu'il va le lâcher. Sa respiration est lourde.
Je comprends.
Depuis le début, il se contient pour ne pas m'effrayer. Il se retient de tout détruire sur son chemin.
Il est en train de prendre ma douleur pour la faire sienne. Il veut partager mes souffrances.
Il savait que j'allais pas me confier à lui si j'avais perçu cette lueur de rage et de haine dans ses yeux. Il est resté impassible durant tout le début de cette conversation pour éviter de se trahir en manifestant la moindre manifestation de colère.
Je sais qu'il est dans un état de colère tel qu'il est prêt à se venger dès maintenant de toutes les personnes que j'ai mentionnée qui m'ont causés du tord quand j'étais vulnérable.
Il pose sa main sur ma tête dans un geste réconfortant pendant que je parviens pas à me détacher de son regard à travers le miroir. Il tente d'avoir l'air calme mais il ne l'est pas.
Aslan : N'aies peur de rien dans ce monde. N'aies plus jamais honte de celle que tu es. C'est à eux d'avoir honte de tout ce qu'ils t'ont fais.
Il contracte la mâchoire et ferme les yeux pendant quelques secondes. Quand il les ouvre à nouveau, il semble s'être légèrement calmée mais sa rage est toujours perceptible.
Elle le consume.
Elle ne disparaitra pas tant qu'ils n'auront pas tous payé.
Il regarde attentivement le miroir. Son regard croise le mien à travers le miroir. Il me serre encore plus contre lui. Il dépose un baiser sur ma tête. Il me fixe à nouveau.
Aslan : Je te promets sur l'honneur des Dell'Era que je te vengerais. Tu peux compter sur moi pour qu'ils souffrent tous autant qu'ils t'ont fais souffrir, Ayhan.
Bonjour,
On s'attrape sur Instagram pour vos retours sur ce nouveau chapitre riche en révélation : Iamhazeldiaz et pour qu'on puisse interagir ensemble. J'ai vraiment hâte d'avoir vos avis sur ce chapitre ! Je vous mettrais bientôt un extrait du prochain chapitre en espérant que ça vous plaise. ❤️
Bonne lecture !
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