Qu'est-ce que je fous ici ?

Cette question tourne en boucle depuis la seconde où on m'a forcé à entrer dans ce bâtiment. Et dire qu'il y a même pas une heure je vivais une vie libre dans le monde des Non-Atypiques.

Libre du monde d'Atypiques rempli de magie et de mystère qui m'a rejeté et que j'ai voulu oublier. Libre d'aller et venir où je voulais, libre de chercher ma tante seule famille qui me reste et seule autre membre du Clan avec moi. En toute tranquillité, libérée de la haine d'autrui vis à vis de mon Clan. Ces sept années furent merveilleuses et aussi horribles mais surtout remplis d'expériences nouvelles. J'y ai plus appris en sept ans, quand dix ans dans le monde d'Atypique .

Mais il faut croire que notre passé finit toujours par nous rattraper. A la place du fuir aujourd'hui, j'aurais dut combattre. Comme mon père me l'a appris et comme je l'ai toujours fait. Faut croire que ma hargne s'est estompée. Enfin bon, il est trop tard maintenant pour les regrets.

Et je me retrouve assis sur une chaise, à la dédale d'un couloir en face d'une porte où est écrit "Mr Principal" en gros caractères et doré, à attendre patiemment que le fameux "Mr Principal" m'explique pourquoi je suis ici. Et comment le conseil a réussi à me retrouver. Je me demande dans quel établissement je suis. Celui des Vampire, des Garous ou un de ceux des Familles.

Tu pourrais essayer de t'échapper me dit une partie de moi. J'y ai pensé mais les deux gorilles que le conseil a envoyé pour me récupérer (le terme "enlever" serait plus juste mais passons ce détail), ont apparemment reçu l'ordre de veiller à ce que je ne m'enfuis pas, ne soit jamais seul et pas trop amoché.

C'est deux la sont d'ailleurs les clichés parfait de garde du corps. Identique dans leur morphologie et dans leur style vestimentaire. Grands, bruns, bien bâtis, cheveux coiffés à la militaire, lunettes de soleil, habillés avec un costume ( que je qualifierais de pingouin) et une oreillette à gauche. Une telle ressemblance montre qu'il font partis des gardes qui protègent les membres du Conseil.

La seule grande différence est que l'un a, au niveau de sa clavicule une cicatrice en forme de deux piqûres de diamètre cinq millimètres.

Signe qui fait parti du Clan des Vampires. Il existe en tout trois clan. Le Clan des Vampires, le Clan des Garous et le Clan des Corvus. Ce dernier est le plus méprisé et détesté de tous par la communauté d'Atypique. Et aussi le plus petit, il ne compte que deux membres encore en vie. Moi et ma tante.

Et l'autre a sur l'auriculaire un triangle somme en direction de son ongle et un trait parallèle à la base vers le milieu du triangle tatoue. Qui si je m'en souviens bien symbolise l'élément air. Et sur son annulaire le même triangle mais sans le trait parallèle à la base qui, lui, symbolise l'élément feu. Ces deux tatouages indiquent qu'il fait parti de la Famille des Mages et que c'est un rang deux.

Il est rare de voir des membres des Clans et des Familles travailler ensemble, même si ils sont dans l'organisation du Conseil. C'est très étrange. Surtout que si je ne me trompe pas cette année on est une année bissextile. Ils devraient être entrain de préparer les élèves de leur école aux tournoi. C'est étrange.

Face à ses deux la, je ne suis pas sûre de gagner dans un combat. Ils ont beau m'avoir surpris ce matin il reste tout de même fort, et je ne peux que supposer leur force. Je vais devoir attendre le moment idéal avant de prendre la poudre d'escampette.

Je suis là depuis pas loin d'une heure, et ma patience s'épuise. Pour éviter de perdre encore plus patience et étant donné qu'ils ne parlent pas, je sors mon MP3. L'un des mes pingouins, le vampire me jette un regard suspicieux et sert son poing signe qu'au moindre mouvement suspect de ma part, il est prêt à attaquer.

-Je sors juste mon MP3 pour patienter. Le dit MP3 en main que je lui montre pour le rassurer.

Il me fait un petit sourire,se détend et semble vouloir me parler mais au dernier moment se ravise. Apparemment ils ont aussi interdiction de me parler. Ça explique le silence de mort et pourquoi il ne me répondent pas même à mes questions les plus banales.

Après avoir reçu l'accord, je le mets sur lecture aléatoire est tombe sur la chanson "Blood On Your Hands" du groupe Arch Enemy. Arch Enemy est un groupe de death metal d'origine suédoise. C'est l'un de mes groupes favoris, ils dégagent une puissance est une énergie monumental. Leurs musique m'aide à me concentrer, à me détendre et à m'évader. J'aime les styles de musique qui dégagent une certaine énergie. Comme le rock, le jazz, le métal etc ...

Plongée dans la musique j'oublie tout le reste. Mon esprit est entièrement concentré sur la voix de la chanteuse bizarrement grave et ses paroles que je ne comprends pas mais qui dégagent une telle rage que je suis transportée dans son univers. Mon cœur commence à battre au même rythme que la musique. Je suis entièrement transportée dans un autre monde et je ferme les yeux. Mes pieds bougent d'eux-mêmes. Comme s'ils étaient vivants.

Quand d'un coup une sonnerie stridente retentit. Elle me fait sursauter. Par réflexe j'ouvre les yeux, me redresse sur ma chaise et stoppe la chanson. Chaque porte s'ouvre et à chaque fois une vingtaine voir une trentaine d'adolescent sortent précipitamment.

Étrangement ils vont tous dans la même direction. Intriguée je regarde l'heure sur ma montre. Il est déjà dix heures vingt-cinq. Vue l'heure je présume que c'est la pause du matin.

Je me retourne vers la porte du tant attendu " Principale " mais la porte reste obstinément fermée. Lassée je remets la chanson au début et m'affale sur le siège. Ils semblent être aussi agacés que moi les deux gardes. Un sourir fleurie sur mes lèvres.

Des groupes d'adolescents passent devant moi et me jettent des regards où on peut y lire du dégoût, de la surprise et de la colère. Dégoût et surprise j'y suis habituée, que ce soit par eux ou par les Non-Atypique. Pendants mes année de "cavales", j'ai vécus comme une SDF avec les Non-Atypique. Toujours éviter la police ou les responsables des foyers. Apprendre à survivre tout temps cherchant ma tante. Ce type de vie est épuisant mais surtout dangereux. J'aime appeler ces années les "années horribles".

Rongée par le désespoir, j'ai vu de nombreuses personnes tomber dans la drogue, l'alcool, la violence...

Mais le plus dur pour moi reste le faîte de mendier. Le dégoût des passants, la peur des personnes âgées que l'on les vole, le mépris des petits commerçants qui selon eux notre présence fait fuire les clients et surtout la surprise de voir une ado dans la rue.

Mais malgré le manque de nourriture, de respect, d'hygiène et de sécurité. J'ai fait la connaissance de personnes. Des personnes comme moi, rejetées de leur famille, de la société qui ont fuit leur passé.

Il m'ont appris quelque que petits trucs très utiles. Comme par exemple le crochetage, l'art de la séduction, la débrouillardise et d'autres choses qui m'auraient été impossible d'apprendre si je m'étais pas enfuis de ma "prison". Ce sont mes années" merveilleuse".

Penser à tout ça fait remonter ma colère et mon amertume. J'ai passé trois ans a crever de faim et de froid dans la rue et ils ont pas cherché à me retrouver. Et là je suis enfin sortie de la galère grâce l'assoc, j'ai un minimum d'indépendance en plus de quelques indices pour retrouver ma tante et c'est maintenant qu'ils viennent. C'est une blague !

J'espère que je vais pouvoir retrouver ma nouvelle vie.

Je lève ma tête et vois que tous les élèves me regardent plus ou moins discrètement en passant devant moi. Mon nom coure sur toutes les lèvres que je peux aisément lire. Génial ! Je suis apparemment l'attraction de la journée.

Cette école dégage une ambiance particulièrement intéressante et bizarre. Les élèves se regroupent de manière étrange. D'habitude c'est par âge ou encore par centre d'intérêt qu'on peut les distinguer ou avec leur style vestimentaire et par leur attitude.Ce qui créer de nombreux petits groupes. Plus ou moins proches.

Mais la malgré la cacophonie du moment je peux voir que trois grands groupes se crée. Des élèves rentrent, sortent et se bousculent mais reste tout de même distant des uns des autres. C'est étrange je pensé que les écoles d'Atypiques étais très solidaires. Et cela devrait être d'autant plus cette année, vue que nous somme dans une année dixestile. Cette année il y le tournoi et il devrait tous s'entrainée ou au moins le préparé.

Je regarde l'assemblé légèrement curieuse quand je remarque que un autre groupe beaucoup plus petit que les autres se forme. Il semble se former des trois autres groupes. Ils me regardent avec une grandes insistance et j'essaie de deviné la raison. Quand on me sors de mes réflexions.      

- Mademoiselle Corvus, Monsieur le principal vous demande. Dit une voix féminine. Ça doit sûrement être là secrétaire qui est sortie, quand j'étais dans mes pensées

- Pas trop tôt, j'ai failli attendre. Dis-je d'une voix volontairement trop ironique.

Je me lève lentement et m'étire tel un chat. Me recoiffe sommairement et rentre mon MP3.

Les deux gardes du corps et la secrétaire s'impatientent, je ne peux m'empêcher de sourire et de vouloir les taquiner un peu.

- Mais enfin, rentrez, vous attendez quoi ? Mon sourire s'agrandit à la vue des joues qui gonflent légèrement des trois adultes.

Ils rentrent légèrement agacés par ma personne. Je l'ai suis d'une lenteur exagérée, au dernier moment je me retourne et lance un regard à la troupe d'élèves. Le groupe de tout à l'heure attire mon attention, avec  plus d'attention je peux dire qu' il est au centre des trois et semble ne pas être ravie d'être là, ensemble. Étrangement alors que tous les autres élèves parlent en essayant de me regarder le plus discrètement. Eux me fixent sans bouger et en parlant.

De toute l'assemblée ce sont eux qui me fixent avec le plus d'intérêt, de curiosité et d'insistance. Ils semblent attendre quelques choses. Quoi ? Je n'en sais rien. Mais ils attendent.

Le groupe est composé de cinq filles et de cinq garçons. Je ne peux m'attarder davantage à leur description que la sonnerie me sort de ma torpeur. Je me retourne et vois la porte grande ouverte. Les deux gardes encadrent un homme debout devant un bureau, dos tourné à la porte. J'entre et détails l'intérieur.

Le bureau est en bois plutôt banale. Avec du matériel de bureau dessus en plus d'une photo. Les murs sont verts eaux avec des photos,des articles de presse et des diplômes accrochés dans des cadres. Ce qui attire mon regard c'est la grande baie vitrée qu'il y a derrière. On voit avec perfection la cours et les arbres et les autres bâtiments qui l'entourent. On peut distinguer au loin un espace lié à la maîtrise de l'arc. La vue est à couper le souffle.

La photo du bureau attire mon attention. Je me reconnais dessus. Lors de la photo j'avais dans les cinq ans. C'était lors de anniversaire, devant moi il y a mon gâteau préféré avec le chiffre en bougie. Mon père m'enlace et sourit de toutes ses dents. Je ne comprends pas comment cette photo est sur le bureau. Seul trois personnes peuvent avoir cette photo. Moi, mon père qui est mort et mon parrain. La mienne est dans ma chambre que j'ai quitté il y a sept ans, celle de mon père enterré avec son corps. Il ne reste plus que lui.

- Assis toi Anna, je suppose que tu as beaucoup de questions. Je vais y répondre. Il se retourne et me sourit.

Choquée de le revoir je m'assois les yeux écarquillés et les bras ballant.