NOW LISTENING TO –
take me to the sun ,, d4vd
━━━━━━━━━━━━━━━━━━

est-ce qu'un jour ça s'arrêtera, ces faux espoirs? est-ce qu'une fois, rien qu'une seule, vais-je réussir à réussir?

toujours la même rengaine : naissance de projet, excitation, rocher dans la gueule et je me nois encore dans ce que – je pensais – allait être un semblant de bonheur. promesse en carton, excitation, rocher dans la gueule. rencontre spontanée, excitation, rocher dans la gueule. sentiments nouveaux, excitation, rocher dans la gueule. intérêt particulier, excitation, rocher dans la gueule.

cette impression constante que la vie est une vaste blague articulée par l'un des pitres du quartier un peu éméché, et je suis la seule personne à ne pas rire. est-ce que je manque d'humour ou est-ce que cette impression est légitime? parce qu'après tout, rome ne s'est pas bâti en un jour comme dirait l'autre. mais faudrait-il déjà que je puisse bâtir quoi que ce soit dans cet état.

cernes creusés par ces nombreuses nuits d'insomnie, nœud à l'estomac qui se resserre à chaque inspiration, mains tremblantes et glacées qui ne trouvent nulle part où se cajoler. pourtant, je vais bien d'après eux. il n'y a aucun obstacle sur mon chemin, rien de valable, rien de pire que les leurs, évidemment. j'exagère, c'est pour ça. je devrais regarder autour de moi, je devrais sourire et remercier le ciel car, évidemment, tout le monde a des problèmes. alors, pourquoi me plaindre?

j'appelle, aucune réponse. je m'engage, on me recale. j'ouvre la bouche, on me coupe la parole et minimise mon existence. je demande de l'aide... on a pas le temps. mais, mon dieu, je n'ai pas le droit de m'en plaindre. après tout, tout le monde a des problèmes.

l'empathie se fait aussi rare que le temps, de nos jours. les nombrils se concentrent sur leur monde tandis que le mien se réduit en miettes volontairement.

oh, attendez, j'ai trouvé une échappatoire! demain, dès l'aube, je mettrai un pied dehors pour la première fois depuis des mois. j'angoisse... je vais devoir parler à une inconnue qui, elle, se chargera de juger mes pensées et mes faits avec politesse et discernement. c'est pour mon bien. j'ai hâte.

oh, attendez, finalement, je ne pourrai pas. l'empathie se fait rare et le temps aussi. je ne verrai pas cette inconnue, celle que j'attends depuis si longtemps, et elle ne pourra juger ni mes pensées, ni mes faits avec politesse et discernement. c'était pour mon bien... j'avais hâte...

étonnant? jamais. mais pourrai-je un jour enfin parler à cette inconnue? je crains que la réponse ne soit la même. la moindre initiative, la moindre chose que j'entreprends est vouée à être déjouée, je devrais m'y faire au bout d'un moment.

car c'est toujours la même rengaine, un perpétuel échec.