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       Je me disais qu'il n'y avait rien de pire jusqu'au jour où le gouvernement exigea un confinement total ; semblable à celui de l'Italie. Les arrestations seraient plus brutales et les amendes plus fortes. Ce fut la panique. « Tout était devenu plus autoritaire. Toute
personne sortant sans le formulaire serait arrêtée et emprisonnée pour minimum six mois » déclara le Président. La distance de sécurité serait elle aussi mise à l'avant ; un mètre de séparation entre personne pour celles qui sortaient.    
       Je voulus pleurer. Cette épidémie
allait nous rendre tous fous. Je pleurai ; parce que la démocratie tournait en dictature, parce que plus rien n'allait. Ce qui m'effrayait le plus, était le couvre- feu. Il fut instauré en même temps que la décision d'emprisonnement. Un couvre-feu à partir de 17 heures. J'avais l'impression que le Gouvernement appréciait la prison. Si par malchance quelqu'un osait sortir dehors après le couvre-feu, il serait immédiatement mis
derrière les barreaux.
       Quelque chose d'autre m'atteint profondément ce jour-là. Le temps de confinement total était rallongé. Pour combien de temps ? Personne ne savait. Mais ce qui était certain, était que je n'allais pas remettre les pieds au lycée d'ici la fin de l'année. C'était, d'un côté,
rassurant et d'un autre, horripilant. Cela durerait au moins trois à quatre mois. Peut-être plus. Je savais que  je ne pourrai plus sourire. Mes vacances n' étaient plus qu'un rêve que ce soit celles d'avril ou d'été. Nous ne savions pas si celles-ci seraient annulées ; les cours de
rattrapage seraient peut-être mis à la place. Ou allions-nous redoubler notre année ?

       Des médecins étaient morts ce matin-là. Cinq d'entre eux, dans le Grand-Est ; la zone la plus infectée de France. Ma mère venait de m'apprendre qu'une de ses patientes était décédée suite à une grippe puis du virus. Le pays
tombait en miettes. J'espérais pouvoir retrouver mon père après le confinement. Mes espoirs disparaissaient peu à peu.
       Ma mère était au téléphone. Je ne savais qui c'était. Je venais de terminer un cours de maths en virtuel. Je
descendis dans le salon pour prendre un verre d'eau lorsque ma mère raccrocha. Elle n'allait pas bien, je le sentais. Surtout parce que ça se voyait.
   — C'était qui ? lui demandai-je.
   — Ta cousine Miranda, répondit ma mère d'une petite voix.
       Je ne regardai pas ma mère. J'émis un sourire dédaigneux auprès de ce prénom. J'ai toujours détesté ma cousine. Miranda avait une trentaine d'années. Elle m'humiliait en public, m'insultait. Elle était infirmière elle aussi mais elle n'avait travaillé que deux ans parce qu'elle était tombée malade. Un an dans un hôpital où elle avait rencontré son futur mari.
   — Elle est de nouveau en arrêt, me raconta ma mère.
   — C'est une blague ? En arrêt ? Elle vient de reprendre il y a deux mois ! et puis, c'est pas le moment. On manque déjà de médecin à tel point que les étudiants en médecine sont obligés d'
exercer le métier.
   — Je sais mais ta tante l'a.
   — Quoi ?
       Ma tante était la mère de Miranda. Je l'aimais beaucoup. Cette nouvelle me stupéfia. J'étais une fille assez étrange : je ne montrais jamais mes sentiments. Je
savais au fond de moi que j'étais triste de cette nouvelle parce que j'allais sûrement perdre ma tante. Dans les
premiers temps de l'épidémie, seules les personnes âgées étaient vulnérables et pouvaient en mourir. Au fil du temps, j'appris que tous les âges étaient touchés par la mort. Je restai sans voix jusqu'à ce que ma mère sortît du salon.

       Une centaine de morts en seulement vingt-quatre heures. L'épidémie ne cessait de grandir ; et les cours aussi. J'en avais jusqu'aux pieds. Des virtuels qui me stressaient parce que je voyais la tête de mon professeur de
maths. Il semblait plus sympathique
vidéoconférence que dans la réalité.
       Je tombai malade ; au moment où il ne fallait pas. Je songeai à cet instant que je l'avais. J'essayai de me J'avais de la toux et quelques fièvres. Comment aurais-je pu l'attraper ? Ma mère ? Je ne
m'approchais plus d'elle depuis l'appel au confinement. Dehors ? C'était une hypothèse possible. Ma mère m' emmena aussitôt chez le médecin. J'étais dans la rue, sortie de chez moi, pour la seconde fois mais je n'étais toujours pas à l'aise Le même vide. Cette fois-ci j'étais rassurée, parce que j'étais avec ma mère, mais cela ne changeait pas grand-chose. J'avais peur. Je voyais des visages, dans la rue, certaines fois. Tous, avec des masques. Mon cœur battait la chamade. Ces masques me rappelaient ceux de la peste noire au XIVe siècle.
       En entrant dans le cabinet médical, je me crus différente des autres. Deux femmes étaient assises, les unes à côté de l'autre, d'un mètre de séparation, avec un masque. Elles me regardaient avec un air de méfiance. Qu'avais-je fais ? Je me le demandais bien. Le médecin me prit aussitôt. Heureusement ; sinon, j'aurais fini avec ces deux femmes. J'avais peur de ce qu'il pouvait me dire. L' avais-je ? Ma gorge se serra. Mon cœur s'accéléra d'un seul coup, mes mains tremblaient de peur. J'entendais des bruits effrayants au fond de moi ; comme de la musique apocalyptique. J'étais en sueur. Je n'étais pas sûr de vouloir le savoir. La vérité pouvait parfois blesser et j'en étais lourdement consciente. Les bruits me revinrent brusquement dans la tête. Je voulais crier. Appeler de l'aide mais je savais bien que personne n'allait venir me chercher. Alors, je me bouchai les oreilles pour ne pas entendre la réponse. Ma mère me toucha l'épaule et je relevai la tête.
   — Tu ne l'as pas, sourit-elle.
       Je fus soulagée. Je soupirai un bon coup parce que je venais de frôler la mort sans la toucher. Un sourire se
dessina sur mes lèvres.
   — Mais tu as une rhinopharyngite, avoua le médecin.
       Pourquoi fallait-il qu'il le dise ? Et me voilà malade au pire moment de l'année. Mon sourire s'effaça comme de la craie.
   — Mais fais très attention, si tu attrapes le virus, ton corps ne resterait pas.
       Encore une information que je ne voulais entendre. J'avais d'un seul coup une vision, un mauvais pressentiment. Allais-je mourir ? J'espérais que cette
vision ne soit qu'un rêve cauchemardesque.
       En sortant du cabinet, ma vie n'était plus la même. Je savais ce qu'il me restait à faire. Je n'avais peut-être plus des années avant moi. Mais j'avais dorénavant une quête à accomplir. Et je l'amorçai aussitôt sur le chemin du retour. J'allais survivre, par tous les moyens possibles parce que la plaisanterie venait de cesser.

* * *

       Le monde devenait fou. Chaque jour, chaque nuit qui passait les rendait encore plus fous. Plus rien n'avait de sens. Le monde tournait à la renverse, à
l'envers et cela empirait. Cette folie était montée plus haut et ne cessait pas ; jusqu'au Gouvernement. Je tenais le coup mais je savais que je n'y résisterai pas longtemps. Une folie contre laquelle personne ne pouvait vaincre, parce qu'elle était trop grande. Cette aberration n'avait pas encore atteint son
sommet. Elle avait demandé au Gouvernement de relâcher les prisonniers ; même les plus criminels.
       L'idée de sortir me hanta de nouveau avec plus d'intensité. Dehors il y avait le virus, et dorénavant des criminels de tout genre. C'était la mort sans détour. Celui qui voulait sortir ne reviendrait peut-être pas. C'était à ses risques et périls. Nous étions en
guerre.

       Le confinement total recula. Six semaines sans sortir. Il était vrai que je voulais mais lorsque j'appris toutes ces mauvaises nouvelles effrayantes, cette
envie s'envola aussitôt. Je me croyais dans Hunger Games où nous allions tous terminer par une guerre nucléaire. Mais là, nous étions dans la réalité. Je
commençai meme à croire que notre Président Snow était le Gouvernement.

       Personne ne pouvait aller faire les courses sauf moi ; parce que j'étais la plus âgée entre ma sœur et moi. Mais je ne voulais pas sortir. Je n'ai jamais voulu. De toute façon, je n'avais pas le choix. Si je n'y allais pas, nous n'allions pas manger et ce n'était pas mon but. Alors, je repris confiance en moi pour la seconde fois. Je remplis mon formulaire parce que je n'avais pas envie de me faire arrêter si ce n'est que de payer une
amende de plus de cent euros. Puis, je sortis ; avec mes écouteurs cette fois-ci pour ne pas entendre tous les bruits étranges du dehors. Il pleuvait encore. J'avais un mauvais sentiment d'un coup. Et cela me stressait. Cette fois, j'avais moins peur. La première fois m'avait suffis.
       Je ne savais pas ce qui m'attendait une fois là-bas. Resterait-il assez
de nourriture pour quatre ? Je déambulai les mêmes rues que la première fois. Je passai à côté des mêmes maisons, des mêmes ronds-
points et des mêmes panneaux. J'atteins le centre commercial en un peu moins de vingt minutes ; j'avais marché plus rapidement. Cela était étrange. Il n'y avait plus la longue file d'attente de l'autre jour et pas un seul agent de sécurité. Je m'approchai pour voir ce qu'il se passait. Je m'arrêtai soudainement. Tout me sembla étrange.
J'étais pétrifiée, immobile, les yeux grands ouverts. Sur les portes automatiques de l'entrée, il était écrit :   « Dans le cadre du nouveau décret de
confinement du 26 mars 2020, tous les supermarchés devront fermer au plus tard 17 heures ». Il était vrai que j'avais enfreins les règles du confinement. Le couvre-feu était à 17 heures mais à l'exception des courses. Il était 18 heures et il était fermé. Nous n'avions rien à manger pour le dîner.

       Ma mère rentra une heure plus tard avec le même sourire. Je ne savais pas comment elle pouvait faire pour sourire dans une situation pareille. Après avoir
rangé ses affaires sur la table du salon, elle se mit à chercher dans les placards de la cuisine.
   — Phoebe, où sont les courses ? me demanda ma mère en plongeant sa tête dans le frigidaire.
       Je ne savais si je devais lui mentir. Certes, ce n'étais pas la meilleure solution mais je risquais de me faire passer un savon par ma mère.
   — C'était fermé quand j'y suis allée.
       Ma mère se retourna vers moi en laissant le frigidaire ouvert. Son regard était vide. Je fermai la porte avant qu'il ne fasse du bruit.
   — Fermé ? On n'a donc rien à manger ce soir ?
   — Non... le Gouvernement a décrété la fermeture deux heures plus tôt... fis-je en abaissant la tête.
       Je commençai à fouiller les placards jusqu'à trouver un petit sachet de nourriture. C'était entièrement de ma faute si nous n'avions rien à se mettre sous la dent. Le réseau était même surcharger que la télévision
ne fonctionnait qu'à moitié. Je réussi à trouver un paquet de coquillettes au fond d'un tiroir. Il n'était pas bien gros mais c'était suffisant pour ne pas crever de faim pendant la nuit.
   — Maman, commença Sarah entre deux cuillères, est-ce qu'on va mourir ?
       Cette question me surprit. C'était bien le moment pour en parler. Par ailleurs, elle n'était pas si idiote que cela.
   — Si tu restes à la maison, tout ira bien, répondit ma mère sans lever la tête.
   — Et si on sort ?
       Quelle question. Il était probable de mourir si on osait mettre un pied dehors.
   — Tu n'as pas à sortir... finis-je par dire.
       La fin du repas se termina en silence. Ma sœur avait compris. Elle n'osait plus prononcer le mot « mort».
   — Nous avons bientôt terminé avec cette histoire, reparla ma mère.
   — Je vais pouvoir enfin sortir dehors !
       Ma sœur, comme toutes les petites sœurs du monde, était inconsciente du danger.
   — Non ! on n'a pas fini avec cette histoire ! le nombre de mort ne cesse de grandir encore et encore !
   — Calme-toi Phoebe s'il te plait ! me demanda ma mère, encore.
   — Pourquoi je me calmerais ? Il faut dire la vérité, même si elle blesse. Arrête de dire à Sarah qu'on a bientôt terminé avec ce confinement parce que c'est tout l'inverse ! tu ne vois donc rien ? On arrive petit à petit à la fin du monde !
   — Ne dis pas n'importe quoi ! Phoebe, monte dans ta chambre!
       Comme à chaque fois, personne ne
m'écoutait. Je n'avais pas toujours raison mais là, si. L'Apocalypse était proche et elle s'approchait lentement. Ce n'était que le début de la fin.

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