Chapitre 22 - Espions
Point de vue de Logan.
Nous sommes convoqués dans le bureau du général. Plus d'une semaine que l'attaque a eu lieu. Nous sommes tous restés sur nos gardes mais nous n'avons plus rien vu de suspect. Nous ne dormons pas bien longtemps, toujours par cycle de deux heures afin d'assurer une garde et les liaisons avec l'extérieur ont été suspendues le temps d'y voir plus clair. Cette situation est stressante. Comme si ça ne l'était pas déjà assez à la base. Le moral de notre groupe est au plus bas. Nous souffrons de cet isolement forcé.
Bizarrement, il y a juste notre groupe dans cette pièce. Nous attendons le général depuis cinq bonnes minutes. J'espère qu'il a de bonnes nouvelles pour nous, ça calmerait un peu nos nerfs. J'ai à peine le temps d'arriver à la fin de cette pensée que la porte s'ouvre sur notre supérieur. Nous nous levons et nous mettons au garde à vous directement.
- Repos soldats.
- Oui, mon général.
- Bien, asseyez-vous. Nous sommes ici pour parler de l'attaque qui a eu lieu la semaine dernière. Comme vous avez pu le remarquer, il n'y a que votre groupe qui a été convoqué.
Le silence plane sur la pièce. Je comprends mieux maintenant pourquoi je n'ai pas entendu les autres parler de cette réunion. Mon instinct me dit que ce qui va suivre ne va pas me plaire.
- Je ne les ai pas convoqués pour la bonne et simple raison que je n'ai confiance qu'en vous.
Aïe, tous mes signaux d'alarme se mettent en route. Je regarde autour de moi et vois que c'est pareil pour les autres. Nous nous regardons tous, choqués. Je me risque à intervenir.
- Mon Général?
- Oui soldat Miller?
- Je ne comprends pas. Nous sommes tous sur le même bateau. Il y a plus d'une dizaine de groupe sur ce campement.
- Je vais répondre tout de suite à votre question soldat. Vous n'êtes pas sans savoir que les conditions de l'attaque étaient plus que douteuses.
Nous acquiesçons, suspendus à ses lèvres.
- Nous avons fait une enquête en toute discrétion et nous avons découvert qu'il y a une ou plusieurs taupes parmi nous.
Nous sommes tous étonnés. Nous avons tous juré fidélité à notre armée. Nous sommes là pour protéger les nôtres et savoir que certains d'entre nous jouent un double jeu est inconcevable.
- Je vais vous demander de bien faire attention à tout ce qu'il se passe autour de vous et de venir me rapporter la moindre chose qui vous semble suspecte. Je vous demanderai de n'en référer qu'à moi. Nous ne savons pas jusqu'à quel niveau les taupes peuvent se trouver. Je suis le seul avec votre capitaine à être au courant. Par contre, votre capitaine ne sait pas que je vous ai mis dans la confidence.
- Que va-t-il se passer maintenant mon Général? demande Gabe
- Nous allons rester au niveau 4 de sécurité. Les communications extérieures sont interdites jusqu'à nouvel ordre et la sécurité est renforcée autour et dans le camps. Les tours de garde resteront inchangés.
- Mon Général, j'ai conscience que nous n'avons pas droit à un traitement de faveur surtout dans ces circonstances mais beaucoup d'entre nous ont des personnes qui s'inquiètent. Serait-il possible de leur faire savoir que nous allons bien? Elles doivent être mortes d'inquiétude.
C'est Thomas qui a parlé. Il a lui aussi une petite-amie, comme la plupart d'entre-nous en fait. Avant, je ne suis pas sûr que j'y aurais pensé n'ayant personne qui m'attendait mais là, je lui suis très reconnaissant d'y avoir penser. En plus, c'est la première fois que Gabriella a une relation avec un militaire, ça ne doit pas être facile pour elle.
- Je comprends. Je vais voir ce que je peux faire.
Après quelques minutes de réflexion, il nous demande de noter sur un papier le nom et les coordonnées d'une personne à prévenir. Il se chargera lui-même de les informer de la situation sans rentrer dans les détails. Je vois qu'il est étonné de recevoir un numéro de ma part. Je suis connu comme étant le solitaire de la bande. Comme quoi, tout peut arriver. Je suis soulagé que Gabriella ait des nouvelles, j'aurais tellement aimé que ce soit moi qui lui parle mais je comprends que pour des raisons de sécurité ça ne puisse se faire. Après tout, si nous voulons rentrer entier chez nous, il vaut mieux être prudent.
- Merci mon Général. Que devons-nous dire aux autres? Ils vont savoir que vous nous avez convoqués et vont forcément se poser des questions.
- Répondez-leur simplement que vous avez reçu vos ordres pour la prochaine mission. Ce qui ne sera pas faux étant donné que je vais vous en parler.
- À vos ordres Général, lui répondons-nous tous ensemble.
Il passe la demi-heure suivante à nous expliquer en quoi consisteront nos tâches. Nous avons ordre de partir le lendemain pour deux jours. Nous serons divisés en deux groupes de trois. Le premier va accompagner un des groupes qui devaient partir seul à l'origine, histoire de garder un œil sur eux et le deuxième restera au camps dans la même optique. À la moindre chose suspecte nous devons alerter le général le plus discrètement possible.
- Vous connaissez à présent tous les détails. Vous partirez donc demain à la première heure. Vous pouvez disposer.
- Bien Général.
Nous sortons encore sous le choc de ce que nous venons d'apprendre. Il y a un ou plusieurs traitres dans nos rangs. C'est dur à avaler. Dans un métier comme le nôtre, nous devons pouvoir compter sur les uns sur les autres. C'est une question de survie. À partir de cet instant, nous devons faire attention à ce que nous dirons et ferons devant les autres. Ça va être un véritable enfer. Il faut que nous trouvions les coupables le plus vite possible.
Personne ne dit rien, nous sommes tous perdus dans nos pensées. La journée a été longue et nous sommes épuisés. Nous pensons tous aux personnes que nous avons laissées derrière nous et surtout que nous voulons rentrer et les prendre encore une fois dans nos bras. Nous ne voulons pas mourir loin de chez nous. D'un commun accord, nous décidons d'aller prendre notre repas. Nous nous dirigeons vers la tente qui nous sert de cantine. Nous essayons d'agir comme si de rien n'était et nous rigolons ensemble même si le coeur n'y est pas.
- Hey les gars, ça vous dit une partie de foot? nous demande Michaël quand nous avons terminé de manger.
Nous crions un oui enthousiaste. Nous avons tous besoin de nous défouler. Nous commençons la partie. D'abord trois contre trois, nous sommes vite rejoints par plusieurs autres soldats. Nous n'avons pas beaucoup d'occasions de nous distraire. La partie dure pendant une bonne heure. Une heure durant laquelle j'essaie de ne pas penser. Je fais le vide dans ma tête. Je pense juste au fait d'attraper le ballon et de faire des passes.
Cette récréation nous a fait du bien. Une fois la partie terminée, je décide de passer à la douche avant de retourner à notre tente. Sentir l'eau sur mon corps est comme une cure de spa. J'ai l'impression qu'elle me nettoie de toutes ces conneries en plus d'effacer les traces de sueur et de sable. Une fois rhabillé, je retourne près de Gabe et m'installe sur mon lit. Je vois que Thomas, Jason et Michaël ont entamé une partie de cartes.
- Qui part et qui reste ici demain? demandais-je à Gabe.
- Olivier, Jason et Michaël restent ici. Thomas partira avec nous.
- Ok. D'un côté, je préfères que les groupes restent comme ça. Dans le climat actuel, je trouve ça plus judicieux d'avoir près de nous des gens que nous connaissons et en qui nous avons totalement confiance.
- Tu n'as pas confiance?
- Si. D'ailleurs, ils nous ont déjà montré à plusieurs reprises que nous pouvions compter sur eux. C'est seulement que Thomas faisait partie de notre groupe bien avant. Il sait comment on fonctionne.
- Ouais, c'est sûr que c'est un avantage surtout quand on doit se déplacer comme demain.
Un silence apaisant s'installe.
- Je veux rentrer Logan, me dit Gabe après plusieurs minutes. Je veux revoir Nathalie. Je veux devenir père. Je n'ai plus envie de risquer ma vie ni d'être loin d'elle.
Il y a quelques mois je n'aurais pas compris. Il y a quelques mois, je me serais même moqué de lui. Tant de sentimentalisme très peu pour moi. Maintenant, je pense la même chose et d'un côté, ça me fait peur.
- Tu crois que quelqu'un peut changer? lui demandais-je.
- Que veux-tu dire par là?
J'hésite un instant mais je suis déjà aller trop loin pour ne pas lui en parler.
- Et bien, je me disais qu'avant je me serais probablement moqué de toi en t'entendant parler comme ça... Ce n'est plus le cas. Je ressens la même chose et ça me fait peur. Je me suis beaucoup attaché à Gabriella et ça me fout les jetons. Nous ne nous connaissons que depuis quelques mois mais elle représente déjà tout ce que j'ai. Elle me fait changer et je dois dire que je ne sais pas si c'est bien ou non.
- Elle te fait du bien. J'ai toujours eu peur que tu restes cet emmerdeur solitaire, me dit-il en rigolant. Mais plus sérieusement, c'est vrai que tu as changé depuis que tu la connais. Je te sens plus réfléchi et malgré la mort de Luc, je dirais que tu es plus joyeux. Avant tu existais, tu suivais ton chemin. Maintenant, tu vis et tu profites pleinement de chaque moment.
- Ça ne fait pas de moi un moins bon soldat?
- Au contraire. Tu as quelque chose à perdre. Tu feras plus attention à toi. Pour être franc, au vu de ce qu'il se profile à l'horizon, je préfère te savoir comme ça que comme avant. Tu aurais tout fait pour nous protéger sans tenir compte de toi. Maintenant, tu es obligé de nous laisser faire pareil pour toi.
Je réfléchis à ce qu'il vient de me dire. Il a entièrement raison. Nous sommes plus soudés qu'avant, ce qui n'est pas peu dire. Je me rends comptes que je ne les laissais pas s'approcher de moi. J'avais construit des barrières que Gabriella s'est fait un malin plaisir de détruire pierre par pierre.
- Merci Gabe
- De rien vieux, me dit-il en souriant. Les amis sont là pour ça... Tu as peur pour demain?
- Pour être tout à fait honnête, je ne la sens pas du tout cette mission. Il faudra être prudent si tu veux mon avis.
- Je suis d'accord. Je vais demander aux gars si on peut passer nos tours de gardes cette nuit histoire d'avoir les idées claires demain.
- Bonne idée, je viens avec toi.
Nous approchons des joueurs de cartes qui semblent bien s'amuser.
- Salut les gars, alors qui gagne?
- Michaël mais il triche, me répond Jason en rigolant.
- Même pas vrai, c'est pas de ma faute si vous êtes nuls.
Nous éclatons tous de rire. On dirait de vrais gamins.
- On a un petit service à vous demander. Demain nous partons en repérage avec l'autre groupe. Vous pourriez prendre les tours de garde de Thomas, Gabe et moi cette nuit? On aimerait avoir les idées claires.
- Sans problème, on y avait déjà pensé. On s'est arrangé entre nous. Vous nous revaudrez ça, me dit-il en me faisant un clin d'oeil.
- Merci les gars.
- Allez vous coucher. L'heure du départ sera bien trop vite là.
- Ouais tu as raison. Bonne nuit à tous et soyez prudents surtout.
- T'inquiète, on tient bien trop à te foutre une raclée au foot, me dit-il en plaisantant.
- Dans tes rêves mon vieux, dans tes rêves, lui répondis-je en me dirigeant vers ma couchette.
Je m'étends, prends la photo de Gaby près de moi. Il me faut cependant un petit temps avant de m'endormir, stressé par les deux prochains jours.
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Bonjour et bon début de semaine à tous. Ne connaissant absolument pas le milieu militaire, je m'excuse directement si mon récit contient des incohérences.
J'en profite pour vous demander votre aide. Par hasard connaitriez-vous quelqu'un qui pourrait m'aider pour les chapitres qui concernent l'armée?
Merci de laisser un petit vote et/ou commentaire, j'aime bien interagir avec vous et savoir ce que vous pensez :-).
Bisouilles
Chapitre corrigé le 1/07/18
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