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Chapitre 23

Vous voyez Tom Holland sur du Rihanna ?

Amélie


— T'as oublié un bout devant, rit Livia en me montrant le côté droit de son oreille.

— Merde !

J'attrape la petite bassine qui contient la mixture, plonge mes doigts dedans, et étale le tout sur son crâne en massant bien pour que la couleur colore chaque mèche. J'essaye de ne pas tâcher sa pauvre oreille mais malheureusement pour elle, je ne suis pas coiffeuse et pas aussi douée que ma mère quand il s'agit de faire une couleur.

— Stop le carnage ! s'exclame-t-elle dans un éclat de rire qui fait sourire.

J'abandonne la bassine et les gants qui me protégeaient avant d'attraper le film plastique en rouleau. Je me débats quelques secondes avant de trouver le bout de cet objet du diable et m'empresse d'emballer la sœur de Baptiste comme un joli cadeau de Noël. Je ne lésine pas sur la dose de plastique tout en essayant de ne pas culpabiliser. Je fais des gestes tous les jours pour la nature, ce n'est pas un peu de plastique qui fera grand-chose ? Non ? Argh, si Charline entendait mes pensées, je me ferais baffer.

À cette pensée, mon corps se raidit instantanément. Rares sont les moments où je pense à Charline de façon si spontanée, et ça fait sacrément mal. Une pique dans le cœur et une soudaine envie de vomir.

Glamour.

Livia semble percevoir mon changement d'humeur car elle m'empêche de poursuivre et m'oblige à m'assoir à sa place. En bonne élève, je m'exécute et abandonne mon crâne à la jeune fille. Elle s'applique plus que moi, essaye de ne pas dépasser en mettant le rose surtout sur les parties que j'ai décolorées juste avant. En voyant son reflet dans le miroir, j'ai presque honte de l'avoir autant massacrée avec mes mains tremblantes et la fatigue de l'après-midi.

Après cet entraînement haut en couleur au vu du thermique qui a pointé le bout de son nez à cause de cette foutue différence de chaleur entre l'eau et l'extérieur, mes réglages de voile étaient totalement à côté de la plaque. Ma voile étant beaucoup trop puissante pour le vent, j'ai souffert à bout de bras pour rentrer en un morceau à la cale. Lays ne manquait pas de me faire des remarques quant à quelques équipements qui me sauveraient la vie si je passais le cap de les acheter. J'avoue commencer à réfléchir à la question, parce que sur l'eau, compliqué d'avoir des réglages dynamiques sans palans qui permettent d'étarquer à bout de bras en naviguant.

L'idée me donne des frissons dans le dos, sachant que j'en ai déjà à certains endroits, mais Lissandre a raison : si je veux être la meilleure aux championnats du monde, je dois mettre toutes les chances de mon côté.

— Alors, comment tu as trouvé l'entraînement ? demandé-je à Livia qui s'occupe minutieusement de ma nuque.

Elle redresse la tête, les joues légèrement rosies dans son reflet et marmonne quelque chose que je ne comprends pas. J'hausse les sourcils pour l'inciter à répéter et elle finit par le dire que c'était cool. Cool, tout simplement. Rien de plus, rien de moins.

— Et, tu pourrais envisager d'essayer d'apprendre ? tenté-je l'air de rien mais elle n'est pas dupe.

Ses yeux se plissent jusqu'à ce que le brun disparaisse et qu'on ne voit que ses pupilles noires.

— Qu'est-ce que tu essayes de faire là ? demande-t-elle avec un petit sourire en coin.

— Moi ? Rien du tout. Je m'intéresse à ce qui t'intéresse dans la vie. Hormis les cours que tu as ici, je ne pense pas que tu as beaucoup d'activités alors...

— C'est Baptiste qui te l'a dit.

— Baptiste ne me parle pas de toi comme ça.

— Comment alors ?

Eh merde. Livia arrête de me coiffer pour croiser les bras sur sa poitrine, s'en foutant royalement de mettre du rose sur son t-shirt blanc déjà tâché par la coloration rouge. En attente d'une réponse, je cherche vivement dans mon esprit quoi dire pour me rattraper mais rien ne vient. Le peu de fois où Baptiste me parle de sa sœur, c'est pour m'expliquer à quel point ça lui fait mal de la voir comme ça. Je ne suis pas chez eux donc je ne suis personne pour donner mon opinion, mais la situation à l'air de vraiment le blesser. Qui aimerait que sa sœur ne lui parle qu'en criant ? Qui aimerait se faire éviter dans sa propre maison sans pouvoir s'expliquer ? J'ai beau être fille unique et ne pas pouvoir imaginer la situation, je me rends bien compte de la douleur que Charline a fait dans mon cœur en m'ignorant pendant des mois. Si je peux les aider à rétablir un dialogue ou du moins ce qui en ressemble, je ferai tout ce que je peux pour.

— Ça le blesse, que tu ne lui parles plus, j'explique sincèrement dans un soupir. Je ne connais pas ta vie parce qu'il estime que ce n'est pas à lui de raconter des choses sur toi. Le peu de fois où il le fait, c'est quand il a été blessé dans la journée mais il ne laisse jamais bien longtemps le sujet sur le tapis.

Livia ne dit rien, reprend le pinceau qui lui sert pour la coloration et continue sa tâche, l'oreille attentive. Ses sourcils noirs restent suspendus en l'air, pas vraiment convaincue pour le moment en tout cas.

— Tu sais, l'autre soir quand on était tous les trois, je n'aurais pas dû l'afficher devant toi comme ça. Je suis adulte, je n'ai pas à étaler mes soucis personnels devant une jeune fille de ton âge, surtout quand il s'agit de ton frère. Ce n'est pas une mauvaise personne, tu le sais au fond et c'est ce qui t'a poussé à venir tout à l'heure.

— Ne me fais pas la morale, je n'ai pas cinq ans.

— Je sais, Livia. Ce n'est pas ce que je fais. Sache juste que faire un pas vers lui c'est bien. Il essaye vraiment de changer. Moi non plus je ne le croyais pas au début mais... il m'a montré. Il me montre ça tous les jours en venant jouer avec moi aux jeux-vidéos et en m'amenant de quoi grignoter.

Elle pose la bassine et le pinceau dans la vasque pour s'emparer du film plastique.

— Je sais, chuchote-t-elle. En Italie, il n'était pas comme maintenant. Je pensais qu'il changeait mais après tu m'as parlé de ce qu'il t'a dit et... Et c'est impardonnable.

— Mais ça ne te regarde pas, dis-je gentiment pour ne pas être vexante. Je veux dire que, ce sont nos histoires. C'est du passé, et je n'aurais pas dû te le dire. Ce n'est effectivement pas de ta faute si tu réagis comme ça, c'est bien d'ailleurs, mais c'est de ma faute de t'en avoir fait part.

— Amélie, mon frère était horrible avant, tu n'as pas l'air de te rendre compte d'à quel point. Cette après-midi, oui je me suis rendu compte qu'il est plus... calme ? Doux ? Je n'en sais rien. Tu verrais en Italie... Pas un jour où il n'était pas en teuf à ramener des nanas à la maison comme si de rien n'était. Je pense que tu as une bonne influence sur lui.

Ce qu'elle me dit me touche un peu, même si j'ai dû mal à penser que c'est vrai. Au fond, c'est lui qui a été là pour moi quand Charline m'a laissé, j'ai juste profité un peu pour me changer les idées. Même si maintenant c'est un réel ami, je ne suis pas sûre d'avoir eu une réelle influence sur son comportement. En fait, hormis la première fois que je l'ai vu, j'ai l'impression qu'il a toujours été comme ça. Gentil, attentionné, un peu con de temps à autre. Le Baptiste que me décrit Livia est totalement inconnu à mes yeux, mais j'entends que si c'est réellement le cas, elle a raison de lui en vouloir. Parfois, il faut un certain temps pour pardonner et tourner la page.

— Fais comme tu veux, dis-je finalement. Je comprends ton point de vue, mais maintenant tu en as un autre ! Viens plus souvent avec nous le samedi ou le mercredi si tu ne fais rien, ça lui fera plaisir et tu prendras l'air comme ça.

Livia acquiesce sans broncher en se rapprochant du miroir pour checker ses cheveux. Au même moment, quelqu'un toque à la porte de la salle de bain et je reconnais la choucroute blonde de ma mère qui passe sa tête dans l'encadrement de la porte. Surprise, elle hésite mais finit par ouvrir entièrement sur Baptiste qui en fait tomber la veste qu'il porte à la main.

— Désolé, je ne savais pas que vous faisiez ça... se justifie maman un peu gênée.

— T'inquiète, on n'avait pas prévu ça de base mais nos racines devenaient plus longues que notre avenir ! Fallait faire quelque chose.

La cadette rit doucement devant l'air tendre de ma mère qui s'éclipse aussi vite qu'elle est apparue. Baptiste entre dans la pièce après avoir pris sa veste sur le sol, une main masse sa nuque et trahit sa gêne. Je l'invite à s'assoir sur le rebord de la baignoire mais il décline poliment.

— Tu veux faire une couleur toi aussi ? demandé-je pour casser le blanc qui s'est installé.

— Ah non merci, je préfère garder mes cheveux cent pour cent naturels. Le rouge et le rose, pas mon délire.

— Tu n'es même pas drôle Baptiste Abbelli !

— Je suis hilarant, Amélie Louise Marie Marceau !

Choquée qu'il utilise tous mes prénoms, ma mâchoire se décroche d'elle-même. J'attrape le pinceau utilisé et fonce sur lui. Déstabilisé, il tangue mais résiste facilement face à notre différence de taille et je n'arrive qu'à marquer sa joue mal rasée. Il attrape mes deux poignets dans ses grandes mains pour me coincer, et je me retrouve comme une idiote les bras en l'air sans possibilité de bouger.

— Livia, viens à ma rescousse ! tenté-je en m'esclaffant.

— Ça ne sert à rien, t'as vu la taille de mes bras ? Dans tous les cas, il va devoir te lâcher s'il ne veut pas que sa moustache finisse toute rouge. Eh oui champion, elle a touché ta partie sensible.

Pris de panique, Baptiste me relâche et court vers le miroir pour essuyer une petite partie de sa moustache touchée par la coloration écarlate. J'éclate de rire en voyant qu'il étale plus qu'autre chose la mixture.

— Une moustache rouge, pas mal non ?

Lentement, il se retourne avec un air de défi dans le regard. Mon cœur se met à battre fort dans ma poitrine et mon instinct me hurle de fuir en courant. Trop tard, bien évidemment. Baptiste m'attrape, me soulève sans soucis pour me poser dans la baignoire. J'ai beau me débattre, il est trop fort pour moi. Livia se joint à la danse en offrant le pommeau de douche à son frangin, un demi-sourire plaqué sur les lèvres.

— Traîtresse !

Baptiste allume l'eau froide et asperge tout mon corps. Je crie au contact de l'eau mais rien n'y fait, les deux pleurent de rire en me regardant souffrir. Quand il estime que j'ai assez payé, il coupe l'eau et me tend sa main pour m'aider à sortir. Je ne la prends pas et croise les bras sur ma poitrine. Je sens déjà la couleur rose couler sur mon corps, abimant mes vêtements déjà foutus.

— T'es fier de toi ? marmonné-je d'un ton boudeur.

— Plutôt, oui.

— Donne-moi ça.

J'attrape le pommeau et chauffe l'eau pour avoir une température plus convenable tout en me débarrassant du plastique qui entourait mon crâne. J'entreprends de rincer ma coloration sous les rires de mes amis, toujours pas remis de ma douche improvisée. J'essaye de rester stoïque le plus longtemps possible, mais quand mon père passe la porte en panique, plein d'herbe tondu sur le corps, et que son visage change drastiquement en voyant la situation, je ne peux qu'exploser de rire.

— Je vais faire comme si je n'avais rien vu, hein ?

J'hoche la tête entre deux crises de rires puis il disparaît comme ma mère précédemment. Au moins, il y en a un qui s'inquiète pour moi dans cette famille.

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