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— Préjugés venimeux
& Incendio brûlant

2 septembre 2008,

PAR CHANCE, LE PROFESSEUR BIBINE LEUR AVAIT INTERDIT de voler à plus de cinq mètres d'altitude. Laurel s'en sortit donc avec seulement quelques douleurs au coccyx, et l'uniforme plein de boue. Leta atterrit à côté d'elle et l'aida à se relever pendant qu'elle bouillonnait de colère.

— Qui a fait ça ? Cracha la jeune fille furieuse.

Leta afficha une grimace et désigna la personne, à quelques mètres d'elles, qui tapait dans ses mains comme après un spectacle fort divertissant. Visiblement, Laurel n'avait pas été la seule à avoir été déstabilisée par le sifflement car quatre ou cinq autres élèves de première année étaient également tombés de leurs balais.

— C'était quoi ce bruit ? Râla la brune en rejoignant Shacklebolt.

—    Un frisbee à dents de serpent, répondit le Gryffondor d'un air fier en montrant à la jeune fille l'objet qu'il tenait dans sa main.

     La seule différence notable avec un frisbee moldu était la vingtaine de dents de serpents tout autours du disque, et l'horrible sifflement qu'il produisait lorsque quelqu'un le lançait.

—    Tu aurais vu ta tête quand le frisbee est passé à côté de toi, ricana Shacklebolt. C'était mortel !

     Alors qu'il s'éloignait – emportant avec lui son affreux jouet – Laurel vit rouge en comprenant qu'il cherchait juste à se moquer des élèves de première année, et trouvait visiblement amusant qu'ils chutent de leurs balais.

Par vengeance, la jeune fille sortit sa baguette de la poche de son uniforme, n'appréciant pas d'être tournée en ridicule – et elle supposa que tout ceux ayant subis la blague pensaient comme elle.

— Incendio, murmura t-elle en reproduisant le geste qu'elle avait vu sa mère effectuer des dizaines de fois pour allumer la cheminée.

Le bas de la robe de sorcier de Shacklebolt s'enflamma, et ce dernier ne s'en serait pas rendu compte si Oxlene Ollivander – de la maison Serdaigle – ne lui avait pas fait remarquer que son uniforme était en train de brûler.

— Ahhhhh, s'étrangla Shacklebolt en voyant les flammes.

Le Gryffondor tentait tant bien que mal d'éteindre le minuscule incendie qui commençait à se propager le long de sa robe. Il essaya d'abord de souffler dessus, avant de commencer une danse ridicule quand le feu arriva à hauteur de ses genoux.

Enfin, il sembla comprendre qu'il ne s'éteindrait pas aussi finalement et retira sa robe de sorcier avant de la jeter par terre. La terre eu raison des flammes qui s'éteignirent – non sans avoir brûlé la moitié de l'uniforme du jeune sorcier.

Madame Bibine, alertée par l'attroupement et les cris des élèves en voyant les flammes, semblait visiblement furieuse. En un coup d'œil, elle avait remarqué Shacklebolt tenant son uniforme à moitié brûlé et analysé la situation.

— Utiliser la magie contre ses camarades est absolument interdit ! Clama la sorcière. Qui est à l'origine de cela ?

Tout les regards se tournèrent vers Laurel qui leva la main, gênée.

— Vous irez en retenue miss Duncan. Vendredi soir, déclara la professeur de vol d'une voix sèche.

— Mais.. tenta de protester la jeune fille.

— Il n'y a pas de mais ! En attendant, allez ranger votre balai et rentrez immédiatement au château. Vous êtes privée de séance de vol jusqu'à nouvel ordre.

Laurel restait estomaquée, mais avant qu'elle n'ai pu dire quoi que ce soit, le professeur avait déjà tournée les talons. Ravalant sa déception elle s'apprêtait à regagner le château quand Shacklebolt l'arrêta.

— Bien joué ! Légèrement fourbe, mais plutôt bien pensé, lança t-il en passant à côté d'elle.

Laurel l'aurait bien frapper si elle ne craignait pas une retenue supplémentaire. Elle se contenta de lui adresser un regard dégoûté avant de s'éloigner à grand pas vers le château.

Ne sachant que faire en attendant que le cours de vol ne se termine et que Leta la rejoigne, elle vagabonda dans les couloirs du château tout le reste de l'après-midi. Laurel se fit violence pour ne pas rester plantée devant les fenêtres donnant sur le terrain de Quidditch.

Son regard s'illumina quand elle aperçut une certaine personne tourner à l'angle du couloir, à quelques mètres.

— Hé, Aniel !

La jeune Gryffondor rattrapa son frère qui semblait surpris de la trouver là.

— Tu ne devrais pas être à ta leçon de vol ?

— Je me suis faites virer, avoua la jeune fille d'un air penaud.

Laurel fit une grimace à son frère quand celui-ci éclata d'un rire moqueur.

— Oh ça va ! Et toi, qu'est-ce que tu fais dans les couloirs ?

— J'allais envoyer une lettre à maman, répondit Aniel en agitant la lettre cachetée qu'il tenait à la main sous le nez de sa soeur. Tu m'accompagnes ?

Laurel acquiesça et les jumeaux se rendirent ensemble jusqu'à la volière. En chemin, la jeune fille profita du temps qu'elle passait avec Aniel pour lui raconter ce qui s'était passé pendant le cours de vol, et la raison pour laquelle elle avait été exclue.

— Ah oui, Shacklebolt, réagit Aniel quand la rouge et or eu terminée. On m'en a parlé hier, au buffet, il parait qu'il a redoublé sa première année parce qu'il avait fait une mauvaise blague, et que les profs espéraient que ça le calmerait.

— Quelle genre de mauvaise blague ?

— Je n'ai pas les détails. Mais, apparement il aurait poussé Edmund Greenway, de Serdaigle, dans le lac avant d'appeler le calmar géant pour qu'il l'attrape.

     Laurel resta silencieuse après que son frère eu finit son histoire, ne sachant que penser. Certes, ce Shacklebolt semblait être un imbécile, et elle n'avait pas apprécié la blague qu'il lui avait fait, mais de là à vouloir tuer l'un de ses camarades.

     Une fois arrivés à la volière, Laurel griffonna quelques lignes a l'intention de sa mère qu'elle glissa avec la lettre de son frère. Elle restait très évasive, mais se promit de prendre le temps de lui écrire une vraie lettre dans les jours à venir.

—    Ça fait bizarre de ne plus être ensemble, lâcha la jeune fille en regardant le hibou disparaître derrière la forêt.

    Un silence suivit sa déclaration. Silence durant lequel Aniel vint s'accouder à la fenêtre de la volière aux côtés de sa soeur.

—    C'est vrai. Mais, ce n'est pas parce qu'on est pas dans la même maison que cela va changer quelque chose.

—    Tu ne trouves pas cela bizarre qu'on ai pas été envoyés dans la même maison ? Osa Laurel en tortillant ses doigts.

    Aniel haussa les épaules.

—    Pas vraiment, répondit-il simplement. Tu sais, c'est déjà arrivé quelques fois que des jumeaux soient envoyés dans des maisons différentes.

—    Oui, mais là c'est pas pareil, commença Laurel, ne sachant pas comment aborder le sujet. Enfin, je veux dire, Gryffondor et Serpentard ne sont pas connues pour s'entendre.

—    Laurel, c'est ça qui te préoccupe ? S'étonna Aniel. La guerre est terminée depuis dix ans maintenant, et les deux maisons se sont réconciliées. Il n'y a aucune raison que des préjugés pareils perdurent.

—    Oui, tu as raison, opina la jeune fille en marmonnant.

     Mais, au fond d'elle, Laurel n'était pas plus rassurée. Non seulement son frère et elle se retrouvaient dans des maisons complètement opposées, mais, en plus, elle doutait sérieusement de son appartenance à la maison Gryffondor.

     C'est tout entière qu'elle se remit en question, jalousant son frère et sa facilité à briser des préjugés existant depuis des siècles.

NDA : J'espère que la nouvelle couverture de Cordis Gryffindor vous plait, c'est signé Sinadana (encore un grand merci).