La tête ne me tourne plus. Je suis à nouveau dans mon état normal, celui qui à tous moments me rappelle qu'elle n'est plus là. J'ai l'impression de revivre le même scénario encore et encore. J'ai cessé de me demander quel jour nous étions, car « nous » n'existe plus, et qu'à chaque fois la réponse est « encore un jour seul ». La vérité, c'est que j'ai simplement peur d'un jour me réveiller d'un de mes longs sommeils dans quelques années en me disant que je n'ai jamais profité de la vie, excepté lorsqu'elle était là. Est-ce qu'une personne a le droit de ruiner sa vie à cause d'une autre? Je me sens perdu sans elle, elle qui était tout pour moi, je n'ai plus aucun sens à ma vie. Et pourtant, nous étions heureux. Elle n'aurait jamais voulu que je me bousille comme je le fais, mais c'est la seule chose qui atténue la douleur de ne plus pouvoir la voir. Et ce ciel rouge annonce le retour de l'alcool. Je m'en vais à nouveau, essayer d'oublier quelque chose d'impossible, comme tous les soirs depuis son départ. Je m'en vais à nouveau, boire et fumer, sous ce crépuscule qui semble me reprocher chacun de mes pas...

« Crépuscule »
20/02/2019