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Point de vue Ayhan :








Elle : Qu'est-ce que vous faites ici ?

J'hausse les sourcils en l'entendant parler italien.Son regard est rivé sur nous, elle semble avoir comprit qu'on était pas du coin.Je me demande comment elle sait qu'on est italien.On aurait très bien pu parler anglais ou une autre langue.

Sa voix est douce et rempli de bienveillance.Elle nous adresse un petit sourire.J'essaie de laisser échapper un petit sourire pour ne pas lui faire peur pendant que Aslan la regarde avec sa froideur légendaire.

Nous venons de toquer à la porte de cette femme.Après avoir marché une dizaine de minute, nous avons fini par atteindre son domicile.Aslan n'a émit aucun signe de douleur même si son épaule a continué de saigner.J'ai tenté de l'aider à marché mais il a refusé mon aide.

Cette femme est âgée, elle doit avoir une soixantaine d'année, elle est mince et assez grande puisqu'elle fait la même taille que moi.Elle est blanche, ses yeux sont marrons clair, ses cheveux sont grisonnants attaché en un chignon haut.

Elle porte un haut bleu marine dont le col est montant avec une jupe longue de couleur bleu marine aussi.Elle a également des mocassins noir.

Elle nous regarde attentivement et lorsqu'elle croise le regard de Aslan elle se fige comme si elle venait de voir un fantôme.Quand elle baisse le regard remarque que son épaule saigne, elle ouvre grand les yeux pendant que Aslan la regarde avec indifférence.

Elle : Entrez !

Je la regarde surprise qu'elle nous fasse entrer dans son domicile alors qu'elle ne nous connaît pas et qu'on débarque avec l'un d'entre nous blessé.

Aslan est plus méfiant d'ordinaire mais je sais qu'il veut pas perdre de temps à se questionner.Et puis, elle a vraiment l'air inoffensive.

Elle nous fait entrer dans sa petite demeure.Elle nous invite à nous asseoir sur les fauteuils du salon.

Sa décoration est simple et épurée, les murs sont anciens et des plantes sont disposés à chaque coin de la pièce.Je remarque aussi une table basse située au centre du salon avec une télévision juste en face.

Elle observe attentivement le katana de Aslan.Puis, elle lève les yeux pour ancrer son regard dans le sien qui n'est qu'indifférence.

Elle : Tu t'appelles Aslan c'est ça ?

Elle ne cesse pas de le dévisager.Aslan hausse les sourcils pendant que je regarde cette femme encore plus choquée.Aslan ne m'a pas dit qu'il la connaissait mais elle semble le connaître.

Je comprends mieux pourquoi elle fixait ses yeux, des yeux comme les siens ne s'oublie pas.

Aslan : On se connaît ?

Sa voix est toujours aussi sèche mais elle est teintée par la méfiance.Elle lui adresse un petit sourire tout en l'observant.Mais, il ne semble pas être enclin à lui rendre son sourire.

Il semblait la connaître uniquement de nom mais au vu du regard qu'elle lui lance ça semble être plus poussé que ça.

Elle : Je me souviens de toi.Tu as pris quelques années et tu as bien grandi depuis la dernière fois qu'on s'est vu.Tu dois pas te rappeler de moi, le contraire m'aurait étonné.

Sa voix est douce et rempli de bienveillance.Aslan la fixe pendant quelques secondes puis il hoche uniquement la tête comme si ça l'intéressait pas de savoir dans quelle circonstances elle se rappelle de lui ou peut-être qu'il ne souhaite pas en parler devant moi.

Elle se tourne vers moi et me regarde de haut en bas puis elle laisse échapper un grand sourire.Je la regarde timidement et sourit aussi.

Elle : Ça se voit que n'es pas du coin toi.

Évidemment, ça se voit.

Mais, elle n'a pas l'air d'être aussi hostile que toutes les autres personnes face aux étrangers.J'ai eu ma dose d'insulte et de critique pour la journée.

Tout aurait été différent si j'avais été une japonaise issue d'une famille aisée d'un des clans de yakuza.Mais, je peux pas changer la personne que je suis.

J'hoche tout doucement la tête.Elle nous observe tour à tour tout en souriant.Aslan s'approche instinctivement de moi, comme pour me protéger en cas de menace pendant que je l'observe du coin de l'œil. Elle fait un petit sourire en coin.

Elle : Je vais chercher de quoi le soigner.Tu t'en chargeras ensuite vous me direz ce que vous venez faire ici. Je suppose que vous me cherchiez pour quelque chose d'urgent.

Elle ne demande même pas comment ça se fait qu'il se soit blessé ? Je sais pas si elle est juste négligente et indifférente ou si elle connaît déjà la réponse.Cette femme était une medecin réputée, elle doit avoir l'habitude de ce type de blessure.

Elle connaît Aslan, elle doit savoir que c'est un mafieux et qu'il a beaucoup d'ennemi.Mais, elle n'a même pas l'air d'être méfiante.

Aslan : Ça sera pas nécessaire.

Elle lève les yeux au ciel puis elle hausse les épaules.J'espère qu'elle va insister car il est important qu'il se soigne pour éviter une infection.Il ne s'agit pas d'une blessure grave mais il ne faut pas la négliger non plus.

Elle : Si ça l'est.

Elle sort de la pièce en fermant la porte derrière elle.Aslan laisse échapper un grognement de mécontentement.Puis, elle revient quelques minutes après avec plusieurs bols.Elle me tend aussi des compresses et des bandages.

Je me relève de mon siège et me dirige vers elle pour les prendre.

Elle : J'ai oublié de me présenter.Je suis Alice.

Moi : Ayhan.

Elle me sourit.Aslan ne parle pas, il nous regarde uniquement.Je sens sa frustration d'ici mais il va devoir accepter de ne pas contrarier cette femme si il veut qu'elle nous fournisse son aide.

Elle : Ce qui se trouve dans le bol rouge, tu l'utiliseras comme un désinfectant ça nettoiera la blessure et le sang.Dans le bol bleu, c'est une crème pour apaiser la douleur.Elle est constituée avec une plante médicinale connu pour ses bienfaits.Tu auras juste à l'appliquer comme une crème.Ensuite, tu lui mettras les bandages.

Je sens l'odeur du contenu des bols et ça sent particulièrement bon.La crème faite à partir de la plante médicinale sent fortement la menthe.Je prends les bols ainsi que les compresses et les bandages tout en conservant mon sourire.

Moi : Merci infiniment, madame.

Elle me regarde choquée comme si elle s'attendait pas à des remerciements.Puis, elle hoche tout doucement la tête en m'adressant un petit sourire.

Elle : Je vais vous faire du thé.En attendant, soigne le.Ensuite, nous pourrons discuter.

Elle tient vraiment à ce qu'il aille mieux, c'est rare les gens aussi désintéressé.J'hoche la tête puis elle quitte la pièce.

Je me dirige vers Aslan et il me regarde avec détachement.J'sais ce qu'il pense, il se dit qu'il veut pas que je le soigne et qu'on a pas de temps à perdre.Mais, il est clair que cette femme veut qu'il soit soigné et qu'elle nous aidera pas tant qu'il aura son épaule en sang.

Moi : Ne soit pas méchant ou grossier.Elle veut juste nous aider.Elle est gentille de nous avoir fait entré alors qu'elle ne nous connaît même pas.

Il souffle et fronce les sourcils tout en m'observant attentivement.

Aslan : J'ai pas besoin qu'on me soigne.On s'en fou complètement de mon épaule, ça peut attendre.Je veux juste l'antidote et retourner en Italie pour revoir mes frères.Tout ce qui compte c'est qu'ils aillent bien.

Je sais, Aslan.

Il nous reste encore du temps avant que le poison fasse véritablement effet et qu'il ôte la vie de ses frères.Nous allons parvenir à les sauver, on doit pas avoir de doute là dessus.Dans les moments comme ça, l'espoir est la seule chose qui peut nous permettre de tenir.

Moi : Elle va nous le fournir.Plus vite tu seras soigné, plus vite tu pourras lui demander l'antidote.Et plus vite, on retournera en Italie pour le donner à Jallal et Yuri.Tu verras que tout se passera bien.

Il souffle et il retire tout doucement sa veste de costume.Il ouvre les boutons de sa chemise et la fait descendre pour que je puisse avoir accès à son épaule.Sa chemise et sa veste se sont troué à cause du couteau.

Il regarde le vide pendant que j'observe son torse musclé.Sa morphologie est vraiment attrayante.Il n'est ni trop musclé, ni pas assez.Ses abdominaux  sont vraiment bien tracés.Sur ses bras, des veines sont ressortissantes à cause de ses muscles.

Pas le moment.

Stop.

Moi : Ça te fait pas trop mal ?

Il laisse échapper un petit sourire en coin.

Aslan : J'ai connu pire, civilé.Je t'ai dis de pas t'inquiéter pour moi.

Il ouvre ses jambes.Je me retrouve entre celle-ci pour commencer à le soigner.La gêne m'envahit mais je ne laisse rien paraître.J'ai l'impression qu'en étant aussi près de lui, il peut voir tous mes défauts.

Moi : T'aimes bien te blesser à l'épaule hein ?

Il brille dans ses yeux une lueur indescriptible.Il m'adresse un sourire rempli d'arrogance.Je sais que ce qu'il va me dire risque de m'énerver ou de me mettre mal à l'aise.J'opterais plutôt pour la deuxième option.

Aslan : J'aime bien quand tu joues l'infirmière.Je suis prêt à me prendre toutes les balles et tous les couteaux du monde si ça peut me permettre de t'avoir près de moi pour me soigner.

J'écarquille les yeux de surprise face à ce qu'il vient de dire pendant qu'il a toujours son sourire moqueur.J'essaie au maximum de dissimuler ma gêne mais je sais qu'il peut percevoir mon trouble.Mon cœur est en train de battre terriblement vite.

Moi : T'es vraiment fou.

Mon regard ne se détache pas de ses yeux et de cette lueur taquine qui brille dans ses yeux.Je finis par laisser échapper un petit sourire complice du sien.

J'ai envie de le prendre dans mes bras.

J'ai tellement envie de le serrer contre moi et de lui dire tout ce que je ressens pour lui.

Aslan : Je pense que j'aurais bien besoin d'un massage quand on sera de retour en Italie quand mes frères seront sains et saufs.Il faudrait pas que mon épaule se retrouve paralysé.

Je laisse échapper un petit rire amusé pendant qu'il fait semblant de regarder son épaule et d'être choqué par son état alors que depuis tout à l'heure ça l'indiffère complètement.Je suis et certaine qu'il a déjà connu bien pire.

Moi : Rien que ça ?

Il repose son regard sur moi.Quand il voit le sourire que j'ai accroché au visage, il se stoppe pendant quelques secondes.Il me fixe uniquement sans rien dire et sans bouger.

Il reprend rapidement ses esprits en laissant échapper un toussotement de gêne.Puis, il m'adresse un sourire en coin.

Aslan : Si t'insistes, j'aimerais bien aussi aller dans l'Onsen pour que l'eau chaude puisse apaiser mes douleurs.Tu devrais m'accompagner pour être sur que je fasse pas une mauvaise chute.

Je lui donne une légère tape au bras tout en rigolant.Il fait mine d'avoir mal alors que je sais que le coup que je viens de lui porter ne disposait d'aucune force.

Aslan : Tu me frappes au bras alors que mon épaule est blessé ? T'es cruelle, civilé.

Je détestais ce surnom mais j'en viens à vraiment l'apprécier sauf quand il l'utilise pour me gueuler dessus ou pour se montrer méprisant envers moi.J'ai même l'impression qu'il s'agit d'un surnom affectueux.

Aslan : Tu te rends compte de ce que tu viens de faire ? Tu penses que mon épaule avait besoin de ça ?

Je lève les yeux aux ciel pendant qu'il continue de simuler des douleurs.Quand je vois qu'il continue de se plaindre de la douleur, je perds immédiatement mon sourire et lui lance un regard rempli de culpabilité.

Moi : Je t'ai vraiment fais mal ? Je pensais pas que....

J'ai même pas le temps de finir ma phrase qu'un sourire en coin apparaît sur son visage.Je comprends immédiatement que tout ça n'était que du cinéma et qu'il n'avait pas mal.Je lève les yeux au ciel.

Moi : C'est pas drôle.

Il m'adresse un clin d'œil moqueur pendant que je me retiens de rire face à son attitude puérile.Il est vraiment mignon quand il est comme ça, on dirait un enfant et son regard semble bien plus enfantin.

Aslan : Ça dépend pour qui.

Je me mets à sourire tout en l'observant.J'aurais jamais cru qu'on pourrait avoir une discussion normale tous les deux et qu'il pourrait finir par « m'accepter ».

J'aime quand il est comme ça.

Mais, c'est pas le moment de penser à ça.

Je regarde son épaule.La blessure n'est pas profonde.Elle a bien saigné sûrement à cause de l'impact.Mais, ça devrait cicatriser d'ici quelques jours.Je prends ce qui se trouve dans le bol rouge pour désinfecter.Il n'émet aucun commentaire, comme si il sentait rien.

Après avoir fini de désinfecter, j'applique ce qui se trouve dans le bol bleu pour soulager la douleur.Il lève les yeux vers moi et il m'observe attentivement.Je me retiens de détourner le regard.

Aslan : Merci de ne pas être partie.

Je lui lance un regard surprit en comprenant qu'il fait référence à ce qui s'est produit tout à l'heure.Pourtant, c'est moi qui devrait le remercier et non l'inverse.

Je laisse finalement échapper un petit sourire touché tout en continuant d'appliquer la crème.Je parviens plus à le regarder dans les yeux mais je sens son regard sur moi.

Moi : Merci de m'avoir défendu.

Je relève la tête vers lui.Il me lance un regard surprit.Il se met à rougir légèrement, il se gratte la tête et il commence à regarder le plafond pour éviter mon regard.

Aslan : Je crois que j'aime bien te défendre.

Mon cœur brûle.

Pour lui.

Il est vraiment mignon.

Ce qui le rend encore plus adorable, c'est qu'il a du mal à mettre des mots sur ce qu'il fait.Mais, ça se voit qu'il est sincère.Je préfère 100 fois une personne agissant plutôt qu'une personne promettant des merveilles.

Aslan : Et puis, je suppose que c'est mon rôle de le faire.

Je laisse échapper un sourire ne sachant pas quoi répondre à cet aveu qu'il a dit tellement faiblement que si j'avais pas été aussi proche j'aurais pas entendu.

Après avoir fini son bandage, je dépose tout ce que cette femme m'a donné sur la table en bois à côté de nos sièges.

J'allais me reculer de lui mais il attrape ma main et la serre dans la sienne tout en m'observant attentivement comme si il craignait que je le repousse.Je n'ai jamais voulu le repousser, jamais.

Aslan : Reste encore un peu à côté de moi, civilé.

Il enlace nos doigts ensemble tout en resserrant sa prise sur ma main.Sa grande main engloutit la mienne, son contact est chaud et réconfortant.Sa voix laisse percevoir son envie de pas me voir partir pendant que nos yeux se mêlent l'un à l'autre.

Est-ce que c'est possible de tomber amoureuse d'un regard ? Est-ce que c'est vraiment possible de tomber amoureuse d'Aslan Dell'Era ? Évidemment.

Aslan : À propos de tout ce que Akhin a dit sur moi...

Il détourne le regard pour ne pas avoir à me faire face pendant que je l'observe attentivement.Il est en train de chercher ses mots.Il est gêné de savoir que j'ai entendu toute cette conversation et il craint que ça change mon avis sur lui ou sur ses frères.

Aslan : Est-ce que ça change quelque chose pour toi ?

Pratiquement toutes les personnes que j'ai rencontrée n'ont pas cessé de me dire qu'Aslan était un monstre.Mais, je sais que c'est pas le cas.Son regard n'a jamais été celui des monstres même quand j'ai tué l'un de ses hommes et cambriolé son quartier général.

Son regard est vide d'émotion comme si il craignait que je lui dise que je le perçois comme un monstre, comme si il avait peur que je parte loin de lui ou que je sois terrifié par lui.Mais, Aslan ne peut pas être terrifié, ça ne lui ressemble pas.

Moi : Ça ne change rien, Aslan.Akhin est un imbécile incapable de voir ce que toutes les personnes qui t'entourent parviennent à voir.

Je marque une pause.

Moi : On a pas besoin d'en parler si tu n'en as pas envie tu sais ? Ça ne compte pas. Je sais que tu es une bonne personne, Aslan.Ton comportement me le prouve et j'ai aucun doute sur toi. Je te fais confiance, je veux juste que tu le saches.

Il écarquille les yeux tout en me fixant pendant que je lui adresse un sourire sincère et rassurant.Son regard bute sur mon sourire et il finit par hocher doucement la tête.

Aslan : Merci d'être toi, civilé.

Je me retiens de lui demander si sa blessure n'a pas changé sa personnalité mais je sais qu'il peut percevoir toute ma surprise dans mon regard.Ça ne lui ressemble tellement pas.

Il me tire vers lui et il dépose un baiser sur mes lèvres.Ce baiser ne ressemble en rien aux autres baiser qu'on a eu auparavant. Je saurais pas comment l'expliquer mais ce baiser est doux et ça me perturbe encore plus que nos baisers passionnels.

Aslan se recule subitement de moi.J'ai cru qu'il regrettait notre baiser mais quand mon regard se pose sur la porte du salon qui s'ouvre sur Alice qui avance vers nous toujours avec son grand sourire, je comprends.Il l'a entendu arrivé et il ne voulait pas qu'elle nous surprenne alors il s'est reculé.

Je lui adresse un sourire gêné pendant qu'il m'observe sans rien dire.Il remet correctement sa chemise et ses boutons.Puis, on pose notre regard sur cette femme.

Elle nous propose du thé mais on décline poliment.Elle nous regarde tous les deux attentivement.Je me rends compte que Aslan n'a pas lâché ma main et que ma main est toujours dans la sienne.D'autre part, je suis toujours aussi proche de lui.

Je me détache de lui et il contracte la mâchoire.Ma main est immédiatement redevenue froide, elle n'est plus réchauffé par la sienne.

Je pars m'installer à nouveau sur le fauteuil à côté de lui.Alice laisse échapper un petit sourire attendri pendant que Aslan continue de me guetter du coin de l'oeil.

Alice : Alors qu'est ce que vous voulez ?

Aslan ancre son regard dans le sien.Il serre violemment les poings.Je sais que la colère est en train de l'envahir mais elle ne sera jamais plus forte que l'inquiétude qu'il ressent.

Aslan : Mes frères ont été empoisonnés par le poison Fugu.Je veux un antidote pour les soigner.Ils n'ont plus beaucoup de temps.J'ai besoin de l'antidote le plus vite possible et on m'a dit que vous étiez celle qui pourrait m'aider.Je vous donnerais tout ce que vous voudrez.J'ai les moyens de payer.

Elle le regarde surprise pendant qu'Aslan essaie de dissimuler sa crainte.Mais, son pied se met à taper frénétiquement contre le sol et ses mains se mettent aussi à trembler.

Alice observe son tatouage à la nuque puis elle regarde les plaques militaires qu'il a autour du cou mais elle ne laisse percevoir aucune émotion.Ensuite, elle fixe attentivement le katana rangé dans son fourreau.L'homme aux yeux vairons serre les poings et contracte la mâchoire.

Aslan : Mes frères sont des bonnes personnes.Je sais que ma réputation me précède et que vous devez me prendre pour un monstre comme toutes les personnes de ce pays.Je ne vous ferais pas croire que je suis une bonne personne car ce n'est pas le cas.Mais, mes frères sont différents de moi et ils méritent plus que quiconque de vivre.

Je dépose ma main sur la sienne tout en lui adressant un petit sourire qui se veut rassurant.Il me regarde surprit mais ses mains cessent immédiatement de trembler.Il m'adresse un petit signe de tête qui semble être un remerciement silencieux.

Un monstre ne serait pas allé quémander l'aide d'un homme qu'il déteste pour sauver ses frères.Son attitude laisse percevoir tout l'attachement qu'il ressent pour ses frères et montre qu'il est capable d'éprouver des sentiments.

Aslan n'est pas un monstre.

Elle : Où se trouve tes frères ?

Il se concentre à nouveau sur elle mais il ne me demande pas d'ôter ma main de la sienne.J'ai la nette impression que ça l'apaise et ça me fait plaisir de pouvoir l'aider.

Aslan : En Italie.

Elle hoche tout doucement la tête.

Elle : Tu as fais le trajet jusqu'ici pour obtenir l'antidote n'est-ce pas ?

Il hoche la tête.Aslan aurait fait le tour du monde pour trouver cet antidote.Jallal et Yuri en auraient fait de même pour lui.Les liens qui unissent les Dell'Era sont sacrés et ils sont prêts à tout pour se protéger.

Elle : Je veux pas de ton argent.Je sais qui tu es.Je sais aussi que tu manques absolument pas d'argent et que tu gagnes plus d'argent en quelques minutes que j'en gagnerais jamais durant toute ma vie.

Elle ne semble pas être hostile à nous et ça suffit à me rassurer.Aslan aurait pas hésité une seule seconde à la menacer ou à la torturer si elle avait refusé de l'aider à cause de sa position chez les yakuza.

Aslan : Si vous voulez pas d'argent qu'est ce que vous voulez ? Je ferais tout ce qu'il faudra tant que vous sauviez mes frères.L'un d'entre eux n'a que 20 ans.

En ayant prononcé la dernière phrase, sa gorge s'est légèrement noué comme si il avait du mal à le dire.Mon coeur me fait mal, sa souffrance est indescriptible.

Je sais ce que ça fait de perdre un frère et je le souhaite à personne.Si les Dell'Era n'avaient pas été présent, je me serais effondré après avoir accepté la mort de Isaac.

Alice : Tu n'es pas venu accompagné de ton grand-père ?

À la mention de cet homme effroyable, je me fige et Aslan aussi.Aslan fronce immédiatement les sourcils.Je me rappelle de toutes les horreurs qu'il m'a dit notamment sur le fait qu'Aslan allait finir par se lasser de moi et que j'allais retourner à la rue.

Cet ordure a voulu profiter d'un moment comme celui-ci pour nous imposer un divorce.

Je soulève ma main de celle de Aslan.Je pose mes mains sur mes cuisses puisque désormais c'est moi qui suis tremblante.J'essaie de le dissimuler mais rien n'échappe à Aslan.

Il fronce les sourcils en voyant les tremblements de mes mains.Il semble hésitant mais il finit par déposer sa main sur la mienne pour faire cesser les tremblements.Je le regarde surprise pendant qu'il me fait un petit signe de la tête avant de regarder Alice.

Aslan : Cet homme est mon grand-père uniquement sur les papiers.Dans la réalité, il n'est rien.Il s'intéresse pas au sort de mes frères mais moi je veux qu'ils aillent bien et c'est ma priorité.Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour les sauver.Si vous avez peur de lui, je peux vous garantir ma sécurité.

Elle observe ses yeux pendant quelques minutes sans rien dire comme si elle essayait de lire en lui.Aslan ne semble même pas troublé alors qu'elle est littéralement en train de le dévisager.

Alice : Je comprends.

Elle tourne la tête et pose son regard sur moi.Elle sourit en voyant la main de Aslan au dessus des miennes.Elle nous regarde à tour de rôle puis elle se stoppe pour ancrer son regard dans le mien.

Alice : Et toi qu'est ce que tu viens faire ici ? Qui es-tu exactement ?

Je la regarde surprise par sa question.Je pensais pas qu'elle allait s'intéresser à moi.Je croyais qu'elle allait continuer de poser des questions à Aslan et qu'elle me voyait uniquement comme une accompagnatrice.

Moi : Je suis Ayhan.Je suis venue l'accompagner.Je suis........Je....Bah....Enfin, on est marié ensemble tous les deux.

Putain.

Ça fait bizarre de le dire à voix haute surtout après tout ce qui s'est produit.

Elle laisse échapper un petit rire pendant que Aslan et moi on ose pas se regarder dans les yeux.Je pense qu'on est tous les deux aussi gêné l'un que l'autre.J'aurais juste pu dire que j'étais sa « femme » mais j'pense qu'on est pas encore prêt à mettre ce terme sur notre relation.

Elle regarde à nouveau Aslan.Dans ses yeux, je peux lire que de la fierté et beaucoup d'amour envers lui.Pourtant, il ne sait pas qui elle est.Mais, cette femme semble sincèrement le porter dans son cœur.

Alice : Je me souviens de toi quand t'étais gamin.Tu avais toujours ce regard aussi déterminée et tu pensais toujours à tes frères avant de penser à toi.Je m'attendais vraiment pas à te revoir et encore moins à te voir aussi grand.Tu as bien changé mais tes yeux sont restés les mêmes.

Aslan la regarde mal à l'aise par ce qu'elle vient de dire.Il se met à rougir et je souris face à cette vue.Il est vraiment adorable quand il veut.J'aimerais qu'il reste comme ça pour toujours mais j'sais que c'est qu'un moment éphémère.

Alice : Le poison qui a été administré à tes frères est très puissant.C'est normal qu'en Italie personne connaisse le remède à celui-ci.Au Japon aussi il est très peu connu.Mais, chaque poison à son remède qui va avec.Je vais vous donnez ce dont vous avez besoin pour sauver tes frères.Ça me prendra une trentaine de minute.Vous n'avez pas une minute à perdre.

Aslan fait un grand sourire rempli d'espoir puis il  hoche frénétiquement la tête.Elle se lève et l'homme aux yeux vairons se lève aussi.Il se dirige vers elle, elle le regarde surprit.

Aslan : Je...Je sais pas quoi dire pour vous remerciez....Je...Merci....Sincèrement....Merci beaucoup....

Il attrape ses mains et il ancre son regard dans le sien.Sa voix est teintée par l'émotion.Il s'incline face à elle. J'écarquille les yeux de surprise et entrouvre légèrement la bouche.J'aurais jamais imaginé qu'Aslan soit capable de s'incliner face à quelqu'un.

Aslan : Merci beaucoup, vous avez ma reconnaissance éternelle.Mes frères....Ils comptent beaucoup pour moi....J'avais peur de les perdre mais grâce à vous je pourrais les sauver....

Elle le regarde attentivement puis elle lève la main en l'air.Elle semble hésitante mais elle finit par lui caresser tout doucement la joue, tendrement comme une mère le ferait pour son enfant.

Aslan allait reculer pour la repousser mais une force semble le pousser à accepter de recevoir ce geste chaleureux de cette femme.Puis, elle hoche la tête.Ensuite, elle quitte la pièce.

Aslan se tourne vers moi et m'adresse un petit sourire gêné que je lui rends.Il sort son téléphone de sa poche et compose le numéro de téléphone de Angelo.Ensuite, il met le haut parleur.

Aslan : C'est Aslan.

Angelo : Aslan ! Vous avez trouvé l'antidote ?!

Sa voix est faible, elle laisse percevoir sa tristesse.Elle semble aussi être cassé comme si il avait beaucoup pleuré.

Je me mets immédiatement à regarder mes pieds en imaginant la souffrance qu'il doit lui aussi être en train de ressentir puisqu'il peut pas les aider.Et puis, Angelo combattait déjà ses propres démons et voilà que tout cela s'ajoute à la situation.

Aslan : Oui on l'a trouvé.On sera là d'ici quelques heures.Il nous faudra au moins une journée pour atterrir en Italie.

Sa voix se veut rassurante.

Angelo : Géniale ! Je vais leurs annoncer la bonne nouvelle !

En entendant sa voix rempli d'espoir, je peux pas m'empêcher de laisser échapper un petit sourire.

Aslan : Est...Est-ce que ça va eux ?

Pendant quelques secondes, Angelo ne répond pas.Il doit sûrement être en train de chercher les mots adéquates pour ne pas nous inquiéter.De toute façon, tout ceci sera bientôt fini.

Angelo : Je...C'est compliquée...Ils ont beaucoup de bouffé de chaleur, ils ont aussi des difficultés respiratoires de plus en plus intense.Ils sont sujet à de nombreuses hallucinations à cause de leurs douleurs et des effets du poison.Ils ont aussi beaucoup de nausée, de fourmillement au corps et des douleurs abdominales....Mais, ça va aller...Vous allez bientôt rentrer et ça ira....

Il marque une pause.

Angelo : Yuri...Yuri supporte moins bien le poison que Jallal.Jallal a dû nous aider à le maintenir parce qu'il perdait le contrôle et qu'il voulait cogner sa tête contre la table à cause de ses hallucinations.Mais, on lui a administré des calmants.Il est en train de dormir.

Je lève la tête pour regarder l'homme aux yeux vairons.Aslan contracte la mâchoire et il fronce les sourcils.Puis, il me regarde et il souffle.Je le regarde sans rien dire.

Aslan : On fait au plus vite...Dis leurs qu'on sera bientôt de retour avec l'antidote....Dis leurs aussi qu'ils ont pas intérêt à crever avant que j'arrive sinon j'irais les rejoindre.

Sa voix est brisée mais il essaie de ne rien laisser paraître.Pourtant, son regard laisse percevoir sa détresse.Il n'a pas versé une seule larme depuis qu'il sait que ses frères sont en danger et il n'a pas fermé l'œil à un seul moment.

Angelo : Je leurs dirais.Compte sur moi.

Aslan : Merci, Angelo.

Il marque une pause.

Aslan : Prenez bien soin d'eux...S'il te plaît.

Aslan raccroche le téléphone.Puis, il se met à tourner en rond dans ce salon.J'ai envie de lui demander de s'assoir pour ne pas réveiller la douleur à sa blessure mais j'sais que ça l'aide à passer le temps.

Il s'arrête devant la vitrine à deux portes en bois qui est au fond de la pièce.Il semble s'être figé.Je le regarde avec incompréhension quand je le vois ouvrir la vitrine.

Aslan : C'est quoi ce bordel ?

Sa voix est glaciale.Je me lève pour me mettre à côté de lui.Je remarque qu'il tient une photo dans ses mains et qu'il la fixe attentivement.Il la serre fermement tout en fusillant du regard ce bout de papier.

Sur cette photo, on peut voir un garçon avec les cheveux lâches lui arrivant aux épaules âgé d'une dizaine d'année.Il tient un katana dans ses mains et des plaques militaires retombent sur le kimono noir qu'il porte.Ce garçon à les yeux vairons : l'un est bleu clair tandis que l'autre est vert.

Alice : Vous avez trouvée la photo.

On se tourne vers elle et elle nous sourit toujours.Aslan serre la photo dans ses mains.Il questionne du regard Alice qui ne semble éprouver aucune crainte.

Aslan : Pourquoi est-ce que vous avez une photo de moi quand j'étais gamin ?! C'est quoi ce bordel ?!

Sa voix est remplie d'animosité.

Alice : Je t'ai dis que je te connaissais.

Il fronce les sourcils.

Aslan : Il y a une différence entre connaître quelqu'un et avoir une photo de lui quand il était enfant ! Pourquoi est-ce que je me souviens pas de vous ?!

Elle s'approche de lui puis elle le regarde.Elle lui murmure quelques mots en japonais que je ne comprends pas.Aslan la regarde perturbé puis il recule d'un pas comme si il venait de voir un fantôme.Il fait tomber cette photo au sol.

Aslan : Putain.

Il s'approche d'elle d'un pas rapide et il la prend dans ses bras.Elle semble si petite à côté de lui.Elle le serre contre elle tout en souriant.Elle a les larmes aux yeux mais elle ne pleure pas.Aslan embrasse son front et laisse échapper un petit sourire.

Puis, ils se mettent à parler tous les deux en japonais.Je ne comprends pas ce qui se passe mais ça me fait plaisir de savoir qu'il se rappelle d'elle et il a l'air heureux.

Si il est heureux, ça me va.

Alice : Prend l'antidote.Tu n'as pas une minute à perdre.

Elle se recule de lui et lui tend deux seringues.Aslan prend les seringues et serre ses mains dans les siennes.Puis, il me fait signe pour qu'on parte.

Aslan : Merci pour tout, vraiment.

Elle sourit puis elle nous accompagne jusqu'à la porte.Aslan la prend une nouvelle fois dans ses bras puis il se dirige vers l'extérieur et commence à avancer.Je me tourne vers elle et ancre mon regard dans le sien.

Moi : Merci beaucoup pour votre aide.

Elle me sourit.J'allais partir mais elle m'attrape le bras pour me retenir.Elle me lance un regard rempli de douceur pendant que je la regarde avec incompréhension.

Alice : Je sais que tu l'aimes, ça se voit.

Je la regarde confuse.J'essaie de nier mais les mots ne sortent pas de ma bouche.En voyant que Aslan est assez loin pour ne pas nous entendre malgré son ouïe, je laisse échapper un soupir de soulagement.

Alice : Ne t'inquiète pas, il n'est pas au courant de tes sentiments à son égard.Il aura besoin d'une femme comme toi.Tu as l'air d'être une bonne personne même si tu combats toi aussi tes démons.Ne le laisse pas tomber, s'il te plaît.Aide le à combattre sa part de noirceur et montre lui qu'aimer n'est pas une faiblesse et qu'il a le droit de connaître l'amour.

Je la regarde choquée par ce qu'elle vient de dire.Elle pose sa main douce sur ma joue et elle la caresse délicatement.Son geste est tellement doux et réconfortant, comme une mère envers son enfant.

Je sais pas quoi lui répondre mais je sais qu'elle s'attend à une réponse et ça me déstabilise.Je suppose qu'il faut uniquement lui dire la vérité que je dissimule à tout le monde.

Moi : Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour lui venir en aide.Je...Je veux juste être auprès de lui, c'est tout....Je le laisserais jamais tomber...Tant qu'il voudra bien de moi, je resterais avec lui.... J'ai le désir de vivre à ses côtés le plus longtemps possible.Je suis prête à tout accepter pour ça.

Elle écarquille les yeux puis elle fait un grand sourire lumineux et elle hoche la tête.

Alice : Tu es vraiment mignonne et ça se voit que ton cœur est pure, Ayhan.

Je lui adresse un sourire timide.Ensuite, elle ôte sa main de ma joue.Je lui fais un signe de la main et part en courant pour rejoindre Aslan.

Je me tiens à côté de lui.Il baisse le regard pour me regarder.Je lui adresse un petit sourire timide pendant qu'il m'observe avec un regard indescriptible.

Moi : Ça va ?

C'est tout ce que j'ai trouvé à dire pour éviter le moment gênant qu'on était en train de vivre.Il écarquille les yeux comme si il s'attendait pas à cette question.

Aslan : Ça va.

La plante médicinale de Alice semble vraiment bien fonctionner.J'essaie de marcher au même rythme que lui mais ça devient de plus en plus difficile.

Je ne suis pas habituée à marcher dans des environnements comme celui d'une vallée.Et puis, il a des longues jambes.Il marche encore plus vite que d'ordinaire sûrement à cause du stress de la situation mais je ne veux pas le retarder.

Il se stoppe subitement.Je me cogne à son dos.Il se tourne vers moi, son regard ne laisse déchiffrer aucune émotion.Il me tend son bras, plus précisément la manche de sa veste de costume.Je lui lance un regard perdu, ne voyant pas où il souhaite en venir.

Aslan : Accroche toi à moi, tu seras moins fatiguée, civilé.

Je le regarde choqué puis lui adresse un sourire timide.J'allais le remercier mais il me tourne le dos sûrement pour dissimuler sa gêne.Je m'approche et attrape la manche de son costume. Il me regarde brièvement puis il avance avec moi accroché à lui.

Aslan : Tant que tu restes avec moi, tout ira bien.










{...}









Le Lendemain....








JET







*02h45












J'ouvre difficilement les yeux et laisse échapper un bâillement.J'étais en train de dormir sur l'un des sièges du Jet.Je regarde l'heure qui s'affiche sur l'écran plat.Il nous reste encore plusieurs heures de trajet avant d'arriver sur le sol italien.

Je m'aperçois qu'on m'a mit une couverture pour me couvrir et qu'on m'a installé de sorte à ce que je sois bien couché dans mon siège.

Je sais que c'est lui et ça suffit à me faire sourire.

Je tourne la tête et pose mon regard sur Aslan qui est assit sur l'un des sièges derrière moi.Il est en train de regarder le hublot.Je comprends aisément qu'il n'a toujours pas dormi.Il relève la tête et il me regarde.

Moi : Tu veux pas dormir un peu ?

Son visage est impossible pendant que son regard ne laisse percevoir aucune once d'émotion.

Aslan : J'arrive pas.

Évidemment, il est tellement inquiet qu'il pourra pas fermer l'œil.Mais, il a besoin de se reposer sinon il risque de craquer.Il peut pas tenir autant de temps sans dormir.

J'hésite quelques secondes mais finit par me relever de mon siège.Je me dirige vers lui et lui attrape la main.Il me regarde avec incompréhension mais je le force à se lever.Il se laisse guider tout en m'observant avec incompréhension.

Aslan : Qu'est-ce que tu fais ?

Il se tient face à moi, je lève légèrement la tête pour le regarder puis je le force à avancer.Je me dirige vers la chambre du Jet.

Je l'installe sur le lit pour qu'il s'assoit pendant que je m'assois sur le sol juste en face de lui.La pièce est baigné par l'obscurité mais nous pouvons quand même percevoir nos visages.

Moi : Quand on discute, on arrive à dormir alors j'anticipe.

Il souffle.

Aslan : Je suis pas fatiguée.

Même si c'était le cas, il ne l'aurait pas reconnu.Pourtant, les cernes qui sont en train de creuser le dessous de ses yeux montrent qu'il commence à être épuisé.

Moi : Depuis qu'on a mit les pieds sur le sol japonais, tu n'as pas fermé les yeux alors que c'est toujours toi qui a conduit durant nos trajets.Tu as besoin de repos sinon tu risques d'être moins performant sur le terrain.

Il me regarde attentivement puis il grogne de frustration.Il passe sa main dans ses cheveux et défait son demi chignon.Ensuite, il attache à nouveau ses cheveux tout en me scrutant du coin de l'œil.

Putain.

Il est tellement beau.

Aslan : Tu veux discuter de quoi ?

Je me retiens d'afficher ma surprise.Je m'attendais à devoir lutter contre lui pour qu'il daigne accepter de rester auprès de moi pour avoir une discussion.

On pourrait parler de plein de sujet différent.Mais, je sais que ses pensées vont vers ses frères et qu'il a besoin d'entendre les mots que je m'apprête à lui dire.

Moi : Tu sais tu dois plus t'inquiéter pour eux, ça va aller maintenant qu'on a l'antidote.Ils iront beaucoup mieux et on oubliera cette histoire.

Il ancre son regard dans le mien et il serre violemment les poings.Je peux percevoir toute sa culpabilité à des kilomètres.Aslan doit comprendre que personne n'est intouchable même pas lui.

Aslan : J'ai été une nouvelle fois négligent.Ils auraient pas dû être touché par cette merde.Tu t'en rends pas compte mais ce sont deux de mes frères qui ont été empoisonnés et pas seulement un.Akhin pense que c'est de leurs fautes mais c'est de la mienne.C'est moi qui dispose d'une ouie performante et d'une acuité visuelle, j'aurais dû voir ou entendre les mouches s'approcher d'eux.

Je comprends mieux.

Aslan se met une pression immense concernant la sécurité de ses frères uniquement parce qu'il est le seul à être doté de l'ouïe fine et de l'acuité visuelle.Ses qualités sont certes des atouts indéniables mais elles ne sont pas infaillible.

Moi : Tu disposes d'une vision performante mais tu restes humain.J'ai vu les insectes, avec cette taille personne aurait pu les apercevoir même pas toi.Tu dois pas te sentir coupable.

Plus facile à dire qu'à faire.

Je sais ce que ça fait de se sentir coupable pour des choses qui nous dépassent et de s'en vouloir d'être impuissant.Mais, je veux pas qu'il ressente ça.Il doit s'accrocher à toutes les fois où il a pu sauver ses frères d'une mort certaine et ne pas s'attarder sur les rares fois où il n'a pas réussit.

Aslan serre violemment les poings et contracte la mâchoire.J'ai cru qu'il allait se relever pour quitter la pièce et fuir cette conversation mais au lieu de ça il laisse échapper un grognement tout en m'observant.

Aslan : Comment ne pas me sentir coupable ? J'ai laissé deux de mes frères dans un état déplorable.Quand j'ai vu qu'ils avaient été empoissonné, je les ai porté tous les deux dans ma voiture.J'étais en train de me pisser dessus parce que j'avais peur qu'ils meurent durant le trajet.Je m'imaginais expliquer à tout le monde qu'ils étaient mort alors qu'ils étaient avec moi et ça m'a rendu fou.

J'arrive à percevoir sa douleur ainsi que son impuissance dans ses paroles.D'ordinaire, il est tellement froid et impassible que c'est difficile de remarquer lorsqu'il est triste mais cette fois il tente même pas de se cacher.

En le voyant comme ça, je me rends compte à quel point je suis privilégiée de pouvoir le voir dans cet état.Je suis heureuse d'avoir insisté pour l'accompagner.J'aurais pas eu de meilleure place que auprès de lui.

Moi : Tu peux pas tout anticiper et tout contrôler même si tu aimerais.Tu restes un humain, Aslan.Si tu te laisses ronger par la culpabilité, tu risques de te mettre en danger ou de mettre tes frères en danger.

Il souffle et il passe sa main sur son visage.J'aimerais prendre sa main dans la mienne et entrelacer ses doigts avec les miens.J'aime tellement quand ma main est dans la sienne, sa chaleur corporelle est tellement réconfortante et sécurisante.

Je n'ose pas le faire.Je ne veux pas risquer de le braquer.Aslan est un homme difficile à cerner.Je ne sais jamais sur quel pied danser avec lui.Je m'attends à ce qu'il quitte la pièce précipitamment en me fusillant du regard.

Il me lance un regard triste, un regard qui semble brisé par la vie.

Je me reconnais en lui.

J'ai eu de nombreuse fois ses yeux suppliant de l'aide mais l'aide n'est jamais venue.

Aslan : Ils sont toute ma vie.Ils m'ont permis de devenir plus humain et ils m'ont sauvé tant de fois de moi même.Ils m'ont jamais tournés le dos et ils ont jamais eu honte d'être mes frères.Ils m'aiment plus que tout au monde et ils m'admirent tellement alors que je le mérite même pas.Eren a besoin d'avoir Jallal et Yuri auprès de lui pour avoir des exemples sur lesquelles il pourra s'appuyer.

Il marque une pause.

Aslan : Je dois t'avouer que j'étais heureux de devoir aller récupérer l'antidote parce que j'aurais pas pu supporter de rester avec eux et de les voir souffrir alors que je pouvais rien faire pour eux.J'aurais tellement voulu prendre toutes leurs souffrances et la faire mienne.Je me serais sacrifié 1000 fois pour eux.J'arrive pas à dormir parce que quand je ferme les yeux, j'imagine que quand je vais me réveiller on va me dire qu'ils sont mort.Je ressens leurs douleurs.

Sa gorge se noue mais il ne verse aucune larme.Ses yeux ne sont même pas larmoyants comme si il s'interdisait de pleurer alors qu'il a le droit d'être triste et d'être inquiet.Mais, il se refuse à laisser percevoir la moindre émotion qu'il qualifierait de « faiblesse ».

Aslan : J'imagine pas ma vie sans eux.Ils sont mes poumons droit et gauche.Yuri et Jallal ont toujours voulu me suivre durant mes missions.Avant, je voulais pas qu'ils viennent.Je souhaitais travailler seul mais j'me suis rendu compte que j'étais bien plus apaisé avec eux. Ils sont tellement important.

Je le regarde attentivement et j'sais même pas quoi lui dire.Mais, je pense qu'il veut pas m'entendre.Je pense qu'il veut juste que je l'écoute.

J'ai qu'une seule envie.

Je veux me lever, le prendre dans mes bras et le serrer tellement fort qu'il sentirait mon cœur battre contre le sien.

Aslan : Jallal a toujours veillé sur moi.Il a toujours été le meilleur des grands frères.Il s'agit du meilleur exemple que j'ai toujours eu.Il n'a jamais voulu partir loin de moi.Il a toujours été là pour moi.Jallal pensait que c'était moi le plus fort de cette famille mais c'est faux ça a toujours été lui.

Aslan n'a jamais dissimulé son admiration pour son aîné.Mais, c'est la première fois qu'il en parle aussi ouvertement.Jallal n'est pas que son frère, il est l'ancre à laquelle il s'est raccroché pendant de nombreuse année.Il est terrifié à l'idée de ne plus l'avoir près de lui.

Aslan : Il était le seul à pouvoir me calmer et
à me permettre de me contrôler quand j'étais incontrôlable.Je voulais tellement pas décevoir mon grand frère.Mon grand frère est...Il est mon meilleur ami.J'étais tellement fier de me battre à ses côtés.

Il laisse échapper un petit sourire triste pendant que ma gorge se noue légèrement.Je lève les yeux au ciel pour éviter de fondre en larme mais il ne le remarque pas.Ça me fait mal au cœur de le voir dans cet état, de voir cette lueur brisée dans ses yeux.

Aslan : Yuri agit parfois comme un gamin insouciant et irresponsable mais il m'a toujours soutenu.Il n'a jamais eu peur de moi.Il a toujours voulu rester auprès de moi.Il m'a toujours admiré malgré mes défauts et il m'a jamais vu comme un monstre.Mon...Mon petit frère est une personne exceptionnelle.Ils méritent tous les deux de vivre plus que moi.

Je le regarde choqué par toutes ses confidences pendant qu'il regarde le vide.Puis, il pose son regard triste sur moi.

Aslan : Je te veux à mes côtés, civilé.

Sa voix est tellement faible, moins dure que d'ordinaire.Il s'approche de moi et il passe ses mains en dessous de mes bras.Il me soulève du sol et il me fait monter sur le lit juste à côté de lui.Mes jambes se retrouvent sur les siennes et il me regarde sans rien dire.

Moi : Tu dois pas avoir peur, personne va mourir.

Je m'approche de lui et monte sur ses genoux pour le prendre dans mes bras.J'enroule mes jambes autour de sa taille pendant qu'il me serre progressivement dans ses bras.

Moi : Tout va bien se passer.

Je murmure ses mots à son oreille.Puis, je descend de ses genoux et me couche juste à côté de lui.J'attrape sa tête et la pose délicatement sur mon ventre.Je me mets à caresser tout doucement ses cheveux.

Moi : Tu dois dormir, Aslan.

Il ne répond pas et il ferme progressivement les yeux pendant que je continue mes caresses.Au bout de quelques minutes, il s'endort paisiblement.Je me surprends à détailler les traits de son visage pour être sur de les mémoriser.

Moi : Tu peux dormir en paix.Je suis avec toi, Aslan.




Point de vu Amaia :








VILLA DELL'ERA












*13h30












Jallal est à nouveau pris d'une hallucination.Nous sommes assis sur son lit.Il me secoue violemment depuis quelques secondes en me parlant une langue complètement étrangère.Depuis tout à l'heure, il a pas cessé de parler cette langue.

Les seules phrases qu'il a prononcé en italien sont les suivantes :

« Je suis désolé que ça doive finir comme ça ».

« Ne fait de mal à personne, je t'en supplie, Nero».

« Je dois me débarrasser de toi ».

À chaque fois, il avait l'air terrifié comme si il parvenait pas à contrôler ses craintes face à cette personne.Je me demande qui est ce Nero et pourquoi il était une menace.Je me demande aussi ce qu'il a bien pu faire à Jallal pour qu'il soit aussi terrorisé.

J'aimerais aussi savoir comment ils se sont débarrassés de lui.Je me rends compte que je sais très peu de chose sur Jallal.

Je sais qu'il n'est pas un enfant de cœur mais ça ne m'inquiète pas.Jallal est l'homme qui s'occupe de mon fils comme si c'était le sien, celui qui nous protège et nous défend à chaque instant.Peu importe ce qu'il a fait ou ce qu'il fera, je cesserais jamais de croire en lui.

Il continue d'hurler tout en me secouant violemment par les épaules tout en hurlant le prénom Nero comme si il était en train de se battre face à lui.Il ressemble à un enfant qui se tétanise face à un monstre.

Je tente même pas de me défendre car il ne semble pas entendre ce que je dis.Et puis, je veux pas qu'il se blesse.

Quand il finit par se rendre compte que c'est moi, il se stoppe immédiatement.Il me lance un regard désolé pendant que je lui adresse un sourire qui se veut rassurant.

Jallal : Je...Je...Excuse moi....Je ne sais pas ce qui m'a prit....J'aurais pas dû te secouer comme ça....J'espère que je t'ai pas fais de mal...Je ne suis pas un homme violent, Amaia.

Il baisse la tête et il respire difficilement.Il semble se sentir honteux à cause de son attitude.Mais, je sais que c'est pas de sa faute.

Je sais qu'il se justifie de cette façon car il craint que je le prenne pour un homme violent comme le père de Alessio.Mais, je n'assimilerais jamais un homme aussi formidable que Jallal à cette ordure.

J'approche ma main de sa joue et la pose dessus.Il relève immédiatement la tête, ses yeux se sont écarquillés de surprise.Je continue de sourire et caresse tout doucement sa joue.

Moi : Je n'ai pas peur de toi, Jallal.Je te fais confiance.Ne t'inquiète pas pour moi, l'important c'est que tu puisses te rétablir.

Je l'ai emmené dans sa chambre pour qu'il puisse se reposer pendant que Angelo a emmené Yuri dans la sienne pour qu'il se repose aussi là-bas.Mais, je dois admettre que c'est compliqué de gérer toute seule surtout que Jallal a beaucoup de force.

Mais, je peux gérer.

Je dois prouver que je suis digne de l'intérêt et de la confiance que l'aîné des Dell'Era a placé en moi.

Jallal : Je...Je suis désolée ! Je voulais pas te faire de mal !

Il semble hésitant mais il finit par poser sa main au dessus de la mienne qui est sur sa joue.Il ancre son regard doux dans le mien.

Jallal : Je te ferais jamais rien contre ta volonté, Amaia tu entends ? Ce n'est pas un poison qui fera de moi un autre homme.

Il est exténué, ses yeux sont cernés, son teint est blafard, ses cheveux sont décoiffés et sa chemise est pleine de sueur.D'ordinaire, il fait tellement attention à son apparence que je suis bien contente qu'il puisse pas se voir sinon il serait vraiment contrarié.

Il reste magnifique.

Moi : Je le sais.Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas.

Il hoche la tête et il lâche subitement ma main.J'ôte ma main de sa joue tout en l'observant.

Jallal : Tu...Tu devrais me laisser ici.Enferme moi dans cette chambre et va t-en.Je me le pardonnerais jamais si je te fais du mal.

J'écarquille les yeux de surprise puis j'attrape sa main et la serre dans la mienne.J'ancre son regard dans le mien et lui adresse un sourire réconfortant.

Moi : Qu'est ce que tu racontes ? Je suis avec toi, Jallal.J'irais nulle part.Tu ne me feras pas de mal, je le sais.

Il me lance un regard rempli de doute comme si il doutait de lui.Pourtant, je ne doute absolument pas de lui.Je sais qu'il ne me causera aucun tord et que si il m'en fait ça sera contre sa volonté.

Jallal : Comment est-ce que tu peux en être si sûr ? Je me contrôle même plus.Je deviens fou.Ce poison est en train de me bouffer de l'intérieur.Je me reconnais même pas.Part avant qu'il soit trop tard.

Partir pour aller où ? Hors de question de partir au moment où il a le plus besoin de moi.L'aîné des Dell'Era est habitué à toujours être disponible pour les autres, il faut qu'il apprenne à déléguer.

Moi : J'en suis sûr parce que je te connais, Jallal.Tu es celui qui est venu me chercher quand j'en avais besoin et qui s'amuse à lire des histoires à mon fils tous les soirs.Je n'irais nulle part, je te laisserais pas seul.Ma place est ici, à tes côtés.

Il m'adresse un petit sourire touché.Il se met à tousser violemment.Je lui tends un verre d'eau que j'avais posé sur sa table de chevet qu'il boit en me remerciant.Ensuite, il se met à caresser délicatement mes cheveux.

Jallal : Si j'arrive à m'en sortir, on ira dîner au restaurant, tous les deux.On fera tout ce que tu veux, je veux qu'on puisse passer du temps ensemble.

Je lui adresse un grand sourire touché et hoche la tête.

Je n'ai même pas besoin de dîner au restaurant ou de faire une sortie extraordinaire.Tout ce que je veux, c'est pouvoir rester à ses côtés et le voir sourire.

Jallal : Comment va Alessio ?

Heureusement qu'il n'est pas présent.

Si Alessio avait vu Jallal dans cet état, j'imagine même pas son état.Aslan à prit la meilleure décision en l'éloignant d'ici avec Eren.J'aurais pas supporté de l'entendre pleurer et de me demander si Jallal allait mourir.

J'avais jamais été autant séparé de mon fils alors ça me fait bizarre.Mais, je sais qu'il est entre de bonne main auprès de Eren et que Alessio voudrait que je veille sur Jallal comme il a veillé sur nous.

Moi : Il n'est pas conscient de ce qui se passe.Je l'ai au téléphone plusieurs fois dans la journée.Il s'amuse bien avec Eren et vos hommes.Il me demande toujours quand est-ce qu'il pourra nous voir.Je lui ai dis que ça serait pour bientôt.

L'aîné des Dell'Era hoche la tête.

Jallal : Merci, Amaia.Merci pour tout ce que tu fais.Tu n'étais pas obligé de resté auprès de moi.Tu dois te dire que ma famille est vraiment complexe, il nous arrive toujours une merde.Mais, toi, tu restes toujours là à me sourire.Tu nous as jamais reproché quoi que ce soit même quand un homme a tenté de vous tuez chez vous.Merci, ça compte pour moi.

Je détourne le regard pour dissimuler ma gêne.Lorsqu'il m'appelle par mon prénom, je me sens immédiatement déstabilisé et c'est horrible comme situation.Je ressemble à une adolescente de 16 ans incapable de se contrôler devant son flirt.

Il n'a pas à me remercier.Tout ce que je fais est fait en connaissance de cause et parce que j'en ai envie.Je me sens bien dans cette endroit, auprès de eux tous et mon fils aussi.Nous sommes certes exposés en danger car nous sommes proches d'eux mais ça fait du bien de compter pour des gens et de savoir qu'ils veillent sur nous.

Moi : Ne me remercie pas, c'est normal.

Il prend ma main dans la sienne et dépose un baiser chaste dessus avant de m'adresser un sourire exceptionnel.Je sens mon cœur battre à une vitesse affolante mais j'essaie au maximum de rien laisser percevoir.

Moi : Essaie de survivre, Aslan a trouvé l'antidote.Ils vont pas tarder à revenir.

Je m'attendais à ce qu'il explose de joie face à cette bonne nouvelle.Mais, il m'adresse un petit sourire triste.Je le regarde avec incompréhension.

Jallal : Pour être très honnête, je compte pas trop dessus.Je...Je sais pas si Yuri et moi on pourra tenir d'ici là.Mais, ne le dit pas à Aslan sinon il risque de se sentir mal et de presser son pilote.Je veux pas qu'il fasse un accident dans les airs.

Il semble s'être résigné face à la mort comme si il avait envie de mourir.Je fais un signe de négation de la tête tout en serrant les poings.

Moi : Tu vas pas mourir, Jallal.Arrête de dire ça, tout va bien se passer.Vous êtes des hommes forts.Vous allez tenir, j'ai aucun doute là dessus.Aslan va bientôt venir en défonçant la porte pour vous sauvez.

Il me lance un regard indéchiffrable puis il m'adresse un petit sourire.

Jallal : Yuri ça va ?

Yuri est celui qui réagit le moins bien au poison.Ses hallucinations sont bien plus forte que celles de Jallal, on comprend quasiment rien qui ce qu'il raconte quand il est dans cet état mais lui aussi a prononcé plusieurs fois le prénom « Nero » en étant inquiet.D'autre part, ses toux sont très violentes et il perd beaucoup de sang.

Le plus grave, c'est qu'il a vraiment beaucoup de mal à respirer.Le médecin a voulu le mettre sous assistance respiratoire mais il a refusé sous prétexte que c'était ce genre de machine qui rendait malade.

Depuis qu'il est endormi, il semble moins souffrir et ça me fait plaisir de savoir qu'il ressent pas de douleur durant son sommeil.

Yuri n'a que 20 ans, nous n'avons que quelques années de différence.Pourtant il me fait penser à un enfant qu'il faut protéger de la cruauté de ce monde mais il a vu bien plus de cruauté en 20 ans que j'en verrais jamais de tout mon vivant.

Moi : Angelo lui a donné les tranquillisants que le médecin lui a fournit.Il voulait pas se calmer et ça devenait ingérable.Son état est stable et il devrait se réveiller quand Aslan et Ayhan arriveront.

J'arrive à percevoir l'inquiétude dans son regard pour son jeune frère.Il est conscient que Yuri réagit beaucoup moins bien que lui au poison et qu'il lui reste encore moins de temps que lui.Si Aslan se dépêche pas, on risque de le perdre.

Jallal : Est-ce que tu pourras me rendre un petit service ?

Moi : Évidemment !

Il m'adresse un sourire qui se veut rassurant.

Jallal : Est-ce que tu pourras dire à Aslan de pas s'en vouloir si je suis pas là pour le faire ? Je veux pas qu'il se sente coupable ou qu'il se détruise.Je connais mon frère et je sais qu'il se pardonnera jamais...Si ça tourne mal.....Dis lui que je le remercie d'avoir voulu nous aider et que c'était pas sa faute mais la mienne.Dis lui de contrôler sa noirceur et de rester une aussi bonne personne qu'il est.

Pourquoi est-ce qu'il parle comme si il allait pas le revoir ? Non.Il doit arrêter tout de suite de se comporter comme un mourant qui est condamné.

Je vais pas le supporter.

Jallal : Je suis le grand frère, c'est moi qui suis censé les protéger.Mais, j'ai toujours eu tendance à me reposer sur lui parce que je me disais que grâce à ses facultés il était  forcément au dessus.J'aurais dû faire plus attention et comprendre qu'il s'agissait d'un piège.

Il marque une pause.

Jallal : Dis lui que je suis désolé pour tout ce qu'il a traversé et que je le remercierais jamais assez pour ce qu'il a fait pour nous.Il comprendra de quoi je veux parler.Je veux qu'il sache que j'étais fier d'être son grand frère et que j'aurais tout donné pour être un aussi bon frère que lui.Dis lui aussi que tout ce que je veux c'est qu'il soit heureux et qu'il m'accorde son pardon.

Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Pourquoi Aslan devrait lui accorder son pardon ? C'est quoi toutes ses phrases énigmatiques ? Qu'est-ce qui se passe vraiment au sein de cette famille ?

Jallal : Je veux qu'il veille sur vous tous et qu'il fasse en sorte que Eren puisse avoir la vie idéale qu'on a imaginé pour lui.Dis lui aussi que je lui passe le flambeau pour s'occuper de Alessio et de toi.Il saura ce qu'il doit faire pour que vous manquiez de rien.Dis lui de pas lâcher Ayhan sinon je reviendrais le hanter et dis à Ayhan de s'occuper bien de lui pour pas qu'il sombre.Dis aussi à Emilio que je le remercie et qu'il a été mon exemple.

Il lève les yeux en l'air, ses yeux sont larmoyants mais les larmes ne coulent pas.J'attrape sa main pour la serrer dans la mienne.Il regarde ma main quelques secondes puis il ancre son regard dans le mien.Son regard n'est que peur, tristesse et regret.

Jallal n'est pas terrifié à l'idée de mourir.

Jallal est terrifié à l'idée de laisser tomber toute sa famille et toutes les personnes qui comptent sur lui.

Jallal : J'aurais voulu être un père pour Alessio, je te le jure.J'aurais voulu voir ce qu'ils deviendront avec Eren.Je veux que tu leurs disent que je veillerais sur eux et ça peu importe où je me trouve.

Mes lèvres se mettent à trembler.Je lève les yeux au ciel tout en me mordant violemment la lèvre pour empêcher un quelconque signe de tristesse de s'échapper.Il s'approche de moi et il lève la main en l'air.Il caresse tout doucement ma joue puis il dépose un baiser sur mon front.

Jallal : Je suis heureux de t'avoir rencontré, tu peux pas imaginer à quel point. Je n'avais jamais ressenti ça pour une femme.Dès que je t'ai vu, j'ai su que tu étais différente.Ton sourire et ta douceur m'ont immédiatement conquis. J'ai toujours pensé uniquement à ma famille et aux bien de mes frères.Grâce à toi, j'ai pu découvrir des nouveaux sentiments et je t'en remercie sincèrement.Tu m'as donné envie de ne plus être que l'aîné des Dell'Era mais d'être aussi un homme pour toi et un père pour Alessio.

Je sens les larmes couler sur mes joues.Je parviens plus à les retenir.Je voulais tellement être forte, comme eux tous.Je voulais pas laisser percevoir de signe de faiblesse.Mais, c'est trop dure d'être forte.

Pourquoi est-ce que la vie fait ça ? Pourquoi s'en prendre à un homme aussi formidable que Jallal ? Il mérite de vivre plus que n'importe qui.Il mérite d'être heureux, d'avoir ses frères auprès de lui et d'avoir sa famille.

Moi : C'est injuste....Tu mérites pas ce qui t'arrive....Tu devrais pas être dans cet état....T'es quelqu'un de bien, Jallal....Tu es le meilleur homme que j'ai eu l'occasion de rencontrer....Je veux pas te perdre, s'il te plaît....

Je suis terrifiée à l'idée de perdre cet homme que j'ai pas encore eu le temps de véritablement connaître mais qui m'a bien plus apporté que tous les hommes de ma vie.Il est le seul qui m'a accepté avec mon fils et qui nous as protégé sans jamais rien demander en retour.

Jallal : Ne pleure pas, Amaia.Je mérite pas qu'une femme aussi merveilleuse que toi me pleure.Sache que tu es une mère et une femme formidable, tu mérites tout le bonheur du monde.Ne doute jamais de toi et laisse personne te faire croire que ta couleur de peau est un frein car tu es tout simplement magnifique.J'aurais voulu avoir un avenir avec toi et avoir une chance de te donner ce que tu mérites.

Il m'adresse un grand sourire, un sourire aussi éclatant que sa personne.Il dépose à nouveau un baiser sur mon front et il essuie les larmes salés qui ont coulés sur mes joues.

Je m'approche de lui et dépose un baiser chaste sur ses lèvres.Il allait répondre à mon baiser quand nous entendons la porte de sa chambre s'ouvrir brutalement.

On se recule immédiatement l'un de l'autre en évitant de croiser le regard de l'autre pendant que Angelo nous regarde choqué. Il a un grand sourire, ce qui veut dire qu'il est porteur de bonne nouvelle.

Angelo : Désolé de vous interrompre dans ce moment qui aurait pu permettre la création d'un bébé Dell'Era mais les jeunes mariés sont de retour !

Je fais un grand sourire en ignorant volontairement le début de sa phrase pendant que Jallal l'assassine du regard et que Angelo met ses mains en l'air.J'essuie immédiatement mes larmes.

Il va vivre.

Il va rester.

Jallal ne nous abandonnera pas.

Angelo se dirige vers nous et il aide Jallal à se relever.On sort de la chambre puis on longe le long couloir et on descend les escaliers.

Yuri est couché sur le canapé, il bouge pratiquement plus.Son rythme cardiaque est faible, son torse se relève doucement.Aslan vient de lui injecter une seringue dans la nuque.

Jallal fait un sourire vers son frère puis Angelo l'installe sur le canapé.Aslan injecte une deuxième seringue dans sa nuque.On attend quelques minutes et le teint de Jallal reprend des couleurs au bout de quelques secondes.

Jallal : J'arrive à respirer.

On sourit tous puis on regarde Yuri qui est toujours autant livide.Yuri pose son regard triste sur nous pendant qu'on le regarde avec incompréhension.Ensuite, il nous adresse un sourire triste.

Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce qu'il bouge pas ?

Yuri : C'était pas ta faute, Aslan....C'était trop tard pour moi....Je....Je le savais depuis le début.... Merci d'avoir essayé.....Je....Je suis content de partir en sachant que Jallal va bien....Je....Merci d'avoir été là jusqu'à la fin et....Merci, d'avoir tenté de m'aider....

Sa voix est faible et il respire difficilement.Aslan et Jallal se tétanisent après les propos de leurs petits frères qui lutte pour ne pas fermer les yeux.

Yuri : N'oubliez pas de dire à Eren que je continuerais de veiller sur lui peu importe où je me trouve.....Dites lui qu'il pourra toujours compter sur moi....Et que je m'excuse de pas avoir pu le voir une dernière fois.....

Angelo et Ayhan se mettent tous les deux à trembler tout en regardant Yuri qui respire de plus en plus fort.J'arrive pas à bouger, mon regard ne se détache pas du corps du jeune Dell'Era qui semble incapable de bouger.

Aslan : À quoi tu joues ?! Reste éveillé ! L'antidote va faire effet !

Jallal : C'est qu'une question de minute ! Tiens bon, Yuri ! Laisse l'antidote agir !

Leurs deux voix sont brisés et toutes leurs paniques est perceptible.Ils s'approchent progressivement de leurs petits frères pour tenter de le maintenir éveillé.Jallal lui serre fort la main pendant que Aslan lui attrape la mâchoire pour le forcer à ancrer son regard dans le sien.

Aslan : Arrête ça ! Tu n'as pas intérêt à crever ! Garde les yeux ouverts, tu peux pas nous faire ça ! T'es plus fort que ça, Yuri !

Yuri nous adresse un sourire.

Yuri : C'est trop tard.

Non.

Cet homme qui est venu sonner chez moi pour me donner une valise remplie d'argent et a offert un chien à mon fils avec son pyjama ne peut pas être en train de s'éteindre.

Mon cœur bat de plus en plus vite pendant que j'essaie de réprimer mes sanglots.Mais, je n'y arrive pas.Je mets mes mains sur ma bouche pour tenter de les dissimuler.

Yuri : Ça va aller....Vous allez gérer....Je....Je sais que je peux compter sur vous pour me venger et pour pas m'oublier....Je....Je peux plus lutter....Je....Désolé de vous laisser comme ça....J'aurais voulu continuer de me battre à vos côtés, mes frères....

Il nous adresse un sourire rassurant.

Son dernier sourire.

Aslan : Yuri !

Il ferme progressivement les yeux.Aslan essaie de le réveiller en le secouant, Jallal fait de même mais il ne bouge pas.Je me retiens pas plus longtemps et fond en larme accompagné de Angelo.Ayhan a le regard rivé sur son cadavre, elle fait que de trembler.

Ayhan : Non....Non...C'est pas possible...Ça devait pas se passer comme ça....Non....L'antidote....Il.....Il devait fonctionner.....C'est pas possible....Yuri....Yuri peut pas....Il peut pas être mort....

Angelo : Yuri....Non....Je....Non....C'est pas vrai.....

Angelo éclate à nouveau en sanglot.

Aslan : Yuri ! Ouvre tes yeux !

Jallal : Qu'est-ce que tu fous ?! Yuri !

Ils essaient à nouveau de le secouer mais Yuri ne bouge toujours pas.Jallal a les yeux larmoyants pendant que le regard de Aslan reste figé sur le cadavre de son frère qui vient de nous quitter.

Aslan : Pourquoi l'antidote fonctionne pas sur lui ?! C'est quoi ce bordel ?!

Jallal : Yuri ! Tu peux pas nous faire ça !

Quand ils se rendent compte que ça sert plus à rien de le secouer, ils ne bougent plus.Jallal met sa main sur son visage pendant que Aslan se mord violemment la lèvre.

Aslan : Yuri..... Non....Ouvre les yeux....S'il te plaît....Tu....Tu n'as pas le droit....

Jallal : Pourquoi....Pourquoi il se réveille pas ?

La détresse dans leurs voix me brisent le cœur.

Angelo : S'il te plaît, Yuri....On a besoin de toi....Tu peux pas nous faire ça....

Ayhan : Je....Yuri....

Aslan allait se mettre à détruire le mobilier mais Jallal lui attrape le bras pour l'en empêcher.Jallal s'approche du cadavre de Yuri et le prend dans ses bras.Il fait signe à Aslan.Aslan s'approche en tremblant et prend également le cadavre de son frère dans ses bras.

Aslan : Je....Je suis désolé....

Yuri Dell'Era est décédé dans les bras de deux de ses frères.

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