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Week-end glacial


— C'est pas possible ce qu'il fait froid ! râla Cassandre en époussetant la couche de givre de son pull bleu marine. 

Sa chef d'équipe sourit en hochant la tête.

— Oui, je suis entièrement d'accord ! C'est pas possible qu'il fasse aussi froid ! On est qu'au mois de Décembre, et encore, on est en Bretagne ! En Bretagne !

— Je plains les montagnards... ronchonna leur cul-de pat', prénommée Loeïza, meilleure amie de Cassandre au sein de l'équipe des Écureuils.

Celle-ci ramassait un fagot de bois avec l'aide de la deuxième petite dernière, dénommée Marion, douée d'un caractère doux et gentil, qui contrastait avec le caractère fougueux et impétueux de Loeïza.

La seconde de l'équipe, Ninnog, s'approcha avec les gamelles de l'équipe. Cassandre parcourut le champ du regard. Où étaient donc Olga, Camille et Philomène ? La troisième, la cinquième et la sixième de l'équipe étaient parties chercher du bois pour le feu vingt minutes auparavant, et on ne les avaient pas revues depuis.

— Hombeline, ne crois-tu pas qu'il faudrait les appeler ? demanda Cassandre à sa CE. Peut-être se sont-elles, égarées, le champ est vaste, la forêt encore plus...

 Sa chef d'équipe opina de la tête et appela O, C, P, ta-ta-ta, ta-ti-ta-ti, ti-ta-ta-ti, au sifflet.

Cinq minutes après, les figures enjouées de leurs amies réapparaissaient, les bras chargés de bois d'apparence sec.

Cassandre sourit, et déposa du journal dans un creux cerné de pierres, qu'elle entoura de brindilles avant d'y mettre le feu grâce à quelques allumettes.

Rien ne la mettait plus en joie qu'un week-end scout. Même si il faisait horriblement froid, qu'elle était épuisée après et que monsieur Cremel Pabic, son professeur de SNT devait la secouer pour la réveiller le lundi matin, elle éprouvait toujours une joie indescriptible à chanter, prier, jouer, évoluer dans un thème, et grandir avec ses amies, non ses sœurs, de l'Équipe des Écureuils, et même, de la famille de la Compagnie de Quimperlé.

Alba était également scoute, mais plus jeune, elle était encore une jeannette, sizenière de la sizaine des Coquelicots, tandis que Jean figurait parmi les Éclaireurs, chez la patrouille du Cerf. Il y était resté toutes ses années d'éclaireur, tandis que Cassandre était passée des Sternes, aux Sotalies pour finir chez les Écureuils.

"Je suis une sans-équipe fixe !" prenait-elle plaisir à plaisanter lorsqu'on lui demandait de quelle équipe elle faisait partie, ce qui faisait sourire ses interlocutrices.

Cassandre frissonna. Les week-ends d'hiver étaient toujours plus difficiles pour elle, et sans doute pour tout le monde. Au moins, cette fois-ci, elles avaient la chance d'avoir une grange pour s'abriter en cas de froid extrême : en effet, elles campaient chez Loeïza pour le week-end, dont la mère avait la chance de posséder un grand terrain.

Bientôt, un grand feu s'éleva dans la prairie, réconfortant. Olga, Philomène et Camille déposèrent leurs fardeaux quelques centimètres à côté des flammes. Loeïza s'attacha la tâche de "dragon", elle était celle qui y arrivait le mieux de l'équipe.

De leur côté, Olga, Camille et Cassandre s'assignèrent l'organisation du dîner : de la soupe, des croque-monsieur et des clémentines. Cassandre était en charge de l'intendance tout au long de l'année. Le défi était difficile : acheter les ingrédients pour le soir, le matin et le midi, pour huit, sans dépasser les cinq euros par personne. Elle s'y attelait cependant avec plaisir.

Pendant ce temps, Ninnog aidait Loeïza à attiser le feu. Philomène et Hombeline  commencèrent à installer les tapis de sol et les duvets de chacune sous la tente. Lorsque la veillée serait terminée, il faudrait se mettre au chaud le plus vite possible, les températures étaient glaciales...

Tout se passa sans encombre. Les filles profitèrent avec joie de leur repas chaud, si réconfortant après tout ce froid. Elles rirent devant la veillée qu'avaient eu charge Philomène et Camille de préparer, tout en se régalant des chamalows grillés que la gentille Olga avait apportés.

Avant de se coucher, Cassandre entendit Camille lui demander :

— Et du coup, t'en es où avec Jean ?

— C'est pas bientôt fini ? râla Cassandre. On est amis, c'est tout !

Ce que les gens pouvaient être agaçants, à penser, que parce qu'une fille et un garçon étaient amis, ils étaient forcément amoureux !

Malgré tout, elle n'en voulait pas à Camille, qui était une amie précieuse. En revanche, elle en voulait un peu aux filles de troisième de la classe de Jean qui faisait des suppositions sur eux deux, et en faisait part à tout le monde.

Camille s'excusa et lui souhaita une bonne nuit. Cassandre lui pardonna aisément, et se coucha. Elle ne fut pas longue à s'endormir, exténuée par le froid.

**********************

Comme d'habitude, Cassandre s'éveilla une heure avant les autres. Elle ne dormait jamais longtemps sous tente. Elle ne s'en plaignait pas : cela lui permettait de faire une foule de choses avant le réveil des guides de son équipe : faire le feu, préparer le petit-déjeuner...

Habillée, elle souleva un pan de la tente et se glissa dehors.  Une couche de givre scintillant recouvrait la prairie et craquait sous chacun de ses pas. 

Frissonnante, malgré son pull d'uniforme, sa doudoune et son manteau, elle alluma un feu sur lequel elle disposa une gamelle remplie de lait. Pendant qu'il chauffait, elle s'attela à la préparation du reste. Elle sortit les pains au lait qui leur serviraient de petit-déjeuner, les fendit, et les garnit chacun de confiture de framboise, la préférée de chacune des guides de son équipe.

Le programme du matin était bref : elles iraient à la messe, l'église se situant à un peu plus d'une demi-heure à pied. Ensuite, Hombeline avait une activité surprise pour elles.

Des bâillements retentirent dans la tente au moment ou Cassandre achevait de préparer le petit-déjeuner. Elle passa une tête dans la tente, sourire aux lèvres.

— Debout les marmottes !

— Je ne comprendrais jamais comment tu fais pour te réveiller aussi tôt ! s'exclama Philomène.

— Facile ! Loeïza m'a roulée dessus toute la nuit ! Il n'y avait qu'un moyen d'échapper à ça : me lever ! plaisanta Cassandre.

Eh ! protesta l'intéressée en riant malgré tout, alors qu'autour d'elle, l'air s'emplissait d'un éclat de rire général.

— Merci d'avoir préparé le petit-déjeuner, fit Hombeline, sortie la première de la tente.

— Mais de rien, je n'avais que ça à faire, j'allais pas vous regarder dormir ! rit Cassandre. 

Lorsque toutes furent sorties de la tente, elles s'installèrent en rond, pour la plupart encore enroulées dans des manteaux ! 

— Ça s'est bien passé, votre nuit ? demanda Olga à ses amies.

— Glagla, répondit Philomène.

— J'suis encore congelée, maugréa Camille. Le froid m'a tenue éveillée toute la nuit !

— On aurait peut-être dû aller dans la grange, dit Hombeline.

— Mais non ! protesta Ninnog. On a vu pire, et on n'est pas des guides de salon !

— Carrément ! Et puis c'était pas la mort non plus ! renchérit Marion. En vrai, moi, j'ai bien dormi !  Et toi, Loeïza ?

— J'ai bien dormi aussi... Et toi, Cassandre ?

— Mmm, c'était pas trop mal.

Cassandre se détourna pour que ses amies ne voient pas qu'elle mentait. Elle ne parvenait jamais à trouver le sommeil sous tente, ses nuits ne duraient généralement que trois heures, entrecoupées de réveils. Le froid y était aussi pour quelque chose, malgré ses deux paires de chaussettes, la jeune fille avait senti des larmes couler sur ses joues, tant elle avait froid...

"La guide est maîtresse de soi, elle sourit et chante dans les difficultés !" se rappelait-elle alors.

Évidemment, elle ne pouvait pas chanter pendant la nuit, mais du moins, pouvait-elle sourire, sécher ses larmes, et s'endormir vers la promesse d'un lendemain plus chaud.

— Ça va, Cassandre ?

— Trop bien ! s'exclama celle-ci. J'étais juste en train de réfléchir. Il est déjà neuf heures, et la messe est à 10h15. Loeïza, combien de temps faut-il pour aller à l'église à pied ?

— Trois quarts d'heure, environ, répondit la jeune fille.

— Super... marmonna Philomène.

— Ça va être fun ! s'enthousiasma Olga pour la revigorer. Et imagine comme ça va nous réchauffer !

— Moui, pas faux, soupira la blonde-caramel.

Cassandre regarda Philomène.

La jeune scoute de deuxième année était peut-être celle avec qui elle s'entendait le moins. Ce n'était pas la faute de Philomène : leurs caractères, diablement opposés, n'arrangeaient pas l'entente. Cassandre essayait toujours de plaisanter pour dissimuler l'inquiétude, tandis que Philomène, était plus terre-à-terre. La cheftaine avait dit un jour à Cassandre que Philomène avait besoin d'être rassurée. Mais la jeune lycéenne n'était pas une experte dans l'art de rassurer...

Cassandre approcha ses mains des braises mourantes du feu. Elle aimait cet élément, tout en en ayant peur. Le feu était beau, ses grandes flammes oranges s'élevaient vers le ciel avec grâce et symbolisait l'énergie...

Mais le feu était aussi souvent synonyme de destruction et de souffrances...

Cassandre avait été une fois confrontée à la violence d'un incendie. Elle avait à peine onze ans, ce jour-là...

C'était pendant un camp de jeannettes, son avant-dernier. Alors que toute la ronde revenait dans le pré où elle campait après un grand jeu dans la forêt, un éclat vif avait attiré leur attention.

La table à feu était en flammes. Celles-ci, rapides et poussées par le vent, s'étendaient à présent à l'herbe...

Aussitôt, des cris, de la panique. Les cheftaines rassemblaient les jeannettes, leur ordonnaient de former une chaîne pour porter des bidons d'eau, tout en assignant aux plus âgées et aux plus rapides  de former une chaîne à quatre, car elles étaient plus fortes que toutes les petites nouvelles. Le chemin jusqu'à au point d'eau était bien long, et Cassandre faisait partie de ces quatre-là : elle était sizenière, à l'époque...

Elle se souvenait d'avoir vidé le contenu de sa gourde sur l'incendie, alors qu'elle avait été assoiffée par le grand jeu. Elle se souvenait d'avoir coupé à travers champs pour ramener des bidons, elle se souvenait d'être passée sous des clôtures de fils électriques, d'avoir passé le bidon  à Alix, la dernière fille de la chaîne à quatre, la plus rapide de toute la ronde, que tout le monde surnommait "La Flèche".

Elle se souvenait de l'inextricable soulagement qui s'était abattu sur la Ronde, lorsqu'enfin, la cheftaine Victoire, avait annoncé que les flammes avaient été éteintes, au bout d'une heure de course. Une quinzaine de mètres-carrés avaient brûlé, dans l'histoire. Cassandre savait qu'il y avait bien souvent des incendies encore plus violents que celui qu'elle avait vu s'étendre. Depuis ce jour, elle contemplait le feu avec une fascination mêlée d'inquiétude.

— Rangez vos affaires, on va bientôt y aller ! ordonna Hombeline. Olga, ou Cassandre, vous pouvez prendre un sac avec des gourdes  ?

— Je m'en occupe ! s'exclama aussitôt Cassandre.

— Tu es sûre ? demanda Olga.

— Certaine ! Je n'aime pas marcher sans un sac sur le dos, je me sens pas normale...

— Oki ! Tu me dis si tu veux me le passer !

— Bien sûr !

Cinq minutes plus tard, les affaires rangées dans les sacs, l'Équipe des Écureuils était sur la route vers l'église du village.

*********************************

Cassandre rentra chez elle exténuée. Comme d'habitude après un week-end scout, en fait.  Elle était épuisée, frigorifiée, et n'avait qu'une envie, se rouler en boule dans son lit et s'endormir.

Mais non ! Elle avait encore ses devoirs à faire !

"J'ai éval de d'anglais je crois... et les exos de maths.. Et mince ! J'ai promis à la prof de comprendre les formules ! Oh non ! Demain j'ai sport... Et biathlon, en plus..."

Rien de plus horrible que le biathlon quand on rentre d'un week-end scout, quand on est en hiver et qu'on a sport juste après le déjeuner...

Cassandre soupira en se penchant sur son cours d'anglais, tout en ouvrant son cahier de mathématiques...

"Plus que deux semaines avant les vacances..."



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