Partie 43 - Echec et mat
Alors c'était déjà Oli qui était visé? Je me rappelle que ce jour-là, il avait pris ma veste par erreur quand il est parti, du coup, j'avais pris la sienne. Deuxième choc, ce n'était pas un accident mais bien une tentative de meurtre! Mais quelle horreur! Et mon père est derrière tout ça? Non, je n'arrive pas à y croire! Et puis pourquoi aurait-il fait une chose pareille?
- Tiens tiens tiens, qui voilà? m'interpelle une voix. Jack en personne. Ce n'est pas bien d'écouter aux portes.
Ce con m'a fait sursauter! Moi qui voulait être discret, c'est plutôt loupé! Je ne suis définitivement pas fait pour être détective!
- Qui es-tu?
- Tu le sauras bien assez tôt mon gars. Rentre, que tout le monde participe à la fête, m'ordonna-t-il.
- Et si je refuse?
- Un trou dans ta personne serait du plus bel effet, alors ne me tente pas, me dit-il en pointant une arme sur moi.
Nous ne jouons plus, sur le coup, c'est du sérieux! Je déglutis et m'exécute, mes pensées allant directement à mon petit-ami. Pourvu que je puisse le revoir! La porte s'ouvre et l'inconnu me pousse en avant. Encore un peu et j'atterrissais comme une crêpe sur le tapis, je ne suis resté droit que grâce à mes bons réflexes.
- Regardez qui j'ai trouvé devant le bureau en train de vous écouter! s'écria-t-il en riant.
Les deux hommes se tournent immédiatement et tous les soupçons que nous avions se confirment! Antoine est bien le complice de mon père. J'avais encore un maigre espoir qu'il ne soit pas mêlé à tout ça mais tout s'effondre.
- Que c'est gentil de nous rendre visite mon fils! s'exclama alors mon géniteur. Vous voyez Antoine, vous ne devrez même pas aller le chercher.
- Alors c'est toi qui est l'instigateur de tout ce bordel! affirmais-je en évitant le regard de l'avocat.
- Oui mais je dois avouer que vous ne m'avez pas facilité la tâche tes amis et toi! Heureusement qu'Antoine nous a dégoté quelqu'un de plus futé pour finir le travail!
- Terminer le travail?
- Ne joue pas au plus fin avec moi! répliqua-t-il. Olivier devait finir sous les roues de cet imbécile, pas toi! Et il n'était pas prévu qu'il s'en sorte.
- Je peux savoir ce qu'il te prend «papa»? lui demandais-je, la colère montant de plus en plus. Me rayer de ta vie ne t'a pas suffi? Il fallait en plus que tu m'empêches d'être heureux?
- Oh comme tu y vas! Il m'a simplement fallu du temps pour me faire à l'idée que mon fils est une tapette, c'est tout, m'expliqua-t-il en balayant mes demandes de la main.
- Pourquoi vouloir te débarrasser de mon petit-ami alors? m'enquis-je. Il ne faisait rien à personne.
- Et bien si, il était avec toi et ça a grandement contrarié mes plans.
- Tes plans? répétais-je complètement éberlué. Mais de quoi tu parles?
- Puisqu'il faut tout te dire, soupira-t-il, allons-y. J'ai rencontré Antoine il y a quelques années. Il était déjà assez reconnu dans le métier et je l'ai engagé pour m'aider dans une affaire avec l'entreprise concurrente à la mienne. Comme prévu il a gagné haut la main avant de s'envoler je ne sais où. Après avoir effectué quelques recherches sur lui, je me suis rendu compte que tu étais son petit-ami avant son départ. Une idée a alors commencé à germer: pourquoi ne pas vous remettre ensemble? Ainsi je pourrais compter sur ses talents et j'aurais quelqu'un digne d'hériter de l'entreprise. Je l'ai contacté pour lui proposer un marché assez juteux qu'il s'est empressé d'accepter. Il comptait revenir de toute façon, je n'ai fais qu'accélérer le mouvement. Mais le temps de mettre tout ça en route, tu t'es entiché de l'autre idiot! Il représentait un obstacle alors il fallait l'éliminer.
- Non mais tu t'entends? m'énervais-je. C'est d'une vie humaine dont tu parles, pas d'un simple déchet!
- Ce n'est qu'un détail! rétorqua-t-il. Et puis, si celui que nous avions engagé à la base avait été plus doué, nous n'en parlerions même plus.
- Et toi Antoine, comment as-tu pu rentrer dans son jeu? m'exclamais-je.
- Il me proposait une offre en or et en plus je te récupérais. J'étais gagnant sur tous les tableaux, me répondit-il en haussant les épaules.
- Non mais, je rêve! Et l'autre gugusse, c'est qui? demandais-je en désignant l'homme derrière moi.
- Oh lui? Je l'ai rencontré peu de temps avant toi, m'expliqua mon ex, mais nous sommes restés en contact et comme il avait besoin d'argent, je l'ai engagé avec un de ses amis pour continuer ce que l'autre incapable a commencé. Je te présente Marc.
- Marc... Ôtes-moi d'un doute? Ne me dis pas que tu es celui qui a consolé Olivier plus d'une fois et qui est devenu son ami? m'enquis-je, de plus en plus mal.
- Je ne te le dis pas puisque tu as l'air de savoir qui je suis, rit-il. Il est vraiment crédule ton mec! Il n'a même pas trouvé ça étrange que je me pointe à chaque fois qu'il était mal!
- Mais qui est l'autre alors? le questionnais-je. Qui est ton ami?
- Thomas, ça te dit quelque chose? m'éclaira-t-il. En plus, il s'est pris un pied d'enfer avec Olivier.
Je chasse bien vite la pointe de jalousie qui montre le bout de son nez au souvenir de mon ange dans les bras d'un autre. Ce n'est absolument pas le moment de penser à ça. Je viens de tomber dans une autre dimension nom d'un chien! Ou un cauchemar? Ou les deux? Il y a quand même quelque chose qui me turlupine.
- Toi qui ne supporte pas les gays, demandais-je à mon paternel, pourquoi avec un homme? Tu aurais pu me caser avec une fille...
- Je me suis fait une raison. Je déteste toujours autant les gens de ton espèce mais quitte à avoir un fils perverti, autant que son partenaire soit un avocat international qui puisse servir mes intérêts, m'expliqua-t-il avec un aplomb incroyable, plutôt qu'un petit agent de gardiennage.
Dire que je croyais toucher le fond mais là nous sommes arrivés bien en-dessous! Ainsi, il préfère me voir avec un gay friqué plutôt qu'avec un homme droit qui n'est pas de la même classe que lui! Nous sommes revenus au Moyen-Âge ma parole!
- Que vas-tu faire de moi maintenant que je suis au courant de tes manigances?
- Tu vas devenir l'heureux époux d'Antoine ici présent, asséna-t-il.
- Et si je ne veux pas? Que se passera-t-il?
- Olivier et tous vos amis disparaîtront dans de mystérieux accidents.
- Tu ne peux pas faire ça! Tu n'es qu'un meurtrier sans scrupules, criais-je.
- Et alors? Tu crois que c'est la première fois que j'élimine les gêneurs?
Bon ok, je ne sais définitivement pas qui est cet homme! Oui, il m'a battu et jeté à la rue mais de là à commanditer des meurtres!
- Et maman?
- Et bien quoi ta mère? demanda-t-il calmement.
- Est-ce qu'elle a quelque chose à voir là-dedans?
- Cette gourde? ricana-t-il. Elle n'a pas assez de cervelle pour faire quoi que ce soit! Elle n'a déjà pas su t'élever correctement. Le seul service qu'elle m'ait rendu, c'est de te convaincre de venir me parler. Elle a vraiment cru que je voulais faire mon méa culpa, rigola-t-il franchement. Les bonnes femmes et leurs sentiments!
Une chape de plomb vient de me tomber dessus. Il n'a vraiment aucun respect pour elle! C'est hallucinant.
- Dans tout ça, qui a été chargé de nous renverser? m'enquis-je.
- Arrête de poser des questions, tu deviens fatiguant! me sermonna Antoine, agacé.
- J'ai le droit de savoir! Vous avez fait de ma vie un enfer.
- C'était Thomas, avoua Marc. Il est plutôt doué avec un volant. Enfin, il l'était.
- Comment ça, il l'était? Que lui avez-vous fait? m'exclamais-je.
- Oh trois fois rien, me répondit-il. Il voulait tout arrêter. Figure-toi qu'il s'est pris d'affection pour l'imbécile qui te sert de petit-ami.
- Qu'est-ce que vous lui avez fait? répétais-je plus fort et en insistant sur chaque mot.
- Ce qui devait être fait! Il est allongé dans une ruelle avec une balle dans le corps. C'est pour ça que j'ai été retenu, précisa-t-il pour mon père et Antoine.
- Mais combien de morts vous faut-il? m'écriais-je. C'est comme ça que ton business fonctionne papa? Et toi Antoine, c'est comme ça que tu as monté les échelons?
- Ça et la promotion canapé qui marche très bien, me répondit mon ex. Tu ne te rends pas compte du pouvoir que peuvent nous procurer une partie de jambe en l'air et une caméra.
- C'est répugnant! Vous me dégoutez autant l'un que l'autre!
- Il va pourtant falloir que tu t'y fasses monsieur mon mari, ricana-t-il.
- Jamais! Plutôt crever! crachais-je.
- Tu n'en penses pas un mot! rétorqua mon père. Nous savons où tes amis se trouvent. Tu ne voudrais pas qu'il leur arrive malheur n'est-ce pas?
Ils me tiennent. Ils savent pertinemment que je ne peux pas laisser tomber les autres. Quand est-ce que ma vie est devenue aussi compliquée? Et Oli? Comment vais-je pouvoir lui expliquer tout ça? Non, je ne dois pas réfléchir comme si j'avais déjà capitulé. Ça n'arrivera pas. Ils ne m'utiliseront pas pour leurs intérêts!
Un bruit se fait entendre dans le couloir, me sortant de mes pensées. Visiblement, ils ne savent pas non plus de quoi il retourne au vu du regard que sont en train d'échanger mon père et Antoine.
- Va voir ce que c'est! ordonna mon paternel à Marc.
Il s'exécute rapidement et file en direction du couloir. Une fois la porte ouverte, le volume est beaucoup plus élevé ce qui nous permet d'entendre un bruit de cavalcade. Quelques minutes après le départ du troisième larron, il revient dans la pièce, pâle comme un linge. On peut même dire qu'il n'en mène pas large monsieur «je tiens le flingue».
- Des gars sont entrés dans le bâtiment. Ils arrivent à notre étage, précisa un Marc essoufflé par la course qu'il vient de faire. J'ai pu en compter 5 mais ils doivent probablement être accompagnés et ils sont solidement armés.
- Mais que veulent-ils? s'étonna Antoine.
- Bonne question mais nous n'avons pas le temps d'en débattre, s'énerva l'aîné en se levant. Attrapez-le et suivez-moi.
Ils se mettent à deux pour me tenir mais je parviens à utiliser une technique digne d'un combattant pour leur échapper: je m'effondre au sol! Vous pouvez toujours rire mais ça marche et cerise sur le gâteau, ils tombent avec moi et ne parviennent pas à se relever. Je suis coach sportif, pas militaire comme Ludrey nom d'une chique. Comment voulez‑vous que je vienne à bout d'un gars qui tient un flingue? Je dois faire preuve d'imagination et heureusement pour moi, mon cerveau n'est pas aux abonnés absents. Je tente de me lever quand je sens une main sur mon mollet qui me retient et tente de me faire retomber avec eux. Pas de bol mon pote, je suis souple. Je me rattrape comme je peux et m'appuie sur la première chose qui me tombe sous la main. Marc pousse un cri peu digne d'un homme, me faisant remarquer que j'écrase ses parties intimes. Bien fait enfoiré! Antoine en a profité pour m'attraper au niveau du coup. La surprise faisant son effet, je tombe comme une merde. Seul détail auquel mon super ex n'a pas pensé, c'est que pour m'emmener, il faut que je sois debout. À moins qu'il ne se soit transformé en Musclor, il ne pourra pas me traîner! Et oui mon coco, tu es définitivement un bureaucrate et ton complice HS pour un moment. Il n'a cependant pas le temps d'intervenir puisque deux gars débarquent dans la pièce, armes au poing. Au vu de la situation, je ne peux que rire devant sa mine déconfite! Peu importe pour qui ils sont là, s'ils sont du bon côté ou non! Les choses ne peuvent pas être pire de toute façon! La suite se déroule dans un beau méli-mélo mais je comprends vite qu'ils font partie des gentils. Marc et Antoine sont vite mis hors d'état de nuire et quelqu'un vient me donner la main pour me relever. La réaction de toute personne normalement constituée serait le soulagement. Mais qui a dit que je l'étais? Résultats: j'éclate de rire encore une fois. Mes nerfs sont en train de lâcher. Mais quel Vaudeville est devenu ma vie? Ça doit être un rêve, c'est obligé.
-----------------------------
Tout est dit les enfants, je ne vais pas vous faire un résumé. Que de découvertes! Certaines qui sont très surprenantes et d'autres un peu moins.
Que ce soit la team Marc ou la team Antoine, vous avez toutes les deux gagner puisqu'ils étaient complices.
Je me suis régalée en écrivant ce chapitre et je dois avouer avoir même un peu, non beaucoup ri surtout au moment de la chute! Si si, je vous jure. Au moins notre Jack n'essaie pas de jouer les héros lol.
J'ai envie de lire vos avis plus que jamais les loupiots.Et tant qu'on y est, qui est intervenu? Personne ne savait qu'il était dans le bâtiment!
Bisouilles
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro