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deuxième partie : coup de foudre et guérison




Jimin a pleuré avec moi.

Il a pleuré en comprenant que mon secret avait eu des conséquences plus grandes.

En faisant preuve de patience et d'une profonde compassion, il m'a convaincu que je pouvais me livrer entièrement à lui. Je n'ai pas vu une once de jugement quand pour pouvoir justifier les taches de sang à l'arrière de mon haut, j'ai dû retirer mon pull.

J'ai oublié sur le moment que parmi toutes mes blessures demeuraient celles que je m'étais faites volontairement. Et je pouvais lire dans son regard qu'il faisait parfaitement la différence entre ce que je subissais et ce que moi, je m'infligeais.

Pour que nous soyons à égalité, il a retiré son tee-shirt à son tour. Me voyant dans la confusion, il s'est déshabillé, lentement, minutieusement, sous mes yeux. Je me retenais de fixer son intimité, mais n'était-ce pas une façon pour lui de me dire qu'il choisissait d'être vulnérable, et que ce n'était pas une tare en soi.

Muni de mes meilleures intentions, je retirais à mon tour mon bas de survêtement, étant parti comme un voleur je n'avais pas pris la peine de mettre un caleçon.

« Je devais fuir je - », je cherchais à me justifier tout de suite.

« Chut, tu veux prendre un bain avec moi ? »

Son calme, sa voix, il avait quelque chose en lui qui m'apaisait automatiquement. Je pris la main qu'il me tendait et le suivait jusqu'à une porte robuste en bois. Je frissonnais un peu, et en profitais pour détailler un peu plus la pièce.

Nous entrions dans une grande salle de bain. Il remplit la baignoire, ajusta la température de l'eau et y versa deux liquides dont l'odeur mêlée ensemble me fit un effet relaxant. Il se dirigea ensuite vers l'armoire en-dessous du miroir pour en sortir une éponge épaisse et neuve pour le corps.

Il plongea le premier, écarta ses jambes puis me tendit la main, le message était clair.

La douceur dont il pouvait faire preuve me fit ressentir au fond de moi un sentiment de bien-être et de plénitude. Il passa l'éponge délicatement, avec toute la prudence possible sur chacune de mes plaies. Il se retirait chaque fois que je sifflais de douleur, et nous n'échangions aucun mot, sauf nos souffles qui semblaient s'échapper au même moment et nos peaux qui entraient dans un contact constant puisque mon dos reposait désormais sur son torse.

Quand l'eau fut froide, il m'incita à sortir, vida la baignoire, me sécha puis appliqua sur mes blessures une crème cicatrisante, il banda seulement celle de mes bras, nous attendîmes qu'elle sèche un peu avant qu'il ne me donne seulement un tee-shirt suffisamment large et un caleçon propre. Il se vêtit de la même façon avant de m'attirer dans lit.

Il avait une cheminée moderne, son crépitement donnait une sorte d'ambiance et seule la lueur des flammes nous éclairait, je rêvais de rester enfermé dans cette bulle.

Une fois complètement allongé, il me sonda puis me couvrit d'un drap et d'une couverture large par-dessus, avant de me caresser la joue et d'amorcer un pas en arrière. Effrayé, je le tins de justesse au niveau du poignet, il revint sur ses pas.

« N-ne pars pas », un étrange sentiment de peur m'envahît à la simple idée de le voir disparaître.

Il me caressa les cheveux en plantant son regard chaleureux dans le mien.

« Je reviens mon ange », il susurra d'un ton doux, mais je ne lâchais toujours pas.

« Je vais commencer à compter, quand je m'éloignerai et que tu ne m'entendras plus, tu pourras continuer, je te promets qu'avant que tu n'atteignes 20, je serai de retour »

J'acquiesçais longtemps après et relâchais progressivement son bout de bras. Il commença à reculer doucement, en gardant toujours son regard dans le mien.

« 1,2,3 », il commença.

Au bout d'un moment, je ne l'entendais plus, je continuais donc...

« 7,8,9,10,11,12... »

« 13 », nos voix résonnèrent au même moment, il était déjà là, un plateau plein en main.

Ce soir-là, le sommeil nous avait fui, nous enchaînions tous les « shrek » en nous empiffrant de sucreries. J'écoutais aussi Jimin m'en dire plus sur lui, son enfance, sa famille, ses amis.

« C'est qui ton personnage préféré ? », parla Jimin alors que nous rigolions à une scène.

« Euh... je dirai l'âne et toi ? », j'ai répondu.

« Shrek lui-même », répondit-il fièrement.

Je me redressais pour l'écouter, je constatais seulement que tout ce temps nous étions enlacés l'un contre l'autre, moi particulièrement lové dans ses bras. Il avait une odeur douce, apaisante comme un mélange de vanille et de caramel. Ses lèvres disaient des paroles que je n'entendais pas, je me contentais de les regarder bouger et ses yeux exprimaient une joie non-dissimulée, c'est comme si nous nous étions toujours connus, il n'y avait aucune gêne.

Je me mis à le regarder plus minutieusement, quand il riait, ses yeux se fermaient presque et ses joues ressortaient, ses lèvres étaient particulièrement roses et bien prononcées, sa peau n'avait aucune imperfection, pas de cicatrice, pas d'acnés au contraire, elle respirait la santé. Ses cheveux un peu longs et blonds étaient légèrement bouclés, ils couvraient partiellement son front.

Jimin est vraiment magnifique.

Il vient de capter mon regard insistant et me fixe à son tour. Ses yeux louchent sur mon nez, mes joues puis mes lèvres. Je rougis et perds ma confiance, alors j'enfouis mon visage contre son torse. Il rigole, d'un rire pur et doux avant de déposer ses lèvres sur le haut de mon crâne et d'entamer des caresses sur mon cuir chevelu.

Son téléphone sonne, c'est son réveil.

Là, dans la pénombre on avait même pas remarqué qu'il commençait à faire jour.

« Putain, déjà ! », il s'exclamait.

Un sentiment de peur m'envahît, il allait partir et moi aussi je devais aller en cours.

« Tu n'iras pas en classe rassures-toi »

Je relevais la tête vers lui, je ne comprenais pas.

« Je vais y aller mais je te promets que tu ne resteras pas seul. Ma cuisinière passe tous les jours vers 11h elle concoctera ton repas pour ce midi, mange avec appétit et reposes-toi. Tu peux regarder la télé ou lire des livres, il y a une bibliothèque en bas, avec un espace de jeux aussi »

Je n'écoutais pas vraiment, je ne voulais pas de tout ça, je le voulais juste lui. Il commença à se lever pour aller dans la salle de bain. Sans que je ne puisse le retenir, des larmes silencieuses s'échappèrent de mes orbes et c'est dans un hoquètement qu'il m'entendît et se retourna.

« Moi c'est toi que je veux », je me mis à pleurnicher, j'avais honte de l'admettre et de faire un caprice maintenant, mais j'avais réellement besoin d'une présence, sans quoi mes pensées me hanteraient et je savais comment ça finissait dans ces cas-là.

Jimin revint sur ses pas et s'agenouilla juste à côté du lit. Il essuya mes larmes avec ses pouces et remonta mon visage pour que je le regarde.

« Hey... non ne pleure pas mon ange.... Comme je te l'ai promis, tu ne seras pas seul, il y aura quelqu'un avec toi, je reviendrai vite. J'ai fait une promesse à mon père et je me dois de ne pas manquer les cours, autrement je serai resté mais je reviens vite m'occuper de toi »

Je repris contenance. Pour passer le plus de temps possible avec moi, il nous conduit tous les deux dans sa salle d'eau où nous prenions une douche ensemble, il vérifia mes plaies et y mis de nouveau de la crème. Après quoi, il nous emmena dans la salle à manger où prônait un petit-déjeuner.

Nous mangions silencieusement quand la sonnerie retentit. Le nouveau se leva pour aller ouvrir.

Puis des pas résonnèrent jusqu'à moi, je me levais laissant tomber ma fourchette pour croiser le regard dur d'une femme d'une quarantaine d'années environ, nos yeux se rencontrèrent mais pas longtemps, puisque je m'inclinais dans un parfait signe de respect.

« Comment t'appelles-tu mon garçon ? »

« Eomma », tenta d'intervenir mon hôte mais je le coupais...

« Jeon Jungkook madame, je suis désolé de vous importuner, je vais monter récupérer mes affaires et m'en aller »

J'amorçais déjà un pas, j'avais deviné à sa ressemblance avec le nouveau et à son âge qu'elle était sûrement sa mère , et vu le temps qu'ils avaient mis à l'entrée il avait dû lui expliquer brièvement les choses.

« Le Jeon Jungkook ? »

Mon cœur se serra, elle savait.

« Oui »

« Cesses de raconter des bêtises et retourne dont finir ton repas, tu es la bienvenue mon garçon »

Mon cerveau fit un tour sur lui-même. Elle reprit la conversation normalement avec son fils comme si je n'étais pas là.

« Alors je venais juste pour voir si tout allait bien, le chauffeur déposera Junji pour qu'elle mange ici ce midi, ce sera plus facile pour qu'elle retourne au collège après, est-ce que ça te convient mon bébé ? », fit-elle en lui pinçant les joues.

J'avais envie de rire surtout que Jimin avait rougi à ce surnom.

« Eommaaaa, pas devant lui, et je m'en fou que ce petit démon vienne ou pas, c'est ma sœur je ne vais pas juste refuser rho »

« Bien »

Elle lui fit un baiser sur le front, me salua et s'en alla tout simplement.

« À plus mon cœur»

« Bye m'man»

Ça c'est le genre de relations que je n'ai certainement pas connu avec mes parents.

(...)

Je n'ai pas été en cours pendant une semaine.

L'oncle de Jimin qui est médecin m'a signé un justificatif médical.

Pendant une semaine, j'ai reçu des fleurs à l'heure du déjeuner avec une part de gâteau, toujours différentes. De la simple tulipe à la rose blanche, du cheesecake au fondant au chocolat.

Les attentions de mon hôte me mettaient mal à l'aise au début, parce que je ne pouvais rien faire en retour pour lui, mais ensuite je me suis mis à les attendre tous les jours avec beaucoup d'impatience, parce qu'elles signifiaient qu'il ne restait plus qu'une poignée d'heures avant que mon 'ami' ne rentre.

J'ai aussi appris à connaître Junji, sa petite sœur , elle déjeune ici trois fois par semaine. Elle a quatorze ans et fréquente mon ancien collège.

« Ils ont été tellement méchants hyung en plus sniff... »

« Hey Junji, ce qu'ils disent n'a pas d'importance d'accord. Tu es la plus gentille personne que je connaisse, ne fait pas attention à leur remarque. Chaque fois que tu entendras des commentaires pareils souviens-toi de la façon dont tes parents, Jimin ou moi nous te voyons. Tu es belle, intelligente, ambitieuse et tellement précieuse. Si tu n'as pas d'amis sache que c'est aussi mon cas, est-ce que tu veux être ma première amie ? »

Je lui dis en essuyant ses larmes, ses yeux rouges se plissèrent et ses lèvres formaient un joli sourire avant qu'elle ne me saute dans les bras.

« Oui hyung, oui je veux que nous soyons amis »

On sonna.
Je souris.
Le livreur.

Désolé je n'arrive même plus à former une phrase, quand je me détachais de mon amie, je tombais dans le regard luisant de sa mère. Elle nous avait entendu.

Elle pressa mon épaule quand je lui passais devant, me remerciant silencieusement.

(...)

Je regardais la ville à travers la grande baie vitrée de la chambre de Jimin, le soleil se couchait au loin. J'étais resté seul aujourd'hui et j'avais su résister à l'envie de me faire de nouvelles incisions. En voyant le ciel s'assombrir et le soleil se coucher , je me sentis mieux, comme si je commençais à guérir et à goûter à la vraie vie.

J'avais à présent une raison de me battre.

D'y arriver.

Jimin était comme un renouveau.

« Ah tu es là ! », derrière moi le blond entrait jetant tout de suite son sac dans un coin.

Je me retournais quelques secondes, le regardais me rejoindre et me faire un back hug. Je me retournais à nouveau et me blottissais contre lui, il était légèrement plus petit que moi en taille mais ça allait.

« C'était une belle journée ? », je lui racontais brièvement, il m'écouta avec attention et me résuma aussi la sienne.

« Jimin ? », fis-je en me détachant de lui pour regarder à nouveau la baie vitrée.

« Oui ? », il colla son torse à mon dos et posa sa tête sur mon épaule.

« Je crois que... je crois que j'ai des sentiments pour toi », je venais de rougir et je baissais la tête.

Il rigola, mais genre franchement.

« Pourquoi tu rigoles, j'ai réfléchi toute la journée pour savoir comment le dire et toi tu- »

Il me retourna vivement, tira ma nuque à lui et nos lèvres se rencontrèrent. D'abord sans un quelconque mouvement, puis délicatement il commença à mouver les siennes, c'était lent mais suffisamment fort pour que je ressente mon corps tout entier réagir. Je suivis ses gestes, apprenant de lui. Bientôt, il me tint les hanches alors que moi je gardais mes bras ballants ne sachant pas quoi en faire. Il sourit pendant le baiser et moi je ne voulais pas me détacher.

Mais il le fallait bien.

« J'attends ça depuis ma rentrée dans ce putain de lycée, tu m'as tapé dans l'oeil au premier regard »

Je me remis à sourire.

Il m'embrassa de nouveau, quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre à la volée.

« Oh putain désolé les gars ! », ça c'était Hoseok...

Jimin rigola.

Je voulus suivre notre ami, s'il était là ça voulait dire que les autres aussi. Mais Jimin me tira à lui à nouveau, je me retrouvais proche de lui, son visage à quelques centimètres du mien, mes yeux dans les siens, nos lippes se frôlant, nos souffles se mélangeant. Jimin se mordit la lèvre inférieure avant de regarder succinctement mes lippes puis mes orbes bruns. Je ne sais pas pourquoi je trouvais ce mouvement foutrement sexy et attractif.

« Sors avec moi, sois mon petit-ami... officiellement »

Mes yeux s'agrandirent.

Alors quelqu'un dans ce monde voulait bien de moi ?

Mon cœur se serra tout de même.

« Tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce que j'ai fait, pourquoi tout le monde me déteste »

« Et je ne veux pas le savoir si tu ne veux pas me le dire, je veux la personne que j'ai en face de moi maintenant, pas le Jungkook d'hier, celui du présent et celui du futur si tu m'en donnes l'opportunité, je ne t'aiderai pas oublier ou à passer outre, je t'aiderai à mieux le vivre, je t'aiderai à intégrer ce qui s'est passé à ta vie parce que tu n'as pas besoin de t'en défaire, tu as seulement besoin d'accepter que ça fait partie de toi et que peu importe si tu es à blâmer tu n'en es pas moins aimable »

Ses mots touchaient mon âme toute entière, tellement qu'une larme solitaire s'échappa de mon oeil.

Il me déposa un chaste baiser avant de me laisser réfléchir, et de s'en aller.

(...)

Je reprends les cours aujourd'hui.

Je n'ai pas donné de réponse à Jimin de tout le week-end, je n'ai pas non plus dit un mot depuis hier soir, parce que ses amis étaient là et que parmi eux, on pouvait compter Taehyung et Namjoon, deux de mes bourreaux.

Je ne comprenais pas pourquoi ils étaient là, et je ne puis pas sûr de vouloir le savoir. Alors je m'étais contenté de coller Jimin, où qu'il aille il était sûr de m'avoir dans ses pattes et ça n'avait pas l'air de le déranger.

En ce moment, il me lavait le dos avec une éponge.

« Mon ange, tu m'écoutes ? »

Je sortais de mes pensées en secouant la tête.

« Hum euh non tu disais »

« Tes plaies se sont presque toutes refermées. À quoi tu penses ? »

« Taehyung et Namjoon, pourquoi vous êtes proches ? »

Il tarda à répondre alors je me retournais.

« Tu n'es pas obligé de me le dire, mais visiblement tu sais des choses, tu dois avoir lu les conneries que raconte la presse à mon sujet et pourtant tu m'aides...mais je ne comprends pas le lien avec mes bourreaux, est-ce que tu te joues de moi Jimin ? »

Il s'offusqua et sorti de la salle de bain sans prendre la peine de finir. Je me rinçais, prenant le temps de réfléchir à ce que j'aurai dû dire, je venais de le blesser, probablement.

« Tu ne veux pas me le dire, ce n'est pas grave tu sais, je suis habitué à être abusé »

Ses yeux doublèrent de volume, ils avaient aussi rougi, de colère ou de tristesse, je ne sais pas. Ou peut-être les deux.

Une fois en uniforme on descendait, et dès qu'on était dans les escaliers je le retins par l'avant-bras pour qu'il me parle.

« Mais dis-moi ! Quoi ça y est tu sais tout et maintenant je te répugne ? »

« Putain Jungkook tu me gonfles !! Tu peux arrêter d'être une victime deux minutes ? »

« J'y crois pas, tu viens vraiment de dire ça. C'est pourtant simple, tu avais juste à me dire pourquoi Namjoon et Taehyung étaient dans ton salon hier soir alors que tu sais ce qu'ils me font subir au lycée et même en dehors ! »

« Je ne peux pas y répondre pour l'instant, tu peux comprendre non ? »

« Pourquoi tu fais ça Jimin ? pourquoi tu m'aides ? Pourquoi moi ? »

À mesure qu'on parlait on s'enfonçait dans son salon, ignorant que nous étions observés. Il m'ignora à nouveau, mais je ne le laissais pas fuir.

« Jimin !! »

« Parce que je t'aime ! »

Ok, je voyais la sincérité de ses mots, il ne mentait certainement pas mais c'était trop facile, trop simple, trop louche à mon goût. Je me mis à ranger mon sac de cours sans lui accorder un regard de plus. Il me tint le bras qui tenait ma veste.

« Tu pars ? », sa voix avait craqué, il pleurait.

« Je t'aime aussi, et c'est sincère. Mais est-ce que c'est suffisant ? »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? », il souffla

« Tous les gens qui m'aiment finissent par me haïr »

« Ce ne sera jamais mon cas », assure-t-il en posant sa main sur son cœur pour m'exprimer sa profonde sincérité.

« D'accord »

« Quoi ? »

« D'accord, j'accepte de sortir avec toi »

Il me tira à lui pour m'embrasser, je répondis instinctivement avant d'entendre de petits applaudissements et des gloussements.

Junji tapait des mains en se couvrant alors que leur mère gloussait juste à côté.


(...)

J'ai fait un pas.

Après avoir subi huit années de ma vie, j'ai décidé de faire face à la personne que j'ai été, je le ferai pour Jimin, je le ferai pour moi, je le ferai pour nous. Et ça commence par de petites choses qui sont en fait des grandes.

Ce matin, pour la première fois, je passe le portail du lycée la tête levée. Je suis fort, je me sens bien, je n'ai pas peur, je n'ai pas honte, je suis fier de moi. Je traverse l'entrée en tenant la main de l'homme que j'aime.

Nous nous séparons car nous avons un seul cours que nous ne partageons pas. Jimin a pour matière principale la science-physique, j'en fais aussi mais mon coefficient le plus élevé c'est les mathématiques. J'entreprends d'aller le laisser devant le labo où je croise la bande.

Jimin me quémande un baiser avant la séparation et je lui donnerai toujours ce qu'il veut. Je dépose donc mes lèvres délicatement sur les siennes en ayant les yeux fixés sur Seungmin qui me regarde depuis qu'on est dans ce couloir. La tension est à son comble, il sent bien que je suis plus confiant aujourd'hui, que quelque chose a changé.

Quand Jimin se détache, il découvre que je n'ai pas fermé les yeux durant le baiser et que mon bourreau et moi sommes actuellement dans un combat de regard. Il pose sa main sur ma joue et m'invite alors à le fixer lui, la tension s'apaise, mon front colle le sien.

« À midi on va chercher ma sœur et on ira déjeuner au resto de Hoseok, c'est son premier jour en tant que propriétaire »

« Bien-sûr bébé »

Jimin rougit, le Jungkook confiant lui plait. Je lui claque un dernier baiser sur la joue et pars pour rejoindre mon cours.

(...)

Yoongi et moi nous attendons dehors, Jimin et sa mère sont dans le bureau du directeur en ce moment, on ne sait pas pourquoi mais mon mec disait n'avoir rien fait alors on verra.

« Je suis content que tu te reprennes. Tu sais, je ne suis pas un ange non plus, Jimin et moi on se connait depuis l'école primaire. Quand j'ai découvert mon homosexualité au collège, les gens se sont moqués de moi et Jimin s'est installé un moment à Singapour quand sa carrière de mannequin a débuté. J'ai déraillé, j'ai fréquenté des gens, j'en ai fait mes amis et j'ai commencé à être violent, à boire et à fumer. La seule fois où j'ai testé la drogue, j'ai été arrêté et placé dans un camp de redressement. Mes parents m'ont renié et j'ai été à la rue à ma sortie. J'étais en colère, j'ai souhaité leur mort quand on a eu une grosse dispute. Jimin l'a appris, il a passé un pacte avec son père, il revenait en Corée, ici à Busan et en contrepartie il laissait tomber sa carrière pour faire des études poussées comme son paternel l'a toujours souhaité. Je savais qu'il le faisait en grande partie pour moi. Il est rentré, il m'a aidé à reprendre contact avec mes parents et à m'excuser, ensuite même si j'ai déjà 19 ans, il m'a demandé ce que je voulais faire dans la vie, je lui ai dit et le lendemain, on allait faire mon inscription. »

Mon Jimin avait ce pouvoir, si pour Yoongi il était sa lumière, pour moi c'était et ce sera toujours mon espoir. Je n'ai jamais réellement été un faible, mais quand tout le monde m'a tourné le dos, j'ai simplement abandonné. Avant j'étais plein de vie, sportif, j'aimais sortir et apprendre de nouvelles choses. Mais cet incident a tout changé.

Quand Jimin sort, je perds mon sourire parce qu'au même moment je vois apparaître mes parents devant le portail. La mère de Jimin est quelques pas en arrière discutant amicalement avec notre principal.

« Toi !! », crie ma mère

« Reviens à la maison, quant à toi si je te recroise un jour je te ferai ravaler ta sale gueule », mon beau-père s'adressait à mon petit-ami.

« C'est à mon fils que vous parlez ? », une voix féminie et confiante s'éleva...

Mes parents la scrutèrent, ils avaient l'air de la reconnaître. Je m'approchais enfin, nullement impressionné par leur présence.

« On se reverra au tribunal. Tu m'as entendu Mina, la prochaine fois qu'on se verra ce sera le jour où la vérité éclatera !! », ce ton, cette confiance, personne ne m'avait jamais vu comme ça.

Jeon Jungkook était prêt à riposter.

Le visage de ma mère se décomposa.

« Et la prochaine fois que vous menacez mon fils croyez-moi que vous entendrez parler de moi, venez les garçons ! »

On les laissa là, pontois.

La mère de Jimin nous déposa au marché alimentaire derrière lequel se trouvait le restaurant de Hoseok, nous marchions sans nous douter un seul instant qu'une bande nous cherchait. Là, devant le bâtiment du restaurant, je compris que nous étions suivis. Je poussais la petite-sœur de mon copain derrière moi.

« Seungmin », je soufflais en me retournant.

« Jungkook », il répondit.

La plus belle surprise ce jour-là, fut ce qui me cloua sur place, Taehyung et Namjoon s'étaient soudainement détachés de la bande, ils se plaçaient de mon côté.

« Qu'est-ce que - », parla mon ancien bourreau

« C'est fini, j'arrête cette merde t'es qu'un putain de menteur », parla Taehyung...

Moi-même je ne comprenais pas et je décidais de faire abstraction de ce détail pour l'instant.

Hoseok descendit les marches, accompagné de la fille de la classe, Jennie. Il y avait d'autres gars que j'avais appris à connaître. Nous étions maintenant un poil au-dessus de cette bande de harceleurs.

« On se reverra !! », eut-il le courage de crier.

« Au palais de justice connard! », je répondais avec un rictus...

Je vis le trouble sur son faciès.

« Q-quoi ? »

« Tu m'as bien entendu »

(...)

Assis dans le restaurant, on avait dû rejoindre plusieurs tables pour pouvoir s'asseoir. Je regardais tous ces gens, avec des vies et des vécus différents, assis sur la même table à se parler amicalement et à manger, un genre de famille sans liens de sang. Un vrai repas animé, ils faisaient tellement de bruit.

Jimin juste à côté de moi serra ma main qui reposait sur sa cuisse, je baissais mon regard vers lui.

« Ça va ? », me chuchota-t-il

« Oui, je suis juste heureux d'avoir un peu de bonheur »

Il me déposa un baiser sur la joue. Les autres sifflèrent.

« Est-ce que vous sortez ensemble maintenant ? », me demanda Jennie.

« Oui », je redevenais parfois timide ce qui explique ma petite voix.

« Oh », fit-elle

« J'en connais un qui serait heureux d'apprendre à te connaître »

Si je ne parlais pas beaucoup, j'étais très observateur et les yeux de Taehyung ne trompaient pas, d'ailleurs j'avais quelque chose à lui dire.

« Je crois avoir compris que vous vous êtes ressaisis et Jimin m'a dit que vous vous connaissiez un peu plus jeune avec Namjoon aussi. Par contre, ne m'en voulez pas si je n'arrive pas à vous pardonnez tout de suite, je sais qu'on a tous droit à une chance de changer, laissez-moi juste le temps »

Ils acquiescèrent et s'excusèrent une nouvelle fois, ils m'avaient raconté comment Seungmin les avaient montés contre moi en me calomniant. Je me souvins que la seule fois où Taehyung s'en était pris à moi, il s'était excusé, c'était lui qui avait murmuré le « pardon » que je pensais m'être imaginé.

Jimin serra à nouveau ma main pour me féliciter silencieusement.




(...)

« Mais eomma c'est injuste tu avais dit que je pourrai y aller »

Jungkook pleurait à chaudes larmes, il ne comprenait pas pourquoi ses parents négligeaient autant ses activités extrascolaires, à l'époque il rêvait de devenir un footballeur connu. Il avait mené son équipe de victoire en victoire et ce soir ils devaient disputer la finale. Mais au dernier moment, sa mère changea brusquement ses projets pour aller s'amuser avec des copines.

« Non Jungkook, j'ai dit non. Tu restes ici t'occuper de Junghwan et Jungwoo, tu joueras au ballon une autre fois »

Le garçon suivait sa mère qui remplissait son sac à main d'affaires, tentant en vain de la convaincre, il n'y aurait pas d'autre finale, c'était soit ce soir soit jamais.

« Eomma s'il te plait, je t'en supplie, tu n'auras qu'à nous déposer là-bas et je demanderai à l'entraîneur de - », mais il ne finit pas sa phrase que sa mère lui donna une gifle, ça n'arrivait que quelques fois à l'époque.

Le jeune garçon se tint la joue sans rien dire, ses petits-frères innocents et inconscients de ce qu'il se passait, passaient leur temps à courir dans le salon.

« Maintenant ça suffit, ton père te gâte trop, tu exiges des choses à qui?  J'ai dit que tu restais là alors tu restes là !! »

Puis elle lui déposait un baiser là où elle l'avait frappé avant de partir définitivement. Elle n'avait pas complétement tort, son père avait tendance à leur offrir tout ce qu'ils voulaient à ses frères et à lui, pour pouvoir compenser ses longues absences, c'est lui qui avait signé pour que le plus âgé s'inscrive au club de foot, mais il n'était jamais là.

Et bien qu'il soit trop jeune, Jungkook était très souvent laissé à lui-même pour s'occuper de ses frères sans la présence d'un adulte.

« On n'a qu'à y aller nous-mêmes », lui avait alors suggérer l'un des jumeaux.

Jungkook le regarda méchamment, n'envisageant pas du tout cette possibilité, le terrain se trouvait à plusieurs arrêts de bus de chez eux. En plus, il était habitué à ce que l'un de ses parents l'y dépose, il n'avait pas encore le droit de prendre le bus tout seul.

Comme le match avait lieu dans une heure, il se décida alors à tenter de joindre son entraîneur avec le fixe pour le prévenir de son absence, mais rien, même après une demi-heure il n'avait aucune réponse.

C'est alors qu'une idée lui vint en tête, son père était à l'étranger et sa mère ne rentrerait que très tard. Après tout, il avait le temps d'aller au match et de rentrer avant elle. Oui, ça allait définitivement marcher.

« Jungkooook j'ai faim »

Le grand-frère s'attelait à superviser le bain de ses cadets, au moins il n'aurait plus à le faire en rentrant. Il avait mis à chauffer le plat de gratin que sa mère avait laissé. Il leur mettait maintenant leur pyjama quand il se rendit compte de l'heure, il allait définitivement être en retard.

...

« Et qu'est-ce que vous faites si quelqu'un vous demande d'ouvrir ? »

« On n'ouvre pas !! », avaient répondu en chœur les plus jeunes.

Enfin rassuré, et ayant donné les quelques règles pour bien se tenir, Jungkook parti en courant jusqu'à l'arrêt de bus.

Une fois le match fini, la victoire en poche, l'équipe qui en voulait au départ au capitaine parce qu'il était arrivé en retard célébrait à présent avec lui dans les vestiaires.

Jungkook avait comme un mauvais pressentiment mais il se laissait porter par l'euphorie du moment et ne se mit en chemin retour qu'une heure après la fin du match. Il avançait avec sa même bande de potes, les gens avec qui, il avait grandi : Seungmin, Namjoon, Taehyung, Lisa...

À mesure qu'ils avançaient, ils remarquèrent de la fumée, une longue brume noire qui se mêlait à la noirceur de la nuit. Le cœur du maknae de la bande s'affola, il comprit au moment où des bruits de sirènes commençaient à s'approcher de la rue.

Il courut, il courut aussi vite qu'il pu afin de se rassurer qu'il ne s'agissait pas de chez lui, à ce moment-là, tout tiqua chez lui, le feu, le plat de gratin, le four, lui qui partait tout de suite après avoir donné le bain à ses petits-frères.

Ses amis tentèrent de le retenir mais le plus petit réussit à s'extirper, il entra tout de même dans la maison en feu alors que ses amis expliquaient aux pompiers qui venaient d'arriver que Jungkook venait d'entrer dans la maison qui brûlait.

Quelle fut la frayeur du jeune Jeon quand il vit le corps inanimé d'un de ses frères sur le sol, et sa mère couverte de brûlures sortir avec l'un d'eux dans ses bras.

[...]

« Mais putain, je n'aurai jamais dû aller à ce match !! », sanglota le plus jeune.

Je n'avais pas pu retenir mes larmes. Ce soir après un unième cauchemar j'avais réveillé Jimin en pleurs et je lui avais tout dit.

Jimin aussi était à deux doigts de craquer, tout me rassurant, il tentait de retenir ses larmes.

« Ma mère a raconté aux autorités qu'elle m'avait laissé le temps d'aller faire une course à l'épicerie du coin et que j'avais désobéit en allant jouer avec mes amis. Les insultes ont commencé, Seungmin et la bande ont arrêté de traîner avec moi. Ce n'était pas totalement leur faute, leurs parents les grondaient s'ils nous voyaient ensemble, je suis devenu un paria. Jungwoo est mort et Junghwan a fini avec une maladie cardiaque, il est tout le temps effrayé et s'est retrouvé en fauteuil roulant mais c'est mental, il pourrait marcher s'il le voulait. Mon père n'a pas supporté, il avait honte de moi et de la façon dont on était pointé du doigt, de toute façon qui aurait aimé être le proche d'un assassin »

Jimin prit mon visage en coupe et le tourna vers lui, nos yeux luisants de larmes s'ancrèrent l'un dans l'autre.

« Moi. Moi j'aurai aimé être là pour t'aider et te faire comprendre que cette responsabilité ne te revenait pas. Toi tu étais aussi un enfant à cette époque, il y aurait dû avoir un adulte avec vous. Tu n'es pas un assassin Jungkook. »

Il déposait brièvement ses lèvres sur les miennes me libérant de toutes mes appréhensions.

« Ce n'est pas tout. »

Je me lève, lui me regarde avec appréhension revenir avec une clé usb que je connecte à son ordi, et je lance le visionnage.

Il y a plusieurs vidéos, certaines d'entre elles sont des moments où mes parents abusent de moi, quand ils me frappent ou me punissent. Puis il y a cette vidéo en particulier que j'ai découvert il n'y a pas longtemps, il s'agit du témoignage de Junghwan.

Je me souviens que nous étions petits, il n'avait pas pu témoigner, il s'était muré dans le silence depuis ce traumatisme. Jimin regarde la vidéo avec intérêt et comprend enfin où je veux en venir quand mon petit frère explique sa version des faits.

« eomma a dit que Jungkook avait laissé le gratin dans le four, mais on avait déjà mangé avant qu'il ne parte, je suis sûr qu'il avait éteint le feu, je l'ai vu moi-même. Et puis quand la maison a pris feu, eomma était déjà rentrée depuis longtemps».

Jimin me regarde, il vient de comprendre.

« Pourquoi tu ne m'as pas dit ça, depuis quand tu le sais ? »

« J'ai ouvert le sac que mon Jungie m'avait donné avant que je ne parte, je ne savais pas qu'il y avait laissé ses vidéos psycho », je me lève soudainement, comme si ma réflexion ne se mettait en marche que maintenant.

« Vidéo psycho ? », me répète-t-il avec interrogation en me suivant du regard...

« Juste après les faits, la cour a exigé un suivi psychologique. On n'était pas très bavard alors notre psy nous a demandé de faire les choses à notre rythme en utilisant des moyens qu'il nous a proposé, j'ai choisi de tout consigné dans un carnet et Junghwan a choisi de tourner des vidéos où il se parlait à lui-même, mais je ne savais pas qu'il continuait à en faire »

« Est-ce que tu sais au moins ce que tout ça veut dire ? », Jimin se lève à son tour.

«...», je ne réponds pas, l'évidence me choque.

« Ta mère a menti, elle a fait quelque chose ce soir-là, quelque chose que je refuse de nommer pour ne pas te choquer et pour ne pas arranger son cas, elle t'a fait porter le chapeau !!! », crie-t-il avec rage.

Je suis pris de tremblements, je commence à pleurer, je n'arrive pas à suivre pourtant c'est logique mais comment peut-on être aussi mauvais, comment une mère peut faire ça à sa propre famille. Je n'en peux plus, je m'écroule devant la cheminée, mon corps s'étale dans un bruit lourd, Jimin court jusqu'à moi et sa porte s'ouvre à la volée.

Sa mère arrive, affolée.

« Qu'est-ce qui se passe ? », elle surélève ma tête.

« Il a découvert la vérité maman, on sait enfin tout », déclare Jimin dans un ton ferme avant de me serrer dans ses bras et d'ancrer son regard dans celui de sa mère.

Quand j'ai dit à ma mère et Seungmin qu'on se verrait au tribunal, je pensais simplement évoquer tous les torts que j'avais subi ces huit dernières années, mais j'étais loin d'imaginer que la vérité prendrait une aussi grande ampleur.













[...]

Plus que la 3e partie qui sera en fait un épilogue... maintenant la question c'est :

Jimin top?

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