Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 32 - Frayeurs

Point de vue de Tonio

Mais pourquoi débarque-t-il comme ça? Il nous a ignoré pendant plus de vingt ans, il aurait pu continuer. Et pourquoi ça me touche? Je devrais m'en moquer complètement, après tout, il s'est barré à ma naissance. Enfin, maintenant, nous savons que c'est maman qui l'a expulsé mais il n'a pas essayé de nous rencontrer plus tôt non plus alors que c'est lui l'adulte. Je n'ai pas besoin de lui. Et si Olivier, lui en avait besoin?

- Je savais que je te trouverais là.

Geoffrey arrive à ma hauteur. Il n'a pas dû avoir trop de mal pour me situer. Quand je suis déprimé, je viens souvent ici. Je suis tranquille dans ce parc. Je me suis déniché un banc à l'écart des autres promeneurs, bien caché par des arbres. Ce n'est pas la première fois que je m'y retrouve avec lui. Depuis le décès de maman, je vais mal mais je ne veux pas le montrer à mon frère. Il a déjà tellement de poids sur les épaules ces derniers temps que je ne veux pas en rajouter.

- Je n'ai jamais eu d'enfants, me confia-t-il à brûle-pourpoint après s'être assis près de moi. J'ai 53 ans et je n'aurai plus l'occasion d'en avoir.

- Mais qu'est-ce que tu racontes? Beaucoup d'hommes ont des enfants à ton âge.

- Je ne pourrai jamais en avoir... à cause des traitements que j'ai reçu.

Je suis bouche bée devant ses confessions. J'aimerais lui dire quelque chose, n'importe quoi pour pouvoir le réconforter mais j'en suis bien incapable. De toute façon, il vaut mieux que je ne l'interrompe pas. Ça ne doit pas être facile pour lui d'en parler.

- Je ne l'ai encore dit à personne à part à Olivier. Je lui ai fait promettre de ne rien dire à ce sujet. J'ai tellement honte. Mon égo d'homme en a pris un coup. Je ne pourrai jamais combler une femme entièrement. Je ne pourrai pas découvrir le plaisir de tenir dans mes bras la chair de ma chair. Et ça me bouffe de l'intérieur, ajouta-t-il. Vous êtes comme mes enfants et d'autant plus importants à mes yeux. Alors oui, l'arrivée de votre vrai père me fout en rogne. Il a pu donné des enfants à deux femmes qu'il a aimée mais il s'est octroyé le privilège d'en ignorer deux alors que je donnerais tout pour en avoir ne serait-ce qu'un seul. Je suis jaloux du lien biologique qui existe entre vous et j'ai peur, continua-t-il. Peur qu'il vous arrache à moi et qu'il vous fasse souffrir.

Ses paroles rentrent en moi mais il faut le temps que j'assimile tout ce qu'il me raconte. Je déglutis au fur et à mesure que je comprends l'ampleur de ses révélations. Je prends sa main et la serre dans un besoin de soutien: pour lui ou pour moi? Je ne saurais le dire, sans doute les deux.

- Je ne sais pas quoi te dire, soufflais-je. Je n'ai pas envie de devenir père pour l'instant et je ne peux pas me mettre à ta place. Je peux juste essayer de comprendre et être là pour t'aider à accepter l'inacceptable. Il y a une seule chose sur laquelle je peux te rassurer: jamais il ne nous arrachera à toi. Il n'en a pas le droit et nous ne le laisserons pas faire. Nous sommes adultes à présent et nous faisons nos choix.

- Pourquoi es-tu parti? murmura-t-il en resserrant ma main, visiblement ému.

- Pour tout te dire, je n'en sais rien, soupirais-je. Après tout, je ne l'ai pas connu mais ce qui m'énerve, c'est qu'il se pointe sans crier gare et bouleverse nos vies. Surtout celle d'Olivier. J'ai eu la chance de l'avoir en remplacement, je n'ai donc pas manqué de figure paternelle.

- Contrairement à ton frère.

- Il a toujours été là pour moi mais qui a été là pour lui? Très jeune, il a dû endosser le rôle de l'adulte responsable. Il s'est auto-déclaré homme de la maison et a fait tout ce qu'il pouvait pour aider maman et s'occuper de moi. Entre les boulots qu'il faisait pour qu'on puisse s'en sortir, le rôle de père qu'il a endossé et le reste, il n'a pas eu une vie d'adolescent normal. Il ne le sait pas mais je l'ai surpris plus d'une fois, complètement épuisé et démoralisé face à la situation alors qu'il faisait le fort devant nous. Donc ça me fait doucement rire que Paul se pointe comme si de rien n'était en se prétendant être notre paternel. C'est Olivier qui était là pour ma première rupture ou pour ma remise de diplôme. Il a été présent dans tous les moments importants. Je sais qu'il nous a écrit et que maman lui envoyait nos photos. Et même si je n'ai pas pu les lire, ses lettres sont dérisoires face à tout ça. J'ai de la chance dans le fond, haussais-je les épaules, j'ai deux papas sur lesquels je peux compter. Je sais que je suis arrivé plus tard qu'Olivier dans ta vie, mais tu n'en es pas moins gravé là, lui expliquais-je en montrant mon cœur. Et puis, dis-toi que tu as eu le bon côté des enfants sans être passé par la case couches-culottes, riais-je pour détendre l'atmosphère.

- C'est vrai que cette partie-là n'est pas la plus marrante, ria-t-il avec moi. Mais que vas-tu faire?

- Suivre ce que veut Olivier. Pour ma part, ça ne change pas grand-chose. C'est pour lui que je m'inquiète.

- Il s'en sortira. Il est têtu et ne nous dira jamais qu'il a besoin d'aide mais il faudra bien veiller sur lui. Prêt à m'aider? s'enquit-il.

- Prêt, soufflais-je. Tu crois qu'un jour il aura la paix et qu'il sera heureux?

- Je ne sais pas te répondre. Mon instinct me dit qu'il va encore passer par pas mal de coups durs mais ça ira... un jour ou l'autre.

- Mouais, je ne l'aime pas ton instinct mais le mien dit pareil, soupirais-je. Allons le retrouver, il doit s'inquiéter.

Point de vue de Geoffrey

Nous nous levons et partons d'un bon pas pour retrouver le troisième larron. Cette conversation m'a beaucoup remué. Pourquoi lui ai-je dit tout ça? Pourquoi lui ai-je révélé mon plus lourd secret, celui qui me ronge depuis des mois? Je me rappelle encore le jour où mon médecin m'a annoncé la nouvelle:

«Flash-back»

- J'ai de bonnes nouvelles, votre traitement fonctionne. Au vu de vos analyses, nous avons pu constater une régression de votre cancer.

- C'est une bonne chose non? lui demandais-je incertain.

- Oui cependant...

Je n'aime pas, mais alors là, pas du tout ce petit mot.

- Cependant?

- L'utilisation de ce traitement à quelques effets secondaires, assez rares, dont nous avions parlé avant de nous lancer. Vous vous rappelez?

C'est un peu confus au vu du nombre d'informations que j'ai reçues ce jour-là et surtout de l'état d'hébétude dans lequel je me trouvais mais je me contente d'acquiescer.

- Nous vous avions demandé un échantillon de sperme pour approfondir nos analyses et il se trouve que les résultats ne sont pas bons.

Le souvenir de ce moment plus que gênant me revient en mémoire et je commence à rougir quand ses mots arrivent à mon cerveau.

- Comment ça ils ne sont pas bons?

- Je vais vous épargner le langage médical. Il n'y a pas trente-six manières de vous l'annoncer, m'expliqua-t-il. Vous ne pourrez plus avoir d'enfants. Le médicament que vous avez pris vous a rendu stérile. Je suis désolé.

- Mais vous êtes sûr? Il n'y a pas d'erreurs possibles? lui demandais-je, complètement hébété.

- Nous avons fait tous les tests connus et croyez-moi que j'aurais préféré qu'il en soit autrement.

«Fin du flash-back».

C'est la première fois que j'en parle à quelqu'un en-dehors du monde médical. Un poids vient de s'enlever de mes épaules et même si j'avais voulu que ce soit à quelqu'un d'autre qu'à un de mes fils, je suis soulagé de l'avoir fait.

- Ne dis rien aux autres, s'il te plaît, le suppliais-je. Vous êtes les seuls à savoir et j'aimerais que cela reste comme ça.

Il ne me demande pas de quoi je parle, sachant pertinemment à quoi je fais allusion.

- Ne t'en fais pas. Tu leur diras quand tu seras prêt, acquiesça-t-il, mais tu devras leur annoncer tu sais?

- J'en ai conscience mais ce n'est pas le bon moment.

- Y a-t-il vraiment un bon moment pour ce genre de choses? me demanda-t-il, n'attendant visiblement pas de réponse.

Nous marchons en silence jusqu'à la maison. J'ai tout le temps dont j'ai besoin pour ruminer et me remettre de mes émotions. Le retour de leur père m'a causé un véritable choc. Après tout, je n'ai aucun lien de sang avec eux. Rien ne les oblige à vouloir de moi dans leur vie. Ce qu'ils m'ont dit, par contre, m'a profondément touché. Ils m'ont prouvé ce que je savais déjà: ils sont entiers et courageux. Peu importe la situation, ils soutiennent leurs proches et encore plus troublant, ils me voient comme leur père de cœur. Contrairement à ce que je croyais, l'arrivée de ce Paul a resserré nos liens plutôt que de les briser.

En pénétrant dans le salon, nous voyons Olivier endormi dans le divan. Le pauvre a tellement d'événements qui lui tombent dessus qu'il a du mal à dormir. Ses nerfs sont mis à rude épreuve et pourtant il est comme le roseau, il ne rompt point.

- Vous allez bien? nous demanda-t-il, les yeux toujours fermés.

- Oui, le rassura Tonio. Tu devrais continuer à dormir. Il est tard.

- Je vais aller raccompagner Geoffrey d'abord.

- Je peux dormir sur votre canapé pour cette nuit, lui proposais-je.

- Ce serait avec plaisir, j'adore t'avoir chez nous mais tu as besoin de te reposer. Et ce n'est pas sur un canapé, aussi confortable soit-il, que tu y parviendras. En plus, tu es de garde demain matin.

Il a raison, comme toujours mais ça me gêne de l'ennuyer alors qu'il est clairement épuisé.

- Ne t'inquiète pas frangin, lui rétorqua Tonio, je vais le ramener. Je n'ai cours que l'après-midi.

- Tu ferais ça?

- Oui, tu as besoin de repos aussi. Je vais bientôt te retrouver à dormir debout, ria-t-il.

- Très bien, laissa tomber l'ainé, mais sois prudent d'accord?

- Toujours, confirma le cadet.

Il prit les clés de la voiture et nous partîmes après avoir saluer le troisième membre du groupe. La soirée a été riche en émotions si bien que la fatigue s'abat sur moi d'un coup. Je n'ai conscience d'avoir fermé les yeux que lorsque je me lorsque je me réveille sous les cris d'un Tonio paniqué.

- Qu'est-ce qu'il se passe? grognais-je. Pourquoi tu paniques?

- Quelqu'un nous suit.

- Tu es sûr?

- Oui, il a essayé de nous rentrer dedans, me précisa-t-il.

Un détail a dû m'échapper. Pourquoi un inconnu s'en prendrait à nous? Nous n'avons rien fait. Mon compagnon a l'air de se poser exactement la même question mais il essaie de se concentrer sur sa conduite. Heureusement pour nous, je connais un raccourci qui pourra nous conduire directement au commissariat.

- Prends à droite au prochain embranchement, lui ordonnais-je.

Il s'exécute sans me demander la raison de ce changement de route. Je me retourne et vois les phares qui se rapprochent malgré la bifurcation. La voiture nous percute de nouveau, nous faisant cogner le crâne contre l'appui-tête.

- Prends à gauche et tourne dans le parking.

Il arrête le moteur mais ne bouge plus, encore sous le choc. Sa respiration est saccadée, et de la sueur coule sur son front. L'autre a continué tout droit et je vois qu'il comprend pourquoi au moment où ses yeux tombent sur le sigle du bâtiment.

- Bien vu! souffla-t-il. Mais qu'est-ce qui lui a pris?

- Je ne sais pas. La seule chose dont je sois sûr c'est qu'on est dans le véhicule d'Olivier et que dans le noir, il a pu vous confondre.

- Tu veux dire que...

- Oui. Je ne suis pas stupide. Il essaie de nous cacher beaucoup de choses mais ça fait beaucoup trop de coïncidences: l'accident de Jack, le délit de fuite et tout ce qu'il se passe ses derniers temps... Maintenant, je peux me tromper.

- Tu crois qu'il est en danger? s'inquiéta mon voisin.

- Aucune idée mais ça ne me dit rien qui vaille. Viens, on va aller en discuter avec les flics.

- Pour leur dire quoi?

- Simplement ce qu'il vient de nous arriver. Pour le reste, il faudra en parler à ton frère.

Je ne suis peut-être pas leur véritable père mais j'empêcherai qui que ce soit de leur faire du mal.

------------------------------

Voilà deux points de vue que je trouvais important d'aborder. Et nous connaissons enfin le terrible secret de Geoffrey. Je comprends pourquoi il était déprimé, c'est une sacrée claque!

Et on ose s'en prendre à la voiture d'Oli? Non mais je rêve! Ludrey, Lucane, Logan et Jack ont intérêt à se remuer, moi je vous le dis.

Avez-vous apprécié ce petit chapitre les loupiots? Qu'en pensez-vous? Comme dirait @chantalou1330 leur vie est loin d'être un fleuve tranquille.

Bisouilles les p'tits loups.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro