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Chapitre 2 - Garder son sang-froid

Deux ans plus tard

12 février 2289 à Faraday-4 (proche de Hanoï, sud de la Grande Asie)

— Non, mais ce n'est pas une question d'orientation sexuelle ! s'exclame ma meilleure amie. OK, t'es hétéro, vu les grognements bestiaux que Gatien et toi avez poussés cette nuit, je n'en doute pas !

— Mei ! m'indigné-je. Je croyais que tu dormais !

— Bah ouais, c'était le cas jusqu'à ce que monsieur l'aiguilleur t'envoie au septième ciel !

— Oups, réponds-je avec un grand sourire ironique.

— Tu me gonfles, Lyna Ferrat ! Bon, je te disais que même une hétéro dans ton genre ne peut nier qu'Adèle a une poitrine à donner des fantasmes. C'est carrément des obus ! Les européennes sont quand même bien gaulées, sauf toi ma Lily. Ton incroyable blondeur est magnifique, et tes deux billes bleues sont fascinantes, mais on ne peut pas dire que tu aies beaucoup de formes.

— Alors, d'abord tu dois comprendre que les femmes comme Adèle sont passées sur le billard, expliqué-je, franchement vexée. Ce n'est carrément pas naturel ! En Europe, ça se faisait beaucoup avant le Grand Chaos. C'était une mode venue d'Amérisud. Ensuite, t'es plate comme une planche à pain, alors franchement, à côté de toi, je me sens carrément gaulée !

— Que tu es cruelle avec la pauvre autochtone que je suis ! Petits yeux, petite taille, petits nichons...

— T'es la plus belle à mes yeux, et tu as un grand cœur, ma biche !

— Je ne vais pas pécho Adèle avec mon grand cœur ! s'écrie Mei. Je ne veux pas l'épouser, je veux passer du bon temps !

— Ah, je vois que j'arrive au mauvais moment, grogne Gatien en se figeant sur le pas de la porte entrouverte.

— Non, c'est bon, tu peux venir ! ris-je. Mei est juste en manque.

— Je ne savais pas que tu aimais les meufs, lui dit mon compagnon en me rejoignant sur le canapé de notre appartement de fonction.

— Les meufs avec des gros seins ! se sent obligée de préciser Mei.

Je pouffe de rire en voyant son air théâtral et la mine stupéfaite de Gatien. Bon sang, cette femme est vraiment un numéro ! Loin de se vexer, elle entreprend de se maquiller les yeux.

Voilà deux ans que Mei et moi vivons à la base Faraday-4, et pas un seul jour je n'ai regretté ce choix. Des douches, de la bonne nourriture, des toilettes, des sous-vêtements propres à foison et des épilateurs longue durée : le pied total ! Et cerise sur le gâteau, la base a récupéré des injections contraceptives. Une petite piqûre, et hop ! Trois ans sans prise de tête à calculer où j'en suis dans mon cycle. Bien pratique, d'autant plus que j'ai très vite entamé une relation avec Saïd, le soldat qui nous a convaincues de le suivre. Il m'a initiée à la boxe : je suis devenue accro à ce sport, et à l'entraîneur. Durant presque deux ans, notre histoire a été passionnelle. Je n'étais jamais restée si longtemps avec un homme. Lui et moi, c'était torride (rien que d'y penser, j'en ai des frissons), mais sans grande profondeur quand j'y repense. Un jour, il s'est mis en tête qu'il voulait des enfants. Sur Faraday-4, la règle est claire : pas de bébé. Les couples qui veulent fonder une famille sont escortés dans un des trois camps proches de la base. Et moi, je ne voulais ni enfant ni vie à l'extérieur. Les disputes ont commencé, puis la rancœur s'est installée pour finir par une séparation. Aujourd'hui encore, il m'est difficile d'accepter cet échec, mais nous n'avions clairement plus la même vision de l'avenir.

Quand Gatien, un aiguilleur du ciel originaire de la grande nation africaine, a rejoint la base il y a trois mois, je me suis dit que c'était l'occasion de passer à autre chose, d'oublier le souvenir entêtant des mains de Saïd sur mon corps. Je n'ai pas mis longtemps à le séduire. Depuis, je déchante, car il est franchement pot de colle, mais juste pour montrer à Saïd ce qu'il perd, je fais durer un peu. Je sais, c'est mal. Ignorant tout de mes pensées, Gatien attrape ma main et la porte à ses lèvres sans plus se soucier des besoins charnels de mon amie.

— Je suis inscrit pour la prochaine mission au Fleuve Rouge, m'annonce-t-il. On va voir si je me découvre des talents de pêcheur.

Afin de remplir les réserves de la base, nous possédons de nombreuses serres éparpillées à la surface pour ne pas attirer l'attention. De plus, des expéditions partent tous les quinze jours pour rapporter du poisson, il s'agit donc d'une mission de routine. Tous les deux mois, des chasseurs tentent de rapporter du gibier, histoire de varier les plaisirs. Les inscrits revêtent des tenues de civils par prudence, mais malheureusement, cela n'empêche pas de subir des attaques de moins en moins rares. Il suffit d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Les selcyns ne semblent plus vouloir faire preuve de clémence avec les populations non militaires : ils sentent que notre base est toute proche et semblent bien décidés à nous faire la peau.

— Pas besoin de talent, me moqué-je. Il suffit de relever les pièges à poissons, tu verras, c'est très facile. Quel médecin vous accompagne ?

— Il me semble avoir vu écrit Edgar Wi... cosy ?

— Witosky, oui, je vois.

— Edgar est un apprenti chirurgien, comme Lily ! s'écrie Mei en lâchant son maquillage. Je croyais que lui et toi ne deviez pas partir en opex si loin !

— Edgar s'est peut-être porté volontaire, marmonné-je, peu convaincue.

La vérité, c'est que les médecins sont une denrée rare. Le brillant docteur Chen présent sur Faraday-4 a accepté de faire d'Edgar et moi ses apprentis chirurgiens uniquement parce que nous avions déjà de solides connaissances et de l'expérience dans ce domaine. En contrepartie, nous avons pour mission de former des volontaires aux rudiments de la médecine. Le Général Lee est plutôt strict sur ce point : pas de mission en extérieur sans un docteur, un infirmier ou une personne faisant office. Mais les chirurgiens ne doivent pas s'éloigner.

— Les patrouilles selcynes se multiplient dans la région, soupire Mei. Je ne trouve pas prudent de mettre nos meilleurs médecins en danger sur les missions qui nécessitent d'aussi longs trajets à découvert...

— Il est encore moins prudent de les exclure de ces expéditions, ajouté-je à regret. On ne peut plus être cantonnés aux serres.

— Bah justement, fait Gatien. J'ai vu un soldat rayer ton nom de la mission cueillette en zone C. Tu sais pourquoi ?

— Hum, non.

Je n'ai pas le temps d'y réfléchir plus longuement que Saïd débarque sans frapper, ouvrant avec fracas la porte coulissante. Mei se met à crier des choses à propos d'intimité, mais il ne l'écoute pas. Ses cheveux de jais inhabituellement en pagaille retombent autour de son visage caramel. Ses grands yeux noirs sont fixés sur moi. Je frissonne. Je remarque qu'il est essoufflé et qu'il semble... affolé. Instinctivement, Gatien m'enserre la taille. Mon ex ne lui prête pas la moindre attention, ce qui ne lui ressemble pas. Je me rappelle alors qu'il devait piloter un drone pour appuyer une patrouille terrestre en mission, aujourd'hui. Je me dégage de l'étreinte de mon compagnon pour m'approcher de lui. J'ai l'impression qu'il cherche ses mots.

— Des blessés ? demandé-je avec inquiétude.

— Tu dois rejoindre le docteur Chen de toute urgence, articule-t-il péniblement.

— C'est grave ? Combien ? Il y a des morts chez nos patrouilleurs ?

— C'est... autre chose. Chen t'attend au labo.

— Au labo ? m'étonné-je. Mais pourquoi ? Et je ne possède pas les accès de cette zone.

— Quelqu'un te laissera passer. Je... ne peux pas en dire plus. Suis-moi.

Une vague de peur me retourne l'estomac. Je sens qu'un truc pas net se trame. Néanmoins, je suis mon ex sans poser plus de questions. Il marche à vive allure et je trottine pour le rattraper. Brusquement, il pile et immanquablement, je lui rentre dedans. Ça n'a pas l'air de trop l'émouvoir. Il place ses mains sur mes épaules et me dit :

— Tu vas être affectée sur une mission classée secret défense, ce qui veut dire que tu n'auras absolument pas le droit d'en parler à tes potes. Vu la curiosité de Mei et son côté pitbull, je te conseille de préparer un bon bobard !

— Une mission secrète ? répété-je, hallucinée. De quel genre ?

— Tu verras, je ne peux rien te dire de plus pour le moment. Mais surtout, promets-moi d'être prudente.

— OK... autre chose à ajouter qui pourrait m'être utile ?

— Oui. Gatien est un con qui ne te mérite pas. Et je suis sûr que je te donne plus de plaisir que...

— Concernant la mission, Saïd.

— Eh bien, le docteur Chen et le Général Lee t'expliqueront mieux que moi.

— Lee sera là aussi ?

Alors là, mon cerveau enclenche l'alerte rouge. Lee est le big boss de Faraday-4, autant dire qu'il est partout et nulle part à la fois. Ce type est hyper impressionnant malgré sa petite taille. Il est toujours froid, distant... jamais un sourire ne vient dérider son visage sévère. Avec Mei, on s'est imaginé qu'il n'avait peut-être plus de dents. Cela nous a valu un bon fou rire ! Bref, peu importe les raisons de sa présence au labo avec Chen, Saïd ne m'en dira pas plus. Il s'est déjà remis en route à grandes enjambées. Je le talonne, le cœur serré.

. Je n'y ai jamais mis les pieds, comme la plupart des habitants. L'accès se fait par une porte à double sécurité : reconnaissance oculaire et code confidentiel. Avec Mei, on a très vite compris qu'il ne servait à rien de poser des questions sur les activités qui avaient lieu dans cette zone : les réponses étaient soit vagues, soit inexistantes. Tout ce que nous savons, c'est que le programme de recherches est piloté par le Général Muzhi depuis Faraday-1, à Pékin.

Nous arrivons donc à cette fameuse porte métallique, et à ma grande surprise, quatre soldats nous attendent. Ils font signe à Saïd de repartir. Cela vaut peut-être mieux. Lee n'a jamais caché sa profonde aversion pour les personnes d'origine africaine. Et il ne rate jamais une occasion de critiquer cet État-nation, le plus puissant de la planète avant le Grand Chaos. Pour Lee, l'Afrique Réunifiée nous cache des informations et refuse délibérément de nous envoyer du matériel pour nous défendre. Saïd, Gatien et tous les autres font régulièrement les frais de ce racisme assumé. Saïd a toujours encaissé sans rien dire. Que peut-il faire d'autre ? Avant de partir, il m'enlace et me chuchote à l'oreille :

— Sois prudente.

Un bruit me fait alors sursauter : c'est juste le battant métallique qui s'ouvre sur le Général Lee. Bon sang, je dois vraiment être tendue pour réagir ainsi ! Big boss me toise en relevant un sourcil. Bravo, je me sens déjà ridicule alors que je n'ai pas commencé quoi que ce soit à propos de cette mission secrète. D'un hochement de tête, il me fait signe de le suivre. Je note qu'il réussit l'exploit de paraître encore plus désagréable que d'ordinaire, et aussi qu'une mèche rebelle dépasse de ses cheveux parfaitement lissés au quotidien. C'est forcément mauvais signe. Nous traversons un couloir identique à ce que je connais de la base : murs gris clair, sol légèrement plus foncé, panneaux blancs reprenant les principales règles de vie. Puis Lee s'engouffre dans une salle située à sa gauche. J'y pénètre à mon tour, m'attendant à découvrir les secrets de ces labos ultraprotégés. Mais la pièce où il m'emmène est un simple bureau aux murs presque noirs me donnant l'impression soudaine d'étouffer.

— Docteur Lyna Ferrat, clame le général d'une voix ferme, n'oubliez pas que vous êtes tenue par le secret professionnel et le secret d'État ! Le docteur Chen a besoin de vos services, mais tout ce qui se passera de ce côté-ci de la base ne devra jamais en sortir. Il en va de notre protection à tous. Si nous apprenons que vous divulguez des informations classées top secret, nous vous ferons exécuter. Avez-vous bien compris ?

— Exécuter..., balbutié-je. Vous voulez dire... à mort ?

— C'est le concept, en effet.

J'ai froid, j'ai chaud, j'ai envie de vomir. Pourtant j'acquiesce, bien consciente d'avoir l'air terrorisée. Tant pis pour ma fierté, je suis carrément à deux doigts du malaise. Le général se dirige vers une autre porte, au fond de ce bureau sans intérêt et comme pour l'entrée principale, il l'ouvre grâce à l'association d'un code et de la reconnaissance oculaire. Je pénètre dans un nouvel endroit aux parois si blanches qu'elles me paraissent lumineuses. Mais le lieu m'est familier. Et pour cause : il s'agit d'une copie conforme des blocs opératoires de l'aile médicale. Déjà sur place, le docteur Chen s'affaire, tête basse. Sur le lit central, un homme gravement blessé git dans un état déplorable.

L'individu est étendu, entièrement nu, le corps et le visage en grande partie brûlés. Les quelques cheveux encore sur son crâne sont d'un noir profond. Il est intubé et sa cage thoracique se soulève difficilement. J'observe également des contusions sur la peau qui lui reste ainsi qu'au moins une blessure profonde sur sa jambe. Sur la clavicule du malheureux, un reste de tatouage est encore visible, je devine le haut d'une tête de félin. Je note d'emblée qu'il est sanglé au sommier métallique, malgré la gravité de ses blessures. Bien qu'il soit de carrure impressionnante, je vois difficilement en quoi il peut représenter un danger alors qu'il est clairement mourant.

— Qui est-ce ? demandé-je d'une voix étouffée en m'approchant. Que lui est-il arrivé ?

— Cet homme a été la cible de drones aériens à mitraillettes de dernière génération, commence le docteur Chen comme s'il récitait une leçon. Puis il a été arrosé d'essence et brûlé vif.

— Quelle horreur ! m'écrié-je en frôlant l'homme de mes doigts. Ce sont les selcyns qui ont fait ça ?

— Non, répondit le Général Lee. Le selcyn, c'est lui.

— C'est... quoi ! C'est un selcyn ?

Je devrais m'évanouir de peur, ou sentir la colère monter en moi. Je le sais. Nous, les humains, nous nous divisons en deux catégories : ceux qui craignent les aliens et veulent juste se cacher d'eux, et ceux qui désirent plus que tout les tuer jusqu'au dernier. Alors, peur ou colère ? Je regarde le corps meurtri devant moi, choquée, et n'arrive pas à trancher. Les mots sortent de ma bouche sans être passés par la case cerveau.

— C'est vous qui avez commandité une telle atrocité ?

— Mes ordres étaient d'en ramener un vivant en prenant le temps de le mettre hors d'état de nuire, déclare Lee. Vous n'êtes pas sans savoir que ces pourritures ont une force physique supérieure à la nôtre ainsi que d'excellents réflexes. Je ne pensais pas que mes hommes iraient aussi loin, mais bon, il respire encore et vous allez pouvoir l'étudier. Cette mission nous a été confiée par Faraday-1. Le Général Muzhi compte sur vous. Nous voulons en savoir le maximum sur nos ennemis.

— D'autres ont déjà essayé avant nous, protesté-je. Les selcyns refusent de nous parler et rien d'anormal n'a jamais été constaté chez eux hormis une activité cérébrale intensive et un système immunitaire renforcé. Ce sont les conclusions de la base de Nairobi. Nous devrions plutôt mettre fin à ses souffrances...

— Cet alien a sûrement d'autres secrets à nous révéler ! rugit le Général en me faisant de nouveau sursauter. Nous devons savoir s'il reste en lui une trace de celui à qui appartenait ce corps, et s'il est possible de reproduire chez nous leurs améliorations. Si dans dix jours vous n'obtenez aucun résultat, alors soyez certaine que nous nous ferons un plaisir d'achever ce monstre !

Mes yeux s'écarquillentd'effroi et font des allers-retours entre Lee et le blessé. Je suis biend'accord : il y a un monstre dans cette pièce.

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