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13 : ... l'autre dans la glace.

"In the dark, no secrets, you can't keep me. "

TW : scène à caractère sexuel

La nuit qui suivit le départ de Kylo fut difficile pour Rey. Atroce.

Elle était rapidement remontée chez elle, comme s'il s'était mis à la poursuivre. Une peur viscérale et délirante l'avait envahie d'un coup quand elle l'avait aperçu devant sa boutique. Il avait arboré un sourire conquérant deux secondes à peine avant une mine contrariée, mais rien n'avait suffit à ramener la jeune femme sur terre. Elle avait enchainé crises d'angoisse et insomnies jusqu'au petit matin. Le voir débarqué si brusquement avait fait remonté le traumatisme et alors que tout s'embrouillait dans sa tête, qu'il murmurait son nom dans le téléphone, l'implorant de l'écouter tout en la fixant depuis la rue, le visage de l'homme à la canne s'était superposé au sien.

Ainsi, ce n'était pas de Kylo dont elle avait eu peur, mais de cette sensation d'être ridiculisée, débusquée, qu'il entre dans sa maison, qu'il sache désormais où la trouver, qu'il puisse sans effort briser son sentiment de sécurité, son quotidien. D'être encore arrachée à sa propre vie. Toute la nuit, elle s'était retournée dans son lit, craignant qu'il ne revienne chercher la broche cachée dans le fond de son sac, terrifiée à l'idée d'entendre la canne en métal frapper le sol en rythme avec ses pas.

Ce matin, elle avait retrouvé ses esprits, Kylo n'était pas l'homme à la canne, mais elle était toujours en colère contre lui. Il aurait dû lui dire dès le début qu'il connaissait son métier. Il avait mal agi. Maintenant, leur collaboration était fichue et il pouvait s'introduire dans sa boutique. Il avait le dessus sur elle et elle ne le supportait pas.

Néanmoins, malgré le calme dont il avait fait preuve et l'absence totale de menace ou d'agressivité, Rey était persuadée qu'il était venu pour récupérer définitivement la broche et par la même occasion, s'occuper d'elle. Mais non. Le plus déroutant était que, en se réveillant ce matin, son portable affichait deux messages de lui.

Toujours pas d'excuses proprement formulées, mais dans le premier, il reconnaissait que sa visite avait été trop brusque et intrusive et lui demandait comment elle allait. Dans le second, il renouveler sa demande, lui précisant comme hier qu'il avait quelque chose à lui dire. Rey décida de les ignorer. Elle avait suffisamment de choses à gérer pour en plus échanger des sms avec lui. Elle n'avait pas envisagé qu'il soit soudainement si présent dans sa vie et ses pensées, et elle lui en voulait toujours. À cause de lui, elle était maintenant en permanence sur ses gardes, ne sachant pas si elle pouvait sortir de chez elle tranquillement ou devait plutôt se mettre à l'abri loin d'ici. Elle ignorait également ce dont il adviendrait des enfants, de l'enquête. En conclusion, Rey était totalement perdue et épuisée.

Néanmoins, réfléchir au sort des enfants, lui fit repenser ensuite à Finn, et à sa mise en garde vis-à-vis de Kylo. Rey avait refusé de l'écouter, assez grande pour se défendre, mais il avait raison et désormais, elle payait les frais de son inconscience. Kylo était dangereux. Ce fut finalement au policier qu'elle décida d'envoyer un message, plus amical que ce qu'elle pourrait répondre au grand brun. Elle souhaitait simplement prendre de ses nouvelles, et savoir si l'enquête avançait bien.

Elle réussit tant que bien mal à effectuer son travail, se forçant à s'y remettre directement après chaque interruption. En effet, si les messages de Kylo n'avaient pas suffi à lui miner le moral, celui-ci se mettait maintenant à frôler le harcèlement. Il avait tenté de l'appeler à trois reprises en quelques heures. La jeune femme avait chaque fois raccroché directement ou laissé sonner dans le vide. Elle ne voulait pas entendre sa voix, peu importe ce qu'il avait à dire. Lui répondre, selon elle, c'était mettre en appétit la bête qui la dévorerait toute crue ensuite.

Rey se sentit profondément stupide d'avoir accordé sa confiance si facilement. Que pouvait-elle espérait d'autre d'une collaboration sordide avec un criminel comme Kylo Ren ? Elle avait beau se repasser les faits dans sa tête, elle ignorait ce qui, chez lui, avait pu lui faire baisser sa garde ? Le fait qu'enfant, il se soit retrouvé dans une école tortionnaire ? Elle ne se connaissait pas si sentimentale d'habitude. Finalement, ça n'avait plus d'importance. Elle mènerait cette enquête d'elle-même, Ren n'était pas la seule personne dont elle pouvait s'entourer pour l'aider dans cette histoire ou pour le reste.

Vers midi, elle refusait un quatrième appel de sa part lorsque Lando lui rendit visite.  Rey se leva ainsi de son office pour partager une embrassade.

« Je suis contente de te voir, dit-elle contre lui.

Moi aussi charognarde. Comment tu vas ? répondit-il en la suivant jusqu'à son bureau où elle lui offrit un café.

Ça peut aller. Je suis assez débordée ici, expliqua-t-elle sans rentrer dans les détails.

Il faut que tu penses à te reposer, recommanda le vieil homme et sa pupille lui rendit un sourire. Et ta thèse, ça avance ?

Mmh, doucement mais sûrement ! elle lui expliqua rapidement où elle en était puis enchaîna sur sa tutelle. Tiens, avant que j'oublie !

Oh, super ! Je me charge de la transmettre au juge le plus vite possible,  il lui prit l'enveloppe contenant la lettre de la psychologue, bien qu'au fond de lui il était assez triste que les choses aillent si vite.

Merci ! Et sinon... Comment va Leia ? demanda Rey.

Mieux, aux dernières nouvelles. Les médecins ne parviennent toujours pas à se prononcer, mais ils envisagent de la laisser rentrer chez elle, accompagnée d'une aide médicale quotidienne, expliqua le vieil homme.

Mmh, tu es sûr qu'elle sera en sécurité chez elle ? On ne sait jamais avec le.. cambrioleur ! » lança-t-elle, un regard plutôt assassin envers son tuteur.

Elle n'avait pas prévu d'aborder le sujet si vite, ni rien lui dévoiler avant d'en savoir plus sur Kylo et sur la broche, mais c'était sorti tout seul. De plus, s'il comptait s'en prendre à Lando pour la faire craquer, Rey se devait de le mettre au courant. Elle avait aussi besoin de réponses que peut-être seul le vieil homme pouvait lui donner, des réponses aux doutes qui subsistaient autour de la broche, et dont elle n'avait fait part à personne et qui ne concernaient ni le pensionnat ni le Premier Ordre. Mais quelque chose de bien pire.

Évidemment, le timbre de sa voix ni son œillade n'étaient passés inaperçus aux yeux de Lando. Il la connaissait depuis ses quinze ans, et même si depuis elle avait acquis une certaine maîtrise d'elle-même, elle n'en demeurait pas moins la petite vagabonde un peu sauvage du désert. Et si elle lui tendait une perche aujourd'hui, c'était qu'elle considérait avoir suffisamment tourné autour du pot. Ses révélations devaient sans doute concerner Leia ou Luke, se dit Lando, mais il était finalement loin du compte.

« Qu'est-ce qu'il y a Rey ? » 

Elle le regarda longtemps, hésitante et à la fois, il était évident qu'elle bouillonnait intérieurement. Elle attrapa enfin son sac en priant pour que son prochain discours ne mette pas en danger le seul homme qui avait vraiment été un père pour elle. Lorsqu'elle en extirpa la broche et qu'elle la posa sur son bureau, en évidence, Rey vit Lando pâlir, puis expirer bruyamment en fermant les yeux.

« Tu peux me dire pourquoi tes amis avaient ça planqué chez eux ? questionna-t-elle sans quitter son ton acharné.

Ce n'est pas ce que tu crois, ce n'est pas lié à...

Si, c'est forcément lié à lui, Lando ! J'ai vu ce symbole tous les jours de ma vie pendant presque dix ans, et maintenant, je le retrouve chez les Skywalker ! rétorqua-t-elle, paniquée.

Rey... Calme toi ! implora Lando devant la jeune femme bouleversée qui désormais faisait les cent pas devant lui. Il parvint à capturer une certaine peur dans ses yeux. Où tu l'as trouvée ?

Dans la chambre d'un gamin, figure-toi ! Plus précisément, celle du fils de Leia ! dévoila-t-elle, et avant que Lando ne réagisse avec un énième mensonge, elle poursuivit. Ne me mens pas, je sais que Leia a eu un fils... Je le sais, parce que je l'ai rencontré.

Pardon ?! Lando se figea pour de bon, c'était la pire chose qu'elle pouvait lui révéler. Cela ne servait plus à rien de nier, il devait savoir jusqu'où elle était allée pour la protéger ensuite.

Le cambrioleur que toi et Luke vous vous êtes amusés à inventer, je sais que c'était lui. J'ai fais des recherches sur cette broche avec l'aide d'un journaliste et... de la police. Ça m'a mené à un pensionnat, recouvert de ce symbole. Un pensionnat dans lequel Luke a enseigné, et j'imagine auprès de son seul neveu, n'est-ce pas ? Lando laissa planer un silence, abasourdi par ses trouvailles, il la reconnaissait bien là. 

Ok... Han et Leia ont bien envoyé leur fils unique dans un pensionnat codirigé par Luke, c'est vrai. Et ça c'est mal fini, avoua-t-il avec amertume.

Comment ?! Comment ça c'est terminé ? Qu'est-ce qu'il s'est passé pour Kylo ? là était la question qui la brûlait véritablement mais elle ne ravit pas Lando, ni d'entendre le prénom maudit qu'il s'était choisi dans sa bouche.

D'abord, dis-moi ce que tu sais sur lui. Est-ce qu'il t'as fait du mal ?!

Non ! Enfin, on s'est déjà un peu battu... elle le vit faire les gros yeux. Mais il ne m'a rien fait ! Il voulait juste la broche... Je sais qu'il travaille pour une organisation criminelle, ainsi qu'à la mairie. Ne t'en fais pas pour moi Lando, je sais me défendre et je n'ai pas peur de lui ! tenta-t-elle de rassurer sa figure paternelle.

Eh bien tu devrais ! s'emporta-t-il.

Pourquoi ?! Pourquoi tu ne m'as jamais parlé de lui ?

Parce qu'il n'était pas censé revenir ! Lando afficha une mine beaucoup plus triste qui inquiéta la jeune femme. Il... Il a tué son propre père. »

Cette fois, ce fut Rey qui se sentit fusionner avec la dureté du sol, puis fléchir peu à peu devant la claque de cette révélation. Elle aurait préféré apprendre tout autre chose, peut-être même que Kylo était réellement responsable de la disparition des enfants, et bien qu'elle se doutait qu'il avait du sang sur les mains, jamais elle n'avait imaginé qu'il puisse s'agir de celui de son père. Plusieurs fois, elle s'était joué un scénario dans sa tête à propos de la potentielle enfance de Kylo, et notamment le fait qu'il devait depuis longtemps être en conflit, voire en rupture totale avec sa famille. D'autant plus qu'elle venait d'apprendre qu'ils l'avaient volontairement envoyé dans ce pensionnat. Mais découvrir qu'il avait assassiné son père, c'était trop pour elle. C'était l'information qu'il lui manquait pour finalement le considérer comme le monstre qu'il était réellement, celui que Finn avait décrit.

Rey essayait ainsi de mettre en ordre dans son esprit toutes les pièces du puzzle, mais il lui manquait encore tant de choses. Par chance, malgré la douleur que ces révélations engendraient chez son ami, Lando accepta de lui expliquer les faits.

« Il est resté là-bas jusqu'à ses dix-neuf ans. Personne ne sait vraiment ce qu'il s'est passé, mais un soir Han s'était rendu au pensionnat. D'après Leia, il était inquiet et voulait ramener son fils avec lui. Sauf que lui et Ben se sont disputés et il lui a tiré dessus. Ensuite, un énorme incendie s'est déclaré, plusieurs élèves sont décédés. D'autres, ainsi que Kylo se sont enfuis, Lando releva les yeux vers sa pupille et vit qu'elle était autant bouleversée que lui. J'ai pas plus de détails. C'est Luke qui m'a tout raconté. Kylo a tué son père de sang-froid et il a mis le feu au pensionnat. 

Je suis désolée pour ton ami, c'était la seule chose qu'elle parvint à articuler. Elle eut besoin de s'appuyer sur son bureau avant de reprendre un peu plus ses esprits. Il veut à tout prix récupérer la broche. Il m'a dit que si je ne lui rendais pas, il m'emmènerait au Premier Ordre. Je suppose qu'il a un genre de chef.

Un dénommé Snoke. Il était aussi enseignant au pensionnat et il a fait de Ben son protégé. Il marche dans ses pas. C'est pourquoi tu dois lui rendre cette broche ! Snoke est un homme vicieux et sans aucune morale, je n'ose même pas imaginer ce qu'il pourrait t'infliger pour avoir était liée à son business.

Je ne peux pas faire ça Lando, ça a forcément un lien. Un lien entre le pensionnat et... lui, confia-t-elle sûre d'elle et en même temps apeurée.

Peu importe ! Il est mort ! Il est mort Rey, ça n'a plus d'importance, il vit que ce rappel réussit à rassurer la jeune femme. Lando s'approcha d'elle et posa doucement ses mains sur ses bras. Je t'en prie, fais attention. Rends cette broche à Kylo et reste loin de lui. » 

Rey accepta le second câlin qu'il lui offrit, pas contre un peu de réconfort après cette discussion. Les mots de Lando l'avaient confortée dans sa décision de ne plus revoir Kylo. Contrairement à ce qu'elle avait senti à la mairie puis au café, il n'y avait rien de bon chez cet homme. Tout n'était que mystification, tromperie et manipulation et elle s'était bien faite avoir. Comment pouvait-on faire tant de mal aux membres de sa famille, comment pouvait-on détruire ce que la jeune femme n'avait jamais connu, mais qui lui semblait être la chose la plus précieuse au monde ? Ce qu'il avait fait était impardonnable.

En revanche, au grand dam de son tuteur, elle ne comptait pas lui rendre la broche. Malgré sa mort, lui fallait connaître quel rôle l'homme à la canne avait joué au sein du pensionnat.

☯︎

Une fois son odorat bien imprégné des effluves d'essence, il recula prudemment jusqu'à la porte de sortie et ses mains gantées fouillèrent ses poches. Il en sortit ses précieuses allumettes et en tint une fermement entre son pouce et son index. Dans le local sur le point de disparaître, le seul bruit qui y retentit ce soir fut le craquement puis l'embrasement de l'allumette au bout bleuté.

Kylo quitta le bâtiment et vint s'adosser à la grosse voiture noire aux vitres teintées de l'organisation. Comme toujours, il contempla simplement le feu se propager et tout ravager, prenant encore une fois le risque d'être attrapé par la police, mais le spectacle était toujours sensationnel. Ce fut pourtant pénible d'avoir passé l'après-midi à la mairie à faire semblant et d'avoir patiemment attendu que le soleil se couche afin d'être enfin dans l'ombre. Néanmoins, chacune des flammes dansant devant ses yeux lui faisaient un bien fou, c'était salvateur. Avec les lieux qu'il flambait, il brûlait aussi la douleur, les souvenirs et ce soir, il essaya même d'y ajouter son visage. Il essaya de toutes ses forces, qu'elle brûle avec le reste et qu'il l'oublie pour de bon.

Rien n'y faisait. Elle survivait même au feu.

Ses taches de rousseurs, ses trois chignons serrés sur son crâne, son sourire timide, tout cela semblait persister quoi qu'il fasse. Elle, mais aussi Han. Les flammes n'emportaient que des miettes, jamais assez pour lui permettre de trouver le repos. Et désormais, Rey en avait rajouté une couche. Son visage aussi, traversé par un mélange de colère et d'effroi qu'il avait observé la veille, paraissait ne pas souffrir de la chaleur ardente.

Toute la journée, il n'avait pensé qu'à ça. À l'idiot fini qu'il était pour avoir tout gâché, sans même lui avoir révélé ce qui pourrait à ce jour sauver les enfants. Rey l'avait renvoyé comme un moins-que-rien et elle avait eu raison, c'était ce qu'il était. Mais comment aurait-il pu deviner que surgir ainsi de l'ombre lui flanquerait une telle peur, si intense qu'à un moment, il a bien cru qu'elle avait vu le fantôme de quelqu'un d'autre. Elle lui avait semblé si forte, si stoïque jusque-là, prête à tout pour un bout de métal, pour protéger ses proches et hier soir le mur s'était effondré en un rien de temps. Il avait semé le trouble en elle, pire, le chaos.

Ce fut une autre flamme qui la ramena au moment présent, loin de la cause perdue qu'il était et de Rey. Celle du briquet de Bazine à ses côtés, allumant son propre carburant et échappatoire, une cigarette. L'odeur de tabac se mélangea à celle de l'essence, du brûlé, du moteur de la voiture. Il n'y avait que ces fragrances-ci dans son quotidien, l'empyreume en permanence. Jamais l'odeur de la pluie sur le béton, de la nourriture, du parfum des quelques personnes qu'il lui arrivait de croiser. Celui de Rey. Comme si sa cavité nasale ne pouvait retenir que celles du mal qu'il faisait.

« Tu n'as pas tort finalement, c'est plaisant à regarder. » murmura Bazine.

La jeune femme tira lentement sur sa cigarette pour ensuite afficher un sourire en coin et perdre son regard dans les flammes droit devant à plusieurs mètres.

« Tu fais ça avec tant de minutie, tu t'appliques si parfaitement à ce que tout disparaisse, que tout devienne cendres et suie. Tu restes même planté-là, systématiquement, pour profiter du même spectacle qui se répète.

J'aime que les choses soient bien faites, il ne trouva rien d'autre à dire devant la poésie pathétique et soudaine dont elle faisait preuve.

Non, tu aimes particulièrement faire ça. C'est ton truc. Personne d'autre à l'organisation ne procède d'une telle manière. Et quand il s'agit d'une tout autre mission, de corps-à-corps, de menaces, de transactions, tu te montres beaucoup moins patient, poursuivit-elle. Elle laissa tomber sa clope devant elle et l'écrasa du bout de son escarpin, dévoilant sa longue jambe dissimulée derrière son trench en cuir. Il y autre chose pour laquelle je te connais aussi minutieux...

Quoi donc ? » demanda-t-il sans grande conviction en lui faisant face.

Sans le regarder, elle défit la ceinture de son manteau afin de dévoiler la robe qu'elle portait dessous. Les vêtements de Bazine n'avaient rien d'exceptionnel, elle portait toujours la même chose. À l'instar de la plupart des membres de l'organisation, elle avait une passion avérée pour le cuir, mais sa touche personnelle résidait dans l'association de celui-ci avec d'autres matières comme le velours et des teintes rougeâtres et argents, dans des ensembles élégants. C'était sa manière de s'imposer et de conquérir, la séduction. Son charisme.

Bazine s'assit davantage sur le capot de la voiture et retira ses fines et ridicules lunettes de soleil aux verres rouges pour les accrocher à son décolleté, désormais plongeant. Kylo comprit évidemment ce qu'elle sous-entendait. Elle n'avait jamais eu besoin de le formuler clairement. Ils le faisaient sans un mot et c'était tout. Néanmoins, la jeune femme commençait à s'impatienter. Même s'il n'était pas le mâle affamé et brute qu'il lui arrivait de croiser dans les couloirs du Premier Ordre, le brun n'avait jamais mis aussi longtemps à revenir vers elle, surtout après des semaines d'absence. Elle l'avait connu beaucoup plus désireux concernant leurs petites aventures érotiques. 

Kylo n'eut pas le temps de réfléchir, de savoir s'il en avait réellement envie ce soir ni de chasser le visage de Rey, Bazine le fit à sa place.

« Là, maintenant. » chuchota-t-elle en le basculant vers elle, ses mains agrippées à ses hanches.

Les mains gantées de Kylo se posèrent de par et d'autres de son visage, puis une effleura sa gorge et sa bouche s'écrasa contre la sienne. Le naturel de Bazine ne laissa pas de place pour la tendresse, la lenteur et la sensualité, et Kylo ne connaissait rien de tout ça, alors la température monta rapidement. Il saisit sans effort combien elle avait envie de lui et de quelle manière. Kylo sentit soudainement sa langue contre la sienne, parfois ses dents mordillaient sa lèvre inférieure et ses mains se firent baladeuses, mais Bazine maudissait la couche de vêtements qu'il portait alors elle s'attaqua à son pantalon. Le jeune homme sentait ses paumes autour de ses fesses, de la boucle de sa ceinture et bientôt son entrejambe. Il le reconnaissait bien là, directe. Cependant, il n'aurait jamais cru qu'elle ait l'audace de s'afficher ainsi en pleine rue sur une voiture, malgré l'obscurité. Kylo ne prit toujours pas le temps de s'attarder sur le contexte ni sur son désir qu'elle faisait naturellement monter, mais pour le moment ça lui semblait davantage mécanique que naturel. Son cerveau s'éteignait petit à petit, seule une étincelle, une vive image persistait sans qu'il ne parvienne à la percevoir totalement.

Bazine appréciait le petit jeu, elle haletait sans retenue et lâché par moments des sons aigus tandis que Kylo fit courir ses baisers dans sa gorge jusqu'à la naissance de ses seins. Elle avait réussi à déboutonner son jean quand il fut davantage près d'elle, entre ses cuisses, sentant son gant en cuir remonter sa robe. Sans scrupules, elle le décoiffa à mesure que leurs gestes devinrent plus vifs, plus primitifs. À part leurs bouches qui se dévoraient, ils ne sentaient même pas la peau de l'autre avec tout ce cuir, ce noir. Ils n'étaient aucunement transportés par le parfum de l'autre, la douceur d'une échine nue ou par un regard enfiévré, ni aucun sentiment. Kylo passa outre l'odeur de tabac froid qui émanait d'elle, Bazine ne prêta pas attention à celle de l'essence autour de lui. Kylo voulait déserter de son propre esprit, Bazine voulait être touchée, jouir.

La jeune femme pressait son collègue de la prendre sur-le-champ, mais il faisait durer le supplice et continuer de l'embrasser pour ne pas avoir à la regarder dans les yeux. Auparavant, il lui aurait obéi sans se questionner, bien qu'il n'était pas friand des endroits insolites, seulement ce soir, quelque chose clochait. L'envie était présente, son corps ne résistait pas, mais son cerveau faisait obstacle, il empêchait tout lâcher prise. C'était comme s'il n'était pas complètement présent. Oui, tout son corps répondait à la demande de Bazine, redessinant sa silhouette de ses deux mains, mais son esprit était ailleurs.

Au moment où il n'en pouvait plus, sans savoir comment mettre un terme à leur étreinte, une sirène retentit. Ce bruit retentissant poussa Kylo à se détacher brutalement, le corps raide. Il la laissa à demi-assise sur la voiture, la robe remontée et une frustration évidente dans ses yeux. Elle le regarda, débraillé et les lèvres rouges, gonflées. Les flics, elle n'en avait que faire, ça ne l'avait jamais arrêté ni effrayé, elle aurait très bien pu continuer. Mais Kylo ne semblait pas faire preuve de la même audace et l'envie paraissait redescendre. Il remit ses vêtements en ordre, puis l'invita à monter dans la voiture et déguerpir. Les flics étaient en chemin, sur le point de découvrir un énième brasier sans en comprendre la raison ni l'incendiaire.

Sur le trajet en direction du QG, Bazine avait tenté de refaire du charme au jeune homme, elle le convia à reprendre leur étreinte une fois rentrés. Kylo ne répondit rien, Bazine avait l'habitude de ses longs silences qui parfois le menaient quand même dans son lit. Cependant, cette fois il connaissait d'avance la suite des événements, car il n'y en aurait pas. La pensée incessante, le bruit tambourinant, le visage ancré et tournant en boucle dans sa tête alors que ses lèvres baisaient celles de Bazine, c'était Rey.

Il ne pouvait pas coucher avec Bazine ce soir, car il pensait à Rey.

Rey était devant son ordinateur et tout un tas de notes et de livres. Elle avait enfin trouvé du temps, de l'énergie et de l'espace psychique pour travailler sur sa thèse. Et deux bonnes heures s'étaient écoulées sans qu'elle ne relève la tête de ses tâches. Mais maintenant qu'elle laissait son esprit davantage divaguer à d'autres choses, elle savait pertinemment comment se déroulerait le reste de sa soirée.

Elle regroupa ses recherches dans un coin sur son bureau et vint se détendre dans son canapé, ordinateur sur les genoux. Ainsi, elle s'autorisa à repenser, comme l'entièreté de l'après-midi, aux propos de Lando. À ce qu'il lui avait révélé sur Kylo, et également conseillé de faire. Ou plutôt de ne pas faire. C'est-à-dire prendre des risques inutiles et fouiller dans la vie d'un inconnu pour le moins dangereux. La jeune femme lui donnait totalement raison, il valait mieux pour tout le monde que ces investigations, de même pour l'enquête, cessent définitivement et qu'elle retourne à son quotidien loin de l'infamie des bas-fonds les plus sombres de New York. Seulement, elle n'y parvenait pas.

Elle ne pouvait s'enlever de la tête que ce Kylo avait un lien avec l'homme à la canne, et donc avec elle, que quelque chose, aussi minime soit-elle, les connectait d'une manière ou d'une autre. Ils avaient tous deux croiser la route du spectre et ça ne pouvait pas être une coïncidence. Dans son esprit, se dessinait la photographie qu'elle avait dénichée au pensionnat, sur laquelle figuraient le jeune homme et son précédent tuteur. Elle n'eut même pas besoin de la ressortir de son bureau - ne l'ayant d'ailleurs jamais ressortie depuis ni montrée à Finn ou Poe - les visages s'étaient directement imprimés dans sa mémoire. Elle avait besoin de réponses. Et puis, il restait les enfants et elle avait le sentiment que la police ne pouvait rien faire pour eux.

Rey recommença alors ce qui petit à petit se profilait comme un rituel chaque soir. Elle ouvrit un nouvel onglet dont la requête concernait Kylo. Ou plutôt Ben Solo cette fois-ci. Les principaux résultats n'affichaient que des homonymes ou carrément des faux profils à son nom, mais en fouillant un peu plus, elle survola rapidement des articles stipulant qu'il s'agissait bien du nom de l'héritier Skywalker, le tout sous-forme de scandale et de buzz, pariant sur la vie d'un enfant qui n'avait rien demandé. Ben Solo semblait ne plus exister et c'était sans aucun doute ce qu'il avait souhaité.

Elle revint donc à Kylo Ren et souhaita trouver quelque chose qui appuyait les dires de Lando sur l'incendie qu'il aurait provoqué, laissant pour mort des garçons perdus comme lui et son propre père. Cette pensée fit frémir la jeune femme. Depuis que son tuteur lui avait annoncé, une espèce de colère noire et grondante était née dans ses tripes et plus elle y pensait, plus elle réalisait que cet homme avait froidement tué sa figure paternelle, celle que Rey n'avait jamais connue, plus cette rage remontait peu à peu. Elle lui en voulait tellement, sans comprendre réellement ce qu'elle éprouvait. Après tout, elle ne connaissait pas son père, ni vraiment Kylo et cet incident remontait à une époque où elle-même était en guerre contre le monde entier. Néanmoins, elle avait beau chercher toutes les raisons du monde qui avaient pu pousser Ren à commettre cet acte, lui trouvait toutes les excuses possibles, elle finissait par se heurter à une une fureur profonde envers lui.

Ensuite, elle fit défiler sur son écran des articles sur des incendies survenus dans la ville au cours des dernières années. Pour tomber là-dessus, le nom de Ren n'avait rien donné, mais elle l'avait remplacé par toute une batterie de synonymes d'"organisation criminelle" et "homme en noir". Rey se sentait ridicule d'en arriver là, et pour quel but finalement, à part celui de chaque fois découvrir quelque chose de bien pire sur cet homme. Cet homme qui lui avait paru si bouleversant, cet homme aux yeux noirs dans lesquels elle avait aperçu la silhouette du garçon chétif et mal dans sa peau qu'il avait été, devenait dorénavant la bête noire et dévorante que tout le monde lui avait décrite. Et elle était en ce moment même sa proie. Pourtant, sa monstruosité avait beau sauter aux yeux de Rey, elle refusait toujours de capituler. Paradoxalement, elle était convaincue que l'homme à la canne était bien mort, mais continuait de conserver la broche et les photographies. C'était ses reliques, des artefacts qui lui rappelaient sûrement qu'elle avait eu cette vie auparavant et qu'elle s'en était sortie.

Elle termina ses minces recherches par lire que le seul point commun entre les incendies, qui visiblement concernaient des endroits distincts : de l'essence et des allumettes, retrouvés chaque fois sur les lieux. Des allumettes bleues. Rey se demanda s'il s'agissait de ses missions. Et ses allumettes, étaient-elles sa signature ?

Alors qu'elle se résigna à n'obtenir jamais de réponses à ces interrogations, son téléphone vibra près d'elle. Les appels avaient cessé pendant l'après-midi, la jeune femme avait cru qu'il s'était calmé, qu'il avait compris qu'elle ne voulait plus lui parler, mais l'instant lui prouva le contraire. Et quelque part au fond d'elle, elle ne fut pas tant surprise ou agacée par cet appel, non, elle était soulagée. Comme si elle l'avait attendu toute la journée, tout en refusant de décrocher à ceux de ce matin. Encore une fois, envahie par cet étrange mélange de sentiments. Néanmoins, la colère et la rancœur étaient toujours là. 

« Je t'avais demandé de me laisser tranquille ! Tu veux aussi être poursuivi pour harcèlement ?! cracha-t-elle en décrochant, furieuse.

Je suis en bas de chez toi. » articula-t-il calmement, sans prêter attention à ces invectives.

La main crispée autour de son cellulaire, Rey fut paralysée. C'était tellement bouleversant et oppressant de le savoir si près d'elle, à quelques étages de son appartement, celui dans lequel elle croyait être à l'abri de tout, sa propre maison. Mais le diable était à sa porte.

Elle s'approcha de sa porte d'entrée et vérifia qu'elle était bien verrouillée. Puis elle reprit ses avanies et invita Kylo à aller se faire voir.

« Appelle donc les flics, ça m'est égal, il n'y avait aucune agressivité dans sa voix ni assurance. Il semblait fatigué et à la fois déterminé. Je veux juste te parler, c'est important. Tu feras ce qui te chantes après.

Tu peux pas débarquer comme ça et exiger ce que tu veux de moi ! Il est hors de question que tu rentres chez moi ! s'emporta-t-elle, véritablement irritée d'être autant piégée.

J'en avais pas l'intention. Tu peux simplement descendre. » proposa-t-il.

Le ton qu'il employait déstabilisait réellement la jeune femme. À chaque appel reçu depuis hier, elle s'attendait à l'entendre la menacer si elle décrochait. Mais il n'en était rien, Kylo lui parut presque sincère et juste par la voix, redevenir innocent. Elle hésita longtemps, immobile devant sa porte, réfléchissant aux risques que lui faire face comprenait. Elle était terrifiée et en même temps, curieuse. Une envie inavouée de lui parler la traversait, notamment, car l'occasion était parfaite pour le confronter, lui dire ce qu'elle pensait vraiment de lui. Est-ce ça valait la peine de jouer autant avec le feu ?

Kylo patienta un moment dans l'obscurité, seul dans cette ruelle plutôt étroite. Rey était toujours à l'autre bout du fil, il entendait sa respiration saccadée. Il s'y prenait vraiment mal pour annoncer les choses, mais il n'y avait pas de bonne façon de dire ce genre de choses. Lorsqu'il lui aurait révélé ce qu'il savait, la réaction de la jeune femme serait plus qu'évidente et elle le haïrait encore plus. Il n'y aurait ainsi plus aucune trace d'empathie et de confiance entre eux, il pourrait revenir à sa mission initiale. Récupérer la broche. Sans s'en rendre compte, son rythme cardiaque jusqu'ici plutôt rapide se cala sur la fréquence du souffle de Rey à travers le combiné.

Au bout de quelques minutes ressenties longuement, une porte s'ouvrit un peu plus loin dans la ruelle et l'antiquaire dévala les quelques marches après l'avoir silencieusement refermée. Elle avança vers lui d'un pas sûr, les bras croisés par le froid et la colère. L'épuisement marquait son visage.

« J'en ai pas pour longtemps...

Non c'est toi qui vas m'écouter ! Je suis au courant pour tes missions, tes incendies et notamment celui du pensionnat, des gamins que t'as laissé mourir et pour... ton père ! balança-t-elle.

Arrête avec ça ! Tu n'y étais pas, tu ne sais pas ce qui s'est passé là-bas ! Kylo quitta sa tranquillité touchante et ses yeux se noircirent encore plus, les sourcils froncés. Il était vraiment déterminé à l'aider grâce à ses informations, mais elle continuait de faire chier.

J'en sais suffisamment ! Comment t'as pu faire ça ?! T'as tué ton propre père ! ses bras devinrent plus lâches, à deux doigts de lui attraper le col de sa veste et de le secouer. T'es un monstre ! elle l'avait dit et elle aperçut une lueur dans les deux trous noirs qui la fixaient. Elle l'avait touché, mais sa réaction était bien plus surprenante.

Oui j'en suis un, il s'était rapproché d'elle sans arborer une posture menaçante. Il acceptait simplement ses propos, s'identifiait totalement avec cette appellation. Il était temps que tu le comprennes.

Alors quoi ?! Ça y est, t'es venu pour me ramener au Premier Ordre, ou me tuer carrément ?

Non, c'était pas non plus dans mes plans ce soir, mais si t'insistes... souffla-t-il, Rey recula.

Tu peux dire à... ce Snoke qu'il a qu'à me trouver lui-même ! poursuivit-elle énervée.

T'es drôlement bien renseignée... Luke je parie ? Tu parles comme lui, Kylo n'en pouvait plus, les propos de la jeune femme et son attitude lui rappelaient vivement son oncle.

C'est Lando qui m'a décrit quel genre de monstre tu es ! D'ailleurs, t'as pas intérêt à t'approcher de lui ! elle savait que ses menaces avaient peu de poids, mais elle ressentait le besoin de lui montrer qu'elle se sentait à sa taille.

J'ai aucune raison de lui faire du mal. En revanche, tu devrais en toucher un mot à Luke, tu sembles bien le connaître lui aussi, répondit-il.

Pourquoi ? Quelles autres horreurs il aurait à me raconter sur toi ?!

Et sur lui ?! Maintenant que tu sais qu'il enseignait au pensionnat, tu t'es jamais demandé quel rôle il avait joué dans l'incendie ? Il la vit cligner des yeux et lui donner raison malgré elle. Va le voir. Demande-lui ce qu'il m'a fait, ce qu'il a engendré ! il avait haussé le ton si soudainement.

Qu'est-ce que ça changerait, mmh ? Ça n'effacera pas ce que tu as fait ni ce que tu continues de faire, ça ne m'aidera pas non plus à comprendre pourquoi tu le fais... elle aussi à son tour d'un coup fit preuve de contrôle et se montra presque désolée.

En effet ça ne réparera rien, le changement de terme interpella l'antiquaire. Et il n'y a rien à comprendre. J'espère juste que ça te permettra d'enfin écouter ce que j'ai à te dire... ça pourrait sauver d'autres enfants, dévoila-t-il et Rey fut surprise qu'il y pense encore.

C'est d'accord. Une fois que je lui aurais parlé, je déciderai quoi faire en ce qui te concerne, acquiesça-t-elle la tête haute, simulant une forme d'assurance.

Dans ce cas, moi aussi. »

Rey le contempla disparaître. Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne remonte se coucher, perturbée par cette conversation inattendue, tout comme l'issue de celle qu'ils auront une fois Luke mis au pied du mur.

Kylo rentra aussi chez lui, il n'avait aucunement la force de confronter le Premier Ordre, mais il savait qu'une fois de plus il ne dormirait pas de la nuit. Son plan avait encore été contrecarré par cette antiquaire, sacrément entêtée et impulsive. Cependant, bien que cela l'agaçait chaque fois un peu plus, leur nouvel accord signifiait qu'ils allaient se revoir.


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