Chapitre 19 - Merry Christmas
Point de vue de Jack
Des lumières scintillent sur toute la façade du bâtiment, chassant l'obscurité de la nuit et des guirlandes lumineuses montrent le chemin que nous devons suivre. Deux grands bonshommes de neige nous accueillent à la porte tandis que de la musique de Noël résonne dans le hall. Des personnes en tenue d'elfe nous donne un sucre d'orge et nous font signe d'entrer. Si la décoration extérieure est juste magnifique, l'intérieur nous donne envie de retomber en enfance.
Toutes les personnes qui s'occupent du service ont revêtu le même uniforme que les deux personnes de l'accueil. Les adultes ont été convié mais il est clair que les enfants sont les invités privilégiés de cette fête. Différents stands sont présents, plus riches les uns que les autres. Ce sont de vraies petites maisonnettes avec de la fausse neige sur le toit et des boules brillantes en guise de décor. Chacun peut y trouver son bonheur: de la barbe à papa, du popcorn, des boissons sans oublier les fameux cookies ainsi que le chocolat chaud et mille autres merveilles. Je ne sais plus où donner de la tête, il y en a partout. Les petits peuvent également faire diverses activités toutes aussi marrantes les unes que les autres. Ils peuvent même se faire prendre en photo sur le traineau du Père Noël! Je n'en reviens pas. Mon regard est attiré par le coin de la salle. Un garçon qui doit avoir à peine 4 ans est en train de poser une décoration sur un sapin. À bien y regarder, des arbres plus ou moins chargés sont placés partout autour de la salle.
- Les enfants font leur propre décoration et vont ensuite les placer là où ils le veulent.
Je me retourne pour voir mon petit-ami arrivé près de moi. Il a un sourire jusqu'aux oreilles et porte le même déguisement que les autres. Il est plutôt mignon en elfe!
- Il y a même un arbre à souhait. Ils écrivent un vœux sur un papier qu'ils vont déposer ensuite près des autres, me dit-il en désignant le conifère en plein milieu de la salle.
- C'est fantastique! murmurais-je, émerveillé.
- Audrey a fait fort, c'est vrai. Regarde un peu les yeux de ses gosses, me dit-il.
Je les observe avec un peu plus d'attention. Ils ont tous le sourire, un vrai pas un pour faire plaisir. Leurs regards sont pétillants. Une petite fille attire mon attention: elle a les cheveux blonds bouclés comme une vraie poupée et les joues rosies par le plaisir. Elle est en train de courir vers une dame, sa mère probablement.
- C'est Sacha, me dit Audrey qui est arrivée sans que je ne m'en aperçoive. Son père est en déploiement en Syrie et n'a pas pu revenir. Là, c'est Hugo, précisa-t-elle en me montrant le petit garçon que j'avais vu près du sapin. Il a perdu sa maman au front. Son père fait de son mieux mais c'est leur premier Noël sans elle.
- C'est merveilleux ce que tu as fait pour eux.
- Quelqu'un d'autre aurait fait pareil, me répondit-elle en haussant les épaules. Ce n'est pas juste que les proches des soldats ne puissent pas profiter d'un peu de la magie de ses fêtes.
- Ça a dû te prendre un temps dingue et tu as dû travailler comme une malade.
- Je n'ai pas compté mon temps et mes efforts, c'est vrai. Mais cela ne vaut-il pas la peine? La fin de l'année peut être dure pour les personnes solitaires ou qui attendent le retour de quelqu'un. Et puis, je n'ai pas fait ça toute seule. Olivier et Tonio m'ont énormément aidée.
- Il a effectivement été surbooké ces dernières semaines. Et je comprends mieux pourquoi maintenant, ajoutais-je en souriant.
- Alors comme ça, vous êtes de nouveau ensemble? me demanda-t-elle l'air de rien, tout en regardant son frère de cœur parler avec Hugo.
- Oui. Je ne comprends toujours pas ce qu'il s'est passé mais je m'en fiche. Le plus important est que je l'ai retrouvé.
- Fais attention à lui. Il a assez souffert.
- Je n'ai pas l'intention de lui faire du mal, au contraire.
- Et Antoine?
- Je lui donne des cours mais uniquement pour que je puisse mettre un peu d'argent de côté. J'ai été clair avec lui.
- Tu crois qu'il va te laisser filer comme ça? m'interrogea-t-elle, les sourcils froncés.
- J'espère. Il n'est pas du genre à perdre son temps.
- Si tu le dis. Méfie-toi quand même. L'être humain peut être retorse quand il veut quelque chose.
- Surtout lui. Il a toujours obtenu ce qu'il voulait mais je le connais.
- Tu es sûr de toi? s'enquit-elle. Tu ne l'as plus vu depuis longtemps, il a pu changer.
- Tu as raison. Mais rassure-toi, je reste sur mes gardes.
- Je te fais confiance, me dit-elle en mettant sa main sur mon épaule. Je dois vérifier si tout se passe bien. N'hésite pas à aller chercher du vin chaud, il est excellent, rajouta‑t‑elle en me faisant un clin d'œil.
Elle s'éloigne me laissant dans mes pensées. Je ne lui ai rien dit mais je me méfie d'Antoine. Comme dit l'adage: mieux vaut être proche de ses amis et encore plus de ses ennemis. Il me cache des choses. Je le sens. Peut-être qu'il baissera sa garde durant nos cours et qu'il me permettra de découvrir de quoi il s'agit mais je n'ai pas envie de penser à ça maintenant. Je n'ai pas quitté Olivier des yeux depuis tout à l'heure. Il sait vraiment s'y prendre avec les gamins. Il est en train de faire le pitre avec Hugo et quelques autres, venus les rejoindre. On pourrait se demander qui s'amuse le plus et ce n'est peut-être pas celui qu'on pense. Je repère les autres du groupe en train de parler, un verre à la main. Je me dirige donc vers eux pour les saluer.
- Ah, celui qui manquait! me héla Lucas, le mari d'Audrey.
- Ta femme est magicienne mon vieux, lui dis-je en tapant dans sa main pour le saluer.
- J'avoue qu'elle m'épate, me répondit-il, une lueur de fierté dans le regard. Je n'étais pas sûr qu'elle y arriverait vu le temps qu'elle a eu pour le faire. Mais ça ne devrait pas m'étonner.
Après avoir saluer tout le monde, je suis allé me chercher un verre bien chaud. Les arômes de cannelle et d'orange emplissent ma bouche et me font soupirer de bien-être. Tout les amis sont là, même Geoffrey qui semble absent.
- Salut Geo
- Ah bonsoir Jack, me répondit-il un peu surpris. On se demandait quand est-ce que tu arriverais.
- Ouais, j'ai mis du temps pour fermer la salle. C'est bizarre mais c'est toujours quand j'ai quelque chose de prévu qu'ils ne veulent pas partir, lui rétorquais-je en soupirant.
- C'est toujours comme ça.
- Tu es sûr que ça va? Tu as l'air à mille lieues d'ici.
- Simplement un peu de fatigue, rétorqua-t-il en haussant les épaules.
- Tu sais, tu peux me parler si tu en as besoin.
- Je sais, merci. Tiens, regarde qui arrive, me dit-il en souriant.
Sylvie déboule, toujours pleine d'énergie.
- Tonton Geof, tu viens avec moi?
- Tu veux aller où mon cœur? s'enquit-il.
- J'ai envie d'aller mettre un souhait sur l'arbre.
- Très bien je t'accompagne, lui répondit-il en lui prenant la main.
Je n'avais pas remarqué mais même Joy et Sophia sont là. La plus grande s'occupe d'un groupe de fille dont sa sœur fait partie. Elle maquille ses dernières et leur rajoute des paillettes pour leur plus grand plaisir. Olivier me rejoint quelques minutes plus tard, aussi essoufflé que s'il avait piqué un sprint.
- C'est crevant les enfants, rit-il.
- Tu dis ça, mais je t'ai bien vu, tu étais pire qu'eux, riais-je.
- Mouais, t'as pas tort, rit-il à son tour. Où est Audrey?
- Aucune idée.
À ce moment là, les lumières s'éteignent et la mère de Sylvie fait son apparition sur la scène.
- Bonsoir tout le monde, cria-t-elle dans un micro. Est-ce que vous vous amusez bien?
Les gens présents répondent un petit oui qui ne suffit pas à l'animatrice puisqu'elle leur repose la question en mettant sa main derrière son oreille comme pour mieux entendre.
C'est donc un gigantesque «oui» qui résonne dans la salle, faisant sourire l'assemblée.
- J'aime mieux ça, rit-elle. Les enfants, vous savez que nous sommes ici pour fêter quelque chose. Les elfes vous ont mis sur la voie j'en suis sûre mais il manque quelqu'un quand même. Vous voyez de qui je veux parler? Une barbe blanche, des lunettes, un habit rouge et un gros ventre... Mon petit doigt me dit qu'il n'est pas loin mais vous allez devoir l'appeler pour qu'il vienne jusqu'ici.
Toutes les personnes présentent acquiescèrent, fébriles.
- Je vais compter jusqu'à trois et on va tous crier son nom mais il va falloir crier très fort parce qu'il est très vieux, d'accord? C'est parti.
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- «Père Noël», «Père Noël», «Père Noël», crièrent les enfants et les adultes d'une même voix.
Et là, sous leurs yeux ébahis, le rideau s'ouvre laissant apercevoir un énorme sapin brillant de mille feux juste à côté d'un papa Noël plus vrai que nature assis sur un trône. Les applaudissements arrivèrent de partout.
- Bonjour Père Noël et merci d'être venu malgré votre emploi du temps chargé, intervient Audrey avant de se retourner vers la foule. Les enfants, vous allez suivre les lutins et faire une file près de l'escalier. Chacun pourra venir dire bonjour et s'asseoir sur ses genoux.
Un joyeux tohu-bohu s'en suivit. Les enfants défilèrent les uns après les autres et recevaient chacun un petit présent. Quand le dernier fût passé, le vieil homme se leva mais avant de partir, il resta debout près d'Audrey et lui glissa quelques mots à l'oreille.
- Nous avons encore une petite surprise pour vous. Mais avant, dites au revoir les amis, le Père Noël a beaucoup de travail en cette nuit de réveillon.
Ce dernier fait un dernier signe de main et s'en va sous les cris de joie. Pendant ce temps, un écran géant descend discrètement derrière notre amie. Qu'a-t-elle encore prévu?
- Vous êtes bien installés?
- Ouiiiiiii
- Super. Je sais que vos parents vous manquent beaucoup et que vous aimeriez qu'ils soient près de vous. Ils auraient préféré être ici avec vous aussi mais ils veillent sur nous et notre sécurité. Ils tenaient cependant à participer à ce moment à leur manière.
Une image apparaît tandis qu'Audrey se recule. Je ne vois pas trop ce que c'est au départ, jusqu'à ce qu'un hoquet de surprise me parvienne. Je me tourne et vois une femme, la main devant sa bouche et son enfant dans les bras. Leurs larmes coulent. Un soldat est à l'écran et leur envoi un message vidéo. Au fur et à mesure que les militaires défilent, mon cœur se serre. Je n'ai pas de mots pour décrire ce que je ressens et ce que doivent ressentir ces familles. L'émotion est à son comble. Olivier était près de moi. Je le prends dans mes bras avant de le serrer. C'est la première fois que je passe un tel réveillon et je crois que je m'en souviendrai toute ma vie.
- Je t'aime Oli, lui susurrais-je.
- Je t'aime aussi, me murmura-t-il en me serrant à son tour.
Nous retournons près des autres, émus aux larmes. Il est bientôt minuit. Je reçois un texto d'Antoine qui me souhaite un joyeux Noël mais franchement je m'en moque. Je ne voudrais être nulle part ailleurs. Je me sens bien, à ma place et heureux même si une petite ombre plane toujours. Elle sera encore là dans quelques jours mais aujourd'hui, je ne veux pas y penser.
Le décompte commence, il sera bientôt minuit. Notre premier réveillon se termine et j'espère que ce ne sera pas le dernier. Loin de ceux que j'ai vécu, froids et guindés, celui‑ci aura toujours une place spéciale. Je suis avec l'homme que j'aime, mes amis et j'ai ressenti une telle émotion que j'en suis encore remué.
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Joyeux Noël les amis! Mon premier en tant qu'auteure. Je tenais à faire un chapitre spécial, j'ai donc plus ou moins calculé pour qu'il tombe le bon jour. J'espère qu'il vous aura plus. Il marque aussi mon retour parmi vous.
Mon coaching s'est bien passé, j'ai rencontré des gens vraiment super et j'ai appris beaucoup. Je n'ai pas encore trouvé de travail mais je sais que je suis sur le bon chemin. En attendant, je pourrai avancer plus facilement sur l'histoire de Jack et Olivier.
Je vous fais d'énormes bisous mes lecteurs.
Bisouilles
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