Chapitre 21
HOLLY
Son visage est tordu de regrets, je le sais. Je le vois. Mais bon sang, j'ai besoin qu'il s'exprime pour une fois.
— Je suis désolé. Arrête de pleurer...
— Je ne peux pas arrêter sur commande, Nash.
Il s'approche pour me reprendre entre ses bras, et même si j'en meurs d'envie, je recule.
— Je n'ai pas mesuré l'ampleur des choses sur le moment, ok ? lance-t-il. Je m'excuse Holly, j'avais l'impression que le passé était en train de se rejouer juste devant moi. Toi et Dan, main dans la main, yeux dans les yeux, avoue-t-il.
— Mais je ne suis pas elle !
— Pourtant, c'est tout comme ! lâche-t-il sur les nerfs.
Confuse et en colère, je plante mon regard dans le sien.
— C'est tout comme ? je répète. Je ne vaux donc pas mieux que celle qui t'a brisé le cœur ? Je ne vaux pas mieux que celle qui a trahi ta confiance ? suscité-je, interdite.
— Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.
Je perds patience. Mes larmes se tarissent, comme s'il n'y en avait plus assez pour épancher ma peine.
— Alors tu as voulu dire quoi Nash ?
— C'est tout comme parce que j'ai des putains de sentiments pour toi ! Comme j'en ai eu pour elle, et ça me fout la trouille.
Mon cœur se suspend, j'ai l'impression qu'il ne pompe plus assez pour imposer un rythme cardiaque stable.
— C'est tout comme, comme ça ne l'est pas du tout. Ça dépasse tout ce que j'ai pu ressentir pour elle. J'ai des putains de sentiments que je ne contrôle pas. Rien que quand tu me regardes, me frôle ou me souris, et ça me fait flipper, j'ai peur de tout foutre en l'air.
— Arrête...
— J'arrêterai pas Holly, je ne veux pas rester une foutue seconde de plus ici, devant toi, à envoyer se faire voir mes sentiments.
— On ne peut pas, soufflé-je.
Quand je croise son regard que j'évite depuis quelques secondes, mon cœur se brise. Il est déçu, il est triste parce que je le repousse.
— On peut, persiste-t-il.
Je secoue la tête, certaine que ça ne puisse pas fonctionner.
— Pourquoi, Holly ?
Sa voix, son regard, je ne supporte pas le voir dans cet état, mais je ne peux pas. On ne peut pas. Parce que je ne suis sûre de rien. Je ne suis pas certaine de ce que je ressens pour lui, je ne suis pas certaine que ce qu'il pourrait se passer entre nous, marche.
— Pourquoi tu nous infliges ça ? articulé-je sans même y avoir réfléchi.
Cette fois, blessé, il évite mon regard, en passant ses mains sur son visage, avant de les glisser dans ses mèches brunes.
— Tu te fous de moi, Holly ? Tu penses que je l'ai décidé ? Tu penses que je n'ai pas pensé une seconde à ce que ça pouvait impliquer ? s'énerve-t-il presque.
Il s'approche de moi.
— Je pourrais te poser la même question, pourquoi tu nous infliges ça, Holly ? Pourquoi tu ne cèdes pas toi aussi, à ce que tu ressens vraiment ?
— Parce que je ne suis psûreure d'éprouver la même chose que toi, Nash.
C'est comme une bombe qui vient d'exploser entre nous. Il recule d'un pas alors qu'il venait d'en franchir un dans ma direction.
— Je suis désolé, je-
Il m'observe, une peine perceptible de tellement loin, dans ses beaux yeux.
— Tu n'as pas à t'excuser, me coupe-t-il. C'est ma faute. Il faut que je réfléchisse à tout ça, déclare-t-il confus.
— C'est fini, n'est-ce pas ? conclus-je d'une voix tremblante.
Il semble mener un combat contre lui-même, entre exprimer ce qu'il a sur le cœur, ou bien ne rien dire afin de ne pas me blesser. Parce que ça reste Nash, et qu'il ne me ferait pas le moindre mal.
— J'en sais rien Holly. Putain, j'en sais rien... termine-t-il dans un souffle.
Je baisse la tête vers le sol, je refuse qu'il remarque encore mes larmes. Je ne veux pas qu'il se sente encore plus coupable qu'il ne pense l'être.
— Holly...
Mon prénom entre ses lèvres sonne comme un supplice, je pince mes lèvres afin d'étouffer mes sanglots.
Ne pleure pas.
Souris.
Fais-le au moins pour lui.
Je relève la tête dans sa direction, en affichant un mince sourire, même si mes larmes me trahissent sûrement.
Il soupire, hésite un instant, mais son instinct le pousse à s'approcher dans ma direction, et me prendre dans ses bras. Il reste silencieux, alors que mon corps contre le sien se calme petit à petit. Ses lèvres se sellent à mon front, avant qu'il mette fin à notre étreinte.
Il fixe le sol lui aussi, avant de revenir ancré son regard au mien. Sans plus tarder, il ôte sa veste en jean noir et me la pose sur les épaules en plus de la petite veste que je porte déjà.
— Tu devrais rentrer, tu vas attraper froid, prononce-t-il dans un souffle.
Il reste un petit moment immobile avant de partir en direction de son appartement, me laissant seule sur l'allée menant à sa résidence. Je le regarde s'éloigner, mon cœur toujours accroché à lui, ne faisant de moi qu'une enveloppe corporelle, rempli d'incertitudes et de tourments.
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