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Chapitre 03 : L'inconnu sans visage (2/2)

Il avait la mâchoire saillante et le teint un peu moins pâle que le mien. J'étais capable de saisir avec plus de facilité son physique plutôt que son mental. Où avais-je la tête ? Un garçon comme lui ne s'intéresserait pas à une fille du bas-monde et les gens comme moi cachaient leurs sentiments comme la peste, comme une opinion politique.

- Donc tu me suis, parce que je t'évite ? Ou je te suis parce que tu m'évites ? tentai-je de l'embrouiller en restant concentrée sur les cendres qui tombèrent au sol.

Même ses chaussures étaient propres. Ce garçon ne tournait pas rond.

- Je te fuis parce que tu me fuis.

Je ris à mon tour.

- Bien joué.

Nous restâmes quelques instants dans le silence. Je commençai à jouer avec mes cheveux d'une main tandis que la seconde s'occupait de terminer le reste de mon mégot usagé. Sous mes yeux, il claquait le sol du pied. Ses vêtements à eux seuls valaient plus que ma propre vie. Si je le ramenais aux autres comme on traînait un chien en laisse, ça n'allait plaire à personne, et surtout pas Morgan. Rien que d'y penser, la chair de poule me gagna.

- Ton prénom ? repris-je enfin du tac-au-tac.

- James.

Beau. Comme lui. Je tendis ma main timidement, et il comprit.

- Oprah.

Je n'avais pas besoin de son nom de famille. Du moins, pas pour l'instant. Il n'avait pas besoin du mien non plus. Je le reniais depuis la fuite de Damian et la mort de ma mère. Le patronyme « Quinn » ne faisait plus partie de moi. Il n'avait plus aucun sens à mes yeux. Me retrouver sans cigarette n'était pas une si bonne idée que cela en avait l'air lorsque je me rendis compte de la moiteur de ma peau.

- On ne t'a jamais vu ici. On t'a viré de chez toi ?

- J'explore. Rester enfermé ne me va plus depuis quelques semaines.

- Donc tu as des parents ? C'est important de savoir.

Je discernai son malaise quand il se mit à manquer d'équilibre. De toute évidence, la famille n'était pas un sujet à aborder. Il finit par lâcher :

- Tu en poses, des questions.

Je fronçai les sourcils, piquée à vif.

- Je te l'ai dit. On ne t'a jamais vu. Je suis en mission. Si t'es pas convaincant, je suis autorisée à frapper.

C'était à moitié vrai, mais il ne le savait pas. Il recula d'un pas tout en gardant ses mains enfoncées dans la poche de son sweat sombre. Je pouvais avoir une vue d'ensemble de son apparence. Il était plus grand que moi, sans aucune surprise.

- Pour tout t'avouer, je vous aie vu, l'autre nuit à London Eye. Votre vie m'a intrigué. Je vous ai observé durant quelques jours parce que j'étais dans le coin.

- Donc t'es un Républicain, insistai-je plus froidement.

- Ne te fies pas aux apparences, se contenta-t-il de répondre.

Il n'était aucunement perturbé par la tension qui se dégageait de moi. Sa mystérieuse présence n'avait pas terminé de me tourmenter. Il savait esquiver les questions pièges. Cela ne pouvait être que l'œuvre d'un Monarchiste. Quelque chose me disait que j'allais devoir l'amadouer pour obtenir des réponses plus concrètes. Il galvanisait le malaise depuis qu'il s'était reculé mais je ne pouvais pas ignorer l'éclat de curiosité qui habitait son regard.

- Tu veux découvrir le QG ?

Qu'est-ce qui me prenait, au juste ? Lorsque je vis sa mine déconfite, je virai au cramoisi et balbutiai de gêne. Quel tact, Oprah.

- Je te suis.

- Parce que je te fuis ? tentai-je pour détendre l'atmosphère.

Plus mon for intérieur que l'atmosphère, d'ailleurs.

- Exactement, me sourit-il.

Sa fossette de malheur apparue une nouvelle fois. Tout mon corps se tendit. Mes jambes eurent du mal à enclencher la marche. Vu le genre de type qui se trouvait en face de moi, lui demander une cigarette allait mener à un échec. James était une sorte d'hybride incompris.

Durant tout le trajet, il était resté silencieux et avait marché à une distance respectable de moi. Plusieurs fois, je m'étais tournée vers lui. Il se tenait toujours droit malgré son style décontracté. Est-ce qu'il s'habillait toujours comme ça ? Parce qu'il s'agissait là encore d'une preuve de son ambiguïté. Je ne savais même pas qui je ramenais chez Morgan. Un Républicain aurait eut la grande joie de m'agresser ou de se moquer ouvertement de mon style vestimentaire, de mes cigarettes.

Surtout de mes cigarettes.

Mon cœur commença à palpiter. Et si je faisais erreur ? Si j'amenais le groupe à sa perte ? Après tout, je ne connaissais rien de lui à part son prénom. Je ne savais même pas son âge. Je palpitai de stress. Vive le manque de nicotine. En arrivant devant le hangar, je restai sur mes gardes, les mains profondément enfoncées dans les poches de mon jogging. James progressait derrière moi dans un silence de plomb. Je ne savais pas s'il était prêt à me faire peur comme un loup devant sa proie ou s'il était plutôt du genre agneau. Je lui fis signe du regard de rester en retrait, peu convaincue de mon idée. Personne ne se trouvait sur le canapé ou les fauteuils que l'on pouvait voir de l'extérieur mais les bruits intempestifs de skateboard faisaient mouche. Je découvris Morgan et Faith au fond du rez-de-chaussée, sur le point de se donner en duel. Seulement eux. Avec Morgan, je m'attendais toujours à découvrir Austin derrière lui, comme s'il était son ombre.

- Vous vous éclatez ? leur demandai-je en e joignant à eux.

Sans s'arrêter, notre meneur reprit sa course à quatre roues. La repousse de ses cheveux fauves continuait doucement sur son crâne. Quant à Faith, elle avait les cheveux attachés en un chignon fouillis.

- Austin et Zachary sont partis faire le tour du quartier pendant ton absence, on s'occupe comme on peut, m'affirma la brune.

Morgan fit le tour de l'espace en roulant avec lenteur, regard figé devant lui. Lorsqu'il progressa dans ma direction, j'enchaînai d'un ton impassible, en espérant que James comprenne mon intention :

- J'ai ramené de la compagnie.

Aussitôt, Morgan cessa net ses occupations. Tandis que l'ombre de James s'avançait derrière moi, celle du rouquin grandissait sous mes yeux. D'un mouvement sec du pied, il ramena la planche de son skateboard à la main avant de se poster droit comme un piquet.

- Je peux savoir pourquoi tu nous as amené le Républicain ?

- Ok, il est fringué comme une potiche mais il se comporte comme nous, fis-je remarquer.

Il arqua les sourcils, peu convaincu par mon argument. Moi non plus, à dire vrai. Le silence de James ne m'aidait pas. Je me renfrognai, ne comprenant toujours pas ce qui m'était passé par la tête. Morgan leva son regard en direction du presque inconnu. Il lui lançait des éclairs autant qu'à moi. Je savais que lorsque James allait disparaître, mon quart d'heure de honte ne tarderait pas à venir.

- Ton nom de famille ?

Son ton glacial me donna la chair de poule. Mes bras se recouvrirent de poils hérissés. Dans mon dos, je l'imaginais encore les mains dans sa poche, le regard mystérieux, un sourire en coin.

- Je préfère le garder pour moi.

Seigneur.

J'avais la preuve que c'était une mauvaise idée de l'amener ici. Avait-il une raison valable, au moins, ou faisait-il de la provocation ? Morgan fit mine d'ignorer sa réplique et alla poser sa planche contre le mur. Ses pas étaient lents et contrôlés. Moi, je savais ce que cela voulait dire. Je pivotai maladroitement sur mes pieds et suivis Morgan du regard. Sa taille excellait celle de James. Il n'eut pas le temps de le défier du regard qu'il le poussa avec brutalité au niveau du poitrail.

- Back off.

Je me faisais toute petite. James se trouvait pris en grippe alors qu'il n'avait rien fait. Ma lâcheté n'avait d'égal que ma naïveté. James recula, manquant de trébucher sur le sol froid et gris. Je priais intérieurement pour ne pas qu'il le frappe mais j'étais incapable d'agir, figée par l'impassibilité. Dans une danse acharnée, Morgan le força à regagner l'extérieur et à disparaître derrière le mur de ferraille. Je voulais m'enfuir le plus loin possible.

- J'attends des explications.

Morgan se retourna, à quelques mètres de nous. Il était à contre-jour et son visage ne m'inspirait pas confiance. Pas lorsque j'avais entravé ses règles, en tout cas. Je fus incapable de répondre. Ma bouche s'entrouvrit mais rien n'en sortit. Rien à part un souffle de désolation.

- On ne connaît rien de ce type, pourquoi tu nous l'amènes ici ?

Je me tournai vers Faith pour tenter d'obtenir de l'aide. Je voyais à travers son regard qu'elle était de son côté. Je pris une mine déconfite.

- Fais pas ta gueule de chien battu, Oprah.

- Morgan a raison, tenta de me résonner Faith. Il ne veut pas donner son nom de famille, tu trouves ça normal ? Il ment, c'est certain.

- C'est peut-être même le fils d'un haut-placé, appuya durement Morgan.

Le rouquin s'avança encore plus vers nous jusqu'à nous rejoindre. Il avait le regard assassin et une manière de se tenir qui avait toujours traduit sa colère et sa déception : menton levé, marche paradoxalement maîtrisée et par-dessus tout, il avait les manches de son sweat relevées. J'allais passer un sale quart d'heure. Selon l'une de mes théories, James n'était que le fils d'un Monarchiste corrompu. Et lui, depuis cinq ans, était convaincu qu'il était toujours des nôtres. Il avait vécu depuis la mort d'Elizabeth II dans une maison et ses parents lui retournaient le cerveau pour lui faire croire qu'il existait encore des Monarchistes bien logés. Ce qui était faux.

- Tu m'as dit d'enquêter, moi, j'enquête. Il faut le tester, comme ça on saura s'il peut traîner dans le coin ou s'il faut le renvoyer chez lui.

Morgan soupira.

- Eh bien la prochaine fois, demande-moi. Là, tu n'as fait que m'énerver.

Puis, il s'avachit de lassitude. Un silence de mort s'ensuivit, ses yeux plantés profondément dans les miens. Je voulais lui faire comprendre que j'avais retenue la leçon mais je ne pouvais pas. J'avais été piquée dans mon égo, on m'avait privé de la liberté que je pouvais avoir en côtoyant d'autres personnes. Peu importait à mes yeux qu'il s'agisse d'un inconnu, la route m'avait été barrée, et je ne supportais pas ça. Je serrais les dents pour garder ma fierté. Quelques secondes à peine plus tard, Austin et Zachary firent leur entrée dans le hangar.

- Mais quelle ambiance ! lâcha spontanément Zach.

Je virai au cramoisi.

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