Prologue.
« I don't want to talk about it. »
Le feu. Tout autour d'elle était envahi par des flammes rouges vives, qui recouvraient les ruines du château de Poudlard. La chaleur du feu montait à la tête de Lucie, la faisant suer à grosses gouttes, tandis qu'elle se battait comme elle le pouvait contre les partisans de Voldemort. Mais le combat était perdu d'avance, c'était une évidence. Ils perdaient la bataille. Il y avait déjà eu tant de morts... et si peu de survivants. Dumbledore, McGonagall, Lupin, Sirius, Harry, Ron, et tellement plus d'autres ! Il ne restait plus personne. Tout ceux qui avaient tenté de résister étaient morts. Lucie avait arrêté de compter les nombreux cadavres au sol qui recouvraient la cour du château de Poudlard.
En réalité, il ne restait plus que quelques personnes en vie. Seulement cinq. Des êtres que l'on pouvait qualifier d'exceptionnels. Et Lucie en faisait partie. C'était les enfants élémentaires, ou du moins, une partie d'entre eux. Ils se battaient sans relâche, avec force et puissance. Lorsqu'ils étaient tous ensemble leurs pouvoirs se décuplaient.
Lucie projetait d'énormes jets de glace sur toutes les personnes qui s'approchaient trop d'elle ou des autres, un autre enfant créait un cercle de feu pour tenter de les protéger, une fille balançait de puissantes vagues d'eau sur ses ennemis, une autre lançait de géante bourrasque de vent qui déstabilisait les mangemorts et le dernier les électrocutaient grâce à la foudre.
C'étaient eux. C'était les enfants élémentaires. Et bien qu'ils soient très doués, ce n'était - comme l'indiquait leur nom - que des enfants. Les partisans de Voldemort étaient bien plus nombreux et mieux entraînés qu'eux. Tellement mieux entraînés. Et tellement plus forts qu'eux.
Soudain, un éclair vert aveugla pendant un instant la cour du château, et vint frapper avec puissance le garçon qui maîtrisait le feu. Les flammes s'éteignirent immédiatement dans ses mains et ses yeux perdirent leur éclat vif. Il tomba alors lentement, doucement, comme au ralenti, et s'écrasa au sol. Mort. Lucie hurla. La fille à sa droite, celle qui maîtrisait l'eau, hurla aussi. Un mangemort saisit l'opportunité, et lui lança le sortilège de mort à son tour, qu'elle ne parvint pas à éviter.
Les uns après les autres, les enfants élémentaires furent vaincus. Plus leur nombre diminuait, plus ceux qui restaient perdaient en puissance. Après celle qui maîtrisait l'eau, suivi la fille qui manipulait l'air, puis celui qui maîtrisait la foudre. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que Lucie en vie.
La jeune fille leva la tête. Elle avait peur. Son corps tremblait, et son cœur tambourinait avec force dans sa poitrine, la tétanisant. Maintenant que les autres étaient morts, ses pouvoirs étaient considérablement réduits. Elle croisa le regard satisfait de Voldemort. Le teint de son ennemi était pâle. Son visage était difforme. À la place de son nez, ne se trouvait que deux trous qui lui servaient à respirer et ses yeux étaient devenus d'un rouge terrifiant, de la forme de ceux d'un reptile. Le Seigneur des ténèbres sourit. Il avait gagné. Il avait remporté la victoire. Il regarda Lucie avec cruauté et il lui fit un sourire sadique. Puis il brandit sa baguette et s'écria :
— Avada Kedavra !
Lucie se réveilla brusquement, en sursaut et trempée de sueur. Elle se redressa et essuya son front d'un revers de manche. Elle porta une main à sa poitrine et soupira de soulagement quand elle se rendit compte que ce n'était qu'un rêve. Toujours le même. Cela faisait des semaines qu'elle le faisait et il n'avait pas changé.
Lucie jeta un regard vers le lit de Newton. Il dormait profondément. Elle pouvait entendre la respiration régulière de son frère. Lucie se leva alors doucement pour ne pas le réveiller. Il devait être tôt le matin, mais elle savait qu'elle n'allait pas réussir à se rendormir. Pas après un tel cauchemar. Jamais.
Le parquet grinça légèrement sous ses pieds, et aussitôt, le chat de Lucie, Merlin, bondit du fauteuil sur lequel il dormait, et vint se frotter aux pieds de Lucie en ronronnant. Cette dernière s'empressa de le prendre dans ses bras, et parvint à sortir de la chambre sans réveiller son frère. Elle descendit les escaliers jusqu'au salon, et se laissa tomber sur le canapé en posant Merlin sur ses genoux. Un petit sourire vint éclairer son visage. Elle était heureuse de vivre ici.
Lupin l'avait pris à sa charge, elle ainsi que Newton, comme il l'avait promis, et bien que la maison de l'ancien professeur était petite et vieille, que les frères et sœurs devaient partager la même chambre, les deux adolescents ne se plaignaient pas. Ils étaient heureux d'être tous les deux ensemble et aussi heureux que ce soir Remus qui s'occupe d'eux. En peu de temps, les trois avaient tissé des liens forts et ils étaient très proches.
Les marches de l'escalier grincèrent et Lucie releva immédiatement la tête. Elle se détendit quand elle vit qu'il s'agissait de Remus, vêtu de ses vieux habits rapiécés et avec toujours la même mine fatiguée. L'ancien professeur de Poudlard vint s'asseoir aux côtés de Lucie et lui fit un mince sourire.
— Tu ne dors pas ? lui demanda-t-il.
— Non, j'ai fait un cauchemar, répondit Lucie en haussant les épaules. Toujours le même depuis juillet.
— Pourquoi tu refuses de me raconter ce qu'il se passe dans ton rêve ?
Lucie secoua la tête. Elle avait toujours refusé de raconter à quiconque ce qu'il se passait dans son cauchemar. Elle refusait parce que d'une certaine manière, c'était le futur. Dumbledore lui avait déjà dit que les visions ou les rêves qu'elle voyait - ceux où Poudlard était en flamme et ses amis morts - étaient une vision alternative du futur. Le directeur lui avait dit que si elle n'arrivait pas à remplir sa tâche, si les enfants élémentaires n'arrivaient pas à accomplir leur tâche, alors le monde ressemblerait au rêve de Lucie. Et ça la terrifiait.
— Je n'ai pas envie d'en parler, avoua finalement Lucie. Et puis, ce n'est qu'un rêve...
Cela faisait un moment que Lucie se demandait si Lupin, Sirius ou même ses professeurs de Poudlard savaient qu'elle était particulière. Savaient-ils qu'elle était une des enfants élémentaires ? En tout cas, s'ils étaient au courant, ils ne le montraient pas.
— Est-ce que tu te sens bien ? lui demanda Remus, inquiet. Tu n'as pas l'air très en forme en ce moment. Tu es souvent dans la lune et te mets rapidement en colère.
Lucie soupira. Elle se doutait que Remus et Newton avaient remarqué son changement de comportement.
Ça avait commencé lorsqu'elle était partie de Poudlard, quand l'année scolaire s'était terminée. Elle avait commencé à faire ce terrible cauchemar, toujours le même, et elle le faisait plusieurs fois par semaine. Mais ce n'était pas la seule chose qui avait changé chez elle. Ses pouvoirs avaient évolué. Dangereusement évolués. Lucie avait espéré qu'ils auraient cessé de cloître, mais apparemment, ce n'était pas le cas.
Désormais, Lucie maîtrisait la glace à un niveau beaucoup plus élevé, et cela l'effrayait. Bien qu'elle ait appris à se contrôler l'année dernière, elle avait toujours peur de perdre le contrôle et de blesser quelqu'un. Mais ce n'était pas tout. Les dons de Lucie concernant la manipulation de l'esprit avaient aussi évolué. Maintenant, elle pouvait entendre les pensées des personnes qui l'entouraient sans avoir à les toucher. Ces voix résonnaient dans sa tête et une fois, elles avaient été tellement fortes et nombreuses que Lucie avait hurlé de douleur. Au début, Remus avait été pris au dépourvu, ne sachant pas quoi faire, mais en voyant Lucie perdre peu à peu la tête et souffrir, il s'était repris et était allé demander de l'aide au professeur Dumbledore. Ce dernier avait pris tout cela très au sérieux, et avait décidé d'enseigner à Lucie l'occlumancie, de façon à ce qu'elle puisse bloquer ses pensées. Heureusement, Lucie avait tout appris très rapidement, et après ça, elle était allée beaucoup mieux.
Tout cela mélangé, faisait que Lucie était à bout. Elle était fatiguée et s'énervait très vite sur quelqu'un - même si elle s'excusait après. Elle comptait en parler mieux à Dumbledore dès la rentrée à Poudlard, qui était d'ailleurs dans deux semaines. Elle ne voulait pas inquiéter Harry, Ron et Hermione, ni Remus ou Newton.
— Lucie ? l'appela Remus en passant une main devant les yeux de la jeune fille. Tu es avec moi ? Tu étais encore dans la lune...
— Désolé Remus, s'excusa Lucie. Pour répondre à ta question, oui je vais bien, murmura-t-elle.
Mais ce n'était pas le cas. Depuis quelques temps, il y avait quelques choses qui la dérangeait. Comme un très, très mauvais pressentiment.
*** *** *** *** ***
[PARTIE RÉÉCRITE]
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro