NASH

Je referme la porte de mon appartement derrière moi, essoufflé. Holly est morte de rire.

— Je suis si lourde que ça ?

Je hausse un sourcil dans sa direction.

— Pas le moins du monde, je suis en pleine forme !

Elle sourit en retirant ses chaussures, elle perd quelques centimètres, la rendant encore plus petite, puis elle ôte le sweat que je lui ai prêté, elle n'ait plus qu'en manche courte, elle frissonne de froid.

— Regarde dans l'armoire, il doit y avoir ton pyjama, lui indiqué-je.

Elle fouille quelques secondes avant de se stopper net alors que j'enlève mes baskets. Je me redresse, son regard tombe dans le mien, interrogateur.

— Qu'est-ce qu'il-

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'elle a déjà franchi les quelques pas qui nous séparent pour venir m'embrasser tendrement, hissée sur la pointe des pieds. Je la réceptionne contre moi, un bras dans son dos, l'autre main sur sa joue.

Elle soupire avant de s'écarter de quelques centimètres, elle n'a pas le temps de reprendre sa respiration que je l'assène d'un nouveau baiser.

Putain, je suis fou d'elle.

J'inverse les rôles, je pivote pour qu'elle soit dos contre le mur, une de mes mains se pose derrière elle, afin que je ne l'écrase passe de tout mon poids. Corps contre corps, elle parvient tout de même à enlever son haut, se retrouvant couverte de son soutien-gorge uniquement, je la dévore des yeux, sous son regard désireux. Mon t-shirt trempé rejoint le sien au sol, c'est à son tour de me détailler de près. Nos regards transpirent ce que nous désirons tous les deux.

Elle tire légèrement sur la chaîne que je porte autour de mon cou de temps en temps, je sais qu'elle aime lorsque je la porte. Ce n'est qu'une simple chaîne ou mon prénom trône sur une plaque en argent brut. Sans un mot, elle s'extirpe de notre étreinte avant d'ouvrir la porte de la salle de bain. Elle revient vers moi, peu assurée par ce qu'elle entreprend de faire, la rendant plus attirante encore. Elle se hisse à nouveau à ma hauteur et m'embrasse du bout des lèvres, une nouvelle fois agrippée à ma chaîne.

Elle recule de quelques pas, m'emportant avec elle jusque dans la salle d'eau. Elle est hésitante, ça se ressent dans ses gestes, elle qui d'habitude est sûre de ce qu'elle fait. Comme pour la conforter dans ses actes, je prends les devants, en l'embrassant de plus belle, lui démontrant mon désir qui grimpe de plus en plus. Elle soupire. Je m'écarte un peu afin d'actionner l'eau de la douche, pour qu'elle atteigne la bonne température. Holly referme la porte de la salle de bain, nous confinant dans cette petite pièce, rien que tous les deux. À l'image de ce que nous renvoyons, ma tentation n'est que redoublée. Elle défait le bouton de son pantalon avant de faire glisser celui-ci le long de ses jambes lisses, sous mon regard admiratif. Je la laisse défaire le mien, son regard accaparant toute mon attention.

Nous ne sommes plus qu'en sous-vêtements, elle est là, devant moi, j'ai l'impression d'avoir la huitième merveille du monde devant mes yeux. Comme un peu gênée de se retrouvée si peu couverte devant moi, elle monte dans la douche, puis coulisse le rideau, ne dévoilant plus que l'ombre de sa silhouette derrière. Ses gestes m'indiquent qu'elle enlève le peu de vêtements qu'il lui reste. Je frissonne en l'imaginant. Elle balance ses sous-vêtements au sol sans dévoiler son corps. Je la rejoins après l'avoir imitée, sans oublié de l'avertir pour ne pas la surprendre.

J'observe chacun des traits de son visage. Ses joues sont rouges, surement dû à la chaleur de l'eau qui étouffe presque l'espace étroit où nous sommes, mais probablement aussi parce que c'est la première fois que nous nous voyons de cette manière. L'autre nuit, nous étions dans le noir, simplement éclairé par la lumière nocturne. Cette fois, je découvre chaque parcelle de son épiderme laiteux, ses yeux brillants m'observent comme si j'étais la seule chose qui compte réellement pour elle en cet instant précis.

J'avance dans sa direction, son dos contre le carrelage de la douche, elle réprime petit cri de surprise quand elle rencontre la surface froide, contrastant avec la chaleur de sa peau. J'écarte une mèche de ses cheveux flamboyants, collée contre sa joue. Sa respiration s'accélère à mesure que ma bouche s'approche de la sienne. Impatiente, c'est elle qui franchit le pas, m'embrassant comme elle le fait diablement bien. Je la laisse s'accrocher à mes épaules lorsque notre baiser prend une tout autre forme, où nos langues dansent une valse en parfaite harmonie.

Elle rompt subitement notre rapprochement, me jauge du regard, avant de laisser l'empreinte de sa bouche dans mon cou, puis sur mon épaule, avant de descendre progressivement sur chaque partie de mon torse, comme si elle ne voulait laisser aucun espace qui n'aurait pas été couvert de ses lèvres pulpeuses. Toutefois, elle s'arrête avant d'atteindre l'endroit sensible à notre désir de sa bouche. Elle n'est sûrement pas prête pour cette étape, et je compte bien respecter son choix et aller à son rythme. Elle remonte petit à petit, toujours en apposant quelques baisers par-ci par-là, son regard papillonnant à l'affût de chacune de mes réactions. Je soupire, glissant ma main dans mes cheveux, domptant les mèches humides qui retombaient sur mon front. Elle atteint de nouveau mes lèvres et je ne résiste pas plus longtemps avant de goûter à chaque parcelle de sa peau à mon tour. J'embrasse tendrement sa pommette, puis le dessous de son oreille, l'un des points sensibles que j'ai pu lui découvrir. Ma main explore son ventre, elle frissonne, cette fois pas de froid, mais de plaisir.

Nez contre nez, je plonge mon regard dans le sien comme pour avoir son approbation avant de tenter quoique ce soit. Et si l'autre soir, je lui demandais explicitement un accord oral, cette fois, je comprends en un seul regard que Holly m'accorde toute sa confiance. Mes doigts continuent alors leur trace sur la ligne de son vendre jusqu'à son pubis, ou elle réprime un soupir lorsque mon index la caresse, elle s'accroche un peu plus à mes épaules, et se laisse aller lorsque j'entame des va et viens, mon majeur ayant rejoint la danse.

— Nash...

Mon prénom résonne comme un supplice entre ses lèvres, je voudrais l'entendre encore et encore.

Et dire que j'ai imaginé pouvoir tirer un trait sur elle. Tirer un trait sur mes sentiments. Quel idiot. Ça aurait été tout bonnement impossible. Et encore moins maintenant.

Sa poitrine caresse inconsciemment mon torse, elle laisse tomber son front contre mon épaule, elle tremble de tout son corps, de ma main libre, je redresse son visage vers le mien, comme pour mieux graver ce moment dans mon esprit.

Ses joues sont encore plus rouges, ses pommettes parsemées de tache de rousseurs à peine visibles sont cette fois parsemées de gouttelettes. Ses cheveux paraissent encore plus foncés, presque rouge. Ses prunelles émeraude me supplient bientôt de passer à l'étape supérieure.

Je retire délicatement mes doigts d'en elle, elle se cambre légèrement contre moi, exprimant son impatience malgré elle. Elle glisse ses mains sur mes pectoraux, ou elle sent sûrement mon palpitant battre plus vite qu'à la normale.

— Je n'ai pas de capote... je souffle en réalisant seulement maintenant mon oubli.

Elle fronce les sourcils et comme si elle menait un combat contre elle-même, Holly plonge son regard dans le mien.

— Tu as fais les tests ? me questionne-t-elle de but en blanc.

— Évidement. Tout est ok chez moi.

— De mon côté aussi, et je prends une contraception...

Insinue-t-elle qu'elle voudrait qu'on fasse sans ?

En un regard, je sais qu'elle répond à l'affirmative à la question que je me pose intérieurement.

— Tu n'auras qu'à te retirer avant... elle formule les joues plus pourpres encore, intimidée.

Je hoche doucement la tête et l'embrasse du bout des lèvres, comme si mon baiser lui implorerait de ne pas être gênée. Pas le moins du monde avec moi...

Le bruit de l'eau qui s'écoule en fond, elle soupire alors que j'entreprends un premier coup de rein, délicat. Je ne bouge pas durant quelques secondes, le temps qu'elle d'habitude à ma présence. Ses doigts se sont comme cramponnés à mes biceps, son souffle s'échoue contre la peau de mon cou où elle a niché son visage. Quand elle semble plus à l'aise, je me retire à moitié et rentre à nouveau en elle. Elle laisse échapper le plus doux des sons que je n'ai jamais entendus, comme si elle souhaitait que ça ne s'arrête jamais.

Je lève un bras vers le pommeau de douche afin de le diriger vers nous, l'eau s'ajoute à notre étreinte. Son souffle s'amplifie à mesure que ma vitesse s'accélère. J'ai l'impression que mon cœur explose en même temps que lorsqu'elle atteint l'orgasme. Holly embrasse tendrement mon épaule comme pour s'empêcher de faire trop de bruit. Et en un dernier coup de rein, je la rejoins à mon tour en me retirant, dans un grognement qu'elle étouffe encore de sa bouche contre la mienne.

Cette bouche, cette peau, ces cheveux, ces yeux... Jamais plus je ne pourrais m'en passer. Me passer d'elle tout simplement.