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12 : Un pied dans les flammes...


Coucou ! J'espère que vous allez bien !  De même, j'espère que ce chapitre vous plaira, on commence doucement à rentrer dans le vif de l'intrigue ! Bonne lecture !


" Can the killer in me tame the fire in you ? "

TW: mention de meurtres d'enfants

 Jamais il n'aurait envisagé que la soirée se finisse ainsi et qu'en prime, il accepte sans riposter. Il ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Et c'était de sa faute, il avait craqué en lui offrant son aide dans une affaire qui ne les concernait aucunement, alors que l'occasion de l'emmener au Premier Ordre était parfaite.

C'était à croire que Kylo Ren devenait totalement masochiste et cherchait décidément les foudres de sa hiérarchie. Car ce matin, il se retrouva à l'attendre dans un café de Brooklyn. Il n'avait rechigné devant aucune de ses conditions, ni son choix du lieu évidemment fréquenté, ni l'heure, et il finirait par accepter celles de leur accord. Elle avait approuvé son aide, mais faisait tout pour gagner du temps et garder le dessus, quitte à le pousser en pleine lumière du jour, sachant pertinemment qu'il ne pourrait rien lui faire. Il faisait littéralement n'importe quoi.

Et pour couronner le tout, Rey se faisait attendre.

Il était déjà à son second café quand elle se pointa avec une demi-heure de retard. Elle se montra tout aussi élégante que la veille, alors que le brun l'avait déjà imaginé débarqué ici en jogging. Mais non, elle était emmitouflée dans une grosse écharpe sombre et un épais manteau gris, à ses pieds une paire de baskets blanches qui cassèrent le chic du reste. Rey le chercha du regard quelques secondes avant d'hésiter à le rejoindre. Il s'était évidemment assis à une table stratégique, près de la sortie et loin du comptoir. De plus, il n'était même pas neuf heures du matin, l'établissement venait d'ouvrir et à part eux, il n'y avait qu'un seul client.

Kylo la fixa jusqu'à ce qu'elle daigne bouger. Elle paraissait surprise de le voir là, c'était pourtant elle qui avait insisté pour que la suite de leur conversation perdure dans un tel endroit. La veille à la mairie, après la fermeture, ils avaient déjà discuté une bonne heure : le jeune homme avait dû inlassablement lui répété qu'il n'y avait aucun piège derrière sa proposition, en lui réclamant toujours la broche, et Rey, elle avait évidemment continué à faire l'idiote en lui refusant et en répondant à la place par tout un tas de questions indiscrètes. Si elle lui avait rendu l'insigne, tout aurait été plus simple pour elle comme pour lui et ça n'aurait rien changé à sa proposition.

« Tu es en retard, lui fit-il remarquer lorsqu'elle fut enfin assise face à lui. 

Bonjour à toi aussi, rétorqua-t-elle, regrettant déjà d'être venue. Elle poursuivit en enlevant sa couche de vêtements. Honnêtement, je pensais pas que tu viendrais.

Pourtant j'ai pas arrêté de te répéter hier que je ne plaisantais pas. Tu ne m'en voudras pas, je savais pas ce que t'aimais, je t'ai rien commandé, continua-t-il de la chercher.

De toute façon, j'aime pas le café, répondit-elle sèchement. Lui, il devait en boire beaucoup trop. Rey demanda poliment un thé à la serveuse puis se retourna vers son interlocuteur. Tu ne peux pas m'en vouloir de me méfier d'un criminel qui a déjà essayé de me tuer par deux fois.

J'ai pas essayé de te tuer, sin... il ravala la fin de sa phrase car il savait que ça ne lui plairait pas et ça ne servait à rien d'attiser les tensions davantage.

Peu importe..» souffla-t-elle.

Elle le regarda un instant, ne sachant pas par quel bout prendre cette collaboration sordide. Elle eut un moment de répit pendant lequel elle remercia la serveuse et touilla son chai latte. Kylo remarqua ainsi que son visage se transformait subtilement lorsqu'elle souriait. Un silence perdura entre eux pendant de longues minutes, et aucune gêne ne s'empara d'eux alors qu'ils se dévisageaient littéralement. C'était assez déroutant pour la jeune femme de partager un café avec lui. Un lieu public en pleine matinée, elle n'y aurait jamais cru. Un bar, un café, où d'autre le retrouverait-elle ensuite ? À l'instar d'hier sur son lieu de travail, il paraissait si normal, pas ordinaire comme n'importe quel homme, mais il donnait presque envie de bavarder avec lui.

Néanmoins, si leur collaboration s'effectuait véritablement, elle devait se tenir à ce genre de lieux qui lui procuraient une certaine sécurité. Elle n'oubliait pas que quelques semaines plus tôt, il avait failli la tuer. Et qu'il pouvait toujours le faire.

« Alors, tu veux quoi ? qu'on retrouve l'assassin ? Rey discerna une certaine moquerie de sa part.

J'ai pas la prétention d'aller jusque là... je veux juste réussir à trouver ce qui cloche, ce que j'ai vu sur le corps, expliqua-t-elle. Et toi, c'est quoi les informations que tu détiens sur les enfants ? Qu'est-ce qui te pousse à m'aider soudainement ?

Avant de te répondre, j'ai moi aussi besoin de savoir si je peux te faire confiance, avoua-t-il, davantage pour l'irriter que par méfiance. Pour quelle raison il l'aidait, il n'en avait aucune idée.

Quoi, t'as peur que je te dénonce ? chuchota-t-elle.

Disons que c'est pas banal qu'une fille comme toi s'intéresse à une série de meurtres, et je ne pense pas qu'il y ait seulement de la curiosité derrière tout cela...

Et c'est quoi une fille comme moi ?! demanda-t-elle agacée. C'est comme celles que t'as pas l'habitude de rencontrer ?

Touché ! marmonna Kylo en étouffant un rire. Je ne sais pas, à toi de me dire. T'es qui ? Pourquoi tu t'intéresses à ces gosses ? Qu'est-ce que tu foutais chez Leia Organa, comment tu connais Lando Calrissian ? Rey soupira, il recommençait son interrogatoire.

On va dire que ça peut me servir dans mes études, inventa-t-elle une couverture sur le moment. Pour le reste, c'est seulement si toi aussi, tu réponds à mes questions.

Marché conclu, même s'il y a des choses qu'il ne vaut mieux pas que tu saches. » ajouta-t-il.

Alors que Kylo imaginait enfin en savoir un peu plus sur elle, Rey se pencha sur le côté et fouilla dans son sac. Puis, elle posa délicatement sa main sur la table et desserra les doigts pour lui dévoiler la broche. Elle la gardait dans sa paume et il la sentit un peu tendue, certainement prête à refermer le poing au moindre geste brusque, par peur qu'il ne tente de lui prendre. Il considéra qu'elle faisait un pas vers lui.

Elle devait se dire la même chose à son sujet, mais il n'y avait rien de cohérent chez cette femme. Tout n'était que grand flou et mystère et elle cultivait cette facette. Cette histoire d'études, c'était forcément du vent. Kylo savait qu'elle était doctorante en histoire de l'art et qu'en plus, elle travaillait dans une boutique d'antiquités. La broche n'évoquait rien d'artistique ou de précieux et n'avait aucune valeur. Sa vie tournait autour de ça, de vieux meubles sculptés, de jolis vases et de bouquins en tout genre. Et pourtant, elle s'était retrouvée sur son chemin, semblait être tout à fait capable de se défendre à mains nues et s'intéressait à une série de meurtres et à une organisation criminelle. 

« Je l'ai trouvée dans...  ta chambre. » révéla-t-elle

Il ravala sa salive. Il savait pertinemment qu'elle avait visité pas mal de pièces de son ancienne demeure, mais il ne se doutait pas que sa chambre d'enfant en fit partie. Il croyait que la broche était dissimulée dans le bureau de la Sénatrice ou enterrée dans le jardin près de la dépendance. Ainsi, ça attisait une certaine rancœur en lui qu'elle ait été planquée dans sa propre chambre. De plus, un autre sentiment se mêla à sa colère, quelque chose proche de la pudeur, il se sentait mis à nu en découvrant que Rey avait passé un temps dans sa chambre d'enfant de dix ans qui, d'après ses dires, n'avait pas changé depuis son départ. Qu'est-ce qu'elle devait penser, après avoir observé des fringues démodés de petit garçon menu, des dessins maladroits ou des Legos, face à l'homme imposant, scabreux et sinistre qu'il était devenu.

En vérité, il n'y avait aucun jugement chez la jeune femme. Malgré elle, son parcours la bouleversait.

Kylo enfila ainsi sa cape de sarcasme lui permettant de se détacher de toute sensiblerie en évoquant sa précédente famille. 

« C'était bien ma chambre... dans une autre vie. Dans laquelle, j'étais le fils de la sénatrice Leia Organa et le neveu du fantastique Luke Skywalker, je vivais dans une magnifique maison avec un chien,  des tas de jouets ! déblatéra-t-il et Rey l'arrêta en lui lançant un regard excédé.

Et aujourd'hui ? enchaîna-t-elle, ce qui le prit un peu au dépourvu.

Eh bien aujourd'hui, je fais... il se mit à murmurer, le café se peuplait petit à petit, partie du Premier Ordre. Mais tu sais le déjà ça. On s'est rencontrés uniquement parce que j'ai été chargé de détruire tout ce qui s'apparentait au pensionnat.

Qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ? Qu'est-ce qui a pu transformer le fils d'une Sénatrice en criminel ? Je sais que Luke, ton oncle, y enseignait... »

Rey remarqua que la question ne lui plut pas, elle semblait faire remonter quelques souvenirs désagréables. Elle avait été aussi directe que lui et il comprit ainsi pourquoi elle non plus ne voulait rien dévoiler de sa vie. Mais elle avait le doigt sur un des grands chapitres de son histoire : être le fils unique d'une Sénatrice.

« Rien qui n'a de lien avec la mort des ces gamins, termina-t-il sur un ton froid. Il poursuivit, déjà saoulé de parler de sa jeunesse chaotique. Il n'était pas là pour faire connaissance avec elle de toute façon. T'as quoi sur cette histoire ? »

Rey fut déçue qu'il n'en dise pas davantage. C'était encore trop tôt pour cela, puis de toute façon, ça ne la regardait pas. Et l'important c'était les enfants. S'ils parvenaient à avancer sur cette histoire, une fois que chacun ait obtenu ce qu'il cherchait, elle ne le reverrait certainement jamais. Enfin, une fois qu'elle lui aurait rendu la broche.

« Il y a quelque chose qui m'a interpellée samedi soir, quelque chose que j'ai vu sur le corps... je n'arrive pas à me souvenir, avoua Rey après une longue gorgée de thé. Et j'ai aussi l'identité de la première victime. »

L'antiquaire lui décrit tout ce qu'elle avait découvert. À la fin de son discours, Kylo se sentit obligé de lui faire remarquer qu'elle était décidément douée pour dénicher des choses, autant des objets que des infos. La jeune femme ne saisit pas s'il s'agit d'un compliment ou d'un constat déplaisant. Mais elle finit par considérer la première option face à la moue subtilement joviale qu'il affichait. Même le plus infime sourire était bien plus agréable que leurs incessantes bagarres.

Un silence se fit de nouveau entre eux, mais toujours rien qui ne les gêna. Ils se regardèrent encore, et lorsque cela devenait trop lourd, ils plongèrent les yeux dans leurs boissons, sans un mot. Kylo était convaincue que Rey en savait davantage sur cette affaire, autant que sur la broche. Petit à petit, dans sa tête, une liste se remplissait à son sujet, sur cette antiquaire tout sauf ordinaire. Peut-être devait-il fouiller de ce côté, autour de son travail, mais sa confiance était déjà si difficile à obtenir, et leur alliance n'était qu'à un stade préliminaire et était fragile, il ne pouvait pas prendre le risque de tout gâcher. 

Malheureusement, ce fut ce qui arriva lorsque, après une petite heure dans ce café, lui comme Rey durent mettre fin au rendez-vous. En sortant, Kylo aperçut sur le trottoir d'en face ce sale traître, ce déserteur. Finn. Son regard soudainement paniqué alarma donc la jeune antiquaire, qui se retourna afin de partager la même vue. Puis, très vite, elle sentit la main de Kylo lui attraper le bras sans lui faire mal et la trainer un peu plus loin. 

« Qu'est-ce qu'il fait là ? tu l'as appelé ? s'énerva Kylo.

 Non ! Je ne savais pas qu'il viendrait !

T'as voulu me piéger ?! Il est là pour moi ! ajouta-t-il sans prêter attention à ce qu'elle disait.

Mais pas du tout ! Quel intérêt j'aurai à t'attirer des ennuis avec la police, alors que j'ai accepté ton aide ? expliqua Rey, irritée à son tour.

Tu sais quoi, j'aurai jamais dû te proposer mon aide ni te parler des enfants ! Je risque ma peau... il releva la capuche de son sweat sur sa tête et s'apprêta à décamper.

Kylo arrête, je t'en prie, je n'ai pas appelé Finn ! Notre collaboration ne le regarde pas ! c'était la première fois qu'elle prononçait son nom. 

Bien sûr que si ! De toute façon, c'est trop tard, tu es trop proche de lui... tu ne peux pas l'être de moi, il vit le visage de la jeune femme se tordre de déception, voire de tristesse plutôt que de colère. Si on se revoit, ce sera pour la broche. »

Rey resta seule dans la rue et l'observa s'en allait, disparaître dans une voiture sombre. Elle était naturellement remontée contre lui, frustrée par la manière dont il s'était montré borné et inquiet sans raison. Par la manière dont il ne l'avait pas écoutée. Mais, ce fut surtout une forme de désespoir qu'elle ressentit, sa solitude lui revenant en pleine face. Et en effet, Kylo s'était emporté pour rien, rongé par la peur d'être découvert et d'avoir été trompé par elle, car quand Rey rebroussa chemin en direction du métro, elle aperçut Finn sortir d'un bureau de poste et regagner son véhicule.

Kylo était rentré au QG du Premier Ordre furieux.

Il se sentait bête de s'être fait berné aussi facilement. Que lui avait-il pris de toute manière de faire confiance à une inconnue, une fouineuse qui ne lui attirait que des ennuis ? Il devait se ressaisir, regagner la confiance de Snoke en récupérant une bonne fois pour toute cette broche et remettre de l'ordre dans sa vie. Cette matinée hors du temps lugubre de l'organisation lui avait mise des pensées utopiques dans la tête, une inattention de plus et ce traitre aurait pu le coffrer.

Il arpenta les couloirs du bâtiment d'un pas vif et énervé. Il passa par ses quartiers afin de récupérer des affaires, prendre ses gants de cuir, ses allumettes, puis il alla chercher une arme à feu dans un des casiers de l'armurerie. Le jeune homme avait besoin d'extérioriser le visage de l'antiquaire et la bêtise dont il faisait preuve depuis des semaines. Mais ayant déjà cassé pas mal de choses dans les locaux de l'organisation ces derniers temps, il préféra aller gaspiller quelques balles au stand de tir. De plus, Snoke lui avait laissé un message à son retour. Il avait encore disparu on ne sait où, comme souvent, après avoir indiqué à Kylo qu'une mission l'attendait aujourd'hui. 

Dans l'armurerie, il fut rejoint au bout d'un moment par Hux alors qu'il préparait son arme. Le roux était sûrement là, accolé contre le mur depuis un moment, contrairement à ce qu'il pensait, sa présence ne passait jamais inaperçue.

« Tu comptes rester planté là longtemps ?! Ou tu veux que je t'apprenne à viser, lança Kylo sans se retourner. Sa remarque irrita volontairement son collègue, pas très bon tireur. 

Au lieu de faire l'imbécile, tu devrais faire ton rapport au chef ! en revanche, Hux savait combien le brun détestait être rappelé à l'ordre et rendre des comptes. T'en es où avec cette fille ? 

J'aurai récupéré cette broche d'ici quelques jours. On n'a rien à craindre d'elle, affirma-t-il, mais au fond il n'en était pas sûr.

Elle bosse pour les Skywalker ?

Disons qu'elle leur rend service... rien d'aussi inquiétant qu'on le pensait. Ce sera bientôt terminé, poursuivit Kylo. 

Si c'est une de leur boniche, elle peut nous mener à eux. À ton oncle. » proposa Armitage, choisissant spécialement ces mots. 

Il n'en fit guère démonstration, mais bien évidemment Ren n'apprécia pas. "Boniche" ça renvoyait à R2 et C3PO que Armitage savait toujours au service de la Sénatrice, et tout un tas d'autres gardes du corps, infirmiers, assistantes. Seulement les premiers étaient bien plus que des employés, autant pour Leia que pour Kylo. Pendant un instant, dans son esprit, ses yeux se posèrent de nouveau sur Therry, qu'il avait croisé à l'hôpital, puis sur la silhouette de Renée dans la buanderie qu'il avait dû éviter. Sans Snoke, Kylo ne se serait pas gêné de foutre une balle dans le cœur de Hux pour les avoir appelés ainsi.

Quant à Luke, ça ne lui faisait rien. Cela faisait bien longtemps qu'il ne représentait plus grand chose, et n'importe qui pouvait s'acharner à lui remémorer que lui et le vieil homme était de la même famille, que le célèbre criminologue avait été son mentor, ça ne changeait rien à sa haine. 

« Je le sais bien, c'est d'ailleurs le plan. Elle va nous mener à Skywalker et on passera à autre chose, déclara-t-il, sûr de lui et toujours remonté contre Rey.

Faudrait déjà que tu la trouves ! le piqua Hux. Avec Bazine, ça irait beaucoup plus vite ! Pourquoi tu ne lui demandes pas ? Vous êtes...

C'est déjà fait, alors fermes-la ! Elle est occupée sur autre chose, je l'ai pas vue depuis quelques jours, répliqua-t-il.

Oh elle te fait la gueule ? Voilà ce qui arrive quand on mélange travail et plaisir, se moqua-t-il. Armitage ne comprenait pas leur relation, et même la dépréciait. Pour Snoke, il se tuait à rester droit dans ses bottes et à obéir à tout principe. Va la voir et donne lui ce qu'elle veut. Cette fille sera débusquée en un rien de temps ! 

Qui te dit que je l'ai pas déjà trouvée ? rebondit Kylo sans lui adresser un regard, chargeant son flingue lentement. 

Sérieusement ? Alors, où qu'elle se cache ? Je peux envoyer deux ou trois de nos gars lui tomber dessus, s'enthousiasma-t-il. 

Non, toi tu ne fais rien. Tu ne t'en mêles sous aucun prétexte, c'est pas ta mission, répondit Kylo d'un sang-froid menaçant, cette fois le regard plongé dans les yeux clairs de Armitage, tout en chambrant son pistolet. 

Très bien, c'est entre toi et Snoke de toute manière, il tenta de jouer un air détaché, mais la menace de son interlocuteur l'intriguait et était inhabituel pour ce genre de besogne. 

 — Très bien, t'as rien d'autre à faire aujourd'hui ? T'as pas l'air débordé... 

Figure toi que si ! s'énerve Armitage. Pourquoi essayait-il chaque fois d'émettre un contact avec cet espèce de croque-mitaine, cela finissait toujours de la même façon. Il y a eu un problème avec les stocks de drogues... 

J'ai toujours dit qu'il était ridicule qu'on en possède ! Il y a bien trop de crétins ici qui en profitent, s'exprima Ren, se ravisant trop tard en pensant aux médocs qu'il prenait parfois pour faire taire les voix et la douleur. 

Cette fois, ce ne sont pas eux. Je dois tout vérifier et interroger les gars. On était censés tout revendre, comme chaque mois, mais une partie a disparu et vu la quantité c'est pas pour une consommation personnelle, expliqua Hux d'avance fatigué par cette mission.

C'est sûrement un abruti qui souhaite arrondir ses fins de mois ou... »

Alors qu'il s'apprêtait à terminer cette conversation déjà bien trop longue, une idée lui vint. C'était assez tiré par les cheveux et cela éveillerait aussi les soupçons du roux, mais il devait en être sûr. Il arrivait qu'il y ait des failles dans le système du Premier Ordre de temps en temps, ni Snoke ni Hux ne pouvaient surveiller tout le monde. Néanmoins, aujourd'hui, c'était un peu gros pour être un évènement anodin. De plus, les informations apportées ce matin par l'antiquaire à propos des enfants pouvaient avoir un lien. Avant que leur rendez-vous ne prenne une tournure déplaisante, la jeune femme lui avait révélé que la première victime avait été droguée avant sa mort, ignorant si cette caractéristique s'était répétée pour les autres enfants.

« Est-ce que tu sais si, parmi ces ventes, l'une d'elle s'effectue auprès d'enfants, d'ados ? sa question décontenança Hux davantage que ses menaces. 

Non... aucune idée. Pourquoi ? À quelle idée tordue tu penses ? 

À rien, mais ça peut être une piste. » 

Kylo resta volontairement énigmatique et par chance Hux prit ça pour un de ces délires et quitta enfin la pièce. Si jamais, il avait de nouveau l'occasion de se pencher sur cette histoire de meurtres, il tenterait de vérifier sa théorie. Mais ce n'était pas de son ressort et il devait se concentrer sur son travail au sein du Premier Ordre, sur son objectif principal.

Seul, il fit le vide dans son esprit, le trou noir total et vida une série de chargeurs sur les cibles devant lui. Mais c'était plus fort que lui, des visages défilaient devant ses yeux à mesure que les balles déchiraient les panneaux. Pourtant, pas une fois, il n'aperçut celui de Rey.

Le soir venu, Kylo décida de passer la nuit chez lui. Après sa conversation horripilante avec Armitage, et le reste de la journée entre missions et réunions interminables avec les principaux membres de l'organisation dont Snoke - qui bizarrement n'avait pas dit un mot sur le comportement de Kylo - il avait besoin d'un silence complet et obscur.

Seulement, il ne l'avait pas supporté longtemps. Même la vue de la baie, d'habitude si apaisante et salvatrice, n'avait eu aucun effet. Et bien qu'il essayait de s'en convaincre, ça n'avait rien à voir avec son patron. Ce qui le dérangeait, c'était la manière dont cette journée avait commencé.

C'était Rey.

Depuis qu'il était rentré, tout en envoyant s'éclater dans le mur des objets, tout en ramassant les débris, s'infligeant ainsi de minuscules coupures sur ses doigts marqués par le feu, tout en contemplant sans bouger la plaquette d'anxiolytique sur la table, il avait repensé à leur conversation. Il était tout à fait conscient que la confiance dans leur relation ne serait jamais possible. L'un restait constamment sur ses gardes, attendant le premier coup de couteau planté dans le dos par l'autre. Il n'y avait ainsi que suspicion et méfiance entre eux.

Mais si ça avait été le cas, s'ils avaient pu se dire les choses sans crainte de représailles, il aurait pu lui révéler l'essentiel des informations qu'il détenait sur le gamin retrouvé à Red Hook.

Le quartier où Kylo Ren logeait actuellement. Dans une planque, à l'abri de tous.

Il aurait dû lui dire tout de suite. Ça et le reste. Et elle ne l'aurait même pas soupçonné puisqu'elle s'était d'avance gorgée par la conviction qu'il était incapable de faire ça. Avant même de lui demander, de savoir que l'enfant avait été retrouvé à quelques pas de chez lui, elle l'avait cru. Kylo avait pourtant l'habitude d'être tout de suite montré du doigt, accusé du pire et observé avec des yeux apeurés ou méprisants. Or, chez Rey, il n'en était rien. Elle n'avait aucunement confiance en lui et craignait peut-être tous les jours pour sa vie à cause de lui, mais elle savait qu'il ne pouvait pas s'en prendre à un enfant. Là était sûrement le point qui bouleversait le plus jeune homme, et malgré la colère qu'il avait ressenti pour elle ce matin, il s'en voulait de ne lui avoir rien dit. Borné, pas assez à l'écoute, obsédé par la broche et les faveurs de Snoke.

Affalé dans son canapé, son regard obsidien dans le vide, il réalisa que Rey était la seule personne à qui il parlait vraiment. Ses collègues de la mairie ne comptaient pas puisqu'il jouait un rôle là-bas, ceux du Premier Ordre encore moins. Non, avec elle, c'était différent. Il avait beau se montrer odieux, menaçant ou sarcastique, rien ne l'arrêtait. Rien ne semblait la terrifier ou la dégouter à son sujet. Il ignorait si c'était parce que la jeune femme fréquentait la famille qu'il avait eue autrefois ou si c'était simplement elle, cette mystérieuse antiquaire, mais quand il se trouvait face à elle, en dépit de la tornade viscérale, ravageante et douloureuse d'émotions qu'elle pouvait engendrer en lui, il sentait parfois, juste durant quelques secondes, qu'il pouvait être lui-même. 

Si seulement il savait qui il était.

Kylo et Rey s'étaient finalement peu rencontrés, et à l'exception de ce matin, leurs entrevues n'étaient pas souhaitées, plutôt faites de coups et de cris. Pourtant, dès qu'elle était dans son champ de vision, un sentiment de déjà vu l'envahissait. Une sensation étrange, à la fois amère et véhémente, qui avait le goût du passé. C'était comme si elle allait chercher en lui le cadavre de l'homme qu'il était dans une autre vie, qu'elle plongeait les mains dans la suie et les cendres de son âme, remuant ses entrailles sans intention de le faire souffrir, à la recherche de ce qu'il avait perdu. En tout cas, chaque fois, quelque chose en elle l'empêchait d'agir normalement, d'être Kylo Ren, le cavalier noir du Premier Ordre. C'était certainement pour cette raison qu'elle était encore en vie. Mais elle possédait la broche depuis bien trop longtemps et d'une manière ou d'une autre, de sa propre main ou celle de Snoke, ça finirait mal pour elle.

Puis, il prit une décision. Il ignora si c'était seulement un moyen de rester en contact avec elle pour moins se sentir seul, trouver des réponses aux nombreuses questions qu'il se posait sur elle ou la garder sous la main et lui dérober la broche à la meilleure occasion, tout en réglant cette histoire d'enfants morts qui finirait par lui retomber dessus, mais il avait besoin de le faire. Cela ne pouvait pas s'arrêter là.

Kylo prit alors son téléphone. Celui qu'il utilisait à la mairie, pour sa fausse vie et qui parfois lui servait d'échappatoire. Celui qui, à ce jour, ne contenait que le numéro de Rey. Il s'y reprit à plusieurs fois, ne sachant pas comment formuler ses mots, pas très doué pour les excuses, ne sachant d'ailleurs pas s'il lui en devait vraiment, mais il envoya bel et bien un message à cette dernière.

"Je suis parti un peu vite ce matin, j'ai paniqué. Il faut éviter ce genre de situation à l'avenir si tu veux toujours de mon aide. "

C'était sûrement un peu abrupt ou trop vague, un peu prétentieux et simple, il ne savait pas vraiment. Il n'avait jamais fait ça avant. À part l'organisation, le monde n'existait pas, il était tout seul. Il n'y avait que la voix de son fantôme de père qui résonnait de temps en temps.

Il délaissa le portable, convaincu de ne pas recevoir de réponse ce soir, voire pas du tout. Or le téléphone se mit à vibrer et son prénom s'afficha. 

Kylo fut d'abord pétrifié, debout comme un con devant la table basse. Il n'imaginait pas qu'elle entreprendrait une communication si directe. Il sentit ses mains frêles fouillaient dans ses entrailles, se coloraient d'un liquide noir et visqueux et remuaient la rage en lui. Il sentit ses doigts remontaient vers sa poitrine, son index orné d'une bague quelconque, à mesure que les siens attrapèrent de nouveau le cellulaire.

«... Allô ? il ne put cacher sa surprise dans sa voix.

Tu es en effet parti comme un voleur ce matin, si tu avais été plus courageux, t'aurais su que Finn était vraiment là par hasard. Il ne m'a même pas vue, raconta Rey d'une traite sur un ton loin des taquineries qu'elle faisait.

C'est toi la voleuse, il n'avait pas pu s'en empêcher et ça leur arracha tous deux un sourire.

Ton aide est toujours la bienvenue, mais... Malheureusement, ce genre de situation risque bien de se reproduire, poursuivit Rey.

Pourquoi ? demanda Kylo et une idée folle lui vint. Une envie plutôt qu'il se devait de refouler, mais n'en fit rien.

Parce que j'ai une vie moi, sa remarque le toucha mais elle avait raison, lui n'en avait pas.  Et Finn est un ami.

Tu ne le connais pas, son timbre se fit plus dédaigneux.

Toi non plus ! Je parie tu ne connaissais même pas son nom avant qu'il quitte l'organisation ! encore une fois, elle visait juste. Je sais qu'il est dans une position délicate...  mais c'est quelqu'un de bien, en tout cas il essaye...

Il s'y prend très mal alors. Il n'aurait jamais rien dû te dire sur l'organisation, t'es encore plus en danger maintenant.

Qu'est-ce que ça peut te faire ?! c'est toi qui m'a mise dans ce pétrin si je me souviens bien, renchérit-elle et elle l'entendit étouffer un rire. Quelle répartie !

Écoute, si tu veux te concentrer sur les gamins, tu devrais pas trop le fréquenter. Je t'offre un sursis en t'aidant, mais lui se fera rattraper par le Premier Ordre tôt ou tard , flic ou pas, et ce sera moche, expliqua Kylo. Rey ne comprenait pas pourquoi il s'inquiétait d'un coup de son sort.

Tu t'en chargeras ? Est-ce que tu serais capable de le tuer ? demanda-t-elle après un silence.

Non, ce n'est pas moi qui m'occupe de lui, admit-il en soupirant.

Tu réponds pas à ma question...»

Tout au long de leur discussion, souvent parsemée de longs blancs insuffisants pour faire raccrocher l'un ou l'autre, Kylo avait quitté sa planque, s'était silencieusement engouffré dans sa voiture et avait roulé lentement, happé par la voix qui littéralement l'insultait ou lui lançait des reproches.

Kylo lui avait ainsi donné une réponse vaseuse, parce que la réalité n'était pas plaisante à attendre. Oui, il avait tout à fait les capacités de tuer un homme comme Finn, et si cet ordre avait été donné par Snoke, il l'aurait exécuté sans se poser de questions. Seulement, il fut bien soulagé de ne pas être en charge de ramener ce traitre. La tâche n'était point complexe, mais par dédain et flemme, il aurait fait durer cette mission. Comme il le faisait avec Rey. Chaque fois, il se répétait que rien ne pressait et que si une employée des Skywalker en possession d'une broche du pensionnat était une réelle menace, le Premier Ordre aurait eu des problèmes depuis longtemps. Néanmoins, Kylo ne sous-estimait pas Rey. Il était mal placé pour ça, son visage portait une trace de la force et de l'agilité dont elle était capable.

Et encore une fois, Rey lui prouva qu'elle n'était pas si ordinaire et inoffensive qu'elle le prétendait.

Toujours au téléphone avec elle, Kylo se tenait désormais face à sa boutique.

C'était sûrement la pire chose à faire de la surprendre ainsi, mais il fallait qu'ils avancent et le jeune homme ne saisissait pas pourquoi elle lui avait caché cette activité. La boutique n'était même pas enregistrée à son nom. Peut-être qu'il s'agissait, à l'instar de son poste à la mairie, d'une couverture. D'une planque. D'autant plus que Lando était mêlé à cela.

Kylo ne sut pas résister et ce n'était pas faute de lutter. Il voulait la revoir. Ses informations devaient être révélées à voix haute, en face à face. Il avait ruiné leur réunion matinale pendant laquelle toutes ces choses auraient pu être dites, alors il devait se rattraper.

« Tu m'as dit que ces meurtres constituaient matière à travailler pour tes études, c'est ça ? reprit-il. Rey acquiesça, surprise par sa question. T'es dans quelle filière ?

Euh... criminologie, mentit-elle tremblante.

Mmh je comprends que tu cherches à te rapprocher de Luke, ajouta-t-il et sa remarque était juste, Rey avait de l'admiration pour le vieil homme. En revanche, pas trop le lien avec des antiquités... »

Rey faillait tomber dans les pommes comme lors de leur première rencontre. Elle sentit ses jambes flancher et une boule de nervosité lui écraser la poitrine. Elle balbutia et s'empressa de lui demander de quoi il parlait, mais sa phrase resta en suspens. En tournant la tête vers la vitrine principale de son magasin et l'aperçut dehors. Son téléphone manqua ainsi de lui tomber des mains et sa respiration se coupa. Elle se sentit prise dans un étau brûlant et rouillé, prise au piège et surtout profondément idiote d'avoir accordé sa confiance. Il l'avait retrouvée, il savait où elle travaillait et peut-être vivait. Et s'il était venu jusqu'à elle ce soir, c'était sans aucun doute pour la broche. Et pour la tuer ensuite.

Kylo l'avait observée un moment. Quand il était arrivé, la lumière était allumée dans le petit shop, et il l'avait tout de suite remarquée derrière son bureau. Mâchouillant l'extrémité de son stylo, rangeant rapidement le mobilier, verrouillant la porte d'entrée avant de le fusiller du regard. Il n'avait raté aucune miette de cette petite routine de fermeture, ni de la panique qui avait embué ses yeux par sa faute. De l'effroi insufflée par un sentiment de trahison. Tout comme lui quelques heures plutôt. Il était inévitable qu'elle réagisse ainsi, il espérait alors qu'elle accepte de l'écouter. C'était vitale pour les enfants.

Seulement, arrogant et crétin qu'il était, Kylo avait bien trop misé sur son plan. Il devrait le savoir maintenant, elle était bien plus sauvage que lui. Elle n'obéissait à personne elle. Ce fut pourquoi d'un coup il la vit vivement se mouvoir dans la boutique, jusqu'à ce que celle-ci soit plongée dans l'obscurité, mais Rey était toujours en ligne.

« Qu'est-ce que tu fais ici ?! Comment tu m'as trouvée !? Je le savais, tu me suis ! Tu le sais depuis le début  ! » s'énerva-t-elle.

Sa voix prit un timbre crescendo, puis elle bégaya des choses que Ren ne comprit pas, comme si elle parlait à un autre. 

Malgré lui, Kylo l'avait repoussée dans le long couloir infernal au bout duquel se tenait le fantôme hissé sur sa canne à tête de mort qui l'attendait.

« Il fallait que je te revois. J'ai des choses importantes à te dire sur les enfants, ce matin je..

Je me moque de ce que tu veux ! Tu peux pas revenir dans ma vie comme ça ! Je ne reviendrais pas avec toi, je ne te rendrais pas cette broche ! il la sentait paniquer, presque les larmes aux yeux. Oublie les enfants et surtout oublie-moi !

Rey... sa fureur empêcha la jeune femme de l'entendre enfin prononcer son nom.

Va-t-en ! Je ne viendrais pas avec toi ! répéta-t-elle et Kylo ne saisit toujours pas. Je ne veux plus te voir ! Dégage ! Si.. si tu reviens, j'appellerais Finn... les flics, ses paroles se mélangèrent et n'avaient plus de sens. Je te dénoncerais ! »

Rey raccrocha brutalement, laissant Kylo seul et décontenancé sur le trottoir. Rien ne c'était passé comme prévu, pire il lui avait foutu la peur de sa vie au point qu'elle en perde la raison. Quoi qu'il fasse, il semblait chaque fois finir par engendrer le chaos autour d'elle et lui rappeler quelqu'un d'autre. 

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