Cette pensée en tête, je me rends au prochain membre du côté des passagers. 

C'était le trentenaire de la fenêtre, petites lunettes teintées de hipster et paquet de malboro exhibé dans la poche de poitrine de sa chemise à demi-ouverte laissant apparaître sa pilosité pectorale. Enfin ce qu'il en a, de pectoraux...

Il me regarde, sueur sur les tempes et pupilles dilatées, il a peur.

Je retire mon regard de lui pour ne pas le mettre trop mal à l'aise et voit au bout du compartiment un jeune d'une vingtaine d'année prendre la porte de l'autre côté, le pas pressé.

Je soupire, je le retrouverais bien de toute façon, c'est un direct. 

Enfin... c'est du moins ce que je pensais à ce moment, avant qu'il n'y ai eu ... l' « accident »

Bon, je devrais me dépêcher, il faut quand même que je le rattrape.

<< Bonjour, titre de transport je vous prie >>

Il ne répond pas ... 

Mais ! Qu'est-ce qu'il fait ?

Il se lève d'un coup, j'ai le réflexe de reculer d'un pas pour avoir une distance de sécurité et le vois foncer d'un seul coup en titubant quelque peu... 

M'apprêtant à lui courir après, je prends mon élan, sauf que... Il se prend la porte des toilettes ; et l'ouvre en vitesse puis jette sa tête dans la cuvette ! 

Je le regarde éberlué...

A vrai dire, mon cher ami, j'aurais préféré qu'il prenne la fuite ! Vu l'odeur pestilentielle de son vomi...une horreur ! 

Bien que j'aie vite refermé la porte, l'odeur c'était déjà imprégnée dans les murs d'un blanc cassé et la moquette usée, noire et aux motifs plus qu'abstraits que cohérent.

Et après on parle d'une génération perdue, mon dieu ! Vous n'avez rien vu ! 

Les pires ne sont pas les jeunes, mais bel et bien les bourrées ! On peut contrôler des irrespectueux, faire éteindre un appareil diffusant une cacophonie, mais par contre, l'odeur et le vomi... 

Putain de bourré !

Je repense qu'il m'est déjà arrivé de rencontrer une femme s'étant mise les doigts dans la bouche, juste de quoi vomir afin de ne pas se faire contrôler... l'Homme peut rivaliser d'originalité pour ne pas payer un billet...

Dans tout les cas, je ferrai baliser les toilettes au prochain arrêt.

Pour lui laisser le temps de reprendre son état,  je passe à la personne suivante en lui donnant le bénéfice du doute du mal de transport.