et puis, tout a été très rapide ; 
un pastis et quelques menthe-à-l'eau plus tard, j'ai osé te demander ton nom

tu m'as ris au nez et a préféré griffonner sur un papier une série de chiffres abstraits :
ton numéro.

puis tu t'es levée et tu m'as fait un signe de main comme au revoir. ta paume a un court instant recouvert l'astre solaire et le monde est devenu sombre.

dans cette noirceur, tes yeux brillaient comme des émeraudes.

-

je me souviens t'avoir appelé. c'était le soir-même. tu m'as dit ne pas pouvoir, alors on s'est vus le lendemain. nous sommes allés sur une de ces dunes de sables qui s'élèvent au-dessus de la méditerranée. en regardant les vagues s'échouer lamentablement sur la plage, j'ai pensé "nous sommes invincibles".

je me rappelle m'être tourné vers toi. tu avais les bras écartés et tu étais légèrement penchée en avant, comme si tu t'apprêtais à t'envoler (si je ne t'avais parlé, je suis sûr que tu l'aurais fait)

tu étais comme un oiseau, confinée à jamais dans un décor de carte postale mais au fond, tu rêvais de liberté.