Merci aux personnes qui prennent le temps de commenter, c'est toujours un plaisir de voir vos réactions et de discuter avec vous. :)
Et ça me motive tellement *-*
***

Aussitôt, Momo se jeta sur la porte, frappant de coups de poing le métal froid. Chacun des battements contre la porte meurtrissait ses mains, mais elle s'en fichait. La situation était déjà assez horrible comme ça, elle n'avait pas envie de rester passive face à une jeune femme blessée. 

— À l'aide ! Tora est inconsciente ! hurla la jeune femme.

De son côté, Katsuki ne savait pas si elle s'inquiétait réellement pour Tora ou si elle jouait la comédie. Auquel cas, elle était vraiment douée. Mais il garda le secret, au cas où de potentiels micros soient cachés dans la pièce. Il ne fallait pas que cette opportunité leur échappe, surtout que Tora ne pourrait sûrement pas refaire la même chose plus tard, ce serait trop évident. 

— Quelqu'un m'entend ? On a besoin d'aide ! continua Momo avec force. Elle commençait à vraiment paniquer.

Les trois autres attendaient, debout, l'air penaud. Les bras ballants et la bouche presque entrouvertes, ils paraissent complétement perdus. Le blond se retint de leur rire au nez en les voyant. Contrairement à lui, ils ne semblaient pas capable de garder leur sang froid lorsque la situation devenait plus compliqué. Mais au moins, il n'avait aucun doute, personne n'avait vu que Tora était simplement allongée au sol, et qu'elle attendait seulement la bonne occasion. Katsuki se demandait quand même comment elle avait réussi à penser à un plan pareil en aussi peu de temps. A peine sa tête avait-elle percuté le mur qu'elle avait pris la décision de rester au sol.

Il fallait croire qu'elle n'était pas aussi faiblarde qu'il l'avait pensé. Ou alors, peut-être que se retrouver dans cette situation avait débloqué quelque chose en elle. Dans tous les cas, Katsuki avait l'intuition qu'elle n'était pas la pleurnicharde qu'il croyait. Et c'était tant mieux.

— Oh merde, il vient de la tuer, murmura Ochaco en cachant finalement sa bouche bée derrière ses mains tremblantes. Elle fit quelques pas en arrière avant que son dos ne percute le mur. Elle glissa le long de la paroi, horrifiée.

Et dire qu'elle n'avait fait que voler. C'était si minime par rapport aux crimes des autres personnes face à elle. C'était la seule chose qu'elle avait pu faire pour aider sa mère malade. Elle était incapable de travailler, et les indemnités n'aidaient presque pas. Alors Ochaco s'était tournée vers le vol. Elle détestait ça, mais ça lui avait permis de tenir le coup plusieurs mois. Et voilà que maintenant, elle assistait pour la première fois à un meurtre. Meurtre qui n'était sûrement pas le premier pour l'homme blond. Il ne semblait même pas atteint par le fait d'avoir tué quelqu'un. 

Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit, et le canon d'une arme se pointa sur le premier venu : Izuku. Il sursauta et leva les mains par réflexe.

— Tout le monde contre le mur ! ordonna l'un des gardes qui les avait amenés dans la cellule.

Après avoir échangé un regard noir avec un autre des hommes armés, Katsuki s'écarta de Tora et obtempéra. Dos contre le mur, aux côtés de ses camarades de cellule, le blond observa le troisième garde s'accroupir près de la jeune femme. Il lui mit une violente claque pour la réveiller, mais Tora ne broncha pas. Sa tête partit sur le côté et ses cheveux noirs voltigèrent rapidement avant venir se déposer sur son visage inanimé.

Plutôt impressionnant, pensa le blond.

— Arrêtez ! Vous lui faites mal pour rien ! s'insurgea Momo en faisant un pas en avant.

— Toi, ferme ta gueule, lança le garde le plus grand. Crâne rasé, barbe de quelques jours et mâchoire carrée, il avait tout de l'homme brutal et menaçant. Il fit comprendre à Momo de rester tranquille en lui montrant son arme. Elle n'eut pas d'autre choix que de reculer, déglutissant au passage.

Shoto se mit devant elle, dans l'espoir de la protéger du regard noir de l'homme, mais cela ne fit que faire apparaître un sourire moqueur. Son regard mauvais jugea le jeune homme à l'étrange chevelure bicolore de haut en bas. 

— Ça joue aux chevaliers... redescend mon mignon, ici, c'est chacun pour soi. Fixe tes pieds et tu as une chance de rester en vie.

Le garçon ne se laissa pas démonter, et provoqua le garde du regard. Il sentit Momo attraper sa main, et il se calma aussitôt. Ce n'était sûrement pas la meilleure idée que de provoquer un combat avec eux. Même s'ils étaient plus nombreux, ils n'avaient pas d'arme. Et une balle perdue pouvait partir n'importe quand.

Pendant ce temps, le garde qui était aux côtés de Tora venait de lui attraper les cheveux. Il tira dessus pour décoller sa tête du sol, et Katsuki en fut d'autant plus étonné de la voir toujours aussi inerte.

Il crut l'espace d'un moment qu'elle était véritablement tomber dans les pommes, et il s'inquiéta de ce qu'il avait prévu de faire au moindre moment de Tora. Il pria pour qu'elle soit réveillée.

— On emmène celle la, les autres vous bougez pas sinon on vous troue le cul, annonça le garde en se redressant. Toi, porte la.

Il devait sûrement être le chef de ce trio, au vue des ordres qu'il donnait aux autres, qui eux les exécutaient sans broncher. Celui qui avait menacé Momo laissa pendre son arme à sa sangle, et se pencha pour mettre l'inconsciente sur son épaule. Il la souleva un peu plus difficilement que prévu : les muscles de la jeune femme pesait plus lourds qu'il ne l'avait pensé. Les jambes et les bras ballants, Tora était maintenant juchée à un mètre quatre-vingts du sol. Il commença à marcher vers la sortie, sous le regard attentif de Katsuki.

Et au moment même le garde passa à côté de son supposé supérieur, Tora bougea. Avec une synchronisation à couper le souffle, elle banda les muscles de son corps et enfonça son coude dans le trapèze de celui qui la tenait, tout en balançant son talon dans le nez du deuxième garde avec une souplesse hallucinante.

Katsuki, qui n'attendait que cet  instant, se lança à son tour sur le troisième garde.

— Choppez les ! ordonna Katsuki en fracassant son poing dans la mâchoire de l'homme.

Tora descendit de son perchoir, et frappa l'intérieur du genou de celui qui se trouvait devant elle. Un craquement sourd se fit entendre, suivi d'un long hurlement de douleur. Il tomba à genou, dont l'un était sûrement en piteux état. La jeune femme ne se préoccupa pas des autres, leur faisant confiance, et elle effectua un saut. Son genou rencontra par automatisme le menton du l'homme et sa tête partit en arrière. Déjà, du sang coulait en abondance de ses narines et barbouillait le sol.

Il s'écroula sur le dos, complètement sonné.

Momo et Ochaco observaient la scène qui se déroulait devant elles. Katsuki frappait avec une violence qui lui était propre l'un des gardes. Ses phalanges étaient rougies par le sang, et il ne semblait pas prêt à s'arrêter. Son regard ne montrait pas d'émotion, comme si chacun de ses mouvements était automatique.

Encore, et encore, son poing rencontrait le visage du garde. Il ne ressemblait plus à rien, et tandis que Katsuki tenait son col pour l'empêcher de bouger, il fracassa une dernière fois le nez du soldat. Il devait sûrement être cassé. L'arcade sourcilière aussi. Sans oublier sa lèvre éclatée et sa pommette ouverte. Il n'y était pas allé de main morte.

Shoto et Izuku s'étaient occupés du pseudo chef avec rapidité et précision. Lorsqu'ils se firent face tous les six, un silence pesant prit place. Les mains ensanglantées du blond et les gouttes rouges qui se trouvaient sur son visage le rendraient effroyablement terrifiant.

Tora se pencha pour attraper l'arme sur l'homme qu'elle avait assommé et la décrocha de la lanière qui la retenait. Izuku se dépêcha de faire de même, et au grand étonnement de tous, Tora tandis la mitraillette à Momo.

— Donc, tu déconnais ? balbutia Ochaco en jetant un regard mi-stupéfait, mi-irrité. J'ai crû qu'il t'avait butée putain !

— Désolée mais ça a été utile. Que vous y croyiez et qu'ils voient vos réactions.

— Bon, on continue de causer ici ou on se casse ? coupa Katsuki, histoire de changer de sujet avant qu'Ochaco n'explose.

Shoto attrapa la dernière arme et jeta un regard dans le couloir, à gauche et à droite, par la porte qui était grande ouverte. Il n'y avait pas l'ombre d'une personne.

Tora n'avait pas vraiment suivi ce qu'il s'était passé lorsqu'elle avait démoli le garde devant elle, mais en voyant l'état des mains de Katsuki, celui du visage de l'homme par terre, et les regards sur lançaient Momo et Ochaco au blond, elle se doutait que ç'avait été violent. Elle-même avait laissé partir ses meilleurs coups pour mettre à terre le garde le plus vite possible. Dans la panique, ils avaient du agir vite et violemment.

— Vous savez vous servir de ça au moins ? fit Katsuki, dédaigneusement, à Shoto et Momo.

Tora remarqua qu'Izuku ne semblait pas perturbé du tout. Du comportement violent et hautain du blond. Cette non-réaction, en plus du fait que Katsuki avait apparemment fait atterrir Izuku ici, il était évident qu'ils se connaissaient. Et qu'ils avaient été proche. Avant. Mais maintenant, ils n'étaient tous que des étrangers dans une seule et même situation.

— T'enlèves la sécurité, tu vises, tu tires. Si ça déraille, on aura pas le temps de la remettre en état donc on improvisera.

Shoto lança un regard étonné à sa fiancée, avant de sourire. Momo avait toujours été la personne la plus intelligente qu'il connaissait, en plus d'être très observatrice et réactive. Elle avait sûrement compris le fonctionnement de l'arme simplement en regardant le mécanisme qu'elle avait dans les mains. Même dans cette situation, elle l'impressionnait.

— Hm. Bon, on s'bouge. Ducon, passe devant, reprit Katsuki en lançant un regard vers Izuku. Ensuite toi, la nana au parechoc, tu lui colles en basques et...

— T'as dit quoi là ? s'exclama Shoto, alors que Momo soupirait d'exaspération.

— J'ai dit que ta meuf doit coller au cul de mon con d'ancien camarade, double face.

Alors que Shoto allait répliquer, prêt à défendre sa fiancée du langage grossier du blond, ils reçurent tous deux une frappe sur la tête.

— Je sais qu'ici, personne n'est pote. Franchement, j'm'en tape. Mais par pitié, mettez votre putain d'égo de mâle dominant derrière vous et concentrez vous sur le moment présent ! J'ai pas fait tout ça pour rester planter comme une conne ici, à vous regarder vous taper dessus.

— Depuis quand tu oses frapper les autres et hausser la voix toi ? tiqua Katsuki, en se tournant vers Tora.

Il jouait de sa stature et de son gabarit, voulant faire regretter à Tora le fait qu'elle ait osé poser la main sur lui. Mais la jeune femme ne bougea pas, alors même que leur poitrine se frôlait. Même si Katsuki la provoquait, elle ne faiblirait pas. Plus maintenant. Alors, dans un sourire, elle se mit sur la pointe des pieds et lui murmura à l'oreille :

— Faible, fais toi passer pour forte. Forte, fais toi passer pour faible.

— Sun Tzu ? T'es vraiment une fille intéressante, Tora.

Le rire de Katsuki résonna dans son oreille, alors qu'il faisait volte face. Un sourire excité aux lèvres, il lança :

— Bougez vous le cul, on se tire de cet endroit de merde !