Et non, ça ne sera pas une nouvelle semaine sans chapitre! C: Désolé pour la longue attente, j'écrivais pas énormément. Hier, j'ai eu un pique d'écriture et j'ai fini le chapitre aujourd'hui! Même si je n'écrivais pas, je réfléchissais à la suite de l'histoire, surtout sur l'avenir proche qui intéresse déjà ce chapitre. J'ai pas encore tout tout décidé dans ma tête, donc je ne peux pas garantir que je sois aussi active que je l'avais été une grande partie du temps, j'espère que vous comprenez x) Je vais essayer de faire au plus tôt et on verra bien!

Pour fêter le nouveau chapitre, j'ai même fait un dessin xD Je pense que vous avez reconnu Lou, il n'y a pas beaucoup de rousse bouclé dans cette histoire Cx

En espérant que ce chapitre vous plaise, bonne lecture~

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Quand mes yeux s'ouvrent à nouveau, je ne vois rien. C'est le noir, le néant. Aucun éclat de lumière, même infime, ne parvient à mes pupilles. C'est comme s'il n'y a rien et tout ça me donne le sentiment d'être perdu dans un labyrinthe, là, seule, étouffée par l'obscurité du lieu. Au début, la peur prend le pas sur ma raison et je m'agite. Mes mouvements ne réussissent qu'à m'égratigner la peau, m'écorchant sur le sol où je suis maintenant assise. Après avoir repris mes esprits et une respiration plus calme, je passe ma main avec hésitation autour de moi. Le sol est dur est froid, me gelant même à travers mes vêtements. De la pierre?

Je prends une longue inspiration par la bouche et souffle par le nez. Il faut que je garde mon calme et que je visualise la situation. Je suis dans un lieu inconnu et un de mes sens est hors-service. Je suis soit dans une pièce en pierre ou alors dans un sous-sol -cette seconde option est la moins rassurante, pour sûr-. Où est Perle? Où sont les autres impératrices? Qu'est-ce qui a bien pu se passer après que je me sois évanouie? Pourquoi suis-je seule? Est-ce qu'on laisse quelqu'un d'inconscient seul dans une pièce? N'est-ce pas de l'irresponsabilité?

Ma respiration s'accélère à nouveau, provoquer par une nouvelle vague d'insécurité. Je déteste cette sensation, ce sentiment d'être la proie. C'est moi le loup bon-sang! J'essaye d'étendre mon esprit, comme on a pu me l'apprendre, afin de repérer une âme qui vive autour de moi. Mais, rapidement, je me rends compte que j'en suis incapable, je reste bloquée à l'intérieur de moi-même. Aurais-je usé de tout ce qui me restait de pouvoir pour me défendre contre l'empereur?

Un juron s'échappe d'entre mes dents et, plutôt que de rester là à me morfondre, je me lève, partant affronter l'inconnu. Je me sens gauche et ridicule, avançant ainsi les bras levés afin de ne pas me prendre un obstacle inopiné. Au pire, personne ne peut me voir de toute manière... Et c'est clairement le plus pratique! Même si je dois quand même faire attention à où je mets mes pieds.

Mise à par le son de mes pas et les battements de mon cœur, je n'entends rien. Pas le souffle d'un vent frais qui épouserait mon visage, pas de gouttes d'eau synonyme d'humidité, pas de voix lointaine, pas de vie, juste le silence glaçant de la solitude. Est-ce que je me rapproche d'une sortie? C'est la seule chose que je peux espérer, mais je peux tout autant m'en éloigner davantage.

Et si je suis morte et je suis en fin de compte perdu dans les limbes? Quand la pulpe de mes doigts rencontrent une nouvelle surface, je mets fin à mes tergiversions insensées. La surface est irrégulière et je devine les contours des pierres au touché. Un frisson me remonte l'échine, cette situation ne me dit rien qui vaille... La possibilité que Perle m'ait lâché me traverse l'esprit, mais j'essaye de ne pas trop y songer. On a un marché, non? Enfin, tout comme me transformer, me garder en vie après n'en fait pas parti...

Je me contente de longer le supposer mur, espérant qu'il me mènerait à une porte, un trou, n'importe quoi qui me permettrait de m'échapper de cet endroit. Le temps me semble s'étirer, les secondes sont interminables, si longues que je mets à douter de réussir un jour à sortir d'ici. Peut être que je finirai par mourir de soif, perdue dans cette noirceur froide. Personne ne viendrait pour moi. Personne ne me sauverait. Je ne peux compter que sur moi-même.

Je ne peux m'empêcher de repenser à Alexandre, ma mère, Yann et Olivia... Ils doivent encore m'attendre, espérant sans doute mon retour. Peut être qu'Alexandre est toujours à la recherche du clan d'impératrices, n'ayant pas réussir tenir sa parole. Peut être qu'il a mis Yann dans la confidence et qu'ils ont à nouveau réussi à s'entendre pour me retrouver. Peut être qu'ils ont laissé tomber au final, perdu dans l'amas des possibilités. Peut être qu'Olivia s'en tire mieux sans moi. Peut être que Maman vit mieux depuis que je ne suis plus là, n'ayant plus besoin de travailler autant pour vivre.

Et mon père... Que fait-il en ce moment? Pense-t-il encore sa fille en sécurité ou alors mon cousin l'a mis au courant de la situation? Est-ce qu'il serait en colère contre moi? Regretterait-il de n'avoir jamais pu me voir à un âge adulte? Peut être même de ne pas m'avoir vu grandir... Peut être qu'il ignore tout et se contente de diriger sa meute comme il l'a toujours fait. Peut être que lui aussi est parti à ma recherche. Peut être qu'il s'en fiche. Malgré tout, j'aurais aimé avoir le temps de retrouver un père, avoir enfin une famille complète et sereine. Peut être même de vivre quelques temps en meute, ça aurait peut être pu me plaire.

Je chasse mes pensées rapidement. Ce n'est pas le moment d'y penser, ça va me faire déprimer! Il faut que je reste concentrer sur mes objectifs. D'ailleurs, vu l'aisance de mes déplacements, j'ai quitté ma robe de soirée... Quelqu'un m'a changé? Je reconnais entre mille le confort d'un jogging usé, d'un tee-shirt trop grand et d'une paire de basket qui a déjà parcouru des kilomètres. Focus Lou! J'y songerai plus tard, je dois déjà me sortir d'ici!

Finalement, comme un souffle d'espoir, un air frais vient taquiner ma peau. Mes pas s'accélèrent d'eux-mêmes, je frappe légèrement sur la surface verticale pour ne pas manquer le creux quand celui-ci se présentera. Est-ce enfin la fin de cet enfer? Puis, enfin, un bruit fait écho dans le vide et résonne au loin, une porte. Je cherche une poignée, n'en trouve pas, tente de l'enfoncer avec mon épaule. Sans que je m'en sois rendue compte, mon corps a changé, me donnant assez de force pour déloger la sortie de métal.

Elle tombe lourdement au sol, mais ne fait pas place à l'éclat de lumière tant attendue. Au lieu de ça, j'ai seulement affaire à un long couloir sombre qui mène vers je-ne-sais-où. Au moins, il y a de la lumière, aussi faible soit celle des torches, c'est déjà un point positif. Perdue entre la déception et mon espoir grandissant, je me mets à courir. Mes pas résonnent entre les murs, mais me faire repérer est le dernier de mes soucis -les impératrices n'ont pas besoin de ça pour le savoir de toute façon-.

Un autre couloir succède à celui-ci, puis encore un autre, parfois des choix multiples, mais je n'hésite pas et suis mon instinct. Il n'y a pas de doute à avoir, la sortie est proche, je la sens. L'odeur du bois, d'individus, d'impératrices du clan Ebrenn, se fait de plus en plus forte et je sais que j'approche du but. Au bout de mon chemin, une trappe que j'enfonce sans difficulté particulière. Une fois dehors, je suis accueillie par le regard stupéfié et hostile des membres du conseil. Il semblerait que j'ai débarqué au milieu d'une réunion.

Je ne suis jamais venue dans ce lieu. Si je devais le comparer à quelque chose de connu, ça serait les amphithéâtres des facs que j'ai pu voir dans des films, ou peut être le Colisée à cause de sa forme ronde. En cours: une structure bien trop grande pour si peu d'individus, concentrée dans les premiers rangs. Perle se trouve au centre de toute cette mascarade, droite et fière, comme à son habitude. Ses yeux laiteux me fixent avec une froideur peu commune, mais ça ne suffit pas à m'intimider. Je le sens, mes défenses mentales sont encore droites et solides.

-Qu'est-ce que tout cela signifie?

Je crois mes bras sur ma poitrine, carre mes épaules et redresse la tête avec assurance. L'animal en moi gronde, griffe sa cage, ne souhaite que s'échapper et régler ses comptes. Je sais que mon corps exprimer avec force son animosité, que mes yeux étincellent d'un éclat sauvage et que mon aura d'intimidation écrase tout au tour de moi. Ce n'est pas une bande de vieilles peaux défraichies qui vont me faire peur!

La tension monte d'un cran et je les sens appuyer sur mes défenses, mais elles ne cèdent pas. Je me souviens, lorsque j'avais demandé à Perle pourquoi il me resterait des restes, elle m'avait répondu quelque chose du genre: "Même si ce sont des pouvoirs que tu n'as plus, ton esprit s'en souvient encore. Je suis intimement persuadée que toutes les espèces possèdent des pouvoirs psychiques, mais ils ne savent juste pas l'utiliser.". Je n'oublie pas et n'oublierai pas. Je n'oublierai pas la douleur d'avoir son esprit violé. La sensation de puissance que ce pouvoir m'avait accordé. Jamais.

Perle a l'air contrarié et ses yeux me lancent des éclairs. Je ne peux me retenir d'esquisser un sourire arrogant -mauvaise influence de ces derniers mois-, juste pour la voir s'empourprer davantage de colère. Peut être qu'elle n'avait pas prévu que je sois aussi résistante. Mais ne m'avait-elle pas fait entraîner pour cette raison? Qu'importe.

-Tu n'étais pas censée pouvoir sortir.

Est-ce ça sa justification? Un ricanement sinistre s'échappe de ma bouche.

-Ça, je m'en doute, mais c'est le pourquoi qui m'intéresse davantage.

-Pourquoi? Sais-tu dans quel embarras tu nous as mis? Si encore tu avais vaincu cette-... Ta faiblesse, ton esprit impulsif et primitif, n'ont pas sa place parmi nous. La décision du conseil est prise: tu n'es pas acceptée dans notre clan.

Faiblesse? Elles n'ont pas vu l'empereur? Au pire, qu'importe. Une seule chose à retenir: je peux me casser d'ici. Elles ne veulent pas de moi? Ce n'est pas comme si c'était mon objectif depuis le départ!

-Et la civilité, vous connaissez? Enfermer des personnes pour qu'elles crèvent dans une cave, juste, parce que ça semble être votre raison principale, vous déplaise, vous semble être une raison respectable et correcte? Faible? Est-ce que je dois préciser que vous n'êtes pas capable de me faire ployer le genou? Kelyn n'est pas une impératrice de bas-étage, comme vous semblez tous le penser. Au contraire, qui sait ce qui se passera quand elle en aura marre d'être conciliante avec des vieilles aigries telles que vous, qui ne la voit que par son sang.

Je balaye l'assemblée de mon regard couleur blé, comme si ça suffirait à graver mes mots dans leur esprit. Certaines semblent s'outrer de mes mots, tandis que d'autres semblent embarrassé par mes paroles. J'avance d'un pas dans la direction de Perle, la fureur faisait trembler mes membres et hérisser mes poils. Je n'ai pas fini.

-Je suis impulsive et primitive? Pas étonnant comme commentaire de la part d'êtres qui ne vivent pas vraiment. Ouais, j'agis peut être sur le feeling, mais, moi, j'ai le mérite d'être honnête avec mes émotions et moi-même. Je n'ai pas peur de flancher, de me mettre en colère, de frapper, de grogner, d'aimer. Primitive? En quoi exprimer ses émotions et ses envies est quelque chose de primitif? Vous, obsédez par le contrôle de vous-mêmes, vous ne pouvez pas comprendre. Êtes-vous seulement heureuses? Vous n'êtes qu'apparence, faux semblant, le reflet d'une soi-disant perfection qui n'a jamais existé. Je suis qui je suis et j'en ai aucune honte. Que ça vous déplaise m'importe peu. Puisque je n'ai apparemment pas ma place ici, soit, je m'en vais, je m'en ferais une autre ailleurs.

Je leur tourne le dos et avance à grands pas en direction de la sortie. Je n'ai rien qui m'appartient ici, je peux donc directement m'en aller, ça sera plus simple. Ma main se pose sur la poignée, mais je ne l'actionne pas tout de suite. Non, je ne peux m'empêcher de souffler une dernière tirade:

-Vous me faites pitié. C'est moi la personne primitive, mais c'est vous qui ne vous rendez pas compte de votre manière archaïque de voir les choses. On n'a pas besoin d'être parfait pour être respecté, aimé et heureux, juste... être soi.

La salle du conseil s'efface derrière le battant et je soupire de soulagement. Aucune d'entre-elle n'a essayé de m'arrêter, ou de réellement en finir avec moi. Peut être qu'elles ne veulent pas se salir les mains... Juste que je disparaisse de leurs terres à jamais, comme si je n'avais jamais existé. J'espère que je ne vais pas me retrouver avec ma tête mise à prix, ce n'est pas comme si on en voulait déjà assez à ma vie...

Je croise quelques personnes sur mon chemin jusqu'à la sortie du village. La plus-part du temps, elles s'écartent de ma route et se contentent de m'observer d'un œil critique à distance. Personne ne cherche à enrailler ma progression, aucun obstacle. Quand on y réfléchit bien, mis à part leurs pouvoirs psychiques, les impératrices n'ont aucun pouvoir, aucune manière de m'éliminer elles-mêmes. Peut être en brisant mon esprit, je ne sais pas jusqu'où leur vice peut les pousser. Elles n'ont pas pu perforer mes défenses mentales... Ont-elles vraiment essayé de me faire flancher?

Les routes piétonnes s'effacent pour laisser place au parking, qui s'incline lui-même devant l'étendu des plaines qui courent vers l'horizon. J'aperçois dans le lointain une forêt, là d'où je viens, ma nouvelle destination. Plus qu'à espérer que je ne fasse aucune rencontre malheureuse en chemin. Au pire, j'ai déjà pas mal d'expérience en "fuir pour sa vie", il n'y a pas de raison que ça finisse dramatique -enfin, plutôt beaucoup en réalité, mais on va faire comme si-.

-Lou!

Je m'arrête net et me tourne en direction de la nouvelle venue. Yris s'arrête à quelques mètres de moi, les mains sur les genoux, peinant à reprendre une respiration. J'étais tellement prise dans mes réflexions que je ne l'ai pas entendu arriver... Je l'ai dévisagé, surprise qu'elle m'ait couru après. Même si elle a été mon amie, je l'ai mis dans le même panier que les autres impératrices... Je pensais qu'elle me méprisait, mais son visage rougit par l'effort me semble plus désespéré.

-C'est vrai que le conseil a essayé de se débarrasser de toi? Parce que tu as provoqué et a été vaincu par la chef du clan Cad? Je... Je ne comprends rien. Ce n'est pas ton genre de faire ça, tu n'es pas comme ça. Tu... Tu n'es pas comme les autres membres du clan.

Je ne savais pas quoi lui répondre. Que c'était vrai? Que je suis désolée? Que je n'ai pas réfléchi? La vérité? Aucun mot qui me venait à l'esprit ne me satisfait. Dire ce qu'il en est vraiment est inenvisageable, même si Perle semble avoir décidé de se débarrasser de moi. Un marché est un marché, j'emporterai ce secret dans ma tombe...

-Yris, toi non plus tu n'es pas comme elles, tu ne devrais pas rester ici, pars avant que leurs médisances ne te dévorent.

-... Que veux-tu que fasse une impératrice seule? Énonce-t-elle après un temps d'hésitation, l'air perturbé. Je ne suis rien sans mon clan.

-Kelyn Cad, elle n'est pas comme Perle, ni mêmes comme les arrogantes du clan Ebrenn, tu y trouverais ta place. Quelque chose me dit qu'elle ne te rejetterait pas.

-Ce n'est pas un pari risqué...

-Comme toutes les grandes directions dans une vie, ce n'est pas en restant passif qu'on réalise ses rêves.

Je lui offre un sourire en guise d'encouragement. Je vois dans son regard qu'elle a envie de me retenir, mais elle sait qu'elle ne le peut pas. On n'appartient plus au même clan, ce ne fut qu'une parenthèse courte dans nos vies. Je me détourne d'elle et commence à m'éloigner. Si jamais je ne partais pas maintenant, je sais que je ne pourrais jamais quitter cet endroit. Yris est devenue une amie chère, mais je n'ai plus ma place ici et j'ai une vie à reprendre, des personnes qui m'attendent.

-On se reverra.

Je la salue de la main, toujours de dos, me contentant d'agiter mon bras dans les airs. Oui, on se reverra, un jour, c'est certain.

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Et l'arc impératrice se finit ainsi... Est-ce qu'il vous a plu? Est-ce que vous aurez préféré autre chose? Un autre dénouement? Que ce soit plus long (si c'est le cas, citer ce qui manquerait)? Dites-moi tout ^w^

A bientôt! :D