Il était revenu, mais elle n'était plus là.

Il l'avait attendu, mais elle ne revint pas.

Abandonné au beau milieu de ce paysage sans limite, il avait cru pouvoir la faire patienter. Il s'était trompé. Pourtant il resta là, à espérer la voir surgir des décors ombragés, son immuable sourire hypocrite aux lèvres et cette flamme qui consumait son cœur dansant au fond de ses yeux.

Il s'était assit, chaque jour, au bord de la route pour regarder passer le temps sans réel sentiments.

Il avait regardé le ciel, chaque jour, se parer de ses plus belles merveilles pour remplir ses yeux d'un brasier sans feu.  

Il s'était élancé dans les près, avait sauté des barrières, volé les petits paysans, sans jamais quitter des yeux la voiture qui s'endormait en haut des collines.

Il avait hurler sa solitude, dans l'espoir qu'elle lui réponde. Il avait pleuré ses nuits d'insomnies, torturé par le manque de bruits, des autres, de sa Fille de la nuit.

Il avait tapé du pied, il s'était laissé envoûter par la colère, il lui en avait voulu à mort, à tord, pour rien.

Puis, comme chaque soir, il s'était effondré dans l'herbe, épuisé de vivre en tête à tête avec lui-même, maudissant cette plaine, où n'émergeait aucun lac dans lequel il aurait pu se noyer.

Et alors qu'il succombait, la peau lacérée par cette effroyable absence, une silhouette au loin avait rammené son soleil, la petite flamme qui dansait au bout de sa chandelle.

Elle était revenue, et il était encore là.

Le visage aussi sombre que son cœur.

Le regard emplit d'une folie non-assouvie. 

Elle s'était faite nuit toute entière, sa si jolie bipolaire.