Chapitre 29 - Mal à l'aise
Point de vue de Gabriella
Logan est enfin revenu et son séjour à l'hôpital touche à sa fin. Je dirais même plus, il sort demain. Je peux enfin respirer et profiter de la vie. J'ai eu une peur bleue de ne pas le récupérer. Bon, il n'est pas revenu sur ses deux jambes et il nous a fait un arrêt cardiaque en cours de route mais il est vivant. D'un côté, sa blessure à l'épaule va nous permettre de nous voir plus souvent puisqu'il va venir faire sa rééducation au centre. Finalement, je me dis que j'ai quand même énormément de chance. Mon petit-ami est en vie, près de moi et j'ai beaucoup de monde qui m'entoure. Car oui, aussi étonnant que cela me paraisse, je ne suis plus seule comme je l'étais. Le personnel du centre a été au petit soin pour moi pendant cette période, surtout Kevin qui m'a soutenue tout le temps où j'en avais besoin. Julien aussi d'ailleurs puisqu'il m'a gentiment proposé de commencer à travailler quand Logan irait mieux. Il m'a quand même déjà fait signer mon contrat à la date prévue comme ça je pouvais toucher mon salaire malgré tout. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans eux. Même Christophe a pris régulièrement des nouvelles. En fait, ne me le dites pas mais je suis tombée dans un monde parallèle pendant que je dormais et je vais bientôt me réveiller, c'est sûr.
J'ai repris mon travail ce matin et ce retour à la réalité me fait du bien. Passer autant de temps près d'une personne dans le coma est comment dire? Perturbant. Nous sommes coupés de la vie quotidienne mais aussi coupés des autres. Le côté positif est que j'ai eu le temps de réfléchir à plein de choses et j'ai pu faire le point sur mon existence. Elle a tellement changé, c'est juste hallucinant. Qui aurait dit il y a un an, que j'aurais un travail, des amis et surtout un petit-ami? Pas moi en tout cas. Même la relation que j'ai avec mes parents a changé. Bon, d'accord, elle a plutôt évolué en mal mais elle a évolué. Il faudra vraiment que je leur parle. Cela devient incontournable surtout si je veux avancer. En attendant, je dois plancher sur les dossiers qui sont sur mon bureau. Ce sont bien plus que des bouts de papier rassemblés devant moi. Chaque document fait référence à une personne en souffrance qui attend que je règle la situation. Je m'y mets donc avec enthousiasme. Les cas peuvent être simples mais aussi tellement compliqués que parfois j'en perds mon latin. Pour ces derniers, je n'hésite pas à en parler avec Julien qui continue à me guider. Je clôture mon dernier cas quand j'entends qu'on frappe à ma porte.
- Entrez
- Salut Gaby! Comment vas-tu ma belle? me demande Kevin, en s'approchant pour m'embrasser sur la joue.
- Salut Kev. Je suis contente d'avoir repris le boulot, ça veut dire que ma vie revient à un rythme normal, lui dis-je en rigolant.
- C'est vrai que ta vie a été assez compliquée ces derniers temps.
- Ne m'en parle pas! soupirais-je.
- Alors comment va le militaire?
- Il a un nom je te rappelle. Logan va mieux, il sort demain.
- Les médecins ont finalement trouvé pourquoi il avait eu un arrêt cardiaque?
- Non. C'est un vrai mystère. D'après les examens qu'ils ont effectués, il est en parfaite santé.
- J'espère qu'il n'aura plus ce genre de problème à l'avenir.
- Moi aussi.
- Il compte repartir en mission?
- Je n'en sais rien. On n'a pas vraiment parlé de tout ça ces derniers temps.
- Et de quoi avez-vous parlé?
- Tu es bien indiscret dis-moi, lui dis-je en haussant les sourcils.
- Je veux juste savoir ce qu'il se passe pour ma meilleure amie, c'est tout.
- Ta meilleure amie? Laisse-moi rire, tu dois avoir des tas d'amis plus anciens que moi et auxquels tu peux dire tout ce que tu veux.
- Oui, j'ai des amis, me confirme-t-il, mais je n'ai pas de lien aussi profond avec eux.
Je ne sais pas quoi dire. À vrai dire, ça me met un peu mal à l'aise. J'espère qu'il ne me considère pas comme autre chose que comme une amie parce que de toute façon, il n'y aura jamais que Logan pour moi.
- Tu venais pour prendre des nouvelles ou dans un but précis? lui demandais-je pour détourner la conversation.
- En fait, les autres m'envoient pour te demander si ça te dirait de manger avec eux ce midi. Ils n'ont plus eu le plaisir de partager une table avec toi depuis longtemps et tu leur manques.
- Ce sera avec plaisir. Ils m'ont manqué aussi.
- Même moi?
- Ne rêve pas trop Kev! En plus, on s'est vu plus d'une fois ses dernières semaines.
- Ouais tu parles, c'était toujours à l'hôpital et en présence des médecins ou de Logan.
- Et alors, je ne vois pas où est le problème. Ici, on ne sera pas seuls non plus.
Il a l'air bien pensif et je ne comprends pas du tout où il veut en venir. Je décide de prendre les choses en main avant que la discussion ne dévie.
- Allez, viens! Allons rejoindre les autres, lui dis-je en me dirigeant vers la porte.
- Je te suis, me répondit-il.
Nous nous dirigeons vers la porte et au moment où je veux l'ouvrir, il passe devant moi et l'ouvre. Il me fait signe de passer et en profite pour mettre sa main dans le bas de mon dos. Je me dégage le plus vite possible. Je ne suis pas habituée à ce genre de familiarité et je préfère m'éloigner. Nous arrivons au réfectoire d'où nous parvient un joyeux brouhaha. Dès que je rentre, je vois la table des résidents où se trouve Franck. Il me repère directement et me fait des grands signes comme pour attirer mon attention.
- Hey, salut la plus belle, me dit Franck. Alors tu te joins à nous? me demande-t-il, passant au tutoiement.
- Et bien, Kevin ici présent est venu me prévenir que vous me vouliez à votre table parce que je vous manquais, lui répondis-je avec un sourire tout en m'installant près de lui.
- Ah oui? Il a dit ça?
- Mot pour mot. Ce n'est pas le cas? murmurais-je à Franck, suspicieuse.
- Et bien non. Tu nous manques et on est ravi de te compter parmi nous mais à ma connaissance personne ne l'a envoyé te chercher, me répondit-il doucement.
Entre temps, Kevin est parti s'asseoir près d'un autre résident étant donné qu'il n'y avait plus de place près de moi. Je regarde dans sa direction et vois qu'il me regarde avec une drôle de lueur dans le regard, un peu comme s'il était contrarié. Ce n'est probablement rien et je me fais sûrement des idées.
Après une pause déjeuner passée dans le rire et la bonne humeur, je me remets au travail jusqu'à 16h00. Il est maintenant temps pour moi de rentrer. Je me prépare et dis au revoir à tout le monde. Je vais encore aller voir Logan à l'hôpital ce soir vu qu'il ne sort que demain. Je prends le bus et une fois à l'arrêt, je me dirige vers l'entrée réservée aux visiteurs. Depuis que je suis sortie du centre, j'ai l'impression de sentir le regard de quelqu'un sur moi mais à chaque fois que je me retourne, je ne vois personne. C'est vraiment étrange. Je me secoue et je vais jusqu'à la chambre de mon petit-ami. La porte est ouverte et j'entends des voix. Je décide de m'arrêter pour jouer les curieuses.
- C'est bizarre quand même que tu ais eu ça d'un coup. En plus, tu me dis que les médecins ne comprennent pas non plus, dit une voix masculine que je ne reconnais pas.
- Le pire est que je ne me rappelle de rien. Je me rappelle avoir revu des moments en relation avec mes parents mais rien d'autre, répondit Logan.
- Méfies toi quand même, on ne sait jamais.
- J'ouvrirai l'oeil, tu peux en être sûr.
C'est vrai que c'est étrange mais je n'y ai pas vraiment réfléchi avant. C'est maintenant que je les entends parler que je commence à me poser des questions. Tu parles d'une petite-amie. Je me décide à rentrer et à montrer ma présence.
- Salut beau gosse, dis-je à Logan en m'approchant de lui.
- Salut ma belle, me répond-il après m'avoir embrassée. Je te présente Thomas. Thomas voici Gabriella.
- Alors voilà la fameuse Gabriella. Enchanté de te rencontrer. Je peux te tutoyer au moins? s'inquiète-t-il.
- Oui oui, je préfère même. J'ai l'impression de prendre dix ans à chaque fois qu'on me vouvoie, rigolais-je.
- Je comprends pourquoi Logan est tombé sous ton charme, me dit-il en me faisant un clin d'oeil.
- Thomas, c'est ma petite-amie. Elle est chasse gardée vieux, dit Logan à son ami.
- Dommage, dit-il en rigolant. Non sérieusement, je suis content pour vous.
- Merci, répondons-nous en choeur.
- Alors, tu rentres demain à la caserne? demande Thomas à Logan.
- Oui, Gabe vient me chercher. Je vais devoir faire de la rééducation mais je la ferai en visite seulement.
- Où vas-tu la faire?
- Et bien, il va la faire là où je travaille comme ça on pourra se voir un plus souvent, répondis-je à la place de Logan.
- Excellente idée! Bon, sur ce, je vous laisse les amoureux. Je te dis à demain Logan. Gabriella, j'espère vite te revoir, me dit-il joueur.
- Quand tu veux Thomas. Bonne soirée, lui répondis-je.
Il quitte la pièce et Logan en profite pour me prendre dans ses bras. Qu'est-ce que j'aime ça. Je me sens bien, calmée et j'en oublie même cette sensation de mal aise qui m'habite depuis mon départ du centre. Nous discutons pendant plus d'une heure mais je vois bien qu'il est ailleurs.
- Que se passe-t-il? lui demandais-je.
- Oh rien. Je réfléchis beaucoup ces derniers temps mais je ne vais pas t'embêter avec ça.
- Tu ne m'embêtes pas, je t'assure.
- Tu le sauras en temps voulu. Je te le promets chérie.
Ça me donne chaud partout de l'entendre m'appeler ainsi. Je crois que c'est bien la première fois qu'on me donne ce surnom.
- Chérie? lui demandais-je en haussant un sourcil.
- Euh oui. Tu n'aimes pas?
- Si au contraire. Je ne suis juste pas habituée à ce qu'on me donne un tel surnom. Tu es le premier pour être franche.
- Et j'espère bien être le dernier.
- Seul le temps nous le dira mon coeur.
- Mon coeur? J'aime bien, me dit-il tout sourire.
Je le quitte à la fin des heures de visite et rentre chez moi. Je suis dans mes pensées mais cette sensation d'être épiée revient en force. Je m'efforce donc de faire attention et rentre à mon appartement le plus vite possible. Je sens des sueurs froides couler dans mon dos. Mon coeur palpite de plus en plus vite tandis que j'accélère le rythme. Je rentre dans le bus et le temps du trajet me permet de me calmer un peu. Je suis entourée de gens, il ne peut donc rien m'arriver. Vingt minutes plus tard, j'arrive à mon arrêt et cette peur me reprend. Moi qui déteste courir, je me surprends à piquer un sprint jusqu'à mon immeuble. Je ne prends même pas l'ascenseur et me dirige vers les escaliers. Je n'en peux plus, j'ai un point de côté mais je m'en fiche, je ne pense qu'à rentrer. J'attrape les clés dans mon sac mais dans la précipitation, elles tombent par terre. Oh non, ce n'est vraiment pas le moment! Je les récupère et ouvre la porte. Ce n'est qu'après avoir fermer cette dernière à clé derrière moi que je me permets de souffler. Mais que se passe-t-il?
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Bonsoir tout le monde. Et non, je vous oublie pas. Gabriella est de plus en plus mal à l'aise. Quelqu'un qui l'épie? Mais que se passe-t-il?
A vos claviers, j'aimerais bien connaître vos théories :-).
Bonne soirée. Bisouilles
Chapitre corrigé le 1/07/18
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