Hey! C'est vrai, d'habitude je poste le chapitre le samedi, mais je me suis mis à dessiner et au final j'ai pas eut le temps de faire la relecture de chapitre oo XD Ça faisait longtemps que j'avais pas mis autant de temps à finir un dessin! Brefouille, voilà le nouveau chap'! ;)
Le média a été trouvé sur Internet ^^
Bonne lecture~
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Je ne sais pas par quelle chance, mais ni ma mère, ni mon cousin n'a entendu l'altercation de ce matin. C'est une chance pour moi, mais l'évènement pèse dans ma tête et j'ai terriblement besoin d'en parler. Sauf que c'est impossible, il faut que je transporte ce nouveau boulet accroché à ma cheville, je n'ai pas le choix. Je m'enfonce dans les mensonges, il faut assumer maintenant... J'ai la terrible sensation d'être muselé et ça me rend complètement folle, j'ai envie d'hurler ma rage et ma frustration.
Éclairé par la lumière timide des lampadaires, j'essaye de contenir les tremblements qui secouent encore mes membres. Je n'arrive pas à savoir ce qui les provoque. Est-ce ma nature de louve qui tente de prendre le pas sur l'humain? Ou juste un contre coup de l'adrénaline? Ce n'est pas mon esprit brumeux qui va me permettre d'éclaircir tout ça, il est actuellement incapable de faire la différence entre mes pieds et le sol.
Un frisson me parcourt, alors que l'odeur du gars flippant du bus me parvient, même si je suis encore à une centaine de mètres de l'arrêt. J'ai vaguement le sentiment de me prendre une claque et je secoue la tête pour reprendre mes esprits. Il faut que je me ressaisisse, je risque d'intriguer par mon comportement. Je repousse mes sentiments et pensées au fond de mon esprit et accélère le pas.
Une fois à l'arrêt, je garde les pieds visés au sol et tourne le dos au vampire. Je laisse mon regard vagabonder sur le goudron et sur les quelques jardins pauvre en végétation. Les arbres ont perdu leurs feuillages et me semblent bien triste. Un souvenir me revient, ravivant l'odeur de la mousse, le craquement des brindilles, le chant des oiseaux, la vision d'une forêt luxuriante... j'en ai même rêvé cette nuit, il me semble, la ville me semble de plus en plus inhospitalière et je sens le manque de la nature en mon intérieur.
-A quoi tu penses? Me demande le gars flippant du bus dans mon dos.
-A la forêt.
J'ai répondu par réflexe, sans songer à mes mots, mais je ne les regrette pas le moins du monde. Je ne peux pas nier mes envies de voyage, de course et de vent dans mes poils. Puis, je n'ai pas besoin de me cacher avec lui, il est encore moins humain que moi, je peux dire tout ce qui me passe par la tête... enfin, je suppose.
Je l'entends se lever dans mon dos et je l'aperçois du coin de l'œil sur ma gauche. Il m'adresse un sourire taquin, manifestement une idée derrière la tête.
-Le petit chien a envie de se rouler dans l'herbe?
-Et aussi de trouver des os à ronger. Grogné-je.
-Toujours aussi charmante.
J'essaye de lui donner un coup de coude dans les côtés, mais il m'évite facilement avec un éclat de rire flottant dans l'air. Il est bien le seul à être de bonne humeur... faut dire qu'avec un réveil aussi doux et délicat, c'est compliqué pour moi de bien commencer la journée.
-Allez, dis-moi ce qui te préoccupe!
Je hausse les sourcils dans sa direction, le sondant en silence. Il n'a pas l'air d'en avoir quelque chose à faire, il a juste la tête de quelqu'un qui veut combler le silence. Ou peut être que c'est l'expression qu'il se donne, ce type joue tout le temps, je suis sûr qu'il a cinq ans d'âge mental.
-J'ai juste jeté un monstre par ma fenêtre, rien qui décrochera le ciel. Énonce-je avec le ton le plus neutre possible, mais j'ai du mal à retenir les trémolos dans ma voix.
-Encore un démon?
-Peut être, mais il était moche en tout cas.
Je grimace et essaye de passer le plus de dégoût possible sur mon visage. Je ne sais pas si j'espère que ça va abréger la conversation ou bien l'alléger, mais elle commence à me peser. J'ai envie de fuir, de me cacher quelque part. Je suis en sécurité nul part, tout le monde veut me tuer ou me faire du mal, ou bien me manipuler, se servir de moi. Les poils de mes bras se hérissent et je tente de garder mon calme. L'animal rugit en moi et hurle à l'autoconservation.
-Tu as eut de la chance alors... Chantonne le vampire. Plus un démon ressemble à un humain sous sa forme démoniaque, plus il est fort. Donc plus ils sont "moches", mieux c'est!
Il rit doucement, comme si toute cette histoire était amusante. Mais bons sang! J'ai balancé un homme par ma fenêtre! Enfin, un démon, mais ça reste un être vivant, doté de conscience... je crois. Quoi qu'il en soit, ça n'a rien de drôle, j'ai faillit le tuer! Et lui aussi, d'ailleurs, il a été à un cheveu de m'arracher à la vie. Argh! Cette histoire va me donner de l'urticaire.
Les yeux du gars flippant du bus se plissent, formant deux croissants de lune rieuse. Il tend le bras et ses doigts frôlent ma joue, ce qui me provoque un mouvement de recule, alors qu'une drôle de sensation me parcourt un instant. Je le dévisage, complètement perdue, mais aussi nerveusement, des tremblements secouant mon corps. Je n'arrive pas à me calmer, le sang pulse dans mes veines et j'ai de plus en plus l'impression de perdre pied.
-Tu as les yeux jaunes. Me dit-il tout simplement.
Aucun son ne sort de ma bouche, ce n'est pas comme si je savais quoi répondre de toute façon. J'enfonce mes mains dans mes poches, comme si ça suffirait à me calmer, mais la seule chose utile de ce geste, c'est que ça cache les griffes qui commencent à me pousser. Ma peau commence à me picoter, à me démanger, j'ai envie de l'arracher et sortir de ce corps...
-Hey! S'exclame le vampire en agitant une main devant mon visage. Ça te dit de sécher?
-Quoi? Coassé-je, reprenant mes esprits par la même occasion.
-Tu n'as pas l'intention d'aller en cours dans cet état? Après avoir fait tant de choses pour que tu te fondes dans la masse, comme me devoir une faveur, ça serait bête de faire capoter ta couverture.
Il arque un sourcil, son éternel sourire en quoi des lèvres. Pour ma part, je lui gronde dessus, légèrement grimaçante. Je l'avais presque oublié cette faveur... Puis, je ne peux pas lui donner tord, je vais péter les plombs avant la fin de la journée, je le sens, j'ai besoin de changer. Mais, je ne peux pas me le permettre, surtout que ma famille pourrait être mise au courant, avec Yann qui traine à la maison. J'entrouvre mes lèvres pour parler, mais il me prend de vitesse:
-Relax, personne ne le saura, je m'en charge! Profitons juste de la journée, il semblerait que Madame ait besoin de se détendre. Puis, on est mercredi, il n'y a pas grand chose comme cours de toute façon.
Il me fait un clin d'œil et m'invite à le suivre de la main. J'hésite une poignée de secondes, ne sachant pas si c'est une bonne idée. Me retrouver seule avec lui, possiblement à l'abri des regards... c'est dangereux, risqué et sans doute stupide. Mais dans le font, ai-je réellement le choix? Techniquement, oui, mais il doit être le seul à me donner la possibilité de me lâcher sans craindre les conséquences. Au pire, je lui mangerai la tête.
Je me mets à trottiner derrière lui, alors qu'il commence à traverser la route, après avoir bien regardé autour de nous. Une fois de l'autre côté, je vois notre bus arrivé au loin, mais nous ne le prendrons pas aujourd'hui. Détente, non? Enfin, avec lui, pas sûr. J'ai vaguement le sentiment de remonter ma rue et l'idée de croiser Yann ne me rassure pas. J'espère qu'il est resté tranquillement à la maison... avec un peu de chance, il dort encore.
Le crétin que je suis bêtement m'emmène à une maison... à l'allure assez étrange, je dirais. Je fixe sceptique les décorations de Halloween collé aux vitres et mis ici et là dans le jardin. Je fais une longue bataille de regard avec une citrouille, posé à côté du portail. Je n'arrive pas à savoir si je suis surprise de la voir en aussi bon état, ou bien si c'est les petites dents, me faisant penser à un vampire, qui m'intriguent. Le gars flippant du bus pousse le portail de fer, dans un grincement à faire saigner mes oreilles. Mes pauvres petites oreilles, reposez en paix.
Le vampire me fait passer devant lui et j'inspecte les lieux avec attention. Mis à part les décorations, cette maison n'a rien qui la différencie des autres. Je laisse mon regard passer sur les sorcières plantées dans le gazon, ainsi que les lanternes aux airs de film d'horreur. Je crois que je devrais arrêter, je passerai ma journée à essayer de tout observer.
-Pourquoi des décorations d'Halloween? Le questionné-je une fois au niveau de la porte. C'était il y a plus d'un mois!
-Halloween n'est pas la meilleure fête du monde? Les monstres reviennent hanter les mortels, c'est clairement notre fête.
Je me contente de hausser les épaules, je n'ai jamais envisagé ça sous cet angle. Il faut dire qu'en vivant comme une humaine depuis presque toujours, on oublie un peu sa part monstrueuse et pulsionnelle.
Le vampire m'offre un dernier sourire, avant d'actionner la poignée. On se glisse à l'intérieur, il fait tout noir, les lumières sont éteintes, il n'y a personne ici à part nous. Je l'entends glisser ses doigts sur le mur une fois la porte fermée, puis il appuie sur l'interrupteur et je suis capable de distinguer l'intérieur. Tout est fait de bois, ce qui donne au lieu un côté assez ancien et les peintures de lieux et paysages n'arrangent ce côté en rien. Il n'y a pas tant que ça de lumière, ça fait ambiance tamiser.
-Tu vis seul? M'étonne-je à moitié.
-Pas tout le temps, ça arrive que des connaissances viennent me tenir compagnie. Néanmoins, c'est vrai que je suis la plus part du temps sans personnage avec moi, mais bon, il faut bien que je m'y habitue, tout est éphémère, même la souffrance et la haine. Tout a sa date de péremption.
Il rit doucement à sa phrase, mais moi je ne trouve pas ça drôle. Je ne suis pas spécialement pressée de mourir, mais vivre seule, sans les personnes qui me sont chers... ça me semble insurmontable. Comment peut-il dire aussi posément qu'il finira toujours seul, qu'il passera sa vie ainsi? Esseulé, seul et solitaire...
C'est peut être pour cette raison que je ne dis rien, oui peut être. Je crois que c'est la première fois que j'ai de la compassion pour lui, j'ai du mal à savoir ce que ça fait de savoir qu'on ne mourra jamais naturellement et qu'on ne peut espérer que ses semblables à nos côtés pour toujours. Est-ce qu'il le vit vraiment bien? Ce rire cachait quel sentiment? Peut être que je réfléchis trop aussi, je ne devrais pas me soucier de lui, il se sert de moi comme divertissement.
On débouche dans un salon. Il n'y a pas grand chose, juste un canapé trois places au milieu, ainsi qu'une grande télé en face, ainsi que quelques plantes synthétiques -aucune chance qu'une vraie plante survive sans lumière, il n'y a pas de fenêtres- dans les coins. Le gars flippant du bus se laisse tomber sur le canapé, face à la télé, dos à moi, mais je vois son reflet dans l'écran noir.
-Arrêtes de me regarder comme ça... Marmonne-t-il. Je ne veux pas de ta pitié.
J'ai vraiment une expression qui signifie: "Oh! Pauvre petite chose! Tu vas finir tout seul, toute ta vie! Mais dans le font, je m'en bats complètement les ovaires eh eh". Devant ma tête déconfite, il sourit légèrement et se tourne vers moi, sa tête posée sur le dossier et ses mains la maintenant droite. Il plisse les yeux, me sonde de la tête aux pieds, j'ai l'impression qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert. Quelle sensation désagréable.
-P-Puisque que personne ne peut me voir, j'ai plus besoin de me retenir? Demandé-je, changeant de sujet.
Il ne répond pas et se contente de sourire un peu plus. J'imagine que c'est un oui. Je m'étire longuement, sentant mes os craquer et mes muscles se détendre. Mon corps change sans que j'y songe vraiment, comme muni d'une volonté propre. Les oreilles me poussent, suivit de mes griffes, de ma queue, de mes crocs. Je me laisse tomber sur le sol, si j'avais été un félin-garou, j'aurais probablement ronronné de plaisir. Je me sens si bien comme ça, tout me semble plus net, plus clair et les dangers semblent moins menaçants. Est-ce parce que je deviens plus forte? Ou bien c'est uniquement l'euphorie d'être en phase avec ma part animale?
-A quand les hurlements de joie en se roulant par terre? Ricane le vampire.
C'est avec une maturité exponentielle que je choisis de lui tire la langue, ce qui lui arrache un rire. Le doux son qui sort de sa gorge enveloppe l'espace et je le sens vibrer en mon intérieur. Quelle sensation étrange. Je m'approche un peu plus de lui, munie d'une curiosité débordante ou bien d'autre chose, m'arrête à quelques centimètres de son visage hilare. Quand il arrête de rire, il se rend compte de notre proximité, ce qui semble le déstabiliser, peut être même le gêner.
-Tu es vraiment étrange. Soufflé-je à personne distinctement. J'arrive ni à te cerner, ni à savoir si tes attentions sont bonnes envers moi et que tu es juste chiant par nature.
Il semble reprendre contenance, c'est le retour du sourcil levé et du sourire en coin. Je ne saurais dire quelle est celle des deux expressions que je préfère. Le voir sourire me donne l'impression qu'il est heureux, c'est une douce image agréable pour ma conscience.
-Tu as aussi un comportement... déroutant. J'hésite sur le fait que tu veuilles me tuer ou non.
Je pince mes lèvres. C'est vrai que ça m'est passé par l'esprit pas mal de fois... mais ce n'était pas vraiment sérieux, n'est-ce pas? Enfin, je ne sais pas trop, plutôt, je ne sais plus trop. Je me contente de suivre mes envies et mon instinct, suivant parfois plus l'animal que l'humain. La survie avant tout, pas vrai?
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