Douleurs
Le jeudi suivant, 7h15
— Cassandre !
La voix du père de la jeune fille tonna dans la maisonnée à peine éveillée.
Cassandre leva la tête de son bol de chocolat chaud, devinant sans peine ce qui mettait son père de si mauvaise humeur.
—Oui ? tenta-t-elle néanmoins.
— Viens ici tout de suite.
La brune déglutît péniblement et monta les escaliers, retrouvant son père dans son bureau, assis devant son ordinateur.
— Tu m'expliques ?
Il pointait du doigt une de ses notes. Catastrophique, il fallait l'avouer. Un huit sur trente, en français, qui était pourtant sa matière de prédilection.
— Ben...
Cassandre réfléchît à toute vitesse. Ce contrôle sur la grammaire avait été une catastrophe, elle le savait. Et pourtant, sa leçon, elle l'avait apprise.Fichue annonce, quelques minutes auparavant. Fichu stress. Fichue phobie des examens. Qu'allait-elle faire, l'année suivante, lorsqu'elle serait confrontée au bac ? Ses résultats au brevet avaient déjà étés très moyens...
— En français, Cassandre ! explosa son père ! La matière où tu es censée être la plus douée ! Celle dans laquelle tu souhaites faire carrière. Tu es déjà nulle en tout ce qui concerne les sciences, alors n'imagines pas que tu peux te permettre d'être aussi faible en littérature !
Cassandre encaissa les reproches sans montrer une seule facette de ses pensées. Elle était habituée à l'exigence de ses parents, et, après tout, ne faisaient-ils pas ça pour son bien ?
Et pourtant, à l'intérieur d'elle, elle bouillonnait de rage. Son cher père n'avait aucune idée du stress permanent qu'elle endurait, des efforts qu'elle faisait pour le cacher derrière de grands sourires, et de l'aide qu'elle apportait autour d'elle au lycée. Souvent, Cassandre avait l'impression qu'il s'en fichait, qu'importait seulement la fierté de la famille. Pénible, comme sentiment.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda la voix de la mère de la jeune fille.
«Mince.»
— Il se passe que ta fille a obtenu huit sur trente dans sa soi-disant matière préférée.
— Oh, Cassandre ! gémît sa mère. Tu ne fais donc aucun effort ? Combien d'écoles t'accepteront, avec des notes comme ça ?
«Des efforts ? Mais je ne fais que ça ! protesta intérieurement Cassandre. Elle ne va pas s'y mettre aussi ? Ce n'est pas elle qui se couche à trois heures du matin parce qu'elle a cinquante mille activités extrascolaires et autant d'options au lycée !»
— J'étais fatiguée.
Un pieux mensonge. Ce contrôle avait eu lieu trois semaines auparavant. Et Cassandre n'était pas que fatiguée, non. Elle avait pris de plein fouet la nouvelle de la tentative de suicide d'un de ses amis, à peine cinq minutes auparavant.
Comment être en forme, après ça ?
— Fatiguée, ben voyons ! Cassandre, si toutes les personnes fatiguées rapportaient d'aussi mauvaises notes que toi, le monde serait en grand danger.
— Bon, c'est bon, j'ai compris ! s'énerva Cassandre. Je ne peux m'en vouloir qu'à moi-même, je le mérite, je suis nulle et tout le tralala !
Les yeux de son père étincelèrent de rage, et Cassandre recula.
— Tes sœurs sont réveillées ? demanda sa mère, soucieuse d'éviter une dispute entre les deux forts caractères de la maison.
— Tu les vois debout ? contre-attaqua son père, qui avait visiblement envie d'achever Cassandre. On ne peut vraiment rien te demander !
Cassandre devait en effet réveiller ses deux petites sœurs juste après s'être habillée, ce à quoi elle s'employait chaque matin. Mais celles-ci, étant de vraies marmottes, se rendormaient parfois, ce qui semblait être le cas ici.
— C'est pas de ma faute si ce sont de vraies fainéantes ! s'emporta Cassandre.
Son père la bouscula pour pousser la porte de leur chambre.
— Alba, Lison, debout, vite.
— Gnnn ? demanda Alba. Mais il est quelle heure ?
— Sept heures vingt.
— QUOI ? hurla Alba en sautant au bas de son lit.
— Remercie Cassandre, manifestement, vous dire de vous réveiller, c'est encore trop lui demander.
Cassandre explosa, folle de rage.
— Et toi, te demander de comprendre, c'est trop de te demander ? Ou d'écouter, ça non plus, tu n'y arrives pas ? Non, manifestement, tu as juste envie de me démolir, va savoir pourquoi, tu as passé une mauvaise nuit ?
— Cassandre...
— Quoi, Cassandre ? Tu me détestes, c'est bon, j'ai compris, mais t'as vraiment besoin de pourrir l'ambiance de la maison dès le matin ?
— La seule personne qui ternit l'ambiance de cette maison, Cassandre, c'est toi, à t'énerver, à rapporter des notes aussi basses, à ne pas faire ce qu'on te demande, et à énerver tout le monde.
Cassandre expira calmement.
— Je vois. C'est ce que tu penses vraiment, pas vrai ? Très bien.
Elle descendit les escaliers, saisît son sac de cours usagé à la hâte.
— Je vais au lycée à pied.
— Je te l'interdis, menaça son père...
— Tu dis que je ternis l'ambiance de la maison, à m'énerver et à énerver tout le monde ? Ben je te laisse le temps de te détendre ! Ciao !
— Prends au moins un manteau ! lança sa mère du haut de l'escalier.
La porte d'entrée claqua, et Cassandre s'enfonça dans le petit jour.
******************
À peine fut-elle sortie que le froid la transperça. L'hiver en Bretagne était toujours frigorifique, et elle était partie sans manteau, simplement vêtue d'un gilet de laine.
Il y avait environ une demi-heure à pied d'ici son lycée, ce qui lui laissait largement le temps de ruminer sa colère. Il valait mieux qu'elle le fasse dès maintenant, sinon elle risquait de craquer en plein cours d'histoire...
« Quel idiot ! ragea-t-elle intérieurement. Jamais capable d'admettre qu'il a tort, ou que quelque chose lui échappe. Il n'a pas la science infuse ! »
Cassandre savait bien qu'elle avait déjà de la chance d'avoir une famille qui n'avait pas eu de problèmes. Elle avait un père et une mère qui s'aimaient, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Deux de ses copines, l'une en troisième, l'autre en seconde, s'étaient vues abandonnées par leurs pères alors qu'elles n'étaient que des bébés...
Mais se rendre compte de la chance qu'elle avait n'empêchait pas les disputes entre son père et elle, et ce, depuis les 8 ans de la jeune fille.
Tout les opposait : les valeurs, les idéaux, les caractères, les goûts...
Cassandre s'opposait en tout cela à chaque membre de sa famille, mais c'était son père qui se montrait le plus virulent à ce sujet. Au sein de sa famille, Cassandre apparaissait comme la "fille farouche-rebelle-et-solitaire-qui-n'est-approchable-que-pour-les-autres-mais-jamais-pour-les-siens".
La brune soupira. Farouche, elle l'était, c'était indéniable, bien qu'elle ne le montre pas. Il lui fallait du temps pour accorder sa pleine et entière confiance, et à l'heure actuelle, seul Jean la possédait.
Attentive, douce et enjouée au lycée, au Conservatoire, au scoutisme. Rebelle solitaire chez elle.
Un masque, voilà ce qu'elle portait.
********************
9h55
— Tiens, nous avons adopté une nouvelle élève ?
Cassandre devina que l'on parlait d'elle. Elle releva la tête des décorations qu'elle s'apprêtait à accrocher sur la fenêtre de la salle de classe des 3ème E.
— Seulement pour la récré ! assura-t-elle à la prof de maths qui venait d'entrer dans la salle de classe.
— Elle est venue nous aider à décorer la classe ! expliqua Jean. La salle des 3èmes E sera la plus belle pour Noël !
Cassandre sourit, et scotcha la lettre L sur la dernière fenêtre.
De l'extérieur, on voyait à présent sur les fenêtres le mot : NOËL !
Elle accrocha ensuite quelques branches de sapin pour décorer, et s'affaira avec quelques élèves de troisième sur la découpe de nouvelles guirlandes.
Soudain, Théa, une jeune fille très gentille, redoublante, ancienne camarade de classe de Cassandre, releva la tête, et, regardant Cassandre droit dans les yeux et demanda :
— T'as été harcelée par Naomie, toi, non ?
Le souffle coupé, Cassandre releva la tête à son tour. Naomie... Voilà longtemps qu'elle n'avait pas entendu ce prénom. Ce n'était pas pour lui déplaire, elle avait besoin de l'oublier.
— Oui, souffla-t-elle.
Devant son bureau, Mme Tuzaï rangeait ses affaires. Cassandre inspira, espérant que sa professeur n'entendait rien de la conversation. Elle n'avait vraiment pas besoin que les profs s'apitoient sur son sort.
— Tu te rappelles ? murmura-t-elle à Théa. Quand elle voulait frapper Eugénie, et que toi et moi, on essayait de la défendre...
— À cause de ça, c'est à toi qu'elle s'en est prise...
— J'aurais préféré oublier...
— Je me souviens qu'elle te frappait vraiment très fort, murmura Théa. Tu te cachais dans les toilettes, et elle... elle attendait devant la porte, que retentisse la sonnerie, parce que tu serais obligée de sortir, et là, elle pourrait te cueillir... Mais toi... tu...
—J'escaladais les murs des toilettes, je passais de cabine en cabine, tant et si bien que je me retrouvais tout près de la porte de sortie, et il ne me restait plus qu'à m'enfuir ! se remémora Cassandre.
Elle rît silencieusement.
— Finalement, peut-être que je devrais la remercier !
— Pourquoi ? demanda Jean, qui n'avait rien perdu de l'échange.
— Parce que, grâce à elle, je me suis découvert une passion pour l'escalade ! plaisanta Cassandre.
Tous éclatèrent de rire.
Cassandre reprit son souffle, et frissonna au simple souvenir de Naomie.
— Je l'ai croisée, il n'y a pas si longtemps, tu sais. Elle était en voiture. J'ai eu la peur de ma vie. Le regard qu'elle m'a lancé...
Théa posa une main compatissante sur l'épaule de Cassandre. La jeune fille sourît, et s'exclama :
— Bon, allez, assez de souvenirs douloureux et tragiques ! Quelqu'un peut m'aider à accrocher cette guirlande ?
Mais la sonnerie retentît, coupant la jeune fille dans ses projets.
— Oh non ! glapit-elle. J'ai cours au lycée !
À la vitesse de l'éclair, elle rangea ciseaux, colle, trousse dans son sac.
— Vite, Cassandre, ou je serais obligée de te garder en maths ! rit Mme Tuzaï.
Cassandre pila net.
— En fait, ça me dérange pas tant que ça. J'ai éval de SES... Y a vraiment moyen ?
— File !
— D'accord, d'accord !
Cassandre s'approcha de Jean, et murmura :
— N'oublie pas la guirlande et le flocon !
Le visage de Jean s'illumina :
— C'est vrai !
Il sortit alors un petit paquet de son sac, et le tendit à Mme Tuzaï, expliquant qu'il s'agissait de la guirlande promise, et d'un petit bonus surprise, réalisé par son amie. Mais lorsque la prof se tourna vers Cassandre pour la remercier, celle-ci avait déjà disparu.
****************************
13h35
— Laisse-moi deviner. Tu t'es trompée de salle ?
— Ben... je pensais que les AP avaient changés ! J'étais persuadée d'avoir un AP d'anglais au lycée...
— Les AP changent après les vacances, Cassandre ! Après les vacances !
Cassandre tenta un sourire confus.
— Désolée... murmura-t-elle.
Mme Jamad soupira, et l'invita à aller s'asseoir. L'Accompagnement personnalisé de mathématiques qu'elle encadrait avait commencé depuis une dizaine de minutes.
Cassandre fit une drôle de tête lorsque la jeune professeure plaça devant elle une feuille d'exercices sur les priorités des puissances.
— Vous avez vingt minutes pour faire les exercices 3, 4 et 5. Dix, maintenant, concentre-toi sur le 5, c'est le plus important. Il y a un rappel de cours au verso. Est-ce que ça va aller ?
Cassandre acquiesça, la gorge nouée. Cela ne passa pas inaperçu auprès de la jeune femme, qui la sonda de son regard sombre.
— Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ne comprends pas ? demanda-t-elle en s'approchant de la jeune fille.
Cassandre se contenta de baisser la tête, honteuse. Elle n'osait pas avouer à la professeure que ce qu'elle voyait s'emmêlait dans sa tête, et lui donnait l'impression d'être une parfaite idiote.
Malheureusement pour elle, Mme Jamad était loin d'être une idiote. Si Cassandre était parvenue à berner la plupart de ses professeurs de mathématiques, il lui était impossible de mentir sous le regard empli de compassion et de compréhension de cette professeure.
— Explique-moi ce que tu n'as pas compris, lui conseilla gentiment celle-ci.
— C'est ça, le problème, avoua la jeune fille d'une voix brisée. Je ne sais même pas.
Mme Jamad la dévisagea un instant. Puis, comme si de rien n'était, à voix basse, elle lui expliqua patiemment, les différences des opérations entre puissances négatives et positives. L'esprit de Cassandre perçut quelque chose qu'elle avait enfin réussi à comprendre, et elle s'y raccrocha de toutes ses forces. Lorsque Mme Jamad s'éloigna d'elle pour corriger les exercices, les réflexions de Cassandre s'étaient largement éclaircies.
Mais pourtant, lorsque la jeune professeure l'interrogea - chaque élève y passait à tour de rôle - Cassandre sentit son esprit se fermer, ses certitudes fraîchement acquises disparaître. Elle rougît, bégaya quelques fragments de réponse incompréhensibles, complètement paniquée.
Ce fut le moment que choisît Jean pour passer dans le couloir, en direction de la salle d'allemand. En voyant son amie au bord des larmes, par la porte restée ouverte, il s'arrêta, et murmura silencieusement :
« Ça va ? »
Cassandre ravala sa panique, et hocha la tête discrètement. Rassuré, Jean poursuivit son chemin non sans lui avoir adressé un petit signe encourageant. Cassandre sourit. Jean ne l'avait jamais vue pleurer, et ça n'allait pas non plus arriver aujourd'hui.
Elle reporta son attention sur sa professeure, qui ne semblait guère avoir remarqué quoi que ce soit de l'échange entre les deux amis, et secoua la tête dans un mouvement négatif, piteuse.
— Tu as vraiment un blocage avec les mathématiques, constata Mme Jamad, son regard noir empreint de compassion et de surprise.
Cassandre se tassa sur sa chaise, profondément abattue. Mme Jamad ne la connaissait auparavant que par un seul biais : la Semaine des Mathématiques, qu'elle organisait avec Mme Tuzaï. Chaque année, depuis la sixième, Cassandre remportait le prix des défis mathématiques à son niveau. Il s'agissait d'énigmes, ou mathématiques, ou logiques, souvent les deux, disposées à l'égard de chaque élève. Il y en avait deux par niveau, et Cassandre, à chaque fois, prenait un malin plaisir à les résoudre, ce qui, à chaque fois, lui valait un prix.
Elle ne voulait même pas imaginer ce que Mme Jamad et Mme Tuzaï pouvaient penser d'elle, à présent qu'elles l'avaient en cours. Étaient-elles déçues ? Pensaient-elles que Cassandre trichait aux énigmes ? Ou étaient-elles dans l'incompréhension ? Les trois à la fois ?
« Pourtant, j'aime ça, les maths, songea Cassandre. Je ne comprends vraiment pas ce qui se passe dans ma tête. Un cas désespéré, voilà ce que je suis...»
*************************
— Tu es vraiment pénible, Cassandre !
L'adolescente leva la tête de ses brouillons. Elle était assise dans les escaliers, profitant de la récréation pour travailler ses écrits. Et en face d'elle, se tenait Mme Colombet. La surveillante bouillait de rage.
— Tu gênes tout le monde ! Et je ne suis pas la seule à te faire la remarque !
— Ah oui ? rétorqua Cassandre, agacée.
— Mme Tilivant aussi, t'a déjà fait des remarques ! s'énerva à son tour la surveillante.
Cassandre eut un petit sourire désabusé. C'était vrai, la CPE lui avait fait la remarque une fois. Une seule.
Foutue pour foutue...
— Une seule fois, madame. Quand j'étais en quatrième. Maintenant, je suis en seconde, et personne ne m'a jamais rien dit. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, vous êtes la seule à m'engueuler. C'est drôle, quand on sait que tous les profs m'encouragent à ne pas rester dans le brouhaha courant de l'espace lycéen pour lire et travailler, mais plutôt à rester dans ces escaliers, silencieux, où tout le monde s'amuse de voir une petite lycéenne. Vous savez comment on m'appelle ? "La petite écrivaine des escaliers" ! Tout le monde m'encourage, madame. Même vos collègues surveillantes. Même la CPE. Même le directeur. Vous êtes la seule à faire le bouledogue. Une explication ?
Mme Colombet devint écarlate de rage.
—Tu files au lycée, où c'est deux heures de colle, s'étrangla-t-elle.
Mais Cassandre ne bougea pas. Elle passait déjà une journée épouvantable, alors autant aller jusqu'au bout, non ?
— Je ne crains pas les heures de colle. Aux yeux de tout le monde, je suis une déception, alors, allez-y, mettez moi en colle, ça renforcera le jugement !
La surveillante garda le silence. Manifestement, Cassandre avait réussi à la mettre mal à l'aise.
— Les manifestations contre la tyrannie font l'admiration générale, poursuivit la jeune fille. Pourquoi ne pourrais-je pas m'élever contre ce que je pense injuste ? Je ne gêne personne. Je travaille. Je veux juste du silence. Un silence qui ne nous est pas accordé à l'espace lycéen. Je suis toujours là en cours. Mon travail est sérieux et régulier. Je fais mes devoirs. Mon seul crime, à vos yeux, c'est de ne pas être dans un endroit où les gens ne m'apprécient pas, parce qu'à leurs yeux, je ne suis que la demi-portion qui n'a rien à faire en seconde, mais qui y est quand même. Alors oui, je squatte les escaliers du collège. Là-bas au moins, j'ai un ami. Et tout le silence dont j'ai besoin pour travailler. Vous ne souhaitez donc pas la réussite de chaque élève ?
À présent, Mme Colombet semblait sur le point de la gifler. Cassandre savait qu'elle s'était montrée très impertinente, mais il y avait des jours comme ça, où il ne fallait absolument pas l'énerver.
La surveillante rompit le silence qui avait envahi le hall en la prenant par le poignet et en la forçant à se lever. Elle approcha son visage si près de celui de Cassandre que la jeune fille recula.
— Tu me donnes ton carnet, siffla la femme. Et tu files au lycée. Je parlerai de ça à la CPE et au directeur, tu peux me croire.
Elle la relâcha, prit le sac rose et violet, aux bretelles cassées de la lycéenne, sortit son carnet de liaison et lui jeta le cartable. Cassandre ploya sous le poids de son sac cassé.
— Je ne veux plus jamais te voir ici ! murmura-t-elle d'une voix tremblante de rage.
Cassandre mit son cartable sur son dos, remit ses cheveux en ordre, et lui adressa un regard qu'elle espérait chargé de défi et de mépris, avant de descendre les escaliers.
Ce ne fut que lorsqu'elle atteignit l'espace lycéen, qu'elle s'effondra sur un banc, le souffle coupé.
— Mais... qu'est-ce que.... j'ai fait ?
****************
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro