Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Mortal Show ✦ part VI

◥◤ MORTAL SHOW ◥◤

Vendredi, 10 h 00.
✱Perquisition des studios du Canal 6.✱

— Tout le matériel de communication et d'enregistrement de la régie et du loft ? s'étrangla Marc Teller.

Nil ne négociait pas. Il plaqua presque son mandat sur le visage du coréalisateur ; sa version à lui du « direct ».

— Je vous conseille de trouver une entourloupe, pour justifier pourquoi il n'y aura pas d'épisodes de S.O.S., aujourd'hui, dit Peter.

La production n'avait pas attendu son conseil. Un vendredi sans épisode – à cause de l'état de santé d'un candidat –, suivi d'un week-end sans diffusion leur accorderaient du temps pour retrouver contenance. Mais la fouille-perquisition risquait de prolonger ces délais. L'équipe de réalisation voyait déjà le manque à gagner.

— Je vous donne une « carte dilemme », fit Nil. Vous avez le choix entre coopérer, ou finir en garde à vue pour entrave à une enquête policière. Mes hommes sont tenus au secret professionnel, ils ne divulgueront pas les secrets honteux du Canal 6 sur les réseaux sociaux. Mais juste pour info, la NPD n'est pas du niveau d'enquêteur des lofteurs.

— Patron, pas la peine de les terroriser ! lança Paloma. Non que je me plaigne, mais chercher un support de sauvegarde d'infos, qui passe inaperçu dans un studio-télé, revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Y'a plein de CD et de mémoires flash, ici, geignit-elle en soulevant une boite en plexiglas remplie de disques. Inutile de parler des téléphones, des clés USB, des lecteurs mp3, des dictaphones... Je peux remonter jusqu'au siècle précédent.

— C'est bien, continue de chercher, rétorqua Nil. Rassemblez-moi tout ce qui vous paraît suspect avant la pause déjeuner.

Paloma réprima un soupir. Néanmoins, l'équipe scientifique se fit une joie d'assiéger les plateaux de tournage, la régie technique ainsi que la salle réservée aux primes et débriefings. Au grand dam des employés du Canal 6, les policiers déchargeaient sans doute une forme de frustration, en retournant tout le matériel qui leur tombait sous la main. Certains flics ne bridèrent pas leur plaisir de découvrir les coulisses du show. La peur du scandale rendit la chaine coopérative.

Pour des raisons d'authenticité, les lofteurs ne quittèrent pas leur maison. Parqués sous la pergola, tendus, ils répondaient aux questions de Mike. L'interrogatoire tourna court, lorsqu'ils tombèrent des nues en apprenant la supercherie des jumeaux.

Quand Peter finit d'installer son matériel – un concentré de technologie compactée dans une grande mallette noir carbone –, il donna le feu vert à Nil.

— Mr Teller, l'interpella l'inspecteur, j'ai besoin du portable avec lequel vous avez reçu l'appel supposé de Raphael Manchester, pour le challenge des fraises.

— Il n'y a plus qu'à espérer que notre homme n'ait pas passé l'appel en anonyme, pria Peter.

La chance leur sourit lorsque Marc déclara :

— Avec tous les appels que je reçois par jour, j'ai pour principe de ne pas décrocher aux appels anonymes.

— Dieu vous bénisse ! Saurez-vous identifier le numéro... (Marc fit non de la tête) ou me dire la tranche horaire de l'appel ? soumis l'analyste.

— Mardi, vers vingt heures. Il appelait d'un fixe, et il y avait un fond sonore. D'après lui, sa voisine du dessus passait l'aspirateur...

— Pour vous éviter d'identifier sa voix, marmonna Nil.

— Les gens civilisés, qui habitent en appartement, ne passent pas l'aspirateur la nuit. Mais nous ne présumerons pas du civisme de la voisine du faux Raphael, pontifia Peter.

Le journal des appels ne mentionnait qu'un numéro de fixe durant cette plage horaire.

— On applique quelle stratégie, Patron ? On rappelle et traque l'appel, ou on remonte jusqu'à l'opérateur et trouve l'adresse ?

— La plus rapide ?

— La première, mais pas la plus sûre. Ils peuvent avoir débranché le téléphone. Ou ils pourront écourter l'appel, s'ils flairent une entourloupe. Ou encore, ils ont blacklisté le numéro de Teller...

— Comment l'ont-ils eu, pour commencer ? maugréa Nil.

Cela, ils ne le sauraient qu'en mettant la main sur le faux Raphael.

— S'ils ont une taupe ici, faut s'attendre à ce qu'ils s'en soient débarrassés, en apprenant notre présence, hier, présuma Peter.

Il joignit enfin l'opérateur. La technicienne en ligne leur servit le laïus sur la confidentialité des données de la clientèle. Mais non formatée pour gérer la pression de Nil, elle céda à la menace de voir débarquer la police dans les bureaux de sa hiérarchie. Le numéro les mena au San Marina. Peter fronça les sourcils.

— La poule aux œufs d'or de Santos. J'aimerais croire en ma bonne étoile, mais ça ne devrait pas être aussi facile...

— Le problème avec les sous-fifres, fit Mike dans leur dos, c'est qu'ils ne sont pas toujours aussi scrupuleux que le boss de fin.

— Alors ? s'enquit Nil.

Mike remua la tête.

— En plus de rendre leur témoignage inutile, leur isolation certifie de l'authenticité de leur ignorance.

— Il faut aussi dire qu'aucun d'eux n'a le sens de l'enquête, avança Peter. Je me suis fait une indigestion de la saison en replay. Le seul cerveau du loft est dans un lit d'hôpital.

— D'où tes cernes, grommela Nil, réprobateur.

Si lui faisait parfois – souvent – l'impasse sur ses heures de sommeil, il appréciait que ses hommes soient opérationnels au maximum de leurs capacités. Paloma sauva Peter d'une remontrance du chef :

— Ça, c'est son masque de jour habituel, Patron. C'est peut-être notre jour de chance. On a trouvé ceci dans le placard du sas qui communique avec le cellier du loft. (Elle brandit une micro SD.) L'équipe de tournage dit qu'ils n'y rangent pas ce genre de matériel. Personne à la régie n'a reconnu sa propriété, ou son erreur. Idem, avec les lofteurs. Côté studio, le sas ouvre sur un couloir fourre-tout, avec des étagères remplies de vieilles bandes magnétiques et d'objets utilisés en « système D », quand le matériel standard ne donne pas les résultats attendus. On comprend qu'un objet aussi petit, soit passé inaperçu. D'autant que personne ici n'irait le chercher là.

Elle le tendit à Peter, qui lança sa lecture une fois que Nil eût congédier Marc Teller.

*

Vendredi, 11 h 45
✱Studio du Canal 6✱

La mémoire flash contenait un unique fichier vidéo. L'œuvre d'un amateur, tant la mise au point avait du mal à se faire. En outre, le cadreur s'évertuait à se dissimuler dans un placard, ce qui ne lui facilitait pas la tâche. Le cœur des quatre agents de police connut une embardée. Ils tenaient enfin quelque chose !

— Ces tentures et ces couleurs, la tapisserie à l'ancienne et les meubles d'époque... C'est une chambre du San Marina, nota Peter.

Les trois autres firent confiance à sa mémoire. À différentes occasions, ils avaient mis les pieds dans l'une des suites de l'hôtel, reçus par un Giovanni Santos d'humeur narquoise. La scène se déroulait dans le luxe du San Marina. L'image d'un homme en peau de latex noir gagna en netteté. Son accoutrement jurait avec le décor, et le collier de chien serti de pics ne pouvait être plus caricatural. Le filmeur baissa la caméra sur la jeune femme aux pieds du bougre. Bâillonnée, décoiffée, les vêtements coupés au cutter, la vingtaine, elle leva la tête avec faiblesse.

— Bonjour, Mallory, maugréa Peter, sombre.

Paloma hoqueta. Ils connaissaient déjà le destin de la pauvresse. Ceci était sans doute les derniers instants de Mallory Tasha, « la Fille au billet ».

À côté du cutter, sur la table de chevet, un kit médical constitué de seringues, tampons, désinfectant, tubes à hémolyse, élastique pour garrot, brassard et sangles, en disait long sur l'utilisation des sachets au contenu translucide. Mike siffla.

— Il y en a pour un demi-kilo de Crystal-Clear !

Nil grinça des dents.

— Ce n'est pas pour détention de drogue que je veux coincer Giovanni. Il s'en tirerait à trop bon compte. Peux-tu identifier ce type ?

— Difficile, voire impossible, avec son masque en cuir. Le logiciel de reconnaissance faciale de ma mallette est rudimentaire, comparé à celui de mon bunker.

Il le ferait donc à Central.

— On doit mettre la main sur ce connard ! gronda Nil, bouillonnant de rage.

Peter se pencha vers l'écran.

— En dehors de notre espion, il y a une troisième personne dans la pièce, remarqua-t-il.

— Comment tu vois ça ? fit Mike, sceptique.

— Les reflets sur la plaque de verre du tableau, au-dessus du lit, bougent. Et vu leur position, ce n'est ni Mallory, ni SM-Man, les responsables. Je sais, c'est dur à voir. Mais puisqu'il y a un reflet, je peux peut-être essayer...

Tout en marmonnant, Peter broya la bille de glucose de sa sucette, puis siffla dans le tube en plastique creux. Un tic, que Nil avait appris à déchiffrer. Dans ces moments-là, il ne fallait pas lui poser de question, il semblait évoluer dans une dimension parallèle.

— Avec un zoom et un décryptage..., commença le hacker en manipulant son logiciel de traitement vidéo, hm, c'est pas gagné, vu la piètre qualité de l'enregistrement. Peut-être qu'en séparant les calques... M'ouais...

Le geste fébrile, il alluma sa tablette numérique, lança une application, puis connecta l'appareil à son PC-valise. Un juron coloré de Mike l'éjecta de sa bulle. Tout à ses manipulations, il avait raté la suite du film. À présent, une flaque de sang grandissait sur le tapis. Une autre jeune femme, à peine sortie de l'adolescence, avait été traînée dans la pièce puis abattue d'une balle dans la tête.

— Démerde-toi, mais isole-moi le visage de cet enfoiré ! gronda Nil, desserrant à peine les dents.

L'analyste se demanda si son supérieur parlait de l'exécuteur masqué de cuir, ou du commanditaire, toujours hors de vue.

— Patron, je crois que c'est Mercia Rodriguez, geignit Paloma. Je suis presque certaine d'avoir déjà vu ce visage. Beaucoup plus joufflu, cela dit. C'est la portée-disparue de l'affaire Bartoly, de la Brigade des Mœurs !

— Je n'aurais jamais pensé que les deux affaires soient liées, souffla Mike.

La froideur des pistes sur la disparition de Mercia Rodriguez, il y a un an, menaçait de conduire l'enquête dans les tiroirs des cold cases.

— Les chiens galeux qui ont trop à perdre, si Giovanni tombe, ont fait pression pour que les Mœurs rangent l'affaire aux archi...

Nil ne finit pas sa phrase, le regard rivé sur la course inhumaine des doigts de Peter sur le clavier. Ce jeune homme avait probablement été relié à la matrice maternelle par un câble électrique, au lieu du cordon ombilical, songea-t-il. S'il vérifiait, trouverait-il un port USB à la place du nombril ? Plus sérieusement, sa vision du hacking limitait les capacités, ou devrait-il dire le talent de Peter Norvak.

L'analyste possédait le génie d'une intelligence artificielle boostée d'une réflexion humaine. Peter rendait au « piratage informatique » ses lettres de... Peut-être pas de noblesse. Il sabordait les systèmes informatiques préétablis, les défiait de l'arrêter ; mieux : de l'identifier. Parfait caméléon, il se jouait des encodeurs, mettait à saque les codecs, et commettait un hold up sur les algorithmes.

Un jour, il avait tenté d'expliquer cela de manière imagée à son chef. Nil avait commis l'erreur de lui poser la question, par simple curiosité. La moralité de cette histoire : « comprendre n'était pas nécessaire ». Dans d'autres circonstances, cette singularité de Peter amusait et fascinait Nil. Dans la présente, il était autant exalté qu'effrayé de le voir à l'œuvre. Une bonne chose que le jeune homme soit vendu à sa cause. Un malheureux osa l'irréparable.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'enquit Mike.

— Son job, répondit Nil, tentant d'y couper court.

Sans quitter l'écran des yeux, Peter fit passer sa nouvelle sucette d'une joue à l'autre, puis rétorqua :

— Selon la qualité de l'image que je veux restituer, et le temps imparti pour compresser puis décompresser le signal numérique de cette vidéo... je codifie ou... si tu veux, je modifie quelques algorithmes, dit-il avec un geste vague.

Il marqua une pause. Son visage trahit sa pensée. Bon sang, je parle sérieusement de ça à un noob ? Avec un soupir de solitude, il révisa son propos.

— J'ai dû télécharger d'autres codecs depuis mon cloud. Contrairement aux bébés de mon bunker, je suis un peu limité, là. Le temps de booster les logiciels dont les performances m'intéressent... En isolant le reflet sur la plaque de verre, et en lui appliquant une homothétie axiale, en terre à terre, un effet miroir doublé d'un agrandissement, plus un effet anti-poussière pour accentuer la netteté...

— Abrège, coupa Nil.

— Pour faire court, si le patron n'était pas l'impatient qu'on connaît, je n'aurais pas été limité par ce débit merdique de flux, si j'avais eu tout le loisir de finir mes installations... Je l'ai ! lança-t-il, triomphal. C'est qui le boss ?

— Certainement pas toi, persifla Nil.

Après deux autres manipulations, il projeta le résultat décrypté. Sans le son, vitesse ralentie, les spectateurs tentèrent de lire sur les lèvres de l'homme en costume de couturier, avachi dans un sofa. Giovanni Santos.

— On le tient.

Le ton lugubre de l'inspecteur signait sans doute la descente en enfer du mafieux. Mais la perspective de faire couler beaucoup d'ancres – et d'encre – n'inspira à Nil qu'un sentiment de vide. Trouver les plaques d'impressions des faux billets devenait de moindre importance. Boucler Giovanni Santos pour meurtre lui ouvrait un boulevard vers les hautes sphères de la criminelle ; cependant, Nil ne saurait s'en réjouir.

Dans un état second, il réalisa qu'il congratulait son analyste d'une caresse dans les cheveux. La sensation soyeuse des boucles blond miel changeait de la taloche. Il retira sa main, comme pris sur le fait. Peter l'interrogea du regard.

— À défaut d'une promotion, plus de taloche pendant six mois, promit Nil, pince-sans-rire.

La mâchoire de Peter en tomba d'indignation. Mike et Paloma détournèrent leur sourire moqueur. L'analyste attendait cette promotion, dans le but de se voir allouer plus de budget pour ses gadgets.

— Sérieusement, Patron ?

— Je le suis toujours.

Le hacker maudit la fatale hérésie qui le rendait faible face au bougre. Foutu flic ! Et l'arnaqueur ne se gênait pas de se moquer de ses rougeurs, à en juger son rictus narquois.

*o*o*

The end.

La mise à jour de la dernière partie aura été laborieuse ! L'exercice est ardu lorsqu'on part d'une base bancale. Il devient pénible de rehausser le niveau d'un texte dont le premier jet pêche dans sa crédibilité. Un peu comme de rehausser le style d'un vêtement, en partant de haillons au lieu d'un T-shirt banal mais tout à fait portable. Pour celles et ceux qui ont suivi mon actualité, sur mon mur, la fin de l'épisode pilote annonce une bonne nouvelle ! Je peux enfin me consacrer à la mise à jour de la saison V de Hot Chili. Je vous dis donc à bientôt sur la nouvelle saison !

╬ MEDIA ╬
Intro vidéo : Shinedown - Sin With A Grin With. Pour cette partie, ce sera la piste 7 de l'album The Sound Of Madness. Parce que les lyrics vont si bien à Nil.

https://youtu.be/7m3cUNtMEZo

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro