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Chapitre 22

Je tourne et retourne la dague de Sûm entre mes mains tandis que Kaylan guide le cheval en silence à côté de moi.

Cela doit faire pas loin d'une heure que nous sommes partis et j'observe le soleil tomber sur l'horizon tandis que les minutes s'égrènent. À mesure que la distance qui me sépare du camp s'allonge, mon cœur se sert un peu plus et je me demande si je n'ai pas fait une terrible erreur.

Repenser à mes aurevoirs avec Sûm me brise encore plus le cœur. Je n'ai pas eu besoin de prononcer un seul mot, il avait déjà compris au moment où je l'ai retrouvé dans sa tente. Il avait pris soin d'empaqueter mes affaires et d'y ajouter un sac de nourriture.

Il m'a souri. D'un sourire si triste que je n'ai pas pu m'empêcher de me précipiter vers lui pour le serrer dans mes bras, à l'étouffer, en respirant profondément son odeur afin de la graver dans mon esprit. Je crois que ce qui m'a le plus brisée, c'est le regard qu'il a eu pour moi en me tendant son cadeau.

Un présent dénué de toute machination, juste un objet offert par un amour pur et désintéressé. Pas comme son frère.

J'ai attendu d'être assise dans la carriole pour le déballer, m'assurant du regard de Kaylan sur moi. Je n'ai pas eu le cœur de l'ouvrir face à Sûm, je savais que je n'aurais pas su retenir mes larmes. Et j'ai d'ailleurs eu un mal fou à ne pas pleurer en découvrant la magnifique dague au milieu du tissu.

Je n'ai pas encore eu le courage de la ranger. Encore posée sur mes cuisses, je ne cesse de l'observer. La lame fine capture les rayons du soleil crépusculaire alors que le manche est orné d'une discrète étoile noire, semblable au tatouage de Sûm. Je n'ai pas eu l'occasion de lui en demander la signification. Et je n'en aurai peut-être jamais la possibilité.

Mon nom est gravé sur le bord de la lame, comme une preuve qu'elle m'appartient désormais. J'aurais aimé qu'il grave son nom à côté du mien, pour être certaine de ne jamais l'oublier. Il est trop tard, maintenant.

Alors que le soleil disparaît de moitié devant nous, je me décide enfin à ranger l'arme et la glisse dans mon sac à dos, certaine qu'elle finira en décoration poussiéreuse quelque part puisque, en dehors du camp, je n'en aurai probablement jamais l'utilité.

L'équidé qui tire la charrette avance à pas lents. Presque trop lents à mon goût. La présence de Kaylan à côté de moi, dans cet espace trop restreint où je dois sans cesse prendre garde à ne pas le toucher, me gêne.

Il est le premier à briser le silence, après presque deux heures de route :

— C'est le cadeau de Sûm, n'est-ce pas ?

Je hoche la tête.

« C'est la fille la plus libre que j'ai rencontré de ma vie. Je ne sais pas comment j'ai pu rentrer dans la sienne, mais c'est l'une des plus belles choses qui ait pu m'arriver. Elle n'a besoin de rien ni de personne, si ce n'est sa liberté. Cependant, une arme est toujours utile. »

Il récite ces phrases comme une litanie et je lui lance un regard interrogateur. Lui garde les yeux rivés devant sur la route.

— C'est ce que mon frère m'a dit, le jour où je l'ai surpris en train de confectionner cette dague.

— C'est lui qui l'a faite ?

Je brise mon silence sous le coup de la surprise. J'ignorais que Sûm était capable de façonner un tel objet.

— Oui. Sûm est très doué de ses mains, bien plus que moi.

— Je ne te le fais pas dire.

Si Kaylan capte mon sous-entendu à peine voilé, il ne fait aucune remarque.

— On va devoir s'arrêter pour la nuit.

Je me contente d'acquiescer. L'idée de devoir dormir près de Kaylan ne m'enchante pas le moins du monde, mais je suis consciente qu'on ne peut pas continuer à cheminer toute la nuit. Le cheval se fatigue et nous aussi.

Kaylan quitte la route pour s'enfoncer dans une forêt éparse. Bientôt, il nous faut abandonner la charrette entre deux arbres pour continuer d'avancer à pied et trouver un espace moins à découvert. Kaylan semble penser qu'il n'y a de toute façon pas de risque, mais aucune précaution n'est superflue. Risque de quoi ? Je l'ignore.

Il ne serait de toute façon pas difficile de suivre notre piste. La végétation, trop sèche, s'effrite sous nos pas et laisse un chemin bien visible dans notre dos. Nous avons chargé la majorité de l'équipement sur le cheval, mais j'ai tenu à garder mon sac et Kaylan porte la nourriture afin de ne pas fatiguer l'animal plus que nécessaire.

Nous nous arrêtons dans un petit espace vide, entouré d'une rangée d'arbres touffus, qui devraient nous couvrir de l'obscurité et de ses dangers malgré leur état de sécheresse.

Kaylan détache la tente du dos de l'équidé en silence, avant d'attacher celui-ci à un arbre en lui laissant l'espace de se déplacer à sa guise.

Les bras ballants, j'observe Kaylan monter la tente avec une rapidité stupéfiante, trahissant des mouvements répétés maintes fois. Il allume ensuite un feu en ramassant du petit bois, tout en prenant garde de protéger la nature environnante. J'admire ses gestes précis sans bouger.

J'ai la sensation que le moindre geste, le moindre bruit que je pourrais faire briserait la magie de l'instant. Ici, un équilibre s'est créé entre Kaylan et l'univers et je sais que dès que je ferai un pas en avant, la balance chancèlera.

C'est exactement ce qui se passe lorsque je m'avance vers la tente pour poser mon sac. Kaylan relève la tête vers moi, désorienté, comme ayant oublié mon existence.

— Je vais préparer le diner. Si nous repartons à l'aube, nous devrions arriver à destination vers le milieu de journée.

J'acquiesce et entre dans la tente pour déposer mon sac. Elle est beaucoup plus petite que celles du camp, évidemment. Heureusement, Kaylan a disposé les couvertures de façon à ce qu'elles soient largement éloignées l'une de l'autre. La cohabitation ne devrait durer que quelques heures, tout au plus, de toute manière.

Lorsque je ressors, je découvre que la nuit est tombée brutalement. Kaylan s'active auprès du feu, assis sur une bûche d'arbre qu'il est allé chercher je ne sais où.

Je prends place à l'autre bout de celle-ci, instaurant une large distance entre Kaylan et moi. Il n'en fait aucune remarque et me tend un épi de maïs grillé.

Je mords à pleine dents dedans avant de sentir le regard de Kaylan sur moi.

— Je suis désolé que ça se soit passé comme ça.

Je hausse les épaules.

— Je n'ai jamais été celle que vous attendiez, de toute manière.

Un léger sourire perce dans sa voix lorsqu'il me répond.

— Certes. Vous ne m'avez pas facilité les choses. Mon plan était tout tracé et vous l'avez démonté en un seul mot.

Je hausse un sourcil, surprise des réflexions qui auraient pu le mener à croire que cela fonctionnerait, même avec une autre que moi.

— Tu pensais vraiment que ton âme-sœur, qui qu'elle soit, aurait accepté de te suivre ?

Il attrape à son tour un morceau de maïs et croque dedans avant de me répondre. Les flammes jouent sur sa peau en mille éclats de lumière pourpre.

— Beaucoup de gens sont prêts à tout sacrifier pour leur âme-sœur. Leur liberté, leur vie, leur passé. Je pensais que la mienne serait comme ça, serait comme moi.

— Je vois.

Je ne trouve rien d'autre à répondre. Je suis la première à savoir que ce genre de personne existe, Mayleen en est l'exemple parfait. Je ne pensais simplement pas que Kaylan en faisait partie, quoique j'aurais dû m'en douter.

— Au fond, il aurait mieux valu que ce soit Sûm, votre âme-sœur.

Une étrange émotion passe dans ses mots, je me retiens d'en chercher la signification. Rien ne doit me faire revenir sur ma décision, je risquerai de le regretter amèrement. Bien qu'à l'heure actuelle, je sois plus si certaine de savoir faire la différence entre les bons et les mauvais choix.

— Peut-être, mais l'aventure aurait été moins bien amusante.

Je ne suis pas certaine que « amusante » soit l'adjectif adéquat, mais ma réplique a l'avantage d'arracher un éclat de sourire à Kaylan.

Nous finissons de manger en silence, conscients tous deux que rien de ce qu'il pourra dire ne me fera changer d'avis. Les promesses faites à nous-mêmes sont les plus puissantes. Et celle que j'ai fait à ma liberté des années en arrière l'est encore plus.

Kaylan prend garde de bien éteindre chaque braise, puis nous nous installons sous la tente, restaurant la distance de sécurité entre nous.

Je ne tarde pas à sombrer dans le sommeil, bercée par les bruits de la nature environnante.

~~~

Hey !

Après un week-end haut en couleurs au SLPJ pour moi, voilà un chapitre bien plus calme pour Aaliyah ! La voilà qui s'apprête à rentrer chez elle, comme elle le souhaite... n'est-ce pas ? A moins que Kaylan ne parvienne à la faire changer d'avis, mais ça risque d'être compliqué !

A la semaine prochaine !


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