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En retard...


"C'est pas vrai ! Mais c'est pas vrai !"

Cassandre soupira de désespoir devant la porte close de sa salle de classe. Deux minutes de retard... Deux petites minutes de rien du tout.

Et non. Elle était en retard. Pour changer...

Était-ce vraiment si compliqué, d'être à l'heure ? Être en avance ?

Le temps lui filait entre les doigts, elle le sentait. Il s'évaporait dès qu'elle tentait de le saisir.

Une malédiction.

Direction la vie scolaire. En descendant les escaliers, Cassandre croisa une de ses amies, qu'elle salua d'un sourire affectueux.

Sourire qui s'évapora dès qu'elle vit qu'il s'agissait de la Conseillère Principale d'Éducation qui gérait les retards ce matin-là.

"Et mince. Et encore, mince, c'est trop poli."

Cassandre résista à l'envie de se cogner la tête contre le mur. Cela devait faire mal, et elle n'avait pas le temps de se retrouver à l'hôpital à cause d'un traumatisme crânien...

Dès qu'elle entra dans le bureau, la surveillante en chef prit un stylo et nota, en lisant à haute voix :

– Cassandre Tio, arrivée à huit heures trois. Arrivée en retard à cause d'un problème d'organisation, je me trompe ? Tu as cours d'histoire, en salle C304, avec Monsieur Bligard, c'est ça ?

– C'est exactement ça, madame, marmonna Cassandre en prenant le billet de retard que lui tendait la CPE.

– Tu commences à être connue, l'avertit celle-ci. Tu devrais vraiment penser à arriver plus tôt.

– C'est vrai, que j'aime ça, arriver en retard tous les jours !

– Baisse d'un ton, jeune fille, rétorqua la surveillante.

– Pardon, murmura Cassandre, avant de filer vers sa salle de classe.

À peine arrivée, le professeur la salua d'un signe de tête.

– Entre, Cassandre. Je n'avais même pas remarqué que tu étais absente, remarqua-t-il avec un petit sourire.

"Ça fait plaisir, quand on sait qu'il y a à peine vingt élèves dans la classe, et qu'on arrive à la période de Noël !" bougonna intérieurement Cassandre.

Cette impression d'être invisible. Tout le temps. Tel un courant d'air. Absolument affreuse. Personne ne la voyait, ni ne l'entendait. 

Pourtant, elle en avait, du caractère. Un caractère explosif, mais de nature timide. Le genre qui sait hausser d'un ton, mais sait aussi, souvent, très souvent, se faire oublier.

D'habitude, elle restait dans un des quatre coins de la classe. De manière à ne jamais être interrogée. Non pas qu'elle soit une mauvaise élève ; elle se débrouillait. Mais elle n'était pas encore prête à parler en public. 

Le serait-elle un jour parfaitement ?

Excellente question. 

Elle faisait du théâtre depuis deux ans, pouvait mémoriser des textes entiers sans difficulté. Les soirs de représentations, elle se lançait sans peur ni trac.

Mais parler en classe, alors que tous les élèves n'étaient pas nécessairement bienveillants ? Terrifiant.

 Il n'y avait qu'une personne avec qui elle osait être vraiment être elle-même. Et elle ne la verrait pas avant la récréation.

Encore trente minutes de cours d'Histoire. Ensuite, enchaînement direct sur cours de Sciences Économiques et Sociales, avec le professeur le plus ennuyant de l'histoire des professeurs. Récréation, puis Allemand, Anglais et Latin.

L'après-midi, Accompagnement Personnalisé, deux heures de Français et une dernière heure de Latin. Et comme son professeur de Français était également celui de Latin, elle avait quatre heures avec lui en une journée...

Mais qui lui avait fichu un emploi du temps aussi nul ?

C'est ce qu'elle se demandait en recopiant le cours sur sa voisine, tandis que Monsieur Bligard énonçait le bilan du chapitre trois.

Mais quelle journée palpitante...

******************

Une heure et demie plus tard...

La sonnerie retentit enfin. Cassandre soupira de soulagement, et ferma son cahier de SES, tandis que son professeur éteignait le diaporama qui lui servait de support à chacun de ses cours. En vérité, il ne faisait que le commenter... 

"Enfin !"  voulut-elle hurler dans la classe. 

Elle se retint juste à temps. Cela aurait fait mauvaise impression, d'autant plus qu'elle était la sous-déléguée de la classe.

Elle fit son sac à la vitesse de l'éclair, et courut jusqu'au collège. Son meilleur ami était en troisième, et elle ne pouvait le voir qu'aux récréations. 

À condition, bien sûr, de ne pas se faire voir par les surveillantes...

Elle commença l'ascension des escaliers, jetant des coups d'œils aux alentours. Personne. Elle s'avança dans le couloir des troisièmes...

– Cassandre Tio !

"Et flûte."

Cassandre se retourna, pour faire face à la surveillante la plus sévère de tous les temps.

Madame Colombet ne portait pas son nom. Elle n'avait absolument rien d'une colombe, mais plus d'un ours. Bien sûr, elle était parfois compréhensive... mais pas avec les lycéennes qui traînaient au collège.

Surtout pas avec celles auxquelles elle avait déjà fait la morale une centaine de fois...

– Tu n'as rien à faire ici, Cassandre.

– J'allais juste au CDI, tenta la jeune fille, dépitée.

– En passant par le couloir des troisièmes ?

– C'est un formidable raccourci, vous ne trouvez pas ? sourit Cassandre avec plus de nonchalance qu'elle ne se saurait cru capable.

– Il mène à l'autre bout du collège. De l'autre côté du CDI.

– Ah ? J'ai dû me tromper, ça doit être le couloir des sixièmes...

– Tu te fiches de moi ?

Cassandre recula. Les yeux de la surveillante lançaient des éclairs...

– Oui... enfin non, m'dame ! se rattrapa-t-elle.

– File au lycée, je ne veux plus te voir ici.

Absolument frustrée, Cassandre contourna la surveillante pour descendre les escaliers, lorsqu'un appel la fit se retourner.

– Cassandre !

Elle se retourna. Il s'agissait de son meilleur ami, Jean. Un garçon de son âge aux cheveux bruns et aux yeux sombres, passionné par l'Histoire et l'Anglais. Il se baladait avec des masques représentant le plan de métro de Londres accrochés à son cartable...

Leurs deux mères étant collègues, Cassandre et Jean se connaissaient depuis leurs cinq ans. Leur amitié n'avait jamais failli. Cassandre n'aurait jamais osé la mettre en péril, car elle savait qu'il était ce genre d'amis sur lequel elle pourrait toujours compter. Étant tous les deux de vrais gamins en dehors des cours scolaires, leur amitié ne risquait pas de se rompre de si tôt.

– Tu t'es encore fait avoir, n'est-ce pas ? demanda-t-il gentiment.

– Oui. Pas grave. On se voit ce soir, en cours de FM ?

– Ça marche. Et sois plus prudente. Cette surveillante-là, elle a l'air de te détester.

– J'suis au courant, merci... allez, à  ce soir !

– À ce soir !

Jean s'engouffra dans le couloir menant vers la cour de récréation des troisièmes, tandis que Cassandre rentrait vers le lycée.

Sa tentative d'infiltration du collège était un échec.

Un pitoyable échec.

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