Chapitre 34 - Le mystère s'épaissit
Point de vue de Jack
Non, non non et non! Il ne faut pas qu'il s'imagine quoi que ce soit et pourtant je suis certain que c'est le cas. Tout ça à cause de l'autre imbécile. Et puis c'est quoi cette histoire avec Tonio et Geoffrey?
Antoine est étendu en étoile de mer sur son lit et ronfle comme un sonneur. Il en a fait des dégâts celui-là!
- Comment vais-je rattraper le coup? murmurais-je en passant mes mains sur mon visage.
Une chose est sûre, je ne peux pas laisser les choses comme ça mais je ne peux pas me rendre chez Olivier pour lui expliquer. Si quelqu'un nous suit, ils sauront que nous sommes un peu plus que des amis et je ne veux pas leur donner la puce à l'oreille. La première chose à faire est de partir d'ici. Je ne vais pas rester jusqu'à la Saint-Glinglin. Bien que l'idée de voir la tête de l'autre idiot après une telle cuite me tente bien, pensais-je en riant. Je ramasse mes affaires et m'en vais aussi vite que possible. Je crois que je ne suis jamais rentré aussi rapidement. Au vu des textos qu'il m'a envoyé, Olivier doit vraiment être énervé. Je ne prends même pas la peine de me mettre à l'aise, autant régler ça maintenant. Enfin s'il veut bien décrocher...
- T'as intérêt à avoir une bonne excuse pour m'appeler à cette heure-ci, grommela-t-il. Je dois aller au boulot et je ne suis pas en avance.
- Désolé, ça ne prendra pas longtemps.
- T'as 5 minutes.
Courage, Jack, courage! Tu sais comment il est au réveil surtout qu'il n'a pas du dormir beaucoup.
- Je sais de quoi ça avait l'air quand tu as appelé mais ce n'est pas ce que tu crois.
- Tu me l'as déjà dit par texto ça. Viens-en au fait.
- Antoine voulait qu'on se donne rendez-vous quelque part pour aller boire un verre. Vu les allusions qu'il m'a lancées tout le temps de la séance de coaching, j'ai bien compris où il voulait en venir. J'ai accepté pour qu'il ne se méfie pas mais j'ai choisi l'endroit et l'heure. Je suis arrivé plus tôt que lui au bar.
- 3 minutes, marmonna mon interlocuteur.
- Je connais Antoine et ses techniques, continuais-je en ignorant l'interruption. Il avait prévu de me saouler pour arriver à me mettre dans son lit. Je suis allé trouver le barman et me suis arrangé pour qu'il me donne de l'eau à la place de la vodka que j'allais commander. Mon ex n'y a vu que du feu et a voulu suivre mon rythme.
- Mais ses verres étaient normaux?
- Exact, lui confirmais-je, il a bu de l'alcool toute la soirée et a fini complètement bourré.
- Mais ça ne m'explique pas ce que tu faisais chez lui, me dit-il après avoir pouffé.
- Je ne suis pas un salaud. Je l'ai ramené et mis au lit. Quand tu as appelé, il était dans un de ses délires dus à la boisson.
- Tu veux dire que...
- Oui, il ne s'est strictement rien passé. Il a voulu joué mais j'ai été plus malin que lui, riais-je.
- Tu l'as pris à son propre jeu... décidément tu es très fort, rit-il. Tu ne peux pas savoir comme je suis soulagé.
- J'imagine mais je ne t'en veux pas d'avoir cru autre chose. Que s'est-il passé avec Tonio et Geoffrey?
- Ils ont pris ma voiture hier soir et quelqu'un a voulu les envoyer dans le décor mais je n'ai pas le temps de t'expliquer tout de suite. Demande les détails à Lucane, il est au courant de tout.
- Comment ça se fait que Lucane...
- Je n'ai vraiment pas le temps, je dois filer au boulot. Il répondra à toutes tes questions, promis. Merci de m'avoir expliquer, ajouta-t-il plus bas.
- Je ne veux pas te perdre, surtout pas pour ça, lui expliquais-je, gêné. Alors file travailler.
Après avoir raccroché, je m'effondre sur mon canapé. La nuit a été rude mais il faut que je mette tout ça au clair. Malgré mon envie de dormir, me voilà donc en train de téléphoner à Lucas.
- Hey salut Jack. Je suppose qu'Olivier t'a mis au courant de ce qu'il s'est passé hier soir.
- Salut, soupirais-je, exténué. T'as tout compris mais il n'avait pas le temps de me donner d'explications. Je compte donc sur toi pour éclairer mes lanternes.
- Il m'a appelé vers minuit, paniqué, pour me dire que son frère et Geoffrey avait été suivis et que la voiture leur avait foncé dedans. Ils se sont dirigés vers commissariat ce qui a fait fuir l'autre véhicule. Ils sont rentrés à l'intérieur du bâtiment et ont porté plainte. C'est l'inspecteur Miels qui l'a appelé.
- Attends... Miels? Ce n'est pas celui qui s'est occupé de l'ex d'Auriane?
- Lui-même. Par contre, j'ai dû expliqué toute l'affaire et il aimerait te voir pour avoir plus de détails. Autre chose: je peux te dire que nos amis n'étaient pas ravis d'avoir été tenu à l'écart.
- J'imagine mais je ne pensais pas qu'ils se retrouveraient mêlés à tout ça, avouais-je. Mais dis-moi, quel rapport entre ce qu'il s'est passé et l'affaire qui nous préoccupe? lui demandais-je un peu désorienté.
- Ils ont pris la voiture d'Olivier. Il faisait noir. Tu veux que je te fasses un dessin? m'interrogea-t-il, énervé.
- Merde! Tu crois que c'était lui qui était visé... affirmais-je.
Et si j'avais eu les idées plus claires, je l'aurais compris tout seul. Quand est-ce que ça va finir? En plus...
- Je pensais que Logan faisait suivre Oli, rétorquais-je. Il aurait dû être au courant et agir non?
- Il n'a peut-être pas encore eu le temps de mettre quelqu'un à la protection de notre ami.
- Je vais l'appeler pour en avoir le cœur net et lui expliquer les derniers événements.
- Ok mais n'oublie pas qu'on devra aussi prévenir les filles, ajouta Lucane.
Le détail auquel je n'avais pas penser. Elles vont nous étriper. Ce ne sont peut-être que des femmes mais elles peuvent être terribles quand elles s'y mettent. Je me demande bien qui a été inventé que les demoiselles représentaient le sexe faible.
- On est obligé? demandais-je mal à l'aise.
- Tu veux vraiment connaître la réponse? plaisanta-t-il.
- Non. En fait, je crois que je voulais juste y échapper.
- Mets-toi un peu à la place de Ludrey et à la mienne. Ce sont nos épouses...
- Oulà, je préfère ne pas y penser. Mais, je leur dirai. Après tout, c'est à cause de moi.
- Non, c'est à cause d'Antoine. Ceci dit, si tu veux te jeter dans la gueule du loup, je te laisserai faire.
- Tu parles d'un mec, rétorquais-je.
- Courageux mais pas téméraire mon gars, rit-il. Bon, je te laisse. Ma tendre m'attend.
- C'est ça, lâcheur. Je te tiens au courant.
Que ne donnerais-je pas pour revenir en arrière et éviter cet accident? soupirais-je une fois la communication terminée. Tout était tranquille, je pouvais dormir quand j'en avais besoin! Et surtout je ne risquais pas ma vie entre un ex cinglé et des femmes qui ne supportent pas qu'on leur cache quelque chose.
Avant de contacter Logan, j'ai besoin de prendre une douche et de manger et pas spécialement dans cet ordre. Mon estomac crie famine quand j'arrive dans la cuisine mais le tour du frigo est vite fait puisque j'ai oublié de faire les courses.
- C'est vraiment pas mon jour, soufflais-je en refermant la porte. Au moins quand j'étais avec Oli, il s'arrangeait toujours pour qu'il y ai des réserves.
Dépité, je me rabats sur un paquet de céréales entamé et vais prendre ma douche en mangeant. J'ai l'impression que me déshabiller est un acte impossible tellement mes yeux sont lourds. Pourtant je n'ai pas le choix. Après m'être battu pendant un temps qui m'a semblé infini, je sens l'eau couler sur mon corps. À défaut de chasser les ennuis qui nous tombent dessus, ça a au moins le mérite d'évacuer un peu ma fatigue et de me remettre les idées un peu en ordre.
Mon lit, le traître, agi sur moi comme un aimant et je lutte furieusement contre moi‑même pour ne pas céder à l'appel des sirènes. La sécurité d'Olivier et de nos amis est plus importante que le reste. Je me reposerai après. Une fois habillé, je vais donc appeler Logan. Cependant le risque de sombrer étant trop grand si je m'assieds dans le canapé, j'opte pour une chaise dans la cuisine, bien droite, pas confortable pour un sou.
- Allo?
- Salut c'est Jack.
- Bonjour Jack. Comment vas-tu?
- Ça pourrait aller mieux en fait. Dis-moi, as-tu mis quelqu'un à la surveillance d'Olivier?
- Oui, je lui ai assigné quelqu'un directement. Pourquoi?
- Parce que visiblement il n'a pas été très efficace. Tonio, le frère d'Olivier et Geoffrey, un ami, ont pris sa voiture hier soir. Quelqu'un s'est amusé à les poursuivre et à leur foncer dedans.
- Mon Dieu! Ils vont bien?
- Oui mais grâce à leur jugeote plus qu'autre chose. Tu n'es au courant de rien?
- Non, je dois dire que je tombe des nues.
- Le gars à qui tu as confié la surveillance est clean?
- Toute l'équipe a été triée sur le volet. Mais cette histoire me chagrine, marmonna-t-il. Je vais faire mon enquête et mettre quelqu'un de confiance sur le coup.
- Tu es sûr que la même chose ne se reproduira pas?
- Certain. On a récemment engagé des gars qui étaient avec nous au front. Je mettrais ma vie entre leurs mains.
- J'espère que tu as raison. Je joue gros sur ce coup-là.
- Tu peux me faire confiance. Et je trouverai une explication à tout ça. Je n'aime pas qu'on me mette dans ce genre de situations. Que va-t-il se passer maintenant pour tes amis?
- Ils ont porté plainte contre X mais je dois aller au commissariat pour leur donner tous les détails de l'histoire. Tu seras probablement interrogé aussi.
- Merci de me prévenir. Je vais tâcher de faire vite de mon côté. Je te tiens au courant. Et Jack?
- Oui?
- Sois prudent. Ça évolue un peu trop à mon goût.
- Je le serai. Merci de t'inquiéter.
Ma montre affiche 9h00. Je ne travaille que dans une poignée d'heure. Je vais donc pouvoir me délecter d'un peu de sommeil. Enfin, si on veut bien me laisser tranquille deux minutes et avec mon bol actuel, je m'attends au pire.
Contre toute attente, mes yeux s'ouvrent en même temps que le réveil que j'avais eu la bonne idée de programmer. On m'a visiblement oublié pendant ce moment de répit, ce qui n'est pas pour me déplaire! Ce petit somme m'a permis de recharger un peu mes batteries avant d'aller au boulot. Je n'ai pas de coaching prévu avec Antoine mais mon petit doigt me dit que je vais quand même avoir droit à sa visite. L'après-midi est bien entamé quand ma prédiction se révèle juste.
- Génial, soupirais-je si bas que personne ne m'a entendu. Comme j'aurais voulu me tromper.
- 'lut, me salua-t-il.
- C'est pas la grande forme à ce que je vois.
- Comment tu fais? Tu as bu autant que moi et pourtant tu es frais comme un gardon, se plaignit-il.
- L'entraînement, lui répondis-je en lui faisant un clin d'œil. Tu n'auras pas dû essayer de suivre la cadence, petite nature.
- Oh ça va hein! Par contre, éclaire un peu ma lanterne: comment suis-je arrivé dans mon lit?
- C'est simple: j'ai trouvé ton adresse dans ton portefeuille et tes clés dans ta poche. Je ne pouvais pas te laisser ivre en plein milieu du bar, riais-je.
- Un vrai prince charmant quoi! En tout cas, merci. Et...
- Et?
- Est-ce qu'on a...?
Il est tellement gêné que ça pourrait en être risible. Surtout que son but était le même mais avec les rôles inversés. Ici plusieurs options s'offrent à moi: la première, je lui dis la vérité. La deuxième, je lui fais croire que nous avons couché ensemble histoire de me rapprocher. Mais aucune ne me convient. La première manque de piquant et pour l'autre... Je n'ose même pas penser aux conséquences si ce mensonge arrivait aux oreilles d'Olivier. Il me reste alors la numéro trois.
- Tu ne te rappelles de rien? feignais-je d'être choqué.
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Désolée du retard, tout me tombe dessus à peu près en même temps. J'ai dû préparer un test de recrutement que je passe tout à l'heure. Vous voyez les tests logiques avec des dominos, des suites de nombres? Je suis nulle en logique au secours! Sans compter qu'il y aura deux rédactions. Si celle en français ne me fait pas peur, celle en néerlandais c'est une autre paire de manche. Mais bon je ne vais pas m'étaler plus... Juste, croisez les doigts pour moi aux alentours de 10h30 :-).
Alors, vous avouerez que je vous ai bien eu! Jack n'allait quand même pas trompé Oli! Non mais pour qui le prenez-vous? Mdr. Je suis assez fière de moi sur ce coup. Que pensez-vous de l'évolution?
J'attends vos avis mes petits bichons.
Bisouilles
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