Chapitre 19 - Je t'attendrai
Point de vue de Gabriella
Je sens les mains de Logan qui descendent le long de mes bras. Ils sont parcourus de frissons. J'aime cette sensation mais j'ai peur, je ne me sens pas prête à aller plus loin. Je ne suis pas faite du même bois que ces femmes dans les livres que j'ai lu. Je ne peux pas d'un coup m'ouvrir à un homme même si mes sentiments pour lui sont de plus en plus forts. Je pose mes mains sur les siennes et il comprend tout de suite. Il me prend dans ses bras et me serre contre lui. Je pose ma tête sur son torse. J'ai peur de le regarder et de voir qu'il m'en veut. Quelques minutes passent. Nos respirations se sont calmées et ont repris un rythme normal. J'ose enfin poser la question qui me turlupine.
- Tu m'en veux? lui demandais-je dans un murmure.
- De quoi? De vouloir y aller doucement? De ne pas avoir été plus loin? Je serais vraiment le dernier des goujats si c'était le cas, me dit-il doucement.
- Tu dois sûrement être plus habitué à ce que les filles sautent dans ton lit et surtout à ce qu'elles aient plus d'expérience...
- Effectivement les filles avec lesquelles j'ai eu une relation physique avaient de l'expérience mais elles ne sont pas restées dans ma vie. Ce n'étaient que des femmes de passage, sans importance... Contrairement à toi, me dit-il en m'embrassant le sommet de la tête. Je ne t'en voudrai jamais d'être telle que tu es. Ta différence est justement ce qui m'attire chez toi. J'aime ton naturel, ta façon d'être. Je ne peux que te respecter. Et je dois dire que le fait d'être ton premier petit-ami va assez bien à mon égo de mâle, rajoute-t-il en pouffant.
Je lui donne une petite tape sur l'épaule mais je ne peux m'empêcher de pouffer aussi.
- Merci, lui dis-je si bas que je ne suis pas sûre qu'il m'ait entendue.
Nous restons allongés dans les bras l'un de l'autre sans parler. C'est un calme apaisant même si mille et une questions tournent dans ma tête. Sa respiration se fait plus lente, signe qu'il s'endort. Mes yeux ne tardent pas à se fermer et je le rejoins dans les bras de Morphée.
Je me réveille tout doucement. Je n'ai jamais aussi bien dormi. Je me sens apaisée mais qu'est-ce que j'ai chaud! Pourtant le chauffage ne fonctionne pas pfff je vais devoir vérifier quand même. Au moment où je me fais cette réflexion, je sens un poids sur moi. Mais qu'est-ce que c'est... et là tout me revient. Logan, le salon de tatouage et le fait de m'être endormie dans ses bras. J'ouvre les yeux et vois un bras qui entoure ma hanche et je sens Logan dans mon dos. Voilà pourquoi j'ai chaud. Il me colle comme s'il avait peur que je parte. Il peut se rassurer sur ce point, je suis trop bien. Ceci dit, ma vessie se rappelle à moi il va donc falloir que je me dégage et ce n'est pas gagné. Je me contorsionne comme je peux en évitant de le réveiller, sors du lit, fait un pas... pour être tirée en arrière et retomber comme une crêpe.
- Où allez-vous jeune demoiselle? me demande-t-il en baillant.
- Et bien je comptais juste aller à la salle de bain mais une force m'a attiré ici. Tu ne saurais pas ce qu'il s'est passé par hasard? lui demandais-je en pouffant.
- Non, je ne vois pas du tout ce qu'il a pu se passer, me répond-il en feignant l'innocence. Mais ça tombe bien, j'avais justement quelque chose à te dire.
- Ah oui? C'est une bonne chose que j'ai été attirée ici alors, lui dis-je mutine.
- Oh ça oui. On ne peut pas aller contre le destin.
Il me ramène contre lui, me regarde tendrement et m'embrasse délicatement.
- Bonjour, me dit-il un sourire aux lèvres.
- Bonjour. Bien dormi?
- Très bien. Je n'ai pas aussi bien dormi depuis longtemps. Et toi?
- Pas trop mal, j'ai connu mieux, lui dis-je en plaisantant. Figure-toi que j'avais tellement chaud que j'ai cru que le chauffage fonctionnait encore.
- Sans blague?
- Oui oui et quelque chose ma maintenu toute la nuit. Pff, je devrais me plaindre, sérieusement.
- Ah oui? Attends tu vas voir ma petite.
- Logan, non, allez arrête... Logan.
Il commence à me chatouiller partout. Je n'en peux plus mais il s'en fout et continue de plus belle. Je rigole tellement que j'en pleure. J'essaie de me défendre comme je peux mais il est beaucoup plus fort que moi. Après quelques minutes, il s'arrête enfin et je peux souffler. J'en profite pour me lever et filer à la salle de bain. Quand je reviens, il n'a pas bouger d'un poil.
- Tu as faim?
- Ça va, me répondit-il en même temps que son ventre qui gargouille, ce qui nous fait rire.
- Ton ventre n'a pas l'air d'accord avec toi. Allez viens, tu va connaître un super petit-déjeuner...
Je vais dans la cuisine pendant qu'il va se rafraîchir et lui sers son repas. Quand il arrive, il regarde sur la table et ne peut s'empêcher d'éclater de rire.
- C'est ça ton super petit-déjeuner? Un bol de céréales et du lait?
- Et oui, ça va vite donc c'est un super petit-déjeuner, lui dis-je en rigolant.
Il me regarde navré. Nous mangeons ensemble sur ma petite table. Ça fait vraiment bizarre de déjeuner à deux. Personne ne vient jamais ici et encore moins pour manger.
- Je te ferai goûter un vrai petit-déjeuner. Tu m'en diras des nouvelles.
- C'est une invitation?
- Non, une promesse, me dit-il en faisant un clin d'oeil.
J'allais répondre quand son téléphone s'est mis à sonner. Nous le cherchons et finissons par le trouver près du divan. Entre-temps, la sonnerie s'est arrêtée. Il regarde qui l'appelle et je vois à son regard que quelque chose le chiffonne.
- Qu'est-ce qu'il y a?
- C'est le numéro du capitaine. Ce n'est pas normal. Je dois le rappeler. Tu permets?
- Oui, vas-y, je vais m'habiller pendant ce temps.
- Merci, me dit-il.
Je préfère lui laisser de l'intimité. Ça concerne son travail, je n'ai pas envie de l'espionner bien que ce soit très tentant. Je prends mes vêtements dans ma chambre et file dans la salle de bain. Je prends une douche, me sèche et m'habille. J'espère que je lui ai laissé assez de temps. Je retourne dans le salon et je le vois assis dans le canapé, le regard perdu dans le vide. Il ne m'a pas entendue. Je m'approche doucement pour ne pas l'effrayer.
- Ça va?
Je n'ose pas lui demander ce que voulait son capitaine. Il me le dira s'il le souhaite.
- Oui, je dois rentrer à la caserne. Nous avons une réunion dans une heure.
- Oh, lui dis-je déçue.
- Je suis déçu aussi ma belle, je pensais pouvoir passer la journée avec toi mais c'est une réunion importante et assez urgente visiblement.
- Je comprends, lui répondis-je en m'approchant de lui.
Il me prend dans ses bras.
- Ce n'est que partie remise, je te le promets. Je dois m'habiller maintenant. Je ne peux pas être en retard.
- Bien sûr, vas-y.
Quelques minutes plus tard, il réapparaît habillé. Je le sens loin déjà. Il vient, me reprend dans ses bras et m'embrasse comme si sa vie en dépendait. Ce n'est pas un baiser habituel. J'ai l'impression que c'est plus que ça, un peu comme s'il ne pensait pas revenir. J'ai une mauvaise impression mais je ne laisse rien paraître. Nous nous séparons et il s'en va en me regardant comme s'il voulait retenir les traits de mon visage. Je ferme la porte derrière lui et m'appuie sur cette dernière. Mes pressentiments m'ont rarement trompées mais j'espère sincèrement que c'est le cas aujourd'hui.
- Bon, réveille-toi ma fille. Bouge tes fesses, il ne faut pas rester sans rien faire.
Je vais aller faire les courses de la semaine. Étant donné que je suis encore sous certificat aujourd'hui je pourrai prendre mon temps. Il fait beau, je décide donc de me rendre sur le marché plutôt que d'aller au supermarché du coin. Il y a du monde. C'est une vraie marée humaine. Cela me fait sourire car si on regarde bien, c'est un tableau plein de couleurs qui bouge, qui vit. Les étals regorgent de fruits et légumes ainsi que de divers produits frais. Les marchands crient pour attirer l'attention des passants. Les cafés ont installé leur terrasse où sont assises des personnes en train de discuter autour d'un café fumant. Des mères de famille essaient d'avancer tant bien que mal avec leur poussette. Je me remplis de cette ambiance et respire à plein poumon. Je vais d'échoppe en échoppe et essaie de me concentrer mais je n'y arrive pas. L'air préoccupé de Logan ne quitte pas mon esprit.
Je regarde l'heure et, stupéfaite, je vois qu'il est déjà 13h00. Je consulte mon portable mais toujours pas de nouvelles. Ça commence à faire long. Je rentre à l'appartement et là je vois qu'il m'attend devant la porte. Je déglutis mais avance quand même.
- Coucou, lui dis-je.
Il ne me répond pas. De plus en plus bizarre. Nous rentrons dans l'appartement et je dépose mes courses dans la cuisine. Je mets au frigo ce qui doit l'être et vais enfin près de lui. Il regarde par la fenêtre.
- Ça fait longtemps que tu m'attends?
- Non, ça doit faire dix minutes.
Ok, là il y a un problème c'est certain.
- Dis-moi ce qu'il se passe.
- Je dois repartir en mission...
Je le sentais. Je sentais qu'il y avait quelque chose qui se tramait.
- Tu pars quand?
- Demain.
- Si tôt? lui demandais-je désespérée. Mais pourquoi?
- Le régiment que nous devons remplacer vient de subir une attaque. Il y a trop de blessés. Nous devons nous y rendre d'urgence.
Je suis sonnée. Pourtant j'aurais dû savoir qu'il repartirait. C'est son métier après tout. Je me voilais la face simplement. Il se tourne vers moi. Je peux voir des larmes dans ses yeux. Il ne pensait pas repartir maintenant non plus. Et ce sera sa première mission sans Luc. Ça doit être dur pour lui. Je ne vais pas en rajouter en m'apitoyant sur mon sort. J'aurai tout le temps pour ça une fois qu'il sera parti. Je me racle la gorge et respire une bonne fois.
- Je suppose que tu ne peux pas me donner plus de détails.
- Non, je ne peux pas. Je n'y vais pas de gaieté de coeur. Je ne pensais pas devoir y retourner si vite après...
Je ne le laisse pas continuer et vais le prendre dans mes bras et l'embrasser. Je ne veux pas qu'il s'en aille mais ai-je le choix?
- Tu dois repartir à quelle heure?
- Je ne devrais même pas être ici pour être tout à fait honnête...mais je ne pouvais pas partir sans te dire au revoir. Te rencontrer a été la plus belle chose qui me soit arrivée. J'aimerais tellement rester ici, mener une vie normale avec toi.
- Tu le feras à ton retour. Je t'attendrai, je te le promets. Tu es un militaire dans l'âme Logan. C'est ta vie. C'est grâce à l'armée que je t'ai connu et elle te rendra à moi.
Il me serre aussi fort qu'il le peut. Je sens mes larmes arriver et je frotte discrètement la première qui dévale ma joue.
- Je t'aime Logan, lui murmurais-je pour la première fois.
- Je t'aime aussi Gabriella, si tu savais à quel point.
J'entends à sa voix qu'il est ému au plus haut point. Je lui laisse le temps de reprendre contenance avant de bouger.
- On peut communiquer ou pas du tout?
- On pourra se voir sur Skype... C'est la première fois que ça va être aussi dur de partir, m'avoue-t-il à mi-voix.
- Combien de temps pars-tu?
- Je ne sais pas. Mon capitaine a parlé de huit semaines mais ça peut être prolongé.
Ouch ça fait mal. Deux mois sans lui. Mais je ne dois pas lui montrer à quel point je souffre. Il a besoin que je sois forte.
- Je dois y aller maintenant. Promets-moi de prendre soin de toi.
- Je te le promets... Logan...
- Oui?
- Sois prudent et reviens-moi.
- Je te le jure sur ce que j'ai de plus cher. Je t'aime ma Gaby.
Il me serre une dernière fois dans ses bras et s'en va. Je ne sais pas combien de temps je reste devant cette porte sans pouvoir bouger. On vient à peine de se trouver et nous sommes déjà séparés. Quand je me rends compte de la réalité, mes jambes cèdent et je m'écroule en larmes. Des sanglots me déchirent. J'ai le cœur broyé par la peur. Logan va-t-il me revenir? Seigneur faites qu'il me revienne...
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Leur première nuit ensemble, leurs premiers "Je t'aime" et déjà l'heure de la séparation.
Je ne vous cacherai pas que j'ai pleuré en écrivant la fin du chapitre. Ce n'est pas la fin de l'histoire rassurez-vous.
Alors, que pensez-vous de tout ça?
Bisouilles
Chapitre corrigé le 1/07/18
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