Chapitre 32 - Surveillance
Point de vue de Logan
Je sors du centre et m'arrête quelques instants dans l'entrée de ce dernier. J'observe l'extérieur perdu dans mes pensées, encore trop énervé par la situation pour avoir une pensée cohérente. Je décide donc de faire le tour du périmètre afin de pouvoir me calmer et de repérer tous les endroits possibles dans lesquels l'inconnu peut attendre Gabriella et la suivre sans qu'elle ne le voit. J'en repère quelques uns dont un qui se situe près de la porte. Il est situé dans l'angle mort de la porte et un buisson cache la vue à quiconque passe devant. Quelqu'un pourrait aisément s'y cacher ni vu ni connu. J'essaie de me mettre à la place de ce fourbe et me dirige donc vers ce recoin à la recherche du moindre indice étayant ma théorie. Jusque là pas grand-chose jusqu'à ce que je m'abaisse pour regarder le sol. Je vois clairement des empreintes de pas qui se chevauchent, preuve que quelqu'un est venu ici récemment. J'en repère une plus visible que les autres que je décide de photographier, on ne sait jamais. Je ne suis pas flic et je n'ai donc pas un super matériel de prise d'empreintes comme dans les films ou les bouquins. Je fais donc avec les moyens du bord. Je ne sais pas encore comment tout cela va tourner mais je ne suis pas rassuré. Et cette histoire m'a tellement pris la tête depuis que je suis au courant que je n'ai même pas pensé à dire à Gabriella que j'arrête l'armée comme je comptais le faire initialement. Mais bon, je la vois ce soir, je lui dirai donc à ce moment-là. Je ne sais absolument pas comment elle va réagir. Il est vrai qu'elle m'a avoué m'aimer avant que je ne parte mais nous n'avons pas encore eu le temps de nous retrouver depuis mon retour et je ne sais pas comment la situation a évolué à son niveau. En tout cas, au vu de son comportement avec moi cette semaine, j'ai bon espoir. Je vais devoir chercher un appartement et j'espère en trouver un dans le coin. Je ne veux pas m'éloigner d'elle.
Une douleur aux jambes me rappelle que je suis toujours accroupi et qu'il est temps de partir d'ici. Je me lève et me dirige vers la voiture. Gabe m'attend gentiment à l'intérieur de celle-ci et me lance un regard interrogateur quand il voit ma mine de déterré.
- Et ben, c'est le fait de ne plus voir Gabriella la journée qui te fait cet effet-là?
- Oui et non. Figure-toi qu'elle se sent suivie et épiée depuis quelques temps.
- Sérieusement?
- Oui, je suis on ne peut plus sérieux.
Et là, je lui explique ce qu'elle m'a raconté et la demande que j'ai faite à Julien.
- Aucune idée de qui peut être à l'origine de ça?
- J'ai quelques soupçons mais aucune preuve. J'attends pour voir si Julien obtient les renseignements que je lui ai demandé.
- À qui tu penses?
- Je pense au kiné, Kevin. Il est beaucoup trop proche de Gabriella depuis que je suis parti en mission. Même les résidents l'ont remarqué. D'ailleurs, j'ai demandé à l'un deux de veiller sur elle.
- Proche à quel point?
- Je n'en sais que ce que Gabriella et Franck ont bien voulu me dire. Il cherche toujours du contact, vient dans son bureau pour un oui ou pour un non et ne la lâche pas des yeux. Il veillait constamment sur elle quand j'étais dans le coma et même si je le remercie d'avoir été là à ce moment-là, je n'aime pas du tout savoir que ce fumier en a profité pour assouvir je ne sais quelle lubie malsaine.
- Ça ne me dit rien qui vaille. Et du côté des résidents, tu es sûr d'eux?
- Sans l'ombre d'un doute. Ils aiment tous Gabriella et ne supportent pas qu'on lui veuille du mal. D'après Franck, il a embarqué quelques volontaires avec lui dans l'histoire et ils se relayent pour éviter que Kevin soit seul avec elle.
- Je reconnais bien là des anciens militaires, me dit-il un sourire aux lèvres. Que vas-tu faire maintenant?
- Pour être franc, je n'en sais rien. Je ne peux pas constamment être derrière elle, elle finirait par me détester. D'un autre côté, je ne veux pas la laisser seule et à portée de ce maniaque. Quant à la police, elle ne saurait pas faire grand-chose non plus.
- J'ai peut-être une solution mais je ne sais pas si tu vas être d'accord.
- Au point où j'en suis, toute idée est la bienvenue, soupirais-je.
- Tu te rappelles de cet ami qui tient une entreprise de surveillance?
- Celui qui va t'engager à la sortie de l'armée?
- Celui-là oui. Je pourrais très bien lui demander de surveiller Gabriella. C'est quelqu'un de sûr sans quoi je n'irais pas travailler pour lui.
- C'est une excellent idée. Tu crois qu'il sera d'accord?
- La seule façon de le savoir est de lui poser la question, me dit-il en prenant son téléphone. Je vais l'appeler et lui demander de nous rejoindre au café de la dernière fois. Quant à toi, préviens le capitaine que finalement ta séance est un peu plus longue que prévu et que je dois rester avec toi pour t'aider.
- Bien chef.
Nous nous occupons chacun de nos tâches. Après avoir terminé, Gabe m'explique que Trevor, son ami, nous rejoint au café. Nous nous mettons donc en route vers ce dernier. Nous nous asseyons à une table et commandons à boire en l'attendant. Le garçon vient à peine de prendre notre commande qu'un homme assez grand et baraqué arrive près de nous. Ses cheveux sont coupés ras et il porte un pantalon ainsi qu'un t-shirt kakis qui laissent apparaître une musculature digne d'un champion d'haltérophilie. Il respire l'assurance et je n'aimerais franchement pas l'avoir comme ennemi. Il s'arrête à notre hauteur et regarde Gabe. Ce dernier se lève, un grand sourire sur le visage.
- Salut Trev, lui dit-il en lui serrant la main avec force. Ça fait longtemps.
- C'est vrai. Ça fait plaisir de te voir mais tu sais que j'attends que tu en aies marre de l'armée pour venir travailler avec moi, lui répondit-il en lui faisant un clin d'oeil.
- Je sais. J'ai d'ailleurs d'excellentes nouvelles à ce sujet mais assieds-toi avec nous d'abord. Trevor, je te présente Logan, Logan voici Trevor dont je t'ai déjà parlé.
- Salut Logan, me dit Trevor en me serrant la main. Alors c'est toi qui veut également quitter l'armée?
- Exact mais contrairement à Gabe, j'ai fini dans un mois, lui dis-je en tapant sur l'épaule de Gabe.
- Et toi Gabe, tu finis quand?
- Dans trois mois. Je suis parvenu à un accord avec le capitaine. Je m'occupe de l'entraînement des nouvelles recrues jusqu'à la fin de mon contrat. Je ne partirai plus en mission.
- C'est une bonne nouvelle. D'ailleurs Logan, Gabe m'a dit que tu serais intéressé de travailler pour moi. C'est vrai?
- C'est une possibilité mais je n'y ai pas encore vraiment réfléchi.
- Ma porte te reste ouverte, j'ai toujours besoin de gars comme vous, me dit-il.
- Merci, j'y réfléchirai.
- Bon Trev, je ne t'ai pas fait venir pour ça. Logan, ou plus exactement sa petite-amie, a un problème et je me suis dit que tu pourrais peut-être nous aider.
- Je suis toute ouïe. Comment je pourrais vous aider?
Nous passons la demi-heure suivant à lui expliquer la situation de Gabriella. Il nous écoute attentivement et nous pose des questions s'il a besoin de plus de détails. Ce gars connaît son affaire, ça ne fait aucun doute.
- Je crois que vous avez raison et qu'il vaut mieux se montrer prudent. Si c'est vraiment celui que vous pensez, il a un contact direct avec elle et peut agir n'importe quand, nous dit-il après notre explication. Et j'interviens où dans tout ça?
- Logan ne peux pas être avec Gabriella h24. Et ce pervers peut s'en prendre à elle n'importe quand comme tu l'as souligné. J'ai pensé que tu pourrais peut-être assigné un de tes hommes à sa surveillance quand elle est en-dehors du centre.
- C'est envisageable. Et pendant qu'elle travaille vous allez faire comment?
- Et bien, j'ai de très bons contacts avec les résidents qui sont toujours ou ont été soldats. Ils l'adorent et feraient n'importe quoi pour elle. Un petit groupe d'homme se charge de la protéger.
- Excellent. En plus ils ont été entraînés et savent ce qu'ils doivent faire. Elle sait la chance qu'elle a?
- Elle n'est pas au courant de tout ça. Je préfère qu'elle reste dans l'ignorance en tout cas pour le moment.
- Si je mets un homme à sa surveillance elle va quand même s'en rendre compte et si tu ne veux pas qu'elle flippe, il va falloir lui dire.
- Je la préviendrai qu'un ami veille sur elle mais je ne dirai rien pour les résidents.
- Ok ça marche. Donne-moi ses horaires. Je préviens un de mes hommes et ça commencera dès ce soir.
- Merci et peu importe ce que ça coûtera, tout ce que je veux est qu'elle soit en sécurité.
- On s'arrangera en temps voulu, pas d'inquiétude, me dit-il en se levant. Bon les gars, je dois y aller. J'ai du pain sur la planche surtout que l'heure de sa sortie arrive à grand pas.
- Merci d'être venu Trev, lui dit Gabe. À bientôt.
- À bientôt Trevor.
- Salut les gars, nous dit-il en s'en allant du café.
Nous gardons le silence le temps de digérer tout ça. Je suis sur les nerfs et ce n'est pas bon du tout. Nous quittons le café à notre tour et rentrons à la caserne.
- Nous devrions peut-être prévenir le capitaine. Il n'a pas dû croire à notre excuse tout à l'heure, me dit Gabe.
- Ouais, t'as raison. Allons-y.
Je n'ai jamais été autant au bureau de capitaine. Deux fois en une semaine est un record. Une fois arrivés, nous frappons à la porte et attendons la permission d'entrer. Une fois dans la pièce, nous saluons notre supérieur.
- Repos soldats. Deux fois en une semaine, vous allez finir par camper ici, nous dit-il avec humour.
- Nous devons vous parler mon Capitaine, lui répondit Gabe.
Il perd son sourire quand il entend le ton qu'utilise ce dernier.
- Très bien. Je vous écoute.
Gabe me laisse parler et j'explique encore une fois la situation de Gabriella et les mesures que nous avons prises.
- Je vois. Si j'étais vous, je préviendrais quand même la police au cas où. Si vous avez besoin de quoique ce soit, vous pouvez compter sur moi.
- Merci mon Capitaine, lui répondis-je. Je vais de ce pas prévenir la police comme vous nous l'avez conseillé.
- Très bien soldats, si vous n'avez plus rien à me dire, j'ai d'autres rendez-vous prévus cet après-midi que je dois préparer.
- Non mon Capitaine, c'est tout ce que nous voulions vous dire, lui disons-nous en le saluant.
- Très bien, dans ce cas, je ne vous retiens pas.
Nous sortons, libérés d'un poids. Je vais dans ma chambre afin d'être au calme et décide d'appeler la police afin de la prévenir de la situation. Une fois fait, je me mets une tenue de sport et je m'en vais vers le terrain d'entraînements. J'ai besoin de me défouler, d'évacuer cette peur pour elle avant de la rejoindre. Après une bonne demi-heure de course, j'arrête et vais prendre une bonne douche. Je me sens beaucoup mieux et je pourrai enfin profiter d'une soirée tranquille dans ses bras.
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Je sais, je sais. Pour la première fois et j'espère la dernière, je suis en retard. Je ne vous ai pas oubliés, j'étais juste trop occupée pour écrire une ligne. Je me rattrape en vous postant le chapitre ce soir.
Comment le trouvez-vous?? Qu'en pensez-vous? Je ne sais pas trop si je vais dans la bonne direction avec l'histoire, j'ai donc besoin de vos avis ;-)
Bisouilles
Chapitre corrigé le 1/07/18
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