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SCAMPIA-ITALIE




Est ce que les gens comme moi ont le droit au bonheur ou sommes nous uniquement des pièces rapportées dont tout le monde se fiche ?

Que représentons nous exactement ?

J'aurais tant voulu être une autre personne, naître dans un autre corps que le mien.J'aurais tellement voulu avoir une autre vie, être différente de la personne que je suis.

J'aurais voulu être une de ces femmes que tout le monde trouve remarquable grâce à sa beauté et qui ne manque d'absolument rien.J'aspirais à tellement mieux quand j'étais enfant mais la vie en a décidé autrement.

Je sens la froideur des rues de Scampia qui me donne des frissons chaque soir.Je ne comprends pas comment je peux encore avoir froid alors que j'ai passé tellement d'année à la rue que je devrais être habitué à cette vie.

Qu'est ce que je raconte ? On ne s'habitue jamais à la pauvreté et à la souffrance.On fait juste semblant d'aller bien et que ça ne nous atteint pas ou plutôt que ça ne nous atteint plus.Mais, la douloureuse vérité c'est qu'on continue d'avoir mal.

Ma vie n'a été que désolation, tourment, lamentation et déception depuis que j'suis née.J'ai toujours été une erreur, celle dont personne ne voulait, celle que personne ne regardait et celle qui inspirait la haine.

Je pose mon regard sur le jeune garçon qui a la tête posé sur mes genoux et qui est en train de dormir avec la maigre couverture que j'ai réussi à voler chez une jeune femme.

Je le regarde attentivement et laisse échapper un petit sourire.J'aime tellement le regarder, je me lasserais jamais de voir son visage.Il a l'air tellement apaisé quand il dort.

C'est lui.

Mon souffle.

Ma force.

Ma faiblesse.

Celui qui me permet de respirer, de vivre et pas de survivre comme je fais depuis toujours.Finalement, je veux bien rester celle que je suis si ça peut me permettre de rester auprès de lui toute ma vie.

Je ne peux pas dormir car je dois veiller sur lui pendant qu'il dort.Si je ferme les yeux, quelqu'un pourrait s'en prendre à lui ou nous voler les maigres affaires qu'on possède.Nous n'avons pratiquement rien, on peut pas se permettre de tout perdre.

Quand on vit dans la rue, on apprend à ne surtout pas fermer les yeux.On apprend a toujours rester à l'affût en cas d'attaque d'un autre sans domicile fixe.

Les passants passent devant nous en courant pour rentrer à leurs domiciles.Ils ont raison de se dépêcher, il fait bien trop froid pour rester à l'extérieur.Quand il commence à faire nuit, les monstres de cette ville sortent pour se nourrir des âmes perdus.

Ma fierté m'empêche de faire la manche pour quémander de l'argent car j'sais pertinemment que tous ces gens ne nous donneront rien.Et puis, ce n'est pas avec quelques centimes que je parviendrais à offrir une meilleure vie à celui qui compte tellement pour moi.

J'ai passé bien trop de temps à la rue pour croire en la charité humaine.Ils font comme si ils ne nous voyaient pas, comme si on n'existaient pas et comme si on n'était que des moins que rien.

Certains nous adressent des petits sourires gênée avant de nous dire qu'ils n'ont rien à donner.Tandis que d'autre, se moque de nous et nous insulte.

Scampia est un quartier populaire de Naples, le quartier où l'horreur plane et où les personnes défavorisées sont regroupées comme des déchets.La mafia y règne en maître depuis plusieurs années, nous ne sommes que du bétail à leurs yeux.

Du bétail qu'on tue, qu'on frappe, qu'on vole, qu'on humilie, qu'on maltraite et qu'on viole.

Les journaux parlent de ce quartier comme d'un lieu qui sent « la mort » et comme le quartier où les mafieux y sont rois.L'Etat italien n'est jamais venu nous aider à nous débarrasser de ces mafieux ou à avoir des meilleures conditions de vie.

Pourquoi venir en aide à des misérables comme nous ?

Nous sommes les oubliés, les exilés,les maudits de l'Italie, ceux qui ne comptent pour personne et dont le sort importe peu.Les touristes viennent à Rome ou à Venise pour passer des jours heureux sans se rendre compte que de l'autre côté du pays c'est la mort et les conflits entre mafieux qui règnent.

Vous savez ce que sont les favelas n'est ce pas ? Vous êtes conscient de ce que les favélas représentent dans le monde ? De ce qui s'y passe ? De l'horreur qui plane dans ces quartiers ?

Scampia se rapproche plus des favélas que d'un beau quartier.Des habitations de fortune sont construites par les personnes les plus modestes tandis que les plus chanceux vivent dans des vrais maisons qui sont délabré et insalubre.

Les rats, les chiens errants, les cafards, les fuites d'eau, les règlements de comptes entre les mafieux, les assassinats, les conflits violent, tout ceci représente la réalité de l'Italie.

Celle que personne ne souhaite voir.

Celle dont les médias ne parlent pas.

La drogue coule à flot dans ce misérable quartier.On la sent, on la voit, on la consomme et surtout on la vend.Elle fait littéralement partie de la ville.Elle fait partie intégrante des murs.

Scampia est réputé comme étant le quartier le plus dangereux d'Europe, c'est compréhensible.Ici, on peut se faire tirer dessus pour un mot de travers.On peut se faire violer par une bande d'homme et personne ne va jamais daigner intervenir.

On peut aussi se faire exécuter publiquement et tout le monde sera choqué sur le coup puis oubliera car nous avons l'habitude de ce genre de chose.

Je suis assise sur le sol froid des rues avec mon petit frère sur les jambes qui se cramponne à moi.Nous sommes sur le côté d'un trottoir, comme des exilés.

Il dort paisiblement, je sais pas comment il fait alors qu'il connaît mieux que moi la cruauté de ce monde.Il a vu des choses et connu des horreurs qu'un enfant ne devrait pas connaître.

Scampia, la ville des mafieux.

Je laisse échapper un soupir quand je vois un homme s'approcher de moi et me tendre un billet de 10 euros.Ce minable voit que j'ai un enfant qui dort sur les genoux mais il pense que j'suis apte à faire la prostitué.

J'allais le menacer avec mon arme quand je me stoppe immédiatement.Je ne dois pas me faire remarquer, les mafieux doivent être de sorti à cette heure ci.Je dois éviter d'avoir des problèmes avec ces hommes, je le sais depuis toujours.

Tout le monde sait qu'il ne faut pas devenir ennemi avec la mafia sous peine de mourir et de retrouver sa famille démembré.

Moi : Dégage, tout de suite.

Ma voix est froide et ne laisse percevoir aucune once de plaisanterie.Il n'insiste pas et met les mains en l'air en signe de capitulation.Il a sûrement vu au regard noir que je lui lançais que j'étais prête à lui sauter dessus.Il déguerpis en vitesse et j'essaie de reprendre mon calme.

Je suis habituée à ce qu'on me prenne pour une prostituée ou qu'on me demande des services sexuels en échange de quelques billets.Je suis l'une des rares femmes sans abri qui traînent de ce côté de la ville.Les autres sont conscientes qu'elles ne doivent pas venir ici pour leurs propres sécurités.

Je suis proche de l'un des quartiers général de la mafia, bien trop proche et c'est dangereux de traîner par ici.Les hommes sans abris ont tendance à venir ici pour demander de la drogue aux mafieux en échange de quelques services.

Mais, les femmes préfèrent faire les prostitués dans les villes mieux fréquenté de Naples.Quand elles sont des prostitués pour les mafieux, elles restent rarement du côté nord de la ville.Elles vont dans des hôtels ou chez les mafieux eux même.

Je reste ici pour protéger mon frère.Si on quitte Scampia, il risque de faire une crise d'angoisse.Il est habitué à cette banlieue populaire, il risquerait d'être déstabilisé si on devait changer.Il a du mal à s'habituer aux changement, Scampia est sa « maison » elle est par conséquent la mienne aussi.

Je me regarde dans un bout de verre qui traine au sol et laisse échapper un petit sourire.Je ressemble vraiment à rien, c'est affligeant mais c'est pas comme si ici on avait de quoi se faire une vraie beauté.

Ma peau métissé est sale, des cernes se creusent en dessous de mes yeux et laissent percevoir le manque de sommeil évident qui se manifeste de moi.Mes lèvres rosés sont gercés et elles ont du sang séché dessus. J'ai aussi des trace de boue sur le visage.

En faite, mes cheveux sont les seuls qui s'en sortent quasiment indemne.Ils sont toujours aussi long et noir, ils m'arrivent toujours au dos.Ils ont l'air d'être en bonne santé malgré les nombreux noeuds et les poux qui doivent se cacher dedans puisque je les touche plus depuis longtemps.Néanmoins, ça se voit qu'ils sont souillés par la saleté et la poussière quotidienne.

Mes yeux de couleur vert forêt ont perdu leurs lueur d'éclat depuis bien longtemps.Ils ne reflètent plus d'innocence, de joie ou d'espoir.Mes yeux sont vides, tout comme moi.

Je ne représente qu'un corps sans âme.

Est ce que mon regard a déjà été rempli d'espoir ? Est ce que j'ai déjà eu foi en cette vie ?

Je cesse de me regarder quand Isaac se relève.Il laisse échapper un bâillement puis il regarde autour de nous, il semble être déçu de voir qu'on est encore installé sur un coin du trottoir de la rue comme des minables.

Je suppose qu'il a fait un rêve où il pensait qu'on ne vivait pas réellement à la rue et qu'on avait des meilleures conditions de vie.J'aimerais tellement que ton rêve devienne réalité, mon frère.

Il se gratte la tête.

Isaac : Tu ne dors pas ?

Comment te dire que je peux pas dormir par crainte qu'il t'arrive un truc durant mon sommeil ? Je dois faire la garde, c'est mon rôle de veiller à ce qu'il n'arrive rien.

Moi : Je ne suis pas fatiguée, t'occupe pas de moi.Essaie de te rendormir, on va devoir quitter ce trottoir très tôt dans la matinée sinon on risque d'avoir des emmerdes.

Je l'observe attentivement.J'ai l'impression qu'il a encore perdu du poids et qu'il tient presque plus debout.Je suis plus apte à vivre le ventre vide que lui.Je sais qu'il ne me dira jamais qu'il a faim car il veut pas me rendre triste.

Il sait que ça me tue de pas pouvoir le nourrir.J'aimerais qu'il mange à sa faim, qu'il aille à l'école, qu'il puisse s'habiller convenablement, qu'il est la vie qu'il mérite.

Je me fiche de mon sort, tout ce qui compte c'est lui.

Tout pour lui.

Son sweat noir qu'il porte depuis quelques jours est déchiré au niveau des manches, son jogging gris est aussi déchiré des deux côtés aux genoux.Ses vêtements sont très sale, rempli par la poussière, la boue et l'eau sale des rues qu'on doit affronter quand il pleut.

Il serre sa couverture contre son corps et m'adresse un petit sourire qui se veut rassurant.

Isaac a 15 ans mais il fait beaucoup plus jeune à cause de sa corpulence.Quand j'le regarde, j'ai l'impression qu'il a 12 ans.Il est assez chétif à cause de la malnutrition et du manque de sommeil.

Son teint est pâle, des cernes noirs creusent son visage, ses cheveux châtains clairs qui sont censé être bouclés sont très emmêlés et ils sont très court.Ses yeux marrons clairs laissent percevoir toute sa fatigue, je le regarde et me mord violemment la lèvre.

Je pose mon regard sur la petite cicatrice qu'il a au niveau de la joue.À chaque fois que je regarde cette cicatrice, mon cœur se serre en me rappelant comment c'est arrivé.

Je me déteste de pas pouvoir lui offrir une meilleure vie que celle-ci.Il mérite tellement mieux que ça.J'ai jamais vraiment mal vécu le fait de vivre dehors mais j'sais que pour lui c'est plus difficile.

Moi : Demain soir, j'irais chercher à manger dans la planque des mafieux.

Il me regarde avec surprise puis il fait un signe de négation de la tête.Je sais qu'il veut pas que j'prenne autant de risque mais il risque de mourir de faim si j'lui ramène pas à manger.

Isaac : Tu sais bien que c'est beaucoup trop dangereux ! Si ils t'attrapent, ils te tueront !

Je suis allé plusieurs fois au quartier général des mafieux pour aller récupérer de la nourriture pour Isaac et moi.Je sais que c'est du vol mais ça va pas leurs manquer.Ils ont une cuisine rempli de bouffe et je fais de mal à personne en empruntant.

Certes, je ne vais pas rendre ce que je vais prendre.

Mais, ça reste un emprunt.

Je me suis jamais fais prendre, leurs QG est situé en plein milieu de Scampia.Il s'agit d'une grande bâtisse qui dispose de trois étage, ils se rejoignent souvent là-bas pour faire la fête.Mais, il n'y a pas de drogue dans ce lieu sinon il serait bien plus protégé.

Ils vivent dans l'opulence et dans la richesse, ils peuvent bien accepter que j'me serve dans leurs placards.De toute façon, je n'ai pas d'autre perspective de choix.

Pour atteindre la bâtisse, je monte généralement sur les toits de la banlieue jusqu'à arriver là-bas.Elle est pratiquement collé à un autre bâtiment, puis je saute dessus et je pénètre dans l'enceinte du repère des mafieux.

Moi : J'sais ce que j'fais, on a plus de quoi se nourrir.Il faut qu'on aille chercher à manger sinon tu vas finir par avoir un grave accident.

J'ai pas envie de voler les commerçants du coin ou les habitants.Ils sont tous dans des situations catastrophiques et précaire, je me vois pas leurs infliger ça.Je sais combien un morceau de pain peut-être précieux quand on vit dans une pauvreté aussi forte.

Isaac : Je n'ai pas faim.

Je laisse échapper un petit rire.

Moi : Je sais que tu as faim mais que tu veux pas que j'aille là-bas.J'ai décidé que j'irais alors je vais y aller.Je vais juste faire un aller retour rapide, tu n'auras même pas le temps de te rendre compte de mon absence.

Isaac soupire puis il croise les bras.Je fais un grand sourire et ébouriffe ses cheveux, il se met à rougir.Il est toujours mal à l'aise quand j'lui fais ça.

Moi : Arrête de paniquer pour moi, tu vas finir par avoir une crise cardiaque.

Je rigole et il finit par laisser échapper un sourire.

Isaac : Fait attention à toi.Si les mafieux apprennent que tu t'amuse à les voler, ils te tueront.Je veux pas te perdre, tu es tout ce que j'ai dans cette vie.

Je me mets à rougir.J'ai toujours du mal avec les démonstrations d'affection, ça me gêne toujours autant.

Moi : Je vais pas mourir à cause de quelques morceaux de pains et des légumes.

Il me regarde puis il finit par sourire.

Isaac : Reviens en un seul morceau, Ayhan.

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